Les pirates ont publié les données volées de l'hôpital de Cannes : voici ce que ça implique

02 mai 2024 à 13h28
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Un retour en force du groupe de hackers © ARIRIYAWAT / Shutterstock
Un retour en force du groupe de hackers © ARIRIYAWAT / Shutterstock

Après l'attaque de groupe LockBit 3.0, l'Hôpital de Cannes - Simone Veil (CHC-SV) a refusé de payer la rançon réclamée par le groupe. Malheureusement,certaines données ont donc été exposées.

Le 16 avril dernier, le CHC-SV a été victime d'une cyberattaque d'envergure, , plongeant l'établissement dans une crise majeure. Cette dernière a été revendiquée par le redoutable groupe LockBit, un véritable fléau de la cybercriminalité qui avait pourtant été en partie démantelé au mois de février.

Face à ce coup dur, les équipes informatiques du CHC-SV se sont mobilisées sans relâche pour limiter les dégâts et restaurer le fonctionnement normal des systèmes. Fait le plus marquant : l'hôpital n'a pas cédé à la pression de la rançon, mais les conséquences peuvent être assez importantes.

Un chantage sans concession : l'hôpital refuse de céder

Respectant son modus operandi, Lockbit 3.0 a exigé le versement d'une rançon conséquente en échange de la restitution des données volées et de la cessation des menaces. Une demande à laquelle la direction du CHC-SV a catégoriquement refusé de se plier. Dans un tweet, l'hôpital a informé du refus tout en promettant d'informer les personnes concernées par toute fuite potentielle de données les concernant.

Les équipes techniques luttent pour faire revenir à la normale les systèmes informatiques et maintiennent leurs investigations en interne.


Tweet officiel annonçant la rançon © CHC-SV sur X.com
Tweet officiel annonçant la rançon © CHC-SV sur X.com

La prise de position est courageuse, mais elle a provoqué le passage à l'acte des pirates. Face au refus de l'hôpital, ils ont publié une partie des données volées sur leur portail web hébergé sur le darkweb. Une fuite qui compromet gravement la vie privée des patients et qui expose également l'établissement à de potentielles poursuites judiciaires.

Cette fuite de données pourrait par ailleurs ternir la réputation de l'hôpital et le contraindre à faire face à des coûts financiers importants liés à la gestion de la fuite de données. Potentiellement, ces coûts pourraient inclure : les frais de notification des patients concernés et de réparation des systèmes informatiques compromis, ainsi que des frais supplémentaires pour renforcer leurs mesures de sécurité.

 La page du groupe LockBit, menaçant de divulguer les informations © Bleeping Computer
La page du groupe LockBit, menaçant de divulguer les informations © Bleeping Computer

Le secteur médical, un domaine fortement exposé aux actes cybercriminel

Les établissements de santé deviennent des cibles privilégiées pour les cybercriminels, car ils stockent des données sensibles sur les patients, telles que leurs dossiers médicaux et leurs informations financières. LockBit est habitué à s'attaquer à des gros poissons du genre, mais ils ne sont pas les seuls. Ce Finlandais, récemment condamné, avait, lui aussi, volé les données d'un hôpital psychiatrique.

Une mauvaise nouvelle, prouvant que LockBit est toujours bien vivant, malgré le coup de filet de février. Un constat que nous avait partagé le colonel Pascal Péresse lors de l'interview qu'il nous avait donnée. « C'est un coup sérieux qui leur a été porté, mais nous ne pouvons pas considérer cela comme définitif » avait-il confié. Saluons tout de même le courage des équipes de l'hôpital de Cannes, qui n'ont pas cédé au chantage.

A quelques semaines des JO de Paris 2024, le nombre de cybermenaces atteint des records. Dans ce contexte, il est plus important que jamais de protéger ses terminaux fixes et mobiles. Gros plan sur notre classement des meilleures suites de sécurité antivirus en mai 2024.
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Camille Coirault

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Commentaires (9)

DAOV
Nous avons des services Actions au lieu dit « La Piscine ». Perso je verrai d’un bon œil une décision allant dans le sens d’une neutralisation de ces individus, une fois repérés et identifiés de façon formel. Par neutraliser je veux bien sur dire admonester une sévère réprimande… très sévère, avec message pour les suivants.
Bombing_Basta
Cette fuite de données pourrait par ailleurs ternir la réputation de l’hôpital et le contraindre à faire face à des coûts financiers importants liés à la gestion de la fuite de données. Potentiellement, ces coûts pourraient inclure : les frais de notification des patients concernés et de réparation des systèmes informatiques compromis, ainsi que des frais supplémentaires pour renforcer leurs mesures de sécurité.<br /> Je ne vois aucun frais ici qui ne soit pas justifié et impératif.<br /> Il ne se «&nbsp;pourrait&nbsp;» pas, il est INDISPENSABLE qu’ils fassent tout de qui est cité ici.<br /> Et sinon, une liste exhaustive des données ayant fuitées côté patients (e-mail, carte vitale, examins/traitements, etc… ???) c’est trop demander ?
alabifr
C’est justement ça qui manque. Ceux qui ont déjà été pris ne sont pas inquiétés, donc faut pas rêver. Un enfermement de 30 ans au moins, ne pas leur administrer des soins, seraient exemplaires
Kriz4liD
J ai une solution pour les hôpitaux ! Tout rendre public ! Comme ca personne ira les pirater !<br /> Comment ça ma solution est naze ?? J ai 130 de Qi je vous signale !
Vankovic
Personnellement j’évite toujours de réagir avec «&nbsp;mes tripes&nbsp;».<br /> Ceci étant dit, ces pirates mettent en péril la vie privée de personnes lambda qui n’ont rien demandé et ne sont pas responsables du refus de rançon.<br /> En conséquence de quoi, et étant donné le fait que les secteurs liés aux soins de santé sont des secteurs ultra sensibles, il me semble qu’il faudrait légiférer et mettre en place des lois destinées à punir très sévèrement les auteurs de ce genre de faits.<br /> Même si on peut parfois ressentir une forme de sympathie pour les hackers, surtout quand ils s’attaquent à des secteurs beaucoup plus impopulaires, toucher à la plèbe est beaucoup moins bien perçu, puisque là, on s’attaque aux «&nbsp;faibles&nbsp;».<br /> Des peines sévères et incompressibles seront certes très porteuses, mais pourquoi pas des travaux d’intérêts généraux dans des hôpitaux ou des maisons de repos , des collaborations forcées avec des services œuvrant contre la cybercriminalité avec remise de peine à la clé ?<br /> Des peines aptes à leur ouvrir l’esprit sur les conséquences de leurs actes sont plus profitables à mon sens que des peines de prison ferme ou des amendes qu’il ne pourront de toute façon pas payer…<br /> Je m’interroge aussi sur leur moyenne d’âge, et de la pertinence des peines prononcées à leur égard, en ce sens. Si on a affaire à des mineurs, que fait-on ?<br /> Bref, c’est un phénomène de société très actuel, qui existe depuis l’avènement de l’informatique, et comme tout phénomène sociologique, il y a lieu de bien en cerner les causes pour leur apporter la réponse qu’il convient…
OliverS
Exact, pour moi tout ce qui est cité doit impérativement être effectué. Donc ces couts sont déjà là. Si ils ne sont pas mises en place, la oui la réputation est ternis. Et pourquoi en vouloir à l’hopital de ne pas avoir céder au chantage ??? Oui c’est malheureux que des données soient divulguées mais céder c’est aussi donner un mauvais signal aux pirates qui se disent eux ont payé pourquoi pas tous les autres ?
ti4444
peut être que ce qui a fuité n’est pas encore identifié par les équipes informatiques
Bombing_Basta
Je cite :<br /> Face au refus de l’hôpital, ils ont publié une partie des données volées sur leur portail web hébergé sur le darkweb.<br /> Si «&nbsp;on&nbsp;» sait qu’ils ont publié c’est «&nbsp;qu’on&nbsp;» l’a vu.
Popoulo
« C’est un coup sérieux qui leur a été porté, mais nous ne pouvons pas considérer cela comme définitif » au lieu de vous pavaner comme vous l’avez fait, fallait couper les têtes restantes de l’hydre. Ca se croyait malin, voilà le résultat. Des guignols…
Nmut
Vankovic:<br /> surtout quand ils s’attaquent à des secteurs beaucoup plus impopulaires,<br /> Dans TOUS les cas, la «&nbsp;facture&nbsp;» est payée par la société (augmentation des cotisations d’assurance, des prix, couts de la police / justice, …), donc nous. C’est juste une réaction émotionnelle qui fait plus ou moins réagir selon les cas.<br /> Bombing_Basta:<br /> Si « on » sait qu’ils ont publié c’est « qu’on » l’a vu.<br /> C’est très souvent partiel en quantité et en type de données pour laisser le moins d’indices possibles sur l’attaque, donc peut-être que la fuite n’est effectivement pas encore cernée.
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