Procès FTX : Sam Bankman-Fried, le roi déchu de la cryptomonnaie, risque jusqu'à 50 ans de prison et 11 milliards de dollars d'amende

18 mars 2024 à 18h51
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L'affaire FTX a secoué le milieu des cryptomonnaies © Rodnae Productions / Pexels
L'affaire FTX a secoué le milieu des cryptomonnaies © Rodnae Productions / Pexels

Sam Bankman-Fried, le fondateur de la plateforme d'échange de cryptomonnaies FTX, encourt jusqu'à 50 années de prison et une amende d'un montant de 11 milliards de dollars après avoir été reconnu coupable de fraude et de blanchiment d'argent.

La chute de Sam Bankman-Fried ne semble plus en finir. Le fondateur de la plateforme d'échanges de cryptomonnaies FTX a vu son étoile pâlir après que sa société a fait faillite et déclenché un scandale mondial sur fond de fraudes et de détournement de fonds.

Si l'homme a été condamné le 2 novembre 2023 sur 7 chefs d'accusation par un jury new-yorkais, on ne connaissait pas encore la peine retenue pour l'ex-homme d'affaires ni le montant de son amende. C'est désormais chose faite, alors que le procureur de Manhattan vient de rendre publiques ces réclamations et les sanctions exigées, et elles sont à la hauteur des délits commis par l'ancienne star des cryptomonnaies.

Entre 40 et 50 années de prison requises par le procureur

Le procureur Damian Williams a donc demandé une peine comprise entre 40 et 50 années de prison pour Sam Bankman-Fried, assortie d'une amende de 11 milliards de dollars. Si cette somme peut paraître gigantesque, elle est considérée par le procureur comme « particulièrement prudente », alors que 1 milliard de dollars ont déjà été saisis par la justice.

La défense de Sam Bankman-Fried avait de son côté réclamé une peine de 6 années d'emprisonnement, mais le procureur de Manhattan n'a pas été sensible aux arguments des avocats, considérant au contraire que leur client avait « commis l'une des plus grosses fraudes financières de l'histoire américaine ».

Un second procès, concernant 5 autres chefs d'accusation, dont l'association de malfaiteurs en vue de corrompre un agent étranger et d'effectuer des donations à des hommes politiques, aurait dû se tenir ce lundi, mais le procureur Williams a préféré ne pas donner suite. Les nouveaux faits reprochés sont en effets exclus de l'accord d'extradition passé avec les Bahamas, où se trouvait Bankman-Fried lors de son arrestation. De plus, les autorités américaines souhaitent vite en finir avec ce dossier.

L'ex-star des cryptos ne devrait pas sortir de prison avant un moment © Reuters
L'ex-star des cryptos ne devrait pas sortir de prison avant un moment © Reuters

Verdict final rendu le 28 mars

Dans cette affaire d'une ampleur inédite, Sam Bankman-Fried est reconnu coupable d'avoir utilisé les fonds détenus par les clients de FTX pour des investissements à haut risque ou des achats de biens immobiliers avec une autre de ses sociétés, Alameda Research. Les emprunts réalisés auprès de FTX représentent une somme totale de 14 milliards d'euros.

Avec cet argent, Sam Bankman-Fried a aussi effectué d'importantes donations à des partis politiques autour du monde. Il a ainsi donné 150 millions de dollars pour la campagne de Joe Biden ainsi qu'une somme équivalente aux autorités chinoises en guise de pots-de-vin pour récupérer les avoirs de FTX en Chine.

Le verdict définitif sera rendu par le juge fédéral Lewis Kaplan le 28 mars 2024. Même si ce dernier ne suit pas les recommandations du procureur, on peut affirmer sans risque que Sam Bankman-Fried est bien parti pour passer de nombreuses années derrière les barreaux.

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Source : Cryptoast

Mathieu Grumiaux

Grand maître des aspirateurs robots et de la domotique qui vit dans une "maison du futur". J'aime aussi parler films et séries sur les internets. Éternel padawan, curieux de tout ce qui concerne les n...

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Grand maître des aspirateurs robots et de la domotique qui vit dans une "maison du futur". J'aime aussi parler films et séries sur les internets. Éternel padawan, curieux de tout ce qui concerne les nouvelles technologies.

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Commentaires (7)

Martin_Penwald
Pourquoi l’appeler ”le roi” ?<br /> Le problème de ce type d’arnaque, c’est tout le tintouin médiatique autour de la personne de ces escrocs, images adulées du capitalisme dérégulé. Comme Elizabeth Holmes, il a fait la une de Forbes sans que la presse ne se pose la question de la pertinence de leur modèle.<br /> Et quand le scandale éclate, cette même presse s’étonne de la chose.
Revenge77
Bon c’est un escroc, mais l’argent ainsi récolté et les biens vont où ? Dans des oeuvres de charité ? Dans les poches des avocats et des magistrats ? Dans la poche de l’état ?
ypapanoel
En fait ça fait simplement un bouc émissaire…
Sodium
Ironique cet article sur un escroc juste au dessus d’une pub pour une escroquerie…<br /> image850×379 151 KB
Martin_Penwald
Une amende, ça va dans les poches de l’état en général.
Martin_Penwald
Ça voudrait dire qu’il n’est qu’un rouage de l’arnaque. Ce qui est faux, à moins que tu puisses démontrer l’inverse.
Baxter_X
Notre Jérôme Keeviel national avec ses 4,5 milliards d’amende vient d’être ridiculisé.
Revenge77
Est ce que l’état profite de l’argent sale ? lol<br /> Vous avez deux heures…pour ce sujet de philo.
ypapanoel
Tu as raison, mon terme est mal choisi à ce compte là : j’aurais plutôt dû dire que c’est l’arbre qui cache la forêt.<br /> Ce que je voulais dire, c’est que ça en arrange pas mal que tout soit concentré sur lui… pendant ce temps là les souris dansent…
Rainforce
Mdr
Martin_Penwald
Ah, là, d’accord.<br /> Je dis que juste par précaution, on devrait mettre en taule tous les gens qui ont fait la une de Forbes depuis 20 ans. Et faire un audit complet de leur patrimoine.
Mel92
Martin_Penwald:<br /> images adulées du capitalisme dérégulé<br /> Pas vraiment. Il va finir par pourrir en prison, c’est bien que c’est un peu régulé tout de même. Même chose pour Elizabeth Holmes. Un peu régulé, car les victimes sont ici tellement coupables qu’elles n’inspirent aucune pitié.<br /> Maintenant, je ne suis pas d’accord sur l’emploi du mot « capitalisme » qui fait référence à l’investissement c’est à dire à la rémunération du risque. Ici, il ne s’agit pas de rémunérer une prise de risque raisonnée mais d’une escroquerie nommée cryptomonnaies, qui ressemble à un vaste jeu de bonneteau pyramidal.
Martin_Penwald
Oui, enfin pour en arriver là, il faut au moins dire ”pas très régulé”. Il n’y a qu’à voir l’histoire de Trump, qui va peut-être subir les conséquences de ses actes, mais qui est connu pour être un escroc notoire qui a coulé de nombreuses entreprises, que ce soit les siennes ou celles des autres.<br /> Et il aurait probablement continué en toute impunité si il n’avait pas voulu jouer au président.<br /> En gros, un des classiques, quand une entreprise lui réclamait de payer ses factures pour les travaux effectués, il proposait d’en payer 1 tier seulement, ou de faire traîner ça des années devant les tribunaux. Évidemment, personne n’avait les reins assez solides pour ça, donc les petites entreprises acceptaient sans avoir de recours.
Mel92
Martin_Penwald:<br /> Il n’y a qu’à voir l’histoire de Trump<br /> Bien sûr que Trump est un escroc. C’est aussi un crétin, une honte et un traitre à son pays. Mais ça n’a pas de rapport avec FTX. Si ?
Martin_Penwald
Ben si. Cette adulation des super riches par la presse en particulier économique qui passe insidieusement le message que ceux-ci sont supérieurs à la plèbe pose problème.<br /> Certes, parfois cette presse se montre offusquée quand c’est trop gros pour que ça passe, mais il n’y a pas de remise en question du système qui permet aux arnaques financières de prospérer.<br /> Et on retrouve cette mentalité dans les attaques de Trump contre les procureurs de l’état de New-York, quand il explique que le jugement contre lui, pour fraude financière, va faire fuir les entrepreneurs de l’état. Comme si il était naturel pour les très riches d’enfreindre la loi.
thurim
Martin_Penwald:<br /> Comme Elizabeth Holmes, il a fait la une de Forbes sans que la presse ne se pose la question de la pertinence de leur modèle.<br /> Et quand le scandale éclate, cette même presse s’étonne de la chose.<br /> Bah, la réponse est relativement simple : la presse n’attire pas des experts dans les domaines traités. Ce sont avant tout des profils littéraires, qui développent des compétences ensuite dans un secteur, qui lui même s’inscrit dans une hiérarchie (par exemple, en France, le journalisme politique est considéré comme étant le plus «&nbsp;noble&nbsp;»).<br /> Alors autant pour beaucoup de sujets, ces compétences développées sont largement suffisante, autant pour certains sujets pointus, bah c’est pas suffisant.<br /> Jancovici avait bien développé ce point dans une de ses interventions.
Palou
Martin_Penwald:<br /> Cette adulation des super riches par la presse en particulier économique qui passe insidieusement le message que ceux-ci sont supérieurs à la plèbe pose problème.<br /> Il suffit que ces revues ne se vendent plus pour que cela s’arrête, … mais des gens en redemandent
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