Applications Android : une plainte contre Google pour abus de position dominante

Google est la cible d'une nouvelle plainte formulée devant la Commission Européenne. Celle-ci émane du répertoire d'applications Aptoide qui pointe des pratiques anti-concurrentielles sur le marché des applications mobiles.

Fondée en 2009, la plateforme Aptoide offre une alternative au kiosque de Google Play, en proposant aux utilisateurs de développer eux-mêmes leurs propres dépôts ; l'idée trouve donc ses origines au sein de l'écosystème de GNU/Linux. Aptoide recueillerait aujourd'hui 200 000 titres et serait adopté par 6 millions d'utilisateurs. Il s'agirait à ce jour du répertoire indépendant le plus populaire.

Selon le magazine GigaOM, Aptoide a formulé une plainte devant les autorités de la Concurrence de l'Union européenne. D'une part, Google bloquerait la possibilité pour les utilisateurs de récupérer des répertoires alternatifs indépendants directement au travers du Play Store. Ceux listés ne seraient véritablement que des « catalogues » ne permettant pas d'opérer des téléchargements sans passer par les mécanismes du Play Store.

Aptoide explique en outre que l'activation de l'option permettant des installations depuis des sources tierces - et donc d'Aptoide - a été modifiée depuis Android 2.1. Désactivée par défaut pour des raisons de sécurité, cette option serait désormais plus difficile à trouver pour le mobinaute. Selon Aptoide, seulement 20% des utilisateurs d'Android 4.0+ l'auraient activée.

Aptoide pointe également les liens étroits entre les différents services de Google - Chrome, Gmail, Maps, Agenda.... - et le Play Store. Google oblige en effet les fabricants à certifier leurs terminaux afin qu'ils puissent bénéficier du Play Store et de ses différents services, en leur octroyant une bonne visibilité sur l'écran d'accueil. Un document présentant les accords en question avait précédemment été dévoilé au mois de février.

Enfin, la plainte fait mention d'un blocage intempestif du téléchargement du répertoire d'Aptoide au travers du navigateur Chrome, avec un message informant l'utilisateur qu'il s'agit d'une source de malwares. Aptoide souligne que l'absence du Play Store en Chine montre qu'il y a bel et bien une véritable concurrence puisque les utilisateurs bénéficient d'un large choix et les différents éditeurs de ces app stores se partagent ainsi les revenus générés sur chacune des ventes.

Qu'adviendra-t-il de cette affaire ? Les répertoires alternatifs au Play store sont souvent pointés par les experts en sécurité puisque plusieurs d'entre eux hébergent des applications vérolées. Selon F-Secure, 97% des malwares mobiles seraient concentrés sur Android, mais seulement 0,1 % d'entre eux seraient propagés par le Play Store, témoignant alors d'un véritable dispositif de sécurité mis en place par Google. Toutefois, dans le cadre de l'enquête concernant les pratiques de la firme de Mountain View sur son moteur de recherche, les plaignants - dont Microsoft - avaient précédemment pointé l'intégration des services de Google au sein d'Android dont la part de marché en Europe serait de plus de 70%.



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