Test iWeech : le vélo électrique connecté et simplifié

28 février 2022 à 14h14
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Essai iWeech 2021 01 © Clubic / Matthieu Lauraux

Pour son coup d’essai, la marque iWeech, venue de Marseille, mise sur un vélo électrique très connecté et haut de gamme qui cherche à dépoussiérer son vélo pour une expérience simple. Tous ces attributs fonctionnent-ils bien ensemble et sur un vélo typé VTC, ciblant pourtant la ville ?

Avec son allure carrée et son nom à l’Américaine, impossible de savoir que ce vélo vient de Marseille. Et pourtant, c’est là qu’est né l’iWeech, un VAE qui fleure bon le web siècle par sa vocation connectée.

iWeech
  • Conduite ultra-simplifiée
  • Grande batterie
  • Données/Tracking
  • Prix élevé
  • Taille unique
  • Application à parfaire

Une esthétique originale et reconnaissable

Malgré une naissance dans la métropole phocéenne et visant les cyclistes branchés, il est loin du vélo hollandais ou urbain classique. Son cadre VTC et sa taille unique mènent à une position active, encore plus qu’un VanMoof déjà typé sport. Comme le Néerlandais, il déroute un peu avec des roues de 24 pouces, le rendant un peu plus maniable. Pour le ranger ou le garer, sa potence est rotative grâce à un bouton, mais non réglable en hauteur pour celui ou celle au guidon. Autre aspect pratique pour gagner quelques centimètres : les pédales sont rétractables… mais la manipulation n'est pas des plus faciles.

Essai iWeech 2021 06 © Clubic / Matthieu Lauraux

Le guidon est court, avec des poignées à superbe adhérence. Le reste du guidon est désert, ce qui surprend sur un VAE. Au moins, il y a de la place pour une sonnette imposante (non présente ici mais livrée), et surtout le support magnétique pour portable.

Bien que non réglable en hauteur, la potence pivote pour ranger en endroits exigus
Bien que non réglable en hauteur, la potence pivote pour ranger en endroits exigus

Le style carré du cadre joue le bicolore avec le noir de la fourche, de la partie mécanique, et la batterie totalement intégrée. Le reste est en trois couleurs au choix, le guidon jouant un bleu électrique. Ca change du reste de la compétition, et on reconnaît sans aucune difficulté l’iWeech entre autres. Tout est bien intégré, comme les lumières Supernova très puissantes. On est moins fan des câbles de freins qui dépassent à l'avant, mais ils ne font pas « plat de spaghettis » : c’est l’avantage de l’absence d’écran ou vitesse. Ca respire aussi l’aluminium partout, à l'instar des garde-boues. Le métal, léger, permet d'abaisser le poids à 18,5 kg.

Une utilisation simplissime

Tout fonctionne via un seul bouton. Aucune autre commande ! iWeech simplifie au possible l’expérience avec cette seule interaction. Il faut appuyer 5-6 secondes pour démarrer le vélo (c’est un peu long) jusqu’à un fort signal sonore. La batterie fait défiler les voyants de la charge actuelle (1 à 5), et le bouton passe au vert.

Quand on se lance, pas d’écran à consulter, de vitesse à passer, de mode à sélectionner. On a juste à pédaler. L’iWeech remplit donc sa mission de rendre le VAE facile. La position active rompt avec la concurrence, préférant du VTC semi-actif ou une assise à l’hollandaise. Avec le poids équilibré, on a tendance à pédaler de façon sportive, comme sur un vélo de route.

Le moteur et la transmission continue sont centraux, la courroie est souple
Le moteur et la transmission continue sont centraux, la courroie est souple

Le capteur de couple et la transmission auto continue rendent la montée en vitesse très linéaire, malgré les 90 Nm du moteur Brose T disponible. Adieu les grosses accélérations, mais la sensation est agréable.

Malheureusement, la rotation n’est pas réglable et on pédale vite dans le vent au-dessus de la limite de 25 km/h. Ca casse un peu la dimension sportive. En maniabilité, la position penchée aide beaucoup, d’autant que la mécanique au niveau du pédalier et la batterie dans le cadre abaissent le centre de gravité.

Le bouton est la seule interaction. On peut toujours convertir son téléphone en écran via l'appli.
Le bouton est la seule interaction. On peut toujours convertir son téléphone en écran via l'appli.

Le confort est satisfaisant, avec de gros pneus Scwhalbe en 24 pouces, moins absorbants qu’en 26 ou 28 pouces. On note aussi un claquement métallique sur chaussées dégradées ou passages de trottoirs, contrastant avec le silence total du moteur. Les freins sont d’origine Shimano à étriers Tektro, ils ne déçoivent pas.

Batterie et autonomie : un vélo qui apprend à vous connaître

Intégrée en partie inférieure du cadre, la batterie est de capacité 497 Wh. Elle est amovible par le haut, un peu difficile à manipuler avec sa forme de gros lingot, mais aisée à remettre sur son socle. On peut remplir la batterie sur ou en dehors du vélo, avec un chargeur (là aussi imposant) doté de 3 voyants pour symboliser la charge en cours, terminée ou sur tension. La marque communique sur 3h30 pour une charge complète ou 1h30 pour 60%. En conditions réelles, on relève 1h30 pour passer de 25 à 65%, ou de 41 à 86%. Sur une charge de 59 à 91%, une heure a suffi.

La batterie est de capacité importante, mais la recharge rapide.
La batterie est de capacité importante, mais la recharge rapide.

Sur le vélo, iWeech donne une autonomie théorique - et optimiste vu la capacité - de 90 kilomètres. Lors de nos tests sur parcours identique aux autres VAE (tour de Paris, tracé urbain), le Marseillais a souffert par temps froid (5 °C), perdant 40% d’autonomie en 25 km. On a calculé environ 60 à 65 km dans ces conditions, mais avec un autre trajet à plus de 10 °C, l’autonomie réelle a atteint 75 km.

Notre essai était court (10 jours), mais sachez que le vélo apprend à connaître son propriétaire. La force de l’iWeech est son machine learning, où le vélo rend plus efficient le trajet habituel (domicile-travail par exemple) en analysant votre pédalage. Pour un sportif comme nous, il réduira considérablement l’assistance en montée, augmentant l’autonomie. Le VAE prévoit une autonomie jusqu’à 190 km sur ce « mode intelligent » dans les meilleures conditions, à savoir du plat et un pédalage actif.

Application et sécurité : rien dans le vélo, tout dans le smartphone

La partie électronique de ce VAE rejoint un peu l’esprit du VanMoof S3, dans une dimension extrême. Si le Néerlandais conserve deux boutons et une forme d’écran, il n’en est rien pour l’iWeech. Le guidon ne possède rien ne permettant de le savoir électrique. Pas d’écran, rien, ni même de bouton, c’est épuré au possible.

Cependant, on peut simuler un écran via l’application iWeech, en posant son téléphone sur un support magnétique. C’est peu conseillé si l’on a peur du vol, mais on a accès à la vitesse, trajet, durée, puissance délivrée cycliste/moteur, ou le mode navigation. La seule interaction reste le bouton et ses couleurs. Il est vert quand le vélo est prêt et bien chargé, devient plus clair pour virer au jaune puis orange. Le bleu signifie qu’il calcule, violet en veille, rouge en mode antivol, orange clignotant en cas de problème comme la batterie mal enclenchée.

L'application calcule le rayon d'action selon la charge, et montre les données de chaque trajet
L'application calcule le rayon d'action selon la charge, et montre les données de chaque trajet

On vous l’a dit plus haut, l’iWeech fait beaucoup de bruit à l'allumage, et c’est identique pour l’antivol. Il est activable via la carte RFID ou l’application. Un petit mouvement vient faire sonner le vélo par intermittence si on le déplace un peu. Si le mouvement persiste, le vélo considère être en état de vol et sonne en continu. Sur votre téléphone, on reçoit une alerte après ce deuxième cas, et on peut consulter sa position sur l'application. La géolocalisation est très précise pour suivre à la trace son engin. Si c’est une fausse alerte, il n’y a qu’à appuyer sur « J’ai trouvé mon vélo » pour le faire taire.

Volé, le vélo envoie une notification, et l'on peut le suivre à la trace.
Volé, le vélo envoie une notification, et l'on peut le suivre à la trace.

L’application apporte aussi nombre de renseignements. La page d’accueil est une carte de position du vélo, et de son rayon d'action. Selon le pourcentage de batterie restant, le vélo calcule jusqu’où peut-il rouler, que ce soit en aller-retour ou en aller simple. Ceci se met à jour automatiquement et se base non seulement sur les routes cyclables, mais aussi sur le dénivelé.

Chaque trajet effectué est décortiqué, avec la position géographique, le kilométrage, la durée, la vitesse moyenne ou le CO2 économisé face à une voiture. L'écran donne en outre deux graphique pour les plus geeks, avec une courbe de vitesse et de puissance délivrée par le vélo, tout en exposant l'altitude pour comparer ses efforts. Le but urbain du vélo est en rupture avec ces statistiques, mais à est la spécificité de l'iWeech.

Vélo iWeech : prix, disponibilité et SAV

L’iWeech est dans le haut du panier des VAE, au tarif de 2 950 €. C’est beaucoup, mais la marque démarre et fait dans les petits volumes. Pour ce prix, le vélo électrique marseillais offre le meilleur du vélo : moteur très puissant, transmission continue, antivol électronique, application avec données.

Le porte-bagage avant est en option à 90€ (l’arrière manque à l’appel), l’antivol partenaire Abus Bordo X Plus 6500 est à 129,50€ avec support vélo. Un trio de couleurs noir/gris/blanc est au catalogue, encore dans un souci de sobriété ? Dommage que l’iWeech ne propose pas plus joyeux, on l’aurait bien vu vert, bleu ou orange !

Essai iWeech 2021 03 © Clubic / Matthieu Lauraux

La garantie de 2 ans est minimale, mais le SAV est aussi inclus avec une intervention dans la journée et vélo de courtoisie si la réparation dure plus de 7 jours. La batterie dure 800 cycles, soit une durée de 5 ans environ. Pour l’essayer avant de l’adopter, il est possible de convenir d’un essai via le site officiel. Une fois commandé, la livraison est gratuite sous 8 à 15 jours. L'assemblage est français à Marseille, mais les composants proviennent de l'étrange, comme le moteur Brose T et les,pneus Schwalbe qui viennent d'Allemagne.

L'iWeech devrait avoir une suite très prochainement. Le fabricant continue, en attendant, de développer son application avec des mises à jour régulières et une refonte à venir.

iWeech

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Typé sport et puissant malgré une vocation d’urbain branché aux petites roues, l’iWeech joue sur plusieurs tableaux. Sa réussite est d’associer application, alarme avec suivi et pas d'écran ni ne boutons sur le guidon. On démarre, on s’assoie, on pédale, et c’est tout. L'utilisateur pourra trouver ses infos de conduite sur l’application, bilan de trajet, ou le périmètre d’action permis par la grande autonomie. Le VAE est ainsi onéreux, mais comment lui reprocher ? Et made in France, peuchère !

Urbain à position sportive, moderne venant de la vieille cité phocéenne, ultra-connecté mais à conduite simple comme un vélo classique, l’iWeech joue les contradictions. Et on aime ! Ce VAE mise sur la praticité avec son unique potence rotative et un poids léger, et se révèle donc très maniable. Il ne lésine pas non plus sur la puissance avec un moteur 90 Nm et une batterie frôlant 500 Wh, tout en jouant la vitesse unique et un pédalage adaptatif en temps réel. Sa force réside ainsi clairement dans l'électronique, où l’iWeech adapte le pédalage en fonction de vous et de son environnement.

Résultat : un prix haut de gamme normal pour une marque naissante, à assemblage français et toutes ses qualités. En plus, le constructeur propose parfois des réductions (assez conséquentes, jusqu'à 500 € !) à l'occasion d'événements. Que demande le peuple ?

Les plus

  • Conduite ultra-simplifiée
  • Grande batterie
  • Données/Tracking

Les moins

  • Prix élevé
  • Taille unique
  • Application à parfaire

Conception 8

Prise en main 9

Fonctionnalités 9

Autonomie 9

Prix 7

Fnac 3099,99€ Voir l'offre
Fnac 3099,99€ Voir l'offre
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Commentaires (6)

ybrasseleur
Quel culot !! 3000€ le vélo
zeebix
C’est quoi l’avantage d’avoir une courroie et non une chaîne ? Ça me semble avoir les inconvénients sans vraiment d’avantage.<br /> La chaîne à l’avantage d’être solide à toute épreuve et résistante dans le temps.<br /> Sinon… Bah qu’ils en profitent de pouvoir vendre leurs vélo à 3000€… C’est triste à dire mais les chinois vont finir par débouler en proposant autant mais nettement moins chère.<br /> J’aime les produits français quand j’en ai pour mon argent, dans ce cas ici j’ai du mal à trouver une réelle justification au prix.
sebstein
L’avantage de la courroie, c’est 0 entretient, pas de risque de coulure de graisse, le boitier de vitesse dans le moyeux à priori inusable et la courroie donnée pour 30 000 km environ.<br /> Je fais pas mal de vélo (des expés de 3-4 000 km [huilé tous les jours] et 10-15 km / jour), et je ne compte plus le nombre de fois ou j’ai du changer la chaine, le dérailleur, la casette… c’est fait beaucoup trop fin et léger, ça s’use, voir se casse pour un rien (la chaine, par ex., au bout d’environ 5 000 km, les maillons commencent à avoir du jeu et donc s’écarter et ne plus être juste par rapport aux dents plateaux-vitesses)…
zeebix
Merci pour ton commentaire, je suis clairement très novice par rapport à toi, c’est très intéressant à savoir
Blackalf
zeebix:<br /> La chaîne à l’avantage d’être solide à toute épreuve et résistante dans le temps.<br /> Les avantages ont déjà été exposés plus haut, j’ajouterais que les Harley Davidson utilisent des courroies pour la transmission secondaire depuis longtemps, et côté couple les V2 Harley se posent un peu là. ^^
digital75
La courroie a un inconvénient : elle nécessite un aménagement du cadre pour pouvoir être posée / déposée (sur une chaine, il y a un maillon spécial qui permet de l’ouvrir). Sur ce vélo, je remarque aussi la présence du feu arrière sur la tige de selle. L’hiver il sera facilement occulté par un manteau. Sa vraie place est sur le garde boue arrière.
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