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L'Autorité de la concurrence met en garde contre l'essor des BigTech sur le marché du paiement

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
30 avril 2021 à 16h33
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banque en ligne

Dans son avis après une auto-saisine, rendu en fin de semaine, l'Autorité de la concurrence fait part de son inquiétude quant à l'impact des grandes entreprises numériques, comme Amazon, Google ou Apple, sur le marché du paiement.

L'Autorité de la concurrence s'était saisie d'office, le 13 janvier 2020, pour livrer son avis sur la situation concurrentielle dans le secteur des nouvelles technologies, et plus particulièrement des nombreuses solutions de paiement, en ligne et ailleurs, aujourd'hui proposées au public.

Des solutions et des acteurs émergents qui bouleversent le marché du paiement

À côté des banques traditionnelles, l'Autorité de la concurrence n'a pas eu de mal à identifier deux grandes catégories d'acteurs en puissance arrivés dans le secteur des paiements : les FinTech et les BigTech. Selon elle, ces firmes profitent de leur communauté et de leur assise auprès des utilisateurs pour générer de conséquents bénéfices. Le tout sans être soumis aux contraintes réglementaires plus lourdes qui pèsent sur les acteurs bancaires traditionnels.

Les FinTech ne sont pas que des entreprises géantes comme Ant Group, filiale du mastodonte chinois Alibaba qui fait régulièrement l'actualité ces derniers mois. Ce sont aussi de petites start-up, parfois confidentielles, dont certaines vont acquérir une notoriété continentale, voire mondiale, comme c'est le cas de N26, la banque en ligne allemande. D'autres acteurs, comme Orange et Carrefour, issus d'autres secteurs d'activité, prouvent leur ambition, puisqu'ils disposent déjà d'une base de clientèle constituée.

À côté, on retrouve les BigTech, qui regroupent les grands noms du numérique. On peut ainsi citer Amazon, Facebook, Apple, Microsoft et élargir aux BATX Baidu, Alibaba, Tencent et Xiaomi, très ancrés en Asie mais qui développent leurs activités en Europe et en Amérique du Nord.

N'oublions pas non plus qu'outre le paiement sans contact par carte bancaire, par smartphone ou montre connectée, des méthodes alternatives de paiement se sont développées. Nous pensons évidemment aux crypto-actifs que sont le Bitcoin ou les stable coins qui, eux, représentent la deuxième génération de crypto-actifs.

Les BigTech ont plusieurs coups d'avance

Mais ce sont plus particulièrement les grandes entreprises numériques, GAFAM et BATX, qui inquiètent l'Autorité de la concurrence. Pendant que les acteurs bancaires traditionnels usent de nombreuses stratégies pour ne pas être bottés hors du marché (comme des prises de participation, des acquisitions etc.), les grandes plateformes BigTech, elles, disposent de plusieurs avantages et coups d'avance.

L'Autorité de la concurrence prend les exemples d'Apple Pay, Amazon Pay et Google Pay, des services aux noms significatifs. À leur sujet, l'autorité fait le constat qu'ils « contrôlent des écosystèmes s'appuyant sur de vastes communautés d'utilisateurs, ont accès à de vastes ensembles de données et ont la capacité technique de les mettre à profit. » Et l'institution de rajouter qu'« en outre, en s’appuyant, pour la réalisation du paiement, sur les acteurs bancaires traditionnels et les groupements de cartes bancaires, les grandes plateformes ont la capacité de retirer des bénéfices significatifs, sans être pour autant soumises aux contraintes réglementaires qui pèsent sur les acteurs bancaires. »

Pour l'Autorité, les FinTech ne devraient pas vraiment devenir totalement dépendantes du système bancaire. En revanche, elle semble convaincue que les BigTech peuvent jouer « un rôle déterminant dans la chaîne de services » du paiement, bien que ces entreprises ne disposent pas de l'expérience des banques dans le secteur.

Aujourd'hui, les géants du numérique ont acquis les technologies et infrastructures nécessaires au développement de leurs solutions. « Leur présence dans le secteur des paiements pourrait ainsi être renforcée, notamment via la conclusion de nouveaux partenariats avec les acteurs bancaires » note l'Autorité de la concurrence. Cette dernière relaie le risque de pratiques anticoncurrentielles, au regard de l'ampleur prise par les plateformes et de l'engrenage dans lequel sont pris les consommateurs, piégés dans un écosystème qui pourrait conduire à la mise à l'écart et à la marginalisation, à terme, des acteurs bancaires traditionnels.

Alexandre Boero

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM, école reconnue par la profession), pour écrire, interviewer, filmer, monter et produire du contenu écrit, audio ou vidéo au quotidien. Quelques atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la production vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et la musique :)

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Commentaires (18)

GRITI
« un rôle déterminant dans la chaîne de services » du paiement, bien que ces entreprises ne disposent pas de l’expérience des banques dans le secteur.<br /> Il suffit de racheter:<br /> de petites start-up, parfois confidentielles, dont certaines vont acquérir une notoriété continentale, voire mondiale, comme c’est le cas de N26, la banque en ligne allemande.<br /> Et le tour est joué
GRITI
Ce qui se passe pour le marché du paiement se passe ou va se passer dans de nombreux domaines: médecine, sécurité etc…<br /> Les états sont largués.<br /> Les GAFAM/BATX me font penser aux méga corporations dans Robocop (si ma mémoire est bonne).
cirdan
GRITI:<br /> Ce qui se passe pour le marché du paiement se passe ou va se passer dans de nombreux domaines: médecine, sécurité etc…<br /> Les états sont largués.<br /> C’est ça, et quand je vois des commentaires qui défendent systématiquement les Google et consorts quand les Etats essaient de les réguler, je me dis qu’on n’a pas tout compris. Parce qu’à part les entreprises concernées, personne n’a rien à gagner à laisser s’installer des monopoles : ni économiquement, ni socialement.
lapin-tfc
Certes mais il y a quelques années ma banque m’a demandé pourquoi je ne venais plus en agence, j’ai dit je gère tout par le web je n’ai pas besoin de vous, le comportement des clients a franchement changé
raiden
Perso j’ai quitta ma vieille banque pour 4 banques internet: fortuneo, boursorama, revolut, n26 et c’est que du bonheur. Je paye 0€ et j’ai les cartes virtuelles par exemple.<br /> La ou mon ancienne banque me demandait 10€ par mois
benben99
@raiden! c’est justement à cause des types comme toi que les banques ne vont pas bien. Tu ne penses qu’à ton profit personel et tu es le genre de type qui va s’en réfléchir envoyer son fric à l’étranger ou utiliser Amazon parce que c’est moins cher plutôt que de supporter le commerce local.
Mrpolnar
Les banques ne vont pas bien ? Bnp paribas a fait un bénéfice de 7,5 milliards en 2020. J’ai faillis verser une larme. Lançons une collecte pour les aider.
Nerva
Et à qui tu crois qu’elles appartiennent les banques en ligne ?
raiden
Ahah merci le donneur de leçon qui vit dans son monde !<br /> J’avais demandé un prêt ils m’ont rit au nez parce que pas de cdi je leur ai dit que dans le futur fallait évoluer le cdi devient de plus en plus rare !<br /> C’est juste que c’est eux qui ont pas voulu évoluer !<br /> Et payer pour utiliser son argent faut être fou !<br /> Mais bon on doit pas vivre dans le même monde.<br /> De toute façon l’argent revient toujours aux mêmes
benben99
Oui, c’est sur que les banques ou autre services de prêt internet sont plus portées à prendre des risques avec des types insolvables ou un dossier de crédit abysimal, mais il c’est quand même compréhensible et les actionnaires d’une banque s’attende d’ailleurs à ça. Je ne prêterais non plus les clés de ma voiture à n’importe qui.
tux.le.vrai
ma banque traditionnelle (crédit mutuel) me coute environ 5€ par mois Tout servives compris (à la carte, pas de forfait) :avec bien sur CB, comptes en lignes, virements, CB virtuelle avec numéro jetable pour les achats sur internet illimités…<br /> .<br /> Le jour ou j’ai besoin d’un conseiller, un humain en face de moi, je l’ai.<br /> .<br /> J’ai déjà eu à solder un prêt en commun, un compte commun, c’est jamais simple. L’ex conjoint peut faire n’importe quoi tant que les comptes sont pas soldés.<br /> La, je peut vous dire que j’étais bien content d’avoir une banque ayant pignon sur rue,<br /> et pas régler ça en appelant une plateforme téléphonique (taper 1 ou * pour revenir au menu, un conseiller va vous répondre dans … , nous vous remercions d’avoir patienté, toutes nos lignes sont occupées, nous vous remercions de rappeler ultérieurement …)<br /> .<br /> Alors, une banque en ligne, oui, par exemple pour avoir une deuxième CB ( gage de sécurité pour pas se retrouver à l’étranger avec sa seule CB HS), et pour pas mettre tous ses oeufs dans le même panier.<br /> Mais moi, je vous recommande vivement de conserver un compte dans une agence dans laquelle on peut se rendre.
tux.le.vrai
Les gaffas ne prennent que ce qu’on leur donne.<br /> Il suffit que nous ne leur donnions pas tout : Nos données, nos paiements.<br /> C’est nous qui payons et donc qui décidons.<br /> «&nbsp;quand on pense qu’il suffirait de pas en acheter pour pas que ça se vende…&nbsp;»<br /> Bon, avec le niveau intellectuel moyen, on est mal barré.<br /> L’abrutissement des masses avec l’abreuvage aux émissions de téléréalité, les attaques sur le système des cours à distance pour foute le bordel dans l’enseignement finalement profitent donc à certains.
EnLighter
Eh bien, l’autorité de la concurrence en aura mis du temps pour révéler ce que tout le monde sait depuis des lustres …<br /> Entre la crise de 2008 qui n’est toujours pas terminée et les taux négatifs, les banques sont dans un état jamais vu. Donc le marché est tout à fait mûr pour les GAFAM/BATX.<br /> Par contre je rejoins certains commentaires : je suis prêt à payer plus cher pour du bon conseil, de la réactivité et surtout, de la disponibilité.<br /> Quand j’ai contracté mon prêt pour acheter ma maison, mon conseiller a fait une simulation prenant en compte les futures études des enfants et des besoins annexes comme des travaux ou une voiture, en prenant simplement en compte l’âge de mes enfants. Les remboursements sont donc déjà modulés.<br /> C’est vraiment le genre de chose qu’il n’est pas possible d’attendre d’une banque en ligne, made in GAFAM ou pas.
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