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Test Marshall Woburn III : une enceinte premium et énergique, à la connectivité limitée

Guillaume Fourcadier
Spécialiste Audio
04 décembre 2022 à 11h45
3
© Guillaume Fourcadier pour Clubic
© Guillaume Fourcadier pour Clubic

Vaisseau amiral de Marshall (branche Marshall Headphones), l'enceinte Woburn est un petit condensé de ce qui fait le succès de la marque en ce moment. Un design attirant, une véritable simplicité d'usage, et une sonorité très adaptée aux genres énergiques. Sans révolutionner la formule, la nouvelle Woburn III apporte une mise à jour bienvenue.

Cette enceinte sédentaire très imposante est particulière, car Bluetooth et pourtant assez dispendieuse (569 €). Le design est à la hauteur, mais le reste suit-il ? 

Marshall Woburn III
  • Design et fabrication
  • Profondeur et maîtrise des basses
  • Commandes intégrées
  • Entrées analogiques et HDMI eARC
  • Pas de compatibilité réseau
  • Son peu équilibré (avant égalisation)
  • Effet stéréo très limité

Une formule toujours irréprochable

Sur la forme, Marshall ne propose pas de changement majeur par rapport aux précédentes générations, ce qui n'est pas une mauvaise chose tant la conception était déjà sérieuse.

© Guillaume Fourcadier pour Clubic
© Guillaume Fourcadier pour Clubic

La Woburn III se présente comme un imposant parallélépipède de 400 × 317 × 203 mm pour un poids de 7,45 kg. Autant dire que nous sommes loin d'une enceinte pouvant se placer sur une table basse. Le châssis, probablement en MDF, est totalement ceinturé par le revêtement vinylique texturé typique de Marshall. À l'avant, nous avons le droit à une grille maillée abritant les différents haut-parleurs, grille doublée par un large Logo Marshall au centre, et une plinthe aux reflets cuivrés à sa base. La teinte de la grille diffère très légèrement de celle présente sur le modèle Woburn II, qui était un peu plus claire.

Sur la face supérieure, le panneau de commande propose un bel équilibre entre rétro et modernité. Placées sur une plaque en aluminium brossée aux allures de laiton, les commandes sont présentes sous la forme de potentiomètres, de commutateurs métalliques, ou de joystick de navigation. Enfin, le tout repose sur des pieds coniques en caoutchouc.

© Guillaume Fourcadier pour Clubic
© Guillaume Fourcadier pour Clubic

Que l'on accroche ou non à cette formule esthétique tranchée, la conception est presque irréprochable, car aussi premium que sérieuse, sans visserie apparente (sauf sur la plaque arrière). Sans avoir affaire à une forteresse de métal, nous pouvons saluer une fois de plus l'effort, qui va au-delà de l'exercice stylistique.

Fiche technique Marshall Woburn III

Résumé

Type d'enceintes
2.0 (Stéréo)
Puissance nominale
150W
Norme Bluetooth
5.2

Performances

Type d'enceintes
2.0 (Stéréo)
Puissance nominale
150W
Réponse en fréquence
35 Hz - 20 kHz
Nombre de haut-parleurs
5

Connectivité

Norme Bluetooth
5.2
Codecs Bluetooth
SBC
Wi-Fi
Non
Portée
10m
NFC
Non
Certification DLNA
Non
Tuner FM
Non
Mode Stéréo
Oui

Connectiques

Entrée Jack 3.5 mm
Oui
Microphone intégré
Non

Caractéristiques physiques

Hauteur
317m
Largeur
400m
Profondeur
203m
Poids
7,45kg

Ergonomie en mode simplicité, connectique filaire

On sent que le désir de Marshall est avant tout d'aller au plus simple. Sur ce point, nous sommes servis. En effet, l'enceinte fonctionne comme n'importe quel modèle Bluetooth du marché, tout en étant compatible avec l'application Marshall Bluetooth. Cette dernière propose l'une des expériences les plus épurées du genre, puisque se limite globalement à trois options :

  • Egaliseurs : Réglages des basses et des aigus, entre -5 et +5
  • Compensation de placement : Évolution de ce qui existait sur les modèles précédents, ce mode permet d'adapter la sonorité en fonction de la position de l'enceinte dans la pièce, près d'un rebord ou non, d'un mur, etc.
  • Mode nuit : Mode compressant légèrement la dynamique, afin d'abaisser les bruits de forte intensité tout en gardant les sons faibles dans un seuil d'audibilité

Enfin, et cela sera important dans le futur, Marshall Bluetooth permet de mettre à jour le firmware de la Woburn III.

© Guillaume Fourcadier pour Clubic
© Guillaume Fourcadier pour Clubic

Point fort de l'appareil, le panneau de commande est un petit plaisir à l'usage. Celui-ci est à la fois très esthétique, en particulier grâce aux élégantes leds rouges, et très complet. On retrouve un stick multifonction proche de celui des casques (lecture/pause et passage de pistes), un commutateur on/off strié, une molette de volume, une molette pour les basses, et une molette connectée, toutes les trois liées aux commandes Bluetooth. Enfin, un dernier bouton autorise le basculement entre les différentes sources.

Parlons sources justement, puisque la Woburn est plutôt bien dotée sur ce point. En plus d'une entrée ligne en jack 3,5 mm sur le panneau de commandes, l'enceinte dispose, à l'arrière, d'une entrée ligne RCA (sans préampli phono), et même d'une connectique HDMI eARC.

Marshall Woburn III

La connectique RCA peut s'avérer être un gros plus, puisque la Woburn III est une enceinte active particulièrement puissante, bien que pas d'orientation « Hifi ». La connectique HDMI eARC peut soulever des questions, puisque celle-ci est bien pratique, mais ramène davantage à un usage barre de son, assez étrange au vu du format très épais du produit. Bien sûr, d'autres utilisations sont possibles.

Le seul choix du Bluetooth, mais une promesse d'avenir

Bâtir un écosystème connecté n'est pas forcément simple. Cependant, il est difficile de justifier une telle absence sur un produit à plus de 500 euros. Ici, pas de connexion réseau à des protocoles types Airplay 2 ou Spotify Connect. comme cela était le cas sur la petite Uxbridge, et encore moins à des protocoles types Chromecast et Roon Ready.

Difficile de ne pas prendre cette orientation comme un défaut à ce prix. L'explication est double. D'une part, cela permet de ne pas perdre l'utilisateur lambda, encore qu'un protocole comme Airplay soit déjà simplissime. D'autre part, cela permet d'unifier la gamme Home. L'Acton III, plus petite et plus abordable que ses grandes sœurs Stanmore III et Woburn III, est ainsi vendue à 269 euros, ce qui est plus habituel pour un produit uniquement Bluetooth.

© Guillaume Fourcadier pour Clubic
© Guillaume Fourcadier pour Clubic

Autre reproche, la compatibilité avec un seul codec, le SBC. Pas de quoi participer à l'image haut de gamme du produit. Au moins, la connexion est multipoint, ce qui permet à l'appareil de se connecter, en profil audio, sur deux émetteurs.

Mais Marshall place un argument massue dans sa besace : la compatibilité, via une future mise à jour, avec le standard Bluetooth LE Audio. L'expérience ne sera, en théorie, pas transcendée, mais profitera du nouveau codec LC3, de bien meilleure qualité que le SBC, ainsi que d'une connectivité plus souple, et d'une latence réduite. Nous n'en sommes qu'aux balbutiements du standard, il faudra donc patienter un peu pour jouir des différents avantages.

De quoi retourner le salon

La formule sonore de Marshall est plutôt ambitieuse, car elle s'appuie sur une architecture déjà assez haut de gamme, de topologie 3 voies, avec 5 haut-parleurs.

1 woofer de 15 cm avec charge bass-reflex (évent arrière) se charge des basses, 2 haut-parleurs de médiums de 5 cm sont placés de part et d'autre de la façade, et 2 tweeters de 1,9 cm inclinés reproduisent le haut du spectre. La disposition de l'ensemble est stéréo, l'orientation des tweeters permettant, sur le papier, d'élargir l'image sonore.

© Guillaume Fourcadier pour Clubic
© Guillaume Fourcadier pour Clubic

L'amplification est également très sérieuse, puisque chaque haut-parleur est associé à un amplificateur classe D dédié : 1 ampli de 90 W pour le Woofer, 2 amplis de 15 W chacun pour les HP de médiums, 2 amplis de 15W chacun pour les aigus. La puissance totale est annoncée à 150 W. Néanmoins, Marshall ne précise pas si cette puissance est RMS ou si elle désigne une puissance de crête.

Une chose saute aux oreilles, la Woburn III est très généreuse en basses.  Ici, le constructeur exploite les possibilités du woofer afin d'aller à fond dans le côté énergique que la forme laisse toujours présager. Ainsi, le modèle opte pour un pic assez marqué dans les bas-médiums/début des basses, et une très bonne tenue en dessous. De fait, la Woburn III en fait trop pour être qualifiée d'équilibrée, et se permet d'être percutante et très enveloppante dans le registre basseux. En poussant le volume, il est facile d'atteindre un niveau particulièrement élevé, même pour une enceinte de ce volume. 

On ne parle pas d'un rendu Hifi, mais la maîtrise est là. Mis à part à haut volume, les débordements sont assez modérés. Forcément, un salon classique n'ayant pas de traitement spécifique (type bass-trap), l'ensemble « ronronne » assez vite. Afin de rester un peu plus mesuré, un petit abaissement de 2, voire 3 crans des basses apporte bien plus d'équilibre sans perdre en énergie. Notons tout de même que ce niveau de basses dépend, même en prenant en compte les corrections dans l'application, de la surface sur laquelle est posé l'appareil.

© Guillaume Fourcadier pour Clubic
© Guillaume Fourcadier pour Clubic

Le reste du spectre est plus nuancé, moins spectaculaire, mais Marshall place quand même quelques pointes dans les aigus. Sur ce point, les mauvais mixages sont globalement à éviter, puisque la Woburn III est assez révélatrice des sons agressifs.

Côté détails, l'exercice est assez bon, mais pas exceptionnel. Les haut-parleurs sont bien pensés, mais conservent des limites, que l'architecture poussée ne peut pas entièrement corriger. Le défaut principal reste probablement la projection stéréo, très limitée, malgré une bonne dispersion des aigus. L'usage potentiel de la Woburn III en tant que barre de son est compliqué à cause de cet aspect. Dommage, car le niveau de basses était bien là.

© Guillaume Fourcadier pour Clubic
© Guillaume Fourcadier pour Clubic

Sans être parfaite, la Woburn III est une enceinte puissante et plutôt polyvalente, parfaitement apte à remplir de son une pièce de grande taille. Son énergie et sa capacité dans le bas du spectre, alliées à une assez bonne maîtrise, en font un produit certes déjà assez cher, mais loin d'être délirant. On ne peut pas parler d'une polyvalence extrême, puisqu'il est préférable de lui faire chanter des pistes rock, électro, etc. Mais elle ne manque pas de nuances, et s'exprime déjà bien à bas volume, ce qui apporte un bon rendu sur à peu près tous les styles. 

Marshall Woburn III : l'avis de Clubic

7

Élégante et particulièrement bien conçue, la Woburn III se démarque avant tout sur la forme. Mais l'expérience sonore, sérieuse et expressive permet à ce nouveau produit Marshall de se hisser parmi les très bons élèves du genre. Dommage de limiter l'expérience sans-fil au Bluetooth.

Les plus

  • Design et fabrication
  • Profondeur et maîtrise des basses
  • Commandes intégrées
  • Entrées analogiques et HDMI eARC

Les moins

  • Pas de compatibilité réseau
  • Son peu équilibré (avant égalisation)
  • Effet stéréo très limité

Fabrication 9

Ergonomie 7

Connectivité 6

Qualité sonore 7

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Guillaume Fourcadier

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Tombé dans l'audio depuis tout petit mais certainement pas audiophile, je navigue entre Hifi indécente et modèles plus abordables avec le même plaisir. Rédacteur audio sur Clubic et malheureux addict...

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Tombé dans l'audio depuis tout petit mais certainement pas audiophile, je navigue entre Hifi indécente et modèles plus abordables avec le même plaisir. Rédacteur audio sur Clubic et malheureux addict à Binding of Isaac, à retrouver sur le pire réseau social de la création en tant que Guifou.

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Commentaires (3)

tux.le.vrai
569€ pour une enceinte monobloc ?<br /> A ce prix, je file sur une paire d’enceintes hifi stéréo !
guifou
Des enceintes qui auront besoin de plus de place, seront sans doute moins design, n’auront pas la connectivité que les gens veulent ici, nécessiteront un ampli (mis à part quelques modèles actifs), et n’aurons pas le même niveau de basses ^^.<br /> Je peux comprendre la préférence, mais on est pas du tout sur le même marché !
ThePapyGeek
N a de Marshall que le nom ou plutôt la licence accordée au bousin. Ici il n est pas question de HP Celestion ou d ampli en EL86 mais bien d un merdique empilage d ampli en classe D d un équaliseur aux fraises et surtout d une alimentation famélique qui en dit long sur la durée de vie de l enngin. N’essayez surtout pas d appeler MarshallAmps (les vrais) en cas de problème vois risquez de vous manger une volée de bois vert…
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