Creative Zen X-Fi 3 : retour vers le passé ?

Creative Zen X-Fi 3

Dévoilé en septembre 2011, le Zen X-Fi 3 prend la succession du Zen X-Fi 2, premier baladeur tactile de Creative. Ce Zen troisième du nom délaisse, à la surprise générale, l'écran tactile, mais adopte par contre la connectivité sans-fil Bluetooth. Nous allons tâcher de voir, le cas échéant, ce que celui-ci apporte vraiment.

Présentation

Force est de constater qu'au déballage, le Zen X-Fi 3 ne séduit pas vraiment : trop épais et au look vieillot (ne pas confondre avec rétro), celui-ci n'est pas très esthétique. La coque arrière est fabriquée en plastique brillant, matériau bien trop salissant et sensible aux rayures. Pour un appareil destiné à trainer dans une poche ou dans un sac, on s'attendait à mieux. Le baladeur reste compact malgré sa largeur (65 x 45,5 x 12,5 mm) et est très léger : 45 grammes. En revanche, l'écran de 2 pouces (5 cm) déçoit, bien trop petit et la finition n'est pas au rendez-vous, sur notre exemplaire le bord se décolle et l'écran est fixé légèrement de travers.

Le modèle de test est doté de 8 Go de mémoire interne, mais la gamme se décline en modèles 16 Go et 32 Go.



Concernant les commandes, le X-Fi 3 propose cinq touches tactiles en façade, disposées sur les bords de l'écran. Mais aussi deux boutons physiques sur la tranche droite pour le contrôle du volume et un interrupteur au-dessus pour allumer, éteindre ou verrouiller le baladeur.

Interface et ergonomie générale

Pour ce qui est de l'interface, Creative n'apporte rien de révolutionnaire par rapport au Zen X-Fi 2, si ce n'est une entrée pour gérer le Bluetooth et deux autres pour le mode DJ et la lecture de livres audio au format Audible. L'accès direct aux enregistrements faits par le baladeur est toujours de la partie. Cependant le Zen X-Fi 3 abandonne les fonctions Rss, contacts, calendrier, tâches et applications.


Question confort d'utilisation, nous ne comprenons pas les choix de Creative... Que le constructeur décide d'abandonner l'écran tactile sur un baladeur de si petite taille, soit. Il faudra simplement se libérer du réflexe de cliquer sur l'écran, bien ancré dans les habitudes... Mais dès lors, autant assumer pleinement cette orientation et adopter de vraies commandes mécaniques, à l'ancienne. Non, Creative a opté pour des touches tactiles aussi peu réactives qu'agréables à utiliser et cela est aggravé par leur positionnement au bord de l'écran. De surcroît, l'ergonomie s'avère des plus douteuses : pour passer d'une entrée à une autre le Zen X-Fi 3 nous oblige à survoler son menu d'un bout à l'autre. Nous aurions préféré un menu qui tienne sur une page pour éviter ce défilement pénible.

Menu pricipal

Réglages système

Réglages X-Fi

Menu musique

Bibliothèque

Menu lecture

Cas pratique où l'ergonomie du Zen X-Fi 3 montre ses limites : la recherche d'artistes. On ne peut plus basique, celle-ci s'opère par défilement vertical, selon les critères d'artiste, d'album, de genre ou de listes de lecture. Quand le baladeur est rempli de musique, il faut s'armer de courage et de patience pour trouver l'artiste souhaité ! Avec l'ancien Zen X-Fi Style, l'utilisateur pouvait facilement filtrer par lettre, dommage que ce système ait disparu...

Musique et performances

Ce qui frappe d'emblée, ce sont les écouteurs intra-auriculaires fournis avec le Zen X-Fi 3 : des EP-630, qui commencent sérieusement à dater ! Certes en ces temps de crise il faut rentabiliser au maximum, mais là Creative devrait penser à changer de formule... Ces écouteurs ne permettent pas de profiter de la technologie X-Fi.

Quid de la qualité audio du baladeur ? La marque table sur sa technologie X-Fi pour proposer à l'utilisateur un rendu audio optimisé. Creative promet une qualité supérieure au CD, mais cela reste discutable... Et pour en profiter réellement il faudra évidemment se passer des exécrables écouteurs fournis avec le baladeur. Le X-Fi englobe deux traitements audio distincts, donc ajustables séparément : Crystalizer et Expand. Le premier vise à retrouver la dynamique perdue au moment du passage de l'enregistrement 24 bits vers le master 16 bits. Concrètement, l'effet intensifie les graves, redonne de la brillance aux aigus, mais touche assez peu aux médiums, donnant ainsi du relief au morceau. Le deuxième effet, Expand, est un algorithme plus classique d'élargissement de la stéréo.



Côté puissance, la déception perdure... Le Zen X-Fi 3 se situe bien en deçà de ce qui se fait chez la plupart des concurrents. Le volume dégagé est nettement plus faible qu'avec un iPhone 4, par exemple. Et il est surtout inférieur à tous les autres modèles de la marque que nous avons jusqu'ici testés !

Pour ce qui est des formats, le Zen X-Fi 3 prend en charge les FLAC, AAC, MP3, WMA, Audible Format 4 et Audible AAX. À noter l'absence du OGG et du WAV...



Au niveau des performances, à savoir l'autonomie en lecture audio continue (volume aux deux tiers, effet X-Fi activé, écran éteint, écouteurs d'origine), le taux de transfert (copie de 1.19 Go de musique) et le temps d'allumage. Le X-Fi se montre trop juste en autonomie, mais fait mieux en taux de transfert et en vitesse de démarrage.

Les autres fonctionnalités

Le Zen X-Fi 3 offre des options standard parmi les baladeurs : radio FM, lecteur de photos, vidéos au format WMV9 et AVI (MPEG-4-SP/DivX4/5/Xvid), de livres audio et enregistreur audio. Nous pouvons nous poser la question de la prise en charge de la photo et de la vidéo sur un si petit écran, de mauvaise qualité en plus...

En lecture vidéo, le Divx et autre Xvid sont bien pris en charge. En revanche, il est impossible d'appliquer un zoom tout en rognant les bords de la vidéo. Résultat des courses : de grosses bandes noires apparaissent en haut et en bas de l'écran dès lors qu'on lit une vidéo 16:9 ou 16:10 ! Ce manque d'optimisation est incompréhensible compte tenu de la diagonale microscopique de l'écran.

Un bon point tout de même : la présence d'un port microSD pour étendre la capacité du Zen X-Fi 3 jusqu'à 32 Go supplémentaires ! Enfin concernant le Bluetooth, le X-Fi 3 ne détecte visiblement pas tous les casques... Il a reconnu notre casque Nokia BH-905, mais pas le Samsung SBH600. Avec le Nokia la qualité est au rendez-vous, nous profitons pleinement de l'aptX, un codec qui permet une transmission aussi bonne qu'avec une connexion câblée.

Le baladeur peut aussi être connecté à un téléviseur pour visionner vidéos ou images (via un câble A/V). Le câble n'étant pas fourni, nous n'avons pas été en mesure de tester cette fonctionnalité.

Enfin pour quelques euros de plus, l'acheteur peut se procurer le "Deluxe Pack", en plus du baladeur, il contient un étui en silicone, un porte-clé et une attache courroie.

Conclusion

Vendu à un peu moins d'une centaine d'euros en version 8 Go (140 euros pour le modèle 16 Go et 170 euros pour le 32 Go), le Zen X-Fi 3 ne vaut clairement pas son prix ! Pas très séduisant, doté d'une interface vieillotte qui exploite un écran daté et pénalisé par une finition médiocre... Certes, il produit un bon son grâce au traitement X-Fi, mais encore faut-il investir dans un casque de bonne qualité afin d'en profiter... Notamment pour résoudre le problème de la faible puissance du baladeur. À prix équivalent ou pour quelques dizaines d'euros de plus, il y a beaucoup mieux sur le marché... Pour 39 euros de plus, ne faudrait-il pas privilégier un iPod nano entièrement tactile ? En dernier recours, le X-Fi 3 tentera de brandir l'argument du microSD et le Bluetooth. Ces atouts pas toujours maitrisés (soucis en Bluetooth ?) seront insuffisants pour combler les nombreuses lacunes du baladeur de Creative.