Bourreau, fais ton office et teste Still Life 2

13 mai 2009 à 14h20
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Cela va bientôt faire quatre longues années pour certains que le tueur de Still Life reste un mystère. La première enquête de Vic McPherson s'est terminée de façon tragique. Une balle tirée sur le tueur et ce dernier qui tombe dans l'eau. Mais surtout un corps qui n'a jamais été retrouvé. Les joueurs étaient donc restés sur leur faim, l'identité de l'assassin n'ayant jamais été révélée. GameCo et Microïds relancent l'enquête de Victoria avec Still Life 2, promettant aux joueurs d'avoir le fin mot de l'histoire.

Coucouroucoucou paloma

Nous retrouvons notre chère Vic, qui ressasse ses vieux souvenirs ainsi que ses démons du passé. Elle est contactée par Paloma Hernandez, une journaliste enquêtant sur un tueur en série qu'elle a surnommé le Bourreau de la Côte Est. Ce dernier vient de faire une nouvelle victime. Victoria, qui déteste les journalistes, après lui avoir dit tout le bien qu'elle pense de Paloma, raccroche le téléphone sans donner suite à la demande de collaboration. Dans les instants qui suivent, un mystérieux individu dont le visage est caché par un masque à gaz fait irruption dans l'appartement de la journaliste. Cette dernière, gazée, se retrouve prisonnière du Bourreau de la Côte Est.

Tout commence alors par un Flashback mémoriel pour nous remettre les idées en place sur les événements passés. Si c'est une bonne idée en soi, cela ne satisfera que les connaisseurs de la série. Les autres seront complètement perdus avec des informations, des noms et des relations qu'ils ne comprendront pas. Régulièrement, au cours de l'aventure quelques retours en arrière ont lieu sans prévenir, ce qui est déstabilisant et perturbant, encore une fois, pour ceux n'ayant pas pratiqué le premier épisode. Un simple résumé aurait peut-être mieux fait l'affaire.

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Kit scientifique, PDA avec objectif et documents, et un inventaire limité en taille.

Dans l'esprit du premier opus, cette suite nous propose une aventure point & click en vue à la troisième personne dans laquelle nous vivons alternativement les événements du côté de Vic McPherson et de Paloma Hernandez. Cela permet d'appréhender deux approches radicalement différentes de l'aventure.

Vic mène l'enquête pour retrouver Paloma et mettre un terme aux agissements du Bourreau. Elle dispose du parfait attirail de la police scientifique pour détecter des traces de sang, analyser des fibres de tissus et des empreintes, déterminer à qui appartient le son d'une voix, récupérer des données sur des disques durs, repérer l'invisible comme l'utilisation de gaz, etc. Amusant au début, cela devient rapidement lassant et répétitif.

Le Bourreau à la côte

De plus, la narration de l'histoire rend cette partie des investigations inutile. En effet, cela ne sert qu'à nous conforter dans le fait que Paloma et les autres victimes se sont bien retrouvées dans l'imposante bâtisse du Bourreau. Les événements qui s'y sont déroulés étant d'abord vécus du côté de la journaliste. Inverser la narration aurait été un gros plus. Nous découvrons des indices puis nous comprenons pourquoi en vivant les événements. Dommage, le choix des développeurs n'a pas été celui-ci. Même si cette phase de jeu est assez longue, au bout d'un moment, notre enquêtrice va aussi se retrouver dans la situation des victimes du Bourreau, tout comme Paloma.

Cette dernière, de son côté, est prisonnière du Bourreau qui s'amuse avec elle dans un jeu du chat et de la souris bien cruel. L'aventure prend alors un tout autre aspect, nous proposant une ambiance plus « survival horror » (à forte inspiration du film d'horreur « Saw »), bien glauque et malsaine. Enfermée quelque part dans cette étrange demeure, elle met tout en œuvre pour tenter d'échapper à son tortionnaire. Elle doit utiliser à bon escient les quelques objets ramassés et résoudre les énigmes et pièges inventés par son tortionnaire.

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Traquées par le Bourreau, nos deux héroïnes s'en sortiront-elles vivantes toutes les deux ?

Classiquement pour ce genre de titres, nous retrouvons notre lot d'énigmes à résoudre, aussi bien avec le kit scientifique de Vic qu'avec les objets que peuvent récupérer nos deux héroïnes. L'inventaire permet de désolidariser et de combiner des objets. Il est cependant limité à seize cases. Chaque objet ramassé prenant un certain nombre de cases, tous ne peuvent donc pas être transportés en même temps.

L'idée est intéressante et amusante... les premiers temps de l'aventure. Elle propose en effet une réflexion supplémentaire pour bien gérer son inventaire. Mais naturellement, elle apparaît aussi souvent fort illogique comme l'impossibilité de porter un matelas (seize cases) et un téléphone portable (une case). De rares emplacements de stockage sont présents à divers endroits pour se décharger. Hélas, sur la durée, ce système se révèle particulièrement agaçant et frustrant, ajoutant ainsi à la pénibilité de la progression dans l'histoire.



La tête dans le Saw

Encore une fois, si durant les premiers moments les énigmes se révèlent classiques et logiques, rapidement, le flou le plus complet s'installe. Cela devient d'autant plus pénible quand la logique présidant à leur résolution reste à deviner, aucune piste ne venant aiguiller notre réflexion. Ajoutons à cela quelques énigmes à la logique quasiment introuvable et des situations où nous sommes obligés de découvrir l'existence de pièges par leur déclenchement, sans qu'il soit le moins du monde possible d'en découvrir la présence préalablement. La progression devenant empirique par la découverte hasardeuse et l'échec, obligeant à reprendre une sauvegarde.

À noter encore une fois quelque chose qui ne plaira pas à beaucoup de joueurs, de très nombreux passages demandent à être résolus en temps limité sous peine de mort. Si cela ajoute au stress et à l'angoisse, le manque d'indice dans certaines situations en fera rager plus d'un. De plus, de nombreuses incohérences s'ajoutent à l'agacement ressenti, comme ces objets absents d'un endroit lors d'un premier passage et qui font soudainement leur apparition un peu plus tard sans logique apparente. Un bon point, une sauvegarde automatique est créée avant chacun de ces passages et certaines situations peuvent être résolues de plusieurs manières différentes.

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Un titre beau de loin mais loin d'être beau.

Visuellement, le titre ne propose rien d'exceptionnel et peut même se targuer d'être souvent assez moche. Globalement très sombre, Still Life 2 ne permet hélas pas de régler la luminosité directement depuis la page des paramètres. Par contre, le peu d'options disponibles permet de régler la qualité des textures, le lissage des contours, ainsi que la qualité des ombres. Malgré cela, et avec toutes les options au maximum, les lieux et personnages ne sont nullement plus agréables à l'œil. La modélisation des divers protagonistes est taillée à la serpe, mais ces derniers bénéficient de nombreuses animations les rendant bien vivants, malgré une certaine rigidité, notamment faciale. Certains écrans arrivent à afficher une tristesse visuelle plus vue depuis une dizaine d'années.

Si le côté sombre (et laid) ajoute à l'atmosphère pesante des lieux, trop d'obscurité nuit à certains effets désirant surprendre le joueur qui, ne comprenant pas ce qu'il voit, n'est pas du tout étonné. Certains lieux trop sombres empêchent même de voir les objets utiles, nécessitant alors une chasse au pixel peu agréable. D'autant plus que trop souvent les imprécisions du pointeur font qu'il faut être au-delà de l'objet avec lequel nous désirons interagir pour que le changement de forme indiquant une possibilité d'action apparaisse.

C'est pas d'la bombe bébé !

Le titre de Game Consulting comporte encore divers défauts visuels (changements de luminosité, clignotements et sautillements d'images...) et d'animations (passage à travers une porte fermée, descente d'escaliers situés en face de nous avec le personnage affiché en provenance de l'écran, dans le vide, se dirigeant vers l'escalier en question...). Le pire étant les nombreux bogues bloquants (personnage qui refuse de se déplacer, impossibilité de quitter le zoom sur une action...) qui obligent à reprendre une ancienne sauvegarde.

La réalisation de ce Still Life 2 est entièrement en 3D. Cela autorise quelques mouvements de caméra intéressants, mais pas aussi dynamiques que ce que peut nous proposer, notamment, Memento Mori. Le pointeur de la souris change de forme et de couleur en fonction des actions réalisables. Cependant, certains changements de plans ne sont pas très évidents à déceler lors des déplacements de nos héroïnes (imaginez le résultat durant une séquence en temps limité). Un double clic permet de les faire courir, mais trop souvent il est mal détecté.

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Les artworks et cinématiques sont de belle facture

Il n'en reste pas moins que le scénario est particulièrement intéressant malgré de fréquentes situations illogiques comme cette séquence où Paloma doit se hisser en hauteur pour atteindre une grille. Dans la pièce se trouve une caisse qu'elle déplace pour pouvoir bouger un lit. Eh bien il est impossible d'apporter cette même caisse sous la grille, il faut trouver un autre objet. Complètement aberrant ! Quelques incohérences scénaristiques se glissent également (arriver à électrocuter quelqu'un alors que le courant ne passe pas). Par contre, l'ambiance malsaine et oppressante est parfaitement retranscrite. Quelques situations et visuels proposés sont à réserver à un public averti (justifiant pleinement le 18+ sur la boîte).

Terminons tout de même sur quelques bons points. Diverses cinématiques très agréables en images de synthèse surviennent de temps en temps. Musicalement, le titre propose des thèmes bien stressants. Pas omniprésents, ces derniers arrivent à point nommé pour ajouter à la tension. Les bruitages ne sont pas en reste et prennent le relais, en l'absence de musique, de façon convaincante sans jouer la surenchère. Le doublage français est de bonne facture avec des comédiens qui croient en leur personnage, mais quelque peu gâché par le pauvre rendu facial des personnages.



Conclusion

Grosse déception que ce Still Life 2 qui, s'il propose une excellente histoire, nous l'offre avec une réalisation tout juste passable. Agréable les premiers moments, le titre devient peu à peu pénible et cumule les défauts visuels, de jouabilité, de logique et d'intérêt. Le joueur finit par subir l'histoire plus qu'il ne la vit. Pour autant l'ambiance glauque et malsaine est bien présente, le stresse et la tension aussi (mais parfois pas pour les bonnes raisons). Sur la longueur, Still Life 2 présente trop de défauts (parfois bloquant), gâchant définitivement l'expérience de jeu. À moins d'être un fan du premier épisode, et encore, Still Life 2 est largement dispensable dans votre ludothèque d'aventure.

Still Life 2

2

Les plus

  • Bonne ambiance malsaine
  • Le scénario
  • Les cinématiques
  • L'ambiance sonore adaptée

Les moins

  • Visuellement peu agréable
  • Réalisation générale
  • Temps limité, inventaire
  • Progression empirique, histoire subie
  • Illogisme, incohérence, blocage...

0

Réalisation5

Prise en main6

Durée de vie7




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Jean-Marc Oliveres

Né deux ans après la naissance des jeux vidéo, j'en suis passionné depuis ma plus tendre enfance. j'ai commencé avec l'Atari 2600 et les Game & Watch et enchaîné avec divers micro-ordinateurs (Oric-At...

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Né deux ans après la naissance des jeux vidéo, j'en suis passionné depuis ma plus tendre enfance. j'ai commencé avec l'Atari 2600 et les Game & Watch et enchaîné avec divers micro-ordinateurs (Oric-Atmos, Amiga 500 et 1200, PC) et autres consoles (Atari 2600, PlayStation 1, PlayStation 2).

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