Hervé LEREAU, Directeur des ventes de NTT France : « Notre réseau IP européen est passé en IPV6 en m

12 novembre 2003 à 00h00
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AB - Monsieur LEREAU, bonjour. Quelles relations entretient NTT France avec sa maison mère japonaise NTT Group ?

HL - NTT en France, environ 35 employés, est la succursale française de NTT Europe, elle-même filiale européenne à 100%, et avec un effectif de 200 personnes, de NTT Communications, l'entité du groupe NTT en charge du longue distance japonais et de l'international, hors communications mobiles.

NTT Communications ,100% NTT, est directement rattachée à la Holding. La société dispose d'un effectif d'environ 6000 personnes pour un chiffre d'affaires de 10 milliards de dollars US.

NTT Paris travaille étroitement, non seulement avec tous les autres bureaux en Europe, mais aussi toutes les autres filiales internationales de NTT Communications à travers le monde, ainsi qu'avec Tokyo, pour satisfaire les besoins de transmission de données des grandes multinationales ou entreprises fortement internationalisées.

AB - Quelles prestations sont proposées par NTT en France ? S'adressent-elles principalement aux firmes japonaises installées sur le territoire français ?

HL - Originellement, l'essentiel de notre clientèle était japonaise, depuis le début des années 1990 pour l'intégration de systèmes : services aux entreprises japonaises implantées en France et équipées de matériels et logiciels japonais, non maintenables par les prestataires français. Cette offre est maintenant étendue aux clients non japonais, depuis 1999 pour les réseaux de données internationaux des grandes entreprises.

Depuis environ deux ans, la plupart de nos nouveaux clients sont des grands groupes français, dans le secteur bancaire d'abord (BNP-Paribas, Crédit Lyonnais, etc.), dans les services (AFP), et maintenant aussi dans l'industrie.

AB - Depuis le début de l'année 2003, les entreprises françaises clientes de NTT sont plus nombreuses à s'intéresser à l'accès Internet à très haut débit, jusqu'à 100 Mbits. Pour quels usages ?

HL - Pas seulement les accès Internet, mais aussi les services plus traditionnels de liaisons louées et de réseaux privés IP/MPLS.

Les débits deviennent de plus en plus importants car beaucoup de sociétés ont rationalisé leur informatique en rassemblant leurs serveurs sur deux ou trois très grands centres de données, accessibles depuis le monde entier. Ceux-ci sont reliés par des services à large bande passante.

Les services Internet à très haut débit sont commercialisés à partir de Londres et concernent essentiellement les ISP. Il est toutefois exact que les besoins des entreprises dans ce domaine sont également en accroissement, pour des applications moins critiques en termes de performance ou d'accès aux sites Internet.

AB - Comment expliquez-vous cette évolution du marché ?

HL - En dehors du cas des réseaux privés évoqué ci-dessus, il s'agit de l'explosion attendue - avant l'éclatement de la bulle ! - des besoins, combinée à l'attractivité de coûts en constante réduction.

AB - Il semble que le réseau international de NTT Communications (www.ntt.com) soit désormais, dans son intégralité, en IPV6 - Internet Protocol version 6, conçu par l'IETF pour succéder a l'IPV4 - Pouvez-vous confirmer cette information ?

HL - C'est exact. Notre réseau IP était passé en IPV6 dès 2002 en Asie, une première mondiale récompensée aux World Communications Awards, à Londres, à l'automne 2002. Le réseau européen est IPV6 depuis mars 2003

AB - Quelle est votre estimation du nombre d'adresses IP qui seront utilisées à l'horizon 2010 ? Peut-on imaginer, à l'avenir, qu'une ampoule électrique dispose de sa propre adresse IP ?

HL - Nous n'avons pas d'estimation aussi aventurée : l'expérience montre qu'un horizon à plus de deux ans dans les hautes technologies réserve toujours des surprises... totalement imprévisibles. Qui avait vu venir le WiFi ? Qui prévoyait le succès de l'application 'photo' sur les mobiles ?

L'IPV6 offre des potentialités considérables : lesquelles seront des succès, et combien d'adresses IP consommeront-elles sont des questions très excitantes mais aujourd'hui sans réponses. A priori, tout est envisageable : il n'est toutefois pas certain qu'un modèle économique viable puisse s'appliquer à l'ampoule électrique...

AB - La direction de NTT France a-t-elle l'intention de partager l'expérience de NTT DoCoMo sur FOMA et la 3G ? Quid de la 4G cellulaire ?

HL - NTT Paris n'a pas d'activités dans le domaine des mobiles. Cette tâche est exclusivement dévolue à la représentation de NTT DoCoMo en France.

AB - Pour conclure, quel est votre point de vue sur WiFi et WiMax ?

HL - Ces technologies sont déjà sur les rails. Tout indique un marché émergent classique, avec ses problèmes de standards et de compatibilités, ses logiciels perfectibles et ses acteurs propres.

La phase de maturation, qui doit venir maintenant et permettre une utilisation plus universelle et plus aisée sera très intéressante. C'est un excellent exemple de l'imprévu, du non 'programmé' ou 'planifié' qui rend cette industrie si passionnante.

AB - Hervé LEREAU, je vous remercie pour ces observations.
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