Test Curse of the Dead Gods : le dernier jeu de Passtech Games a le rogue-like dans le sang

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Test Curse of the Dead Gods : le dernier jeu de Passtech Games a le rogue-like dans le sang

Antoine Roche

12 octobre 2021 à 14h01

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Après quelques mois d'accès anticipé, qui lui on permis d'affuter ses armes et d'intelligemment laisser passer le mastodonte Hades, Curse of the Dead Gods est désormais proposé en version 1.0 sur PC et consoles (Nintendo, Sony et Microsoft).

Que vaut donc le titre des Français de Passtech Games, petit studio notamment à l'origine du sympathique Space Run, et plus récemment de Masters of Anima ?

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Curse of the Dead Gods
  • De bonnes sensations manette en main
  • Ambiance et gestion de la lumière réussies
  • La barre de malédiction et l'aspect risque/récompense
  • Plutôt généreux en contenu et builds possibles
  • Un sérieux manque de narration pour pousser vers l'avant
  • Musique et sons trop en retrait
  • La parade et quelques hitbox et animations difficiles à appréhender
  • Petit manque de surprise ou d'audace

Lorsqu'on teste un jeu vidéo, il peut être pertinent de le comparer à un autre, mais uniquement si les deux jouent dans la même cour. Or, ici, et malgré leurs flagrantes différences d'ambition et de budget (Passtech Games n'est évidemment pas Supergiant Games), difficile de ne pas faire le parallèle entre Curse of the Dead Gods et Hades.

Il faut dire que, de loin, les deux rogue-like partagent de nombreux points communs. Il n'est donc pas évident pour le petit nouveau de passer après le GOTY 2020 de beaucoup de joueurs (dont je fais partie).

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Tombeau pour être vrai

Pour commencer, Curse of the Dead Gods fait, lui aussi, le choix de la mythologie. Mais pas de dieux de la Grèce Antique ici ! Le héros incarné par le joueur - un explorateur anonyme, aussi cupide que silencieux - évolue dans d'anciens temples aux inspirations venues d'Amérique Centrale et du Sud.

Le jeu propose ainsi trois temples/biomes, chacun disposant de ses spécificités visuelles, de ses boss et de ses créatures propres : Jaguar, Aigle et Serpent. Chaque temple s'établit sur trois étages à la difficulté croissante : on met de plus en plus de temps à en voir le bout, le nombre de boss à battre et de salles à explorer augmente, pour arriver, à terme, à un temple final fusionné qui débloque un mode difficile.

En plus de ces 10 étages à parcourir, le titre propose également des événements journaliers, avec des règles spéciales pour varier les plaisirs, allonger l'expérience de quelques heures et récupérer des ressources.

Rogue-like oblige, il est en effet question de ressources, qui permettent d'acheter des améliorations pour aller toujours plus loin dans ses runs. Curse of The Dead Gods parle ainsi de « bénédictions » (trois maximum, à choisir parmi une vingtaine) visant à améliorer les caractéristiques de votre personnage, ou encore d'autels d'armes à améliorer permettant de profiter d'un démarrage plus varié et solide.

Et pour cause, en plus de sa fidèle torche, indispensable pour éclairer les profondeurs des temples et allumer des braseros dont la lumière permettra de subir moins de dégâts, l'explorateur peut porter trois armes. Une principale, une secondaire et une à deux mains, toutes pouvant être utilisées dans des combats au corps à corps ou à distance.

Et avec une cinquantaine d'armes à découvrir, débloquer et ramasser, autant vous dire que les possibilités et les synergies sont nombreuses.

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L'exploration, elle, est assez classique, et manque même un peu de surprises et de secrets à découvrir pour casser une routine qui s'installe vite. Les salles finissent ainsi par se ressembler, l'évolution passant par une carte avec un chemin à choisir parmi plusieurs possibilités, façon Slay the Spire.

Le joueur peut ainsi tomber sur d'autres armes, mais aussi des bonus de statistiques (vie, dégâts et chances de trouver des trésors) ou des artefacts dont il pourra s'équiper, à moins de les sacrifier aux dieux pour profiter de bonus d'or, de vie ou encore d'un retraits de points de malédiction.

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Matérialisée par une barre dotée de cinq niveaux, la malédiction est probablement l'une des meilleures idées de Curse of the Dead Gods. À noter que dans cette catégorie, on retrouve aussi le système de « Greed Kill », un compteur qui permet de ramasser toujours plus d'or en tuant rapidement des ennemis à la chaîne sans se faire toucher.

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Quand la barre de malédiction se remplit et gagne un niveau (en subissant des dégâts maudits, en changeant de salle ou encore en sacrifiant volontairement de la vie à un autel pour obtenir un bonus), le joueur, maudit donc, se retrouve porteur d'un malus aléatoire avec lequel il va falloir apprendre à jouer.

Retrait du HUD dès qu'un dégât est subit, perte des propriétés de la torche, monstres camouflés… Tout cela est bien évidement handicapant, mais si cela a permis de mieux s'équiper, le risque peut en valoir la chandelle.

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Sans Dieux ni Lettres

Voilà dans les grandes lignes comment fonctionne Curse of the Dead Gods. Dans l'ensemble, ces mécaniques s'imbriquent véritablement bien, et on sent que la période d'accès anticipé a été utilisée à bon escient pour un résultat qui fonctionne.

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Heureusement d'ailleurs, car au-delà de ce game design efficace et d'excellentes sensations (l'impact des armes est bien présent et faire exploser un monstre est tout à fait satisfaisant), le titre dispose d'un véritable défaut majeur, difficile à passer sous silence.

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Le silence, justement (Bac +10 en transitions, cherchez pas), est le principal reproche que je ferais au titre. Et pour cause, en plus de son héros taiseux, auquel on ne peut pas s'attacher, le jeu ne propose absolument aucun élément de narration en dehors de pages de bestiaire à remplir pour nous motiver à avancer.

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Là où Hades construisait des personnages et des dialogues mémorables pour inciter à enchaîner les runs, ici, en dehors de la recherche de la performance et du déblocage d'éléments, il n'y a rien. Certes, les deux studios n'ont pas les mêmes moyens et ambitions, mais tout de même.

Il ne s'agira probablement pas d'un véritable problème pour les joueurs les plus motivés et avant tout portés sur le gameplay, mais à titre personnel, c'est l'un des faits qui m'empêchera d'investir plusieurs dizaines d'heures dans le titre.

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Un jeu à ne pas jouer torché

Ensuite, et cela ne plaira pas à tout le monde, Curse of the Dead Gods est un jeu assez punitif. Il ne sera pas forcément très difficile pour les bons joueurs patients, habitués aux jeux à pattern et autres Souls-like ; mais le système d'endurance à 5 points de ce rogue-like (matérialisé sous le héros), pourra sans nul doute bloquer les joueurs les moins attentifs et concentrés…

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Réaliser une esquive, une attaque chargée ou une attaque avec une arme autre que la principale, consommera ainsi un point d'endurance. Pour en regagner, il faudra attendre quelques longues secondes sans rien faire.

Et si vous arrivez à zéro, espérez être loin de vos ennemis, car vous ne pourrez pas esquiver leurs attaques qui s'enchaîneront alors douloureusement.

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Outre ces choix/défauts (selon vos attentes), le jeu de Passtech Games est moins « bourrin » et chargé visuellement qu'Hades, pour un résultat plus clair. Curse of the Dead Gods est finalement assez fin dans ses combats et incite ainsi à ne pas matraquer ses attaques.

Il faudra alors se montrer attentif et prudent pour ne pas se retrouver sans moyens face à des ennemis et des pièges qui n'auront aucune pitié.

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D'autant que certaines hitbox étranges et animations d'attaques assez traîtres demandent un certain temps de jeu pour être pleinement appréhendées. Et c'est sans parler du système de parade !

Très rentable lorsque réussie (la parade affaiblit temporairement l'ennemi contré), elle est en revanche très dure à placer tant son timing est serré. C'est bien simple, j'ai tellement reçu de dégâts en ne réussissant pas à la caler correctement que je l'ai à peine utilisée durant mes parties.

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Enfin, il serait criminel de ne pas souligner l'une des grandes réussites de Curse of the Dead Gods : son ambiance.

Malgré une musique et des sons malheureusement trop en retrait, sa direction artistique, son aspect visuel et l'épatant travail de lumière sont à saluer. Sur une note toute personnelle, j'apprécie beaucoup le fait que le studio n'ait pas trop forcé du côté de l'horreur, évitant ainsi de belles frayeurs au faible de cœur que je peux être.

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Curse of the Dead Gods : l'avis de Clubic

Forcément moins ambitieux que le nouveau ténor du genre qu'est Hades, Curse of the Dead Gods pèche par quelques manquements, notamment du côté de la narration ou de l'audace.

Mais en se concentrant sur l'essentiel, à savoir un gameplay exigeant, grisant, et une excellente ambiance, Passtech Games délivre un rogue-like tout à fait solide et pertinent. Avec ses différents systèmes qui incitent à la prudence tout en demandant de prendre quelques risques, le jeu jouit d'un excellent équilibre et d'un contenu tout à fait honnête.

Curse of the Dead Gods

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Que cela soit dit clairement : Curse of the Dead Gods est un bon jeu. Solide dans son exécution, sur le fond comme sur la forme, le titre de Passtech Games a bien des arguments à faire valoir pour attirer les amateurs de rogue-like en quête d'un nouveau challenge. Bémol : difficile de passer après un certain Hades, qui, fort d'un studio aux moyens supérieurs, propose une expérience plus riche et mémorable dans la plupart des domaines.

Les plus

  • De bonnes sensations manette en main
  • Ambiance et gestion de la lumière réussies
  • La barre de malédiction et l'aspect risque/récompense
  • Plutôt généreux en contenu et builds possibles

Les moins

  • Un sérieux manque de narration pour pousser vers l'avant
  • Musique et sons trop en retrait
  • La parade et quelques hitbox et animations difficiles à appréhender
  • Petit manque de surprise ou d'audace

Test réalisé à partir d'une version PC personnelle

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Curse of the Dead Gods

Commentaires via Clubic

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