L'IE-Club réunit la fine fleur du e-commerce français

04 avril 2003 à 00h00
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Il souffle un vent de reprise sur la NetEconomie tricolore. Réunissant la fine fleur du e-commerce français dans le cadre prestigieux de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Paris, avenue de Friedland, l'IE-club, le club d'affaire dirigé par Maurice KHAWAM, s'est penché sur la e-consommation et les nouveaux comportements d'achat sur internet.

Malgré la grève des transports d'une partie de l'ancienne économie (très ancienne), cette soirée a réuni des personnalités telles que Pierre CHAPPAZ (kelkoo), Thomas LOT (Amazon), Denis WATHIER (Voyages-sncf.com), Pierre KOSCUISCO-MORIZET (PriceMinister), Isabelle BORDRY (Yahoo) ou encore Henri de MAUBLANC (ACSEL et Aquarelle.com).

Directeur associé chez Ernst&Young, Philippe AUSSEUR a introduit la soirée en soulignant le décollage du e-commerce, et en particulier des secteurs du tourisme et des produits informatiques et multimédia. Selon Jupiter Research, le nombre de clients en ligne devrait tripler et passer de 6,2 millions en 2001 (38% des internautes) à 17,3 millions en 2006 (58% des internautes).

Président fondateur de Kelkoo, Pierre CHAPPAZ est venu rappeler les performances de sa société (11 millions d'utilisateurs en Europe, 15 millions d'euros de chiffre d'affaires) désormais solidement implantée un peu partout en Europe. Estimant que la force de l'internet, c'était l'interactivité et le "clic", il a évoqué les succès d'Amazon, de Tesco, de Pixmania ou encore de Tchibo.de, soulignant l'efficacité des couplages "clic and mortar".

Destinée à établir un premier bilan du e-commerce français, la première table ronde a été contrastée. Georges FISHER de la CCIP s'est montré optimiste en estimant que les modèles économiques étaient "bons" mais qu'il fallait simplement attendre quelques années avant de voir les internautes tester le commerce électronique. Fort d'un CA de 272 M€ et de 4 millions de visiteurs dont 30% de clients sur son site Voyage-sncf.com (alliance SNCF / Expedia), Denis WATHIER est venu présenter le principe du billet de train imprimable de chez soi et ses nouvelles offres commerciales. Importateur du modèle inventé par Half.com aux Etats-Unis, Pierre KOSCUISCO-MORIZET, le PDG de PriceMinister a fait preuve de pragmatisme en soulignant que son site avait pris la 4e place du e-commerce français en appliquant simplement les recettes traditionnelles du commerce (Prix, Choix, Service). Plus nuancé, Antoine CAHEN, fondateur de Dolphian, est venu rappeler l'importance de distinguer les questions d'identification des internautes et de respect de la vie privée afin de conserver la confiance des internautes. Enfin, Frédéric UMBERT d'Innovacom a estimé que les "succès de eBay et Amazon cachaient la forêt" et que la rentabilité d'une cinquantaine de sociétés restait bien faible en comparaison d'une population totale de 6 millions d'acheteurs potentiels. "On a pas encore prouvé que le e-commerce tenait ses promesses" a t'il souligné.

Plus enthousiaste, Thomas LOT, PDG d'Amazon, est venu quand à lui présenter le modèle d'Amazon, le célèbre cybermarchand d'origine américaine. Parmi les points importants, on pourra souligner la grande zone de chalandise que peut adresser l'unique entrepôt français d'Amazon, grâce à son site web, son expertise dans la gestion d'un stock de plusieurs millions de références, ses relations électroniques avec ses fournisseurs ou encore ses collaborations, dans d'autres pays, avec des enseignes spécialisées comme Toy'r'us, pour mutualiser sa base de clients sans avoir à supporter des frais de logistique.

La seconde table ronde s'est ensuite interrogée sur les perspectives du e-commerce. Xavier ROMATET de l'agence DDB France a souligné l'importance des marques, qualifiées de "pourvoyeurs de dialogues multilatéraux" tandis que Henri de MAUBLANC d'Aquarelle.com a souhaité rebondir sur l'intervention de Frédéric UMBERT pour remarquer qu'effectivement peu de marchands étaient rentables mais qu'une fois passé le point mort, leur rentabilité était exceptionnelle dès lors qu'ils étaient en mesure de "digitaliser la valeur" et de profiter de coûts de duplication nuls. Etienne DROUARD, avocat chez Gide Loyrette Nouel, a quand à lui partagé ses inquiétudes sur la nouvelle loi sur la confiance dans l'économie numérique, Isabelle BORDRY, présidente de Yahoo, a souligné que son activité de moteur de recherche était un poste d'observation idéal pour connaître les besoins des internautes et que Yahoo comptait augmenter sensiblement ses revenus issus du commerce électronique. Enfin, Cécile MOULARD, consultante, a souhaité rebondir sur l'évolution de Yahoo pour souligner la proximité entre le monde des médias et celui de "l'inter-media-tion" assurée par les cybermarchands, dont le rôle devrait de plus en plus se focaliser sur la gestion de la relation client.

Cette soirée s'est terminée sur une allocution de Arnaud LUCASSY, conseiller technique au ministère de l'économie et des finances, dans laquelle il a présenté les différentes orientations de la loi de "confiance dans l'économie numérique", dont les dispositions auront un impact sur la vente par correspondance, le marketing direct ou encore la signature électronique.

Particulièrement dense, cette soirée a par contre fait l'impasse sur la "distribution numérique" de logiciels, de musique, de jeux ou de vidéos, actuellement testée par de nombreux fournisseurs d'accès à haut débit. Ce IE-Club aura en tout cas été l'occasion de renouer avec les grandes heures de la NetEconomie, ses entreprenautes, ses néologismes et ses anglicismes. Dommage que l'argent se fasse encore si rare...
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