Pénalisé par les smartphones, STMicro double sa perte

La perte s'est creusée de mars à juin pour STMicroelectronics, engagé dans une restructuration de sa co-entreprise ST-Ericsson, et pénalisé par un coup de mou sur le marché des smartphones.

Nano2017 ne suffira pas à rassurer l'actionnariat de STMicroelectronics. Lundi, le gouvernement dévoilait ce plan d'investissement de 3,5 milliards d'euros à destination de l'industrie des semi-conducteurs, et censé redonner espoir au groupe franco-italien, le principal bénéficiaire. Une annonce sitôt entachée par la publication d'une perte nette deux fois plus grosse au deuxième trimestre qu'un an plus tôt, ce qui a précipité le cours de bourse à la baisse.

Carlo Bozotti, le PDG, a eu beau souligner auprès des analystes que sa société avait réduit ses dépenses opérationnelles, la perte nette enregistrée en juin n'en est pas moins doublée comparé à l'année dernière. Celle-ci atteint 152 millions de dollars, contre 75 millions l'an passé. À la bourse, le titre s'est replié de près de 10% mardi en fin de séance, à 6,73 euros, entraînant le CAC 40 dans sa chute.

STMicro explique ce résultat par l'intégration d'une charge de dépréciation de 69 millions de dollars liée à sa co-entreprise de panneaux photovoltaïques 3Sun, détenue à parts égales avec Enel et Sharp, et dont la valeur a diminué ce trimestre. Le démantèlement de son autre co-entreprise, ST-Ericsson, dont la finalisation est prévue pour août, a également contribué à aggraver la perte de 21 millions de dollars.

STMicroelectronics s'est engagé dans un processus de transfert de compétences, comprenant des employés et des actifs, et qui concerne la radiofréquence, les circuits analogiques et de puissance et les systèmes d'intégration complexe. Ces frais viennent s'ajouter au financement de l'activité de ST-Ericsson par STMicro durant la transition. D'ici la fin 2013, la note s'élèvera à plus de 300 millions de dollars.


STMicro compte sur ses puces pour auto

À ces perspectives financières moroses s'ajoute un recul de l'activité. Le fabricant de semi-conducteurs a vu son chiffre d'affaires reculer de 4,8% au deuxième trimestre comparé à la même période en 2012. Celui-ci atteint 2,05 milliards de dollars, contre 2,15 précédemment. Le tout est assorti d'un repli de la marge brute, laquelle passe en un an de 34,3% à 32,8% - même si elle reste en ligne avec les objectifs.

Le PDG de STMicroelectronics,se veut néanmoins rassurant et explique qu'en dépit de « tendances macroéconomiques incertaines » et « en dehors de ST-Ericsson », sa société a « constaté une amélioration progressives des commandes au deuxième trimestre ». Ne pouvant échapper au « ramollissement » sur le marché des smartphones, il concède que STMicro a fini par être affecté.

Le dirigeant veut tout de même aborder le troisième trimestre sereinement, à la faveur d'un portefeuille de produits jugé suffisamment large, et censé prémunir le groupe d'autres ralentissements sur les smartphones. STMicro fabrique aussi des puces pour l'automobile, une branche qui pèse 60% des recettes de la société, qui a progressé de 7,3% ce trimestre, et qui a même presque doublé sa profitabilité.

Pour combler sa perte, le fabricant de semi-conducteurs compte également sur ses objectifs de réduction des dépenses. Carlo Bozotti estime que STMicroelectronics atteindra ses objectifs de coûts opérationnels, compris entre 600 et 650 millions de dollars par trimestre, d'ici 2014. Le désengagement de ST-Ericsson et l'investissement en R&D de Nano2017 sont aussi attendus pour redresser les comptes.