Interview : retours sur les stratégies de Box.com avant son arrivée en France

Guillaume Belfiore
Lead Software Chronicler
11 juin 2013 à 16h46
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Récemment, le spécialiste du stockage en ligne Box a annoncé deux acquisitions et lancé un programme de financement pour les développeurs tiers étoffant son écosystème d'applications. Alors que la société s'apprête à ouvrir un bureau à Paris pour renforcer sa position en Europe, Whitney Bouck, vice-présidente et responsable générale de la division Box Enterprise, est revenue sur la stratégie du groupe.

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Combien d'employés compte la société Box ?
Whitney Bouck : Nous sommes 900 au total à travers le monde, dont trois employés en France et cinq autres francophones résidents au Royaume-Uni. La semaine dernière nous avons annoncé l'ouverture d'un bureau à Paris laquelle aura lieu dans deux ou trois semaines. Nous allons recruter 10 à 12 commerciaux.

De combien d'utilisateurs disposent Box ?
W.B : Au total, il y a en 15 millions. 150 000 sociétés utilisent notre produit et sont en vaste majorité des utilisateurs payants. Je n'ai pas de chiffre pour la France mais nous réalisons 20% de nos revenus en dehors des États-Unis dont 15% sur le continent européen, soit le double par rapport à l'année dernière. D'ailleurs le nombre d'utilisateurs a également doublé en Europe.

Quel est votre modèle économique ?
W.B : Ce dernier repose sur plusieurs souscriptions. Nous avons également une offre gratuite mais celle-ci est véritablement juste pour essayer avant d'adopter le produit payant qui embarque davantage de fonctionnalités et est plus sécurisé. Nous vendons des souscriptions mensuelles et les sociétés peuvent également choisir une formule annuelle.

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Quels types de sociétés ont adopté Box ?
W.B : Parmi nos clients nous comptons par exemple Schneider Electric qui a déployé Box auprès de 50 000 et bientôt 60 000 employés. Nos clients proviennent de différents domaines, qu'il s'agisse de l'automobile, de la machinerie ou du bâtiment. Il peut également s'agir d'organisations scientifiques ou financières ou encore de sociétés rattachées au domaine de l'éducation et plus récemment du gouvernement.

Quels sont, selon vous, vos principaux concurrents ? Seraient-ce les solutions ciblant le grand public ou plutôt celles convoitant les professionnels ?
W.B : Toutes entrent en concurrence avec nous dépendant des scénarios d'usage. Nos clients cherchent par exemple à répliquer un disque dur partagé en réseau, ils veulent des outils de collaboration ou migrer sur Box plutôt que d'opter pour du partage par FTP. D'autres ont choisi Box plutôt que Microsoft SharePoint qui n'est pas véritablement optimisé pour un usage mobile et ne fonctionne pas très bien en dehors de la société. Et puis il y a les utilisateurs souhaitant synchroniser et partager leurs fichiers comme ce que fait Dropbox qui offre une solution plus axée vers le grand public.

Les sociétés ne sont-elles pas réticentes à stocker leurs données sur des serveurs externes ?
W.B : Nous avons eu des discussions à ce sujet avec Schneider Electric et ils sont arrivés à la conclusion que Box proposait une solution plus sécurisée que ce qu'ils étaient en mesure de faire en interne. Il faut aussi rappeler qu'il ne s'agit pas de données personnelles mais de documents professionnels, par exemple à caractère financier.

Box est disponible sur plusieurs types d'appareils, quelle est le point de connexion privilégié des utilisateurs ?
W.B : Un peu plus de 50% du trafic total provient du mobile. Nos clients professionnels accèdent majoritairement à Box depuis un terminal mobile et nous observons véritablement l'effet de la tendance BYOD. Par contre les utilisateurs de la formule gratuit ont tendance à se rendre sur notre application Web.

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Box repose sur un écosystème d'applications tierces. Combien en comptez-vous actuellement ?
W.B : Au total, il y a environ 500 applications mobiles basées sur Box et toutes plateformes confondues (iOS, Android, BlackBerry, Windows Phone). La plateforme web en compte à peu près 300.

Sauriez-vous me dire lesquelles sont les plus populaires ?
W.B : Sur ordinateur, l'application Salesforce.com est particulièrement appréciée tout comme l'intégration au sein de Microsoft Office et Outlook. Sur tablette, PDF Expert est également assez populaire.

Combien de développeurs tiers font usage des interfaces de programmation de Box ?
W.B : Nous comptons 24 000 développeurs dont 17 000 qui nous rejoint en fin d'année dernière.

Pourriez-vous revenir sur le programme que vous avez récemment lancé pour ces derniers ?
W.B : Nous avons annoncé le programme Box $Rev afin que ces derniers puissent augmenter leurs revenus. C'est quelque chose d'unique en son genre. Nous avons d'un côté nos partenaires, et de l'autre les utilisateurs de leurs applications. Plus les consommateurs feront usage d'une application, plus importante sera la rémunération payée par Box à son éditeur. Les éditeurs ont parfois du mal à gagner de l'argent ; ils n'en obtiennent qu'à l'achat initial réalisé par les utilisateurs. Box $Rev leur propose d'augmenter leur revenus après cette étape. Les consommateurs devraient de leur côté obtenir des applications de meilleure qualité mais aussi plus riches en fonctionnalités. Enfin pour Box, cela nous permet de mettre en évidence ce contenu et d'étoffer davantage notre écosystème.

Pensez-vous élargir les offres à destination des consommateurs ?
W.B : Notre stratégie est principalement axée vers les entreprises. Nous avons une offre gratuite mais nous souhaitons vraiment que ses adeptes commencent à utiliser les fonctionnalités collaboratives pour passer sur une formule premium.

Votre infrastructure est-elle composée de vos propres serveurs ou reposez-vous sur ceux d'une société tierce comme Amazon ?
W.B : Nous avons nos propres centres de données avec nos serveurs.

Avez-vous ouvert un accès aux services secrets américains dans le cadre du programme PRISM ?
W.B : Oh non absolument pas !! Et d'ailleurs j'en profite pour ajouter que nous sommes radicalement contre PRISM.


Guillaume Belfiore

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Je suis rédacteur en chef adjoint de Clubic, et plus précisément, je suis responsable du développement éditorial sur la partie Logiciels et Services Web.

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