Les "Pigeons" fermeront leur page Facebook ce soir à minuit

29 octobre 2012 à 15h04
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Les entrepreneurs en grogne contre le projet de loi de finances 2013, « les Pigeons », mettent fin à leur présence sur Facebook, un mois après leur apparition. Mais sur leur site, ils disent rester mobilisés.

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Après avoir réussi à faire reculer en partie le gouvernement, le mouvement des entrepreneurs mécontents a fédéré plus de 70 000 personnes sur sa page Facebook. Les fondateurs annoncent qu'ils ferment la page, ce 29 octobre à minuit. Initialement, ce groupe s'était formé de manière informelle suite à la publication du projet de loi de finances 2013 le 28 septembre. Un point ne passait pas : l'article 6, relatif à l'alignement de la fiscalité des revenus du travail et du capital. Conséquence de la mesure selon eux : alourdir les taxes sur les plus-values de cession, dissuader les investisseurs et dégrader l'entreprenariat français.

« Nous voulons confirmer par la fermeture de la page que nous ne sommes pas des politiques. Nous n'appartenons à personne, nous sommes libres. Aussi nous avons l'impression que plus notre action est médiatisée, plus le gouvernement et certains élus pensent que nous sommes des politiques, plus ils se braquent et moins ils écoutent. Nous fermons cette page dont la présence est devenue contre-productive », expliquent les représentants des Pigeons sur Facebook.

Au terme d'un mois de battage médiatique - « environ 100% des médias ont parlé des entrepreneurs » -, les Pigeons tirent le bilan, un brin amers. Sur leur page, ils déclarent que « le gouvernement nous a très partiellement entendu, merci pour cela, mais nous regrettons vivement que la réponse reste à ce jour une usine à gaz ». Si le gouvernement n'a mis que quelques jours pour recevoir les Pigeons et faire machine arrière, il n'est pas revenu totalement sur ses décisions. La taxation des plus-values de cession réalisées en 2012 sera de 24%, contre 19% actuellement. Mais à partir du 1er janvier 2013, ces plus-values seront intégrées dans le revenu imposable, avec exonérations possibles pour ceux qui réinvestissent la moitié de leurs gains.

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Pour rappel, tout a commencé avec Jean-David Chamboredon, président exécutif du fonds Isai, lorsqu'il a publié un article incendiaire dans le quotidien La Tribune au lendemain de la remise du PLF, intitulé « Une loi de finances anti-start-up ? ». Dans la foulée, plusieurs acteurs de l'écosystème des start-up ont emboîté le pas sur les réseaux sociaux. Ils ont créé le compte Twitter #geonpi, et une page Facebook « Les Pigeons: mouvement de défense des entrepreneurs français ». On apprend aujourd'hui que les initiateurs sont Fabien Cohen, Carlos Diaz, Pascal Mercier et Yael Rozencwajg - cette dernière étant spécialiste du marketing viral.

Les fondateurs ont agrémenté leur campagne d'un logo identifiant et d'un slogan proche de celui des Anonymous, « We are Geonpi », réunissant des ingrédients pour faciliter le buzz. Buzz qui va prendre de l'ampleur quand plusieurs noms de l'entreprenariat français, comme le fondateur de Meetic, Marc Simoncini, relaieront leur parole. La multiplication des tribunes, comme celles de Patrick Robin, fondateur de l'agence 24h00 ou Pierre Chappaz, fondateur de Kelkoo, aidera aussi le mouvement à se faire entendre.

Au final, les Pigeons ont réussi à montrer qu'ils pouvaient faire reculer le gouvernement en mettant à profit les réseaux sociaux. Sur Facebook, ils précisent espérer « ne jamais revenir ». Sur leur site toutefois, ils se disent décidés à « aller plus loin que le mouvement initial des Pigeons » et annoncent vouloir « dépasser les frontières du Web ».
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