Le grand boom des espaces de travail alternatifs

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Télétravail, coworking, sans bureau fixe. Les nouveaux moyens de travailler se développent en dehors de la sphère traditionnelle du bureau. Clubic Pro aborde chaque semaine ces manières de collaborer autrement . Retrouvez les dernières parties de notre dossier :

Près de 400 espaces de coworking se sont multipliés dans l'Hexagone ces dernières années. Les travailleurs indépendants et les entrepreneurs y recherchent un environnement stimulant. Moins populaires, les télécentres ciblent davantage les télétravailleurs. Sans grand succès pour l'instant.

Plus besoin d'aller au bureau. La possibilité de se connecter partout permet de s'affranchir de l'espace physique. Ce fantasme théorisé par nombre d'observateurs à l'orée du développement de l'Internet ne s'est pas réalisé. Le télétravail de chez soi ne s'est pas non plus généralisé en dépit du développement des technologies mobiles et du cloud computing.

En revanche, on a vu fleurir ces dernières années nombre d'espaces de travail intermédiaires, alternatives entre le travail à domicile et le bureau traditionnel. Car tout individu, aussi nomade soit-il, a besoin de lieux de rencontre où partager ses connaissances ou « brainstormer » avec d'autres afin de produire des idées ou de s'enrichir professionnellement.

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Un moyen pour l'indépendant de rompre l'isolement

Ce besoin de lien social explique le succès grandissant des espaces de coworking. Ces espaces de travail au design étudié tantôt vintage tantôt moderne cultivent justement cette notion d'échange et de coopération. Dans l'Hexagone, ils sont près de 400 à avoir rejoint la Cantine, pionnier du genre lancé en 2008, dont 115 rien qu'en Île-de-France.

La banalisation des outils informatiques nomades et la multiplication des applications en mode cloud a grandement facilité l'éclosion de ces environnements de travail d'un nouveau genre. Mais leur essor doit beaucoup à la forte augmentation du nombre de travailleurs indépendants et des entrepreneurs ces dernières années.

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Exiguïté des habitations dans les centres urbains, brouillage de la frontière entre vie privée et vie professionnelle, travailler de chez soi n'est pas aussi évident qu'on pourrait le croire. Ces lieux ne répondent pas seulement au besoin des « freelances » de disposer d'un bureau et d'une connexion Internet dignes de ce nom. Ils sont surtout un moyen pour eux de rompre l'isolement et de s'immerger dans une ambiance propice à leur épanouissement. Les espaces de coworking jouent ainsi la carte de l'atmosphère communautaire. Ils se veulent des lieux de bien-être social et d'échanges entre professionnels.

Le marché du coworking attire de nouveaux acteurs

Portées par le phénomène de mode, les structures grossissent : des réseaux commencent à se constituer en France à l'instar de La Cordée, Remix Coworking ou Symphony Partners. Mais aucune n'arrive à la cheville de WeWork, le champion américain en la matière. En l'espace de quelques années, ce dernier a constitué un réseau près de cent implantations réparties dans 29 villes à travers le monde.

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D'autres acteurs aux capacités financières importantes convoitent également ce marché. Le succès rencontré par le concept de coworking suscite l'intérêt des pionniers de la location de bureau à la carte comme Regus et Multiburo. Associé à l'opérateur Orange et la Caisse des dépôts, Regus a lancé Stop & Work, une offre d'espace assez éloignée de sa gamme habituelle de centres d'affaires austères et haut de gamme. Les géants de l'immobilier, à l'instar de Nexity (Blue Office) et Bouygues Immobilier (Nextdoor), développent aussi leur propre concept, à mi-chemin entre espaces de travail partagé et télécentres pour les télétravailleurs.

Les salariés nomades fréquentent peu ces tiers lieux

Moins répandus, les télécentres sont un autre exemple d'espace de travail alternatif. A l'origine, ils ciblent les travailleurs nomades ou les salariés désireux de faire du télétravail ailleurs qu'à leur domicile. Souvent issus d'initiatives publiques, ils sont généralement implantés en zones rurale ou péri-urbaine dans l'espoir de limiter les déplacements pendulaires.

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Mais le public salarié n'étant pas encore au rendez-vous, les télécentres essaient désormais d'attirer la clientèle des indépendants et des petites entreprises. Si bien que la distinction avec les espaces de coworking se brouille. « Les entreprises n'encouragent pas leurs salariés à l'usage de ces tiers lieux. D'une part, elles ne souhaitent pas payer à la fois le poste non utilisé du collaborateur et une place dans un centre. D'autre part, pour des raisons de confidentialité » avance Cécilia Durieu directrice associée du cabinet de conseil Greenworking.

Le salarié lui-même n'est pas forcément intéressé par ce genre d'endroit. S'il cherche à s'éloigner du bureau une journée par semaine, c'est souvent dans la perspective de réfléchir au calme. Pas de se retrouver dans un énième open space. Résultat, les télécentres situés dans les quartiers résidentiels ne rencontrent pas le succès escompté. Ceux plus centraux connaissent une destinée plus favorable. Avant tout parce qu'ils attirent une clientèle d'indépendants.

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