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Et si l’on dissociait carte SIM et opérateur ?

21 mars 2014 à 18h19
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L'éditorial de Anicet Mbida, rédacteur en chef de Clubic Pro.
Cette semaine, le monde des télécoms a vécu un événement qui pourrait changer la donne. Numéricable et Bouygues qui cassent et recassent leur tirelire pour s'offrir SFR ? Non. La guéguerre de l'itinérance entre Sosh, B&You et Free Mobile ? Non plus. S'il y a une potentielle révolution, elle est à chercher dans un document abscons du gouvernement Néerlandais qui libéralise les cartes SIM logicielles.

Les cartes SIM logicielles, on en a beaucoup parlé en 2010. A l'époque, il se murmurait qu'Apple s'employait, avec l'aide de Gemalto, à sceller une carte SIM reprogrammable dans l'iPhone. L'intérêt ? Pouvoir s'affranchir des opérateurs, la carte pouvant être reconfigurée à distance pour bénéficier, selon l'endroit, des services de celui qui a la meilleure couverture réseau ou le tarif le plus avantageux.

Y voyant un danger pour leur modèle économique, les opérateurs ont évidemment tout fait pour saborder le projet. Menace de ne plus subventionner l'iPhone, lobbying auprès des gouvernements, etc. Au final, dans la quasi-totalité des pays, seuls les opérateurs peuvent gérer les numéros IMSI (International Mobile Subscriber Identity) d'une carte SIM, l'identifiant unique de l'usager d'un réseau cellulaire. Personne d'autre ne peut donc proposer des cartes SIM logicielles.

Les opérateurs ont trop à perdre

Aux Pays-Bas, l'attribution de ces fameux numéros vient d'être libéralisée. Leur gestion est désormais ouverte à des tiers : fabricants de téléphones bien sûr, mais aussi de compteurs intelligents, de GPS connectés, de liseuses électroniques, bref de tout appareil qui embarque une carte SIM. Prenons l'exemple d'un constructeur automobile. Aujourd'hui, s'il veut offrir des services internet ou d'appel d'urgence en cas d'accident, il doit négocier ses cartes SIM chez un unique opérateur sans la moindre marge de manœuvre. En revanche, s'il peut gérer ses cartes SIM lui-même, il pourra s'appuyer sur plusieurs opérateurs, choisir à la volée le mieux disant, voire même basculer sur l'abonnement de l'automobiliste comme avec une carte SIM jumelle.

Pour l'instant, l'initiative reste limitée aux Pays-Bas. Mais si d'autres venaient à suivre l'exemple néerlandais, Apple, et pourquoi pas Google, pourraient relancer l'idée d'un téléphone avec une carte SIM indépendante de l'opérateur. Mais ne soyons pas naïfs. Les opérateurs ont trop à perdre. Ils se battront bec et ongles pour éviter d'être marginalisés. Non, s'il y a des changements à attendre, ce sera plutôt du côté des applications Machine to Machine (M2M) et de l'Internet des objets.

Aujourd'hui, le principal frein au développement de ce secteur reste la difficulté du changement d'opérateur. Un transfuge s'oblige, en effet, à intervenir sur chaque équipement pour installer de nouvelles cartes SIM --imaginez sur un parc automobile ou de compteurs intelligents. Avec une carte SIM reprogrammable, en revanche, l'opération pourra s'effectuer à distance, ce qui facilite grandement les déploiements. Mieux, la connexion aux réseaux wifi peut également être simplifiée avec l'utilisation de protocoles comme l'EAP-SIM. Une voiture connectée pourrait ainsi basculer seule du réseau 3G au wifi dès qu'elle entre dans un parking par exemple.

Les perspectives sont donc immenses... si d'autres pays venaient à libéraliser la carte SIM logicielle.

Anicet Mbida

On me présente souvent comme le vétéran de l'informatique et des nouvelles technologies. Ma plus grande fierté ? Avoir gagné le concours des "Deux Lignes" d'Hebdogiciel dans les années 1980 et d’avoir...

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On me présente souvent comme le vétéran de l'informatique et des nouvelles technologies. Ma plus grande fierté ? Avoir gagné le concours des "Deux Lignes" d'Hebdogiciel dans les années 1980 et d’avoir développé des jeux pour UbiSoft quand ils étaient encore installés à Créteil dans le Val de Marne. C’est totalement par hasard que j’ai bifurqué journaliste informatique en 1994, dans un titre de presse professionnelle qui plus est (01 Informatique). Une formidable expérience qui m’a permis de commenter toutes les transformations de ces vingt dernières années et d’interviewer les plus grands : Steve Jobs, Bill Gates, Andy Grove, John Chambers, Larry Ellisson, etc. Ce qui me passionne ? L’impact social des technologies : la façon dont Internet a changé notre façon de draguer, d’acheter, de s’informer ou de se distraire. Ce portable, dernier objet que l'on regarde avant de se coucher, le premier au réveil. C’est probablement pourquoi j’ai créé la chronique Culture Geek sur BFM TV en 2009. Et même si certains ne me connaissent aujourd'hui qu'à travers ce miroir grossissant de la télévision, l’essentiel de mon métier, de mon ADN, a toujours été lié à la presse écrite. Hier comme rédacteur en chef adjoint de 01Net et de 01 Business et Technologies, aujourd'hui comme Rédacteur en Chef de Clubic Pro. N’hésitez pas à me contacter. J’essaie, dans la mesure du possible, de répondre à tout le monde.

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