En collectant des données sur la biosignature terrestre, des chercheurs ont entraîné des réseaux neuronaux à repérer des zones habitables anciennes ou actuelles sur d'autres planètes.
Trouver des signes de vie en dehors de notre bonne vieille Terre n'est pas une mince affaire. Bien que les scientifiques soient de mieux en mieux équipés pour mener à bien ce genre d'étude, le travail à accomplir est encore colossal.
Une technique bien plus efficace que celles déjà utilisées aujourd'hui
Le domaine de l'informatique est fortement lié à celui de la recherche spatiale, qui a grandement bénéficié de ses évolutions au cours des dernières décennies. Il n'est donc pas surprenant que les chercheurs se tournent vers les programmes d'IA pour faire avancer leurs études, tant cette technologie est prometteuse.
Kimberley Warren-Rhodes et son équipe du SETI ont formé des réseaux neuronaux pour trouver des signes de vie dans des environnements hostiles tels que Mars. Si les chercheurs ont une idée approximative des lieux où l'on pourrait trouver des vestiges de vie microbienne sur la planète rouge, ils doivent encore réduire les zones d'investigation à l'échelle de minuscules habitats. Une tâche qui peut s'avérer très fastidieuse, d'autant plus que la planète est lointaine et que ses habitants actuels sont parfois capricieux. Heureusement, le deeplearning semble taillé pour ce genre de tâche.
L'objectif est de s'inspirer des environnements hostiles présents sur Terre pour entraîner l'IA. L'approche de l'équipe de Warren-Rhodes aurait permis de prédire les zones habitables avec une relative grande précision. Un résultat impressionnant, puisqu'il est censé être neuf fois plus efficace que les recherches habituelles, plus aléatoires. Cela pourrait permettre aux rovers déployés sur Mars, par exemple, d'être orientés plus précisément vers des zones plus susceptibles d'avoir été habitées.
Un désert d'Amérique du Sud comme terrain d'essai
Si les différentes missions envoyées sur notre voisine ont pu collecter une multitude de données pour caractériser son habitabilité globale, voire régionale, les chercheurs avaient besoin de données à une échelle microbienne pour mener à bien leur projet. Ils se sont donc tournés vers un lieu un peu plus accessible, mais très peu habitable : le Pajonales au Chili.
Désert de sel très aride situé à 3 500 mètres d'altitude et en bordure de l'Atacama, il présente des caractéristiques « pertinentes pour la recherche de biosignatures sur Mars ». À l'aide d'observations aériennes et terrestres, l'équipe de Warren-Rhodes a pu cartographier la distribution des micro-organismes capables de survivre dans un tel environnement. Ils ont ensuite entraîné l'IA à prédire la probabilité de signatures biologiques, en utilisant un certain nombre de paramètres tels que la salinité, le type de roche et l'accès à la lumière.
Bien que l'équipe pense que cette approche doive encore être améliorée, ils affirment qu'elle pourrait grandement faciliter la recherche de la vie sur Mars. Pour aller plus loin, ils envisagent de développer une bibliothèque de données sur la distribution des biosignatures sur Terre, qui pourrait être appliquée à toutes sortes d'environnements extraterrestres.
Source : Vice
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