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Twitter prépare-t-il la fin des hashtags ?

13 octobre 2022 à 14h00
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© Brett Jordan / unsplash
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Le système de hashtag, inventé et popularisé par Twitter, puis repris sur tous les réseaux sociaux, pourrait bientôt disparaître de la plateforme à l'oiseau bleu…

Twitter, en recherche de rentabilité, serait en effet en train d'expérimenter un moyen de monétiser cet outil, qui ne serait donc plus disponible que pour les marques. Rendre payant ce système, déjà largement utilisé par les entreprises, ne constitue-t-il pas un risque pour le réseau social, qui supprimerait concrètement une fonctionnalité à ses usagers ?

Les hashtags font partie de l'ADN de Twitter

Les hashtags ont incontestablement participé au succès de Twitter. Les contenus sur cette plateforme peuvent être éclatés et fouillis, donc de tels liens sur lesquels on peut cliquer permettent aux utilisateurs de n'afficher que les posts concernant un sujet ou un événement, par exemple. Ainsi, leur adoption massive permet aussi bien de commenter des épisodes de série ou des matchs de foot que de relayer d'importants mouvements sociaux. Le cas de #MeToo est sûrement l'un des plus marquants. Les hashtags sont d'ailleurs mis en avant par la plateforme, dont l'onglet tendance affiche en temps réel ceux qui sont le plus partagés.

Cependant, en dehors des cas cités, ils restent, notamment dans le Twitter francophone, relativement peu utilisés. Pour commencer, ils sont souvent synonymes d'opérations de communication de marques. Les différents créateurs de contenu qui font des posts sponsorisés sont souvent contraints par l'entreprise avec qui ils collaborent de poster un hashtag bien spécifique. Ceux-ci n'ont pourtant, le plus souvent, aucun autre moyen de devenir réellement viraux qu'en promettant une récompense à ceux qui les reprennent, au moyen d'un jeu concours par exemple. Enfin, les marques ont déjà la possibilité, comme sur Facebook, de payer Twitter pour mettre en avant un hashtag.

Ce ne sont pas les hashtags qui vont disparaître, c'est leur gratuité

Si le système de hashtag fait donc indéniablement partie de l'expérience Twitter, il n'en est, c'est vrai, probablement plus la pierre angulaire depuis des années. C'est surtout le cas depuis que les tendances affichent également des mots et expressions qui ne sont pas toujours précédés du dièse. C'est peut-être pour cela que le réseau social espère que supprimer cette fonctionnalité à ses utilisateurs ne lui sera pas trop dommageable.

Concrètement, le projet n'est donc pas de supprimer les hashtags cliquables, mais de rendre leur création payante. C'est une développeuse américaine, Jane Manchun Wong, qui l'a révélé en postant un screenshot d'un tweet contenant un hashtag non cliquable.

Après des années sans aucun profit, le réseau social n'a en effet enregistré son premier bilan positif qu'en 2019. La recherche de nouveaux revenus est donc compréhensible, comme pour toute entreprise privée. Mais le faire au prix d'une expérience dégradée pour les utilisateurs est-il une bonne idée ?

Vincent Mannessier

Rédacteur indépendant depuis des années, j'ai rédigé plus de 1.000 articles sur Internet sur une large variété de sujets. J'aime tout particulièrement écrire sur les actualités des réseaux sociaux et...

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Rédacteur indépendant depuis des années, j'ai rédigé plus de 1.000 articles sur Internet sur une large variété de sujets. J'aime tout particulièrement écrire sur les actualités des réseaux sociaux et des GAFAM, mais les jeux vidéos et l'innovation numérique en général me passionnent aussi.

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Commentaires (16)

xryl
Le capitalisme, où comment une entreprise qui n’a jamais fait de bénéfice peut être vendue 44 milliards de dollars.
toast
Une maison qui n’a jamais générée le moindre centime peut être vendue plusieurs million d’euros.<br /> La valeur d’une chose ne tient pas uniquement à sa capacité à générer de l’argent.
xryl
Une entreprise commerciale, c’est pas une maison ou une chose. C’est une personne morale qui a pour objectif est de dégager des bénéfices. Et sa valeur est justement liée à cette réalisation (dans une économie saine). Ici, visiblement, ce n’est pas le cas, et pourtant sa capitalisation estimée est de 44 milliards de dollars. Dit autrement, il y a eu (au moins) 44 milliards de dollars transférés pour faire fonctionner cette entreprise qui n’a jamais généré un bénéfice net (je ne dis pas en perte, car la notion de valeur est toute relative)<br /> Pour résoudre la faim dans le monde avant 2030, l’U.N. World Food Programme estime que 40 milliards de dollars seraient suffisant. Visiblement, nous n’avons pas les même priorités.<br /> Mais, soit, je suis un anti-capitaliste primaire.
ctalpaert42
Restreindre les hastags aux marques ça n’a pas de sens. Des courants comme #metoo n’auraient sans doute jamais vu le jour sans les hashtags.
TheWitcher
C’est Elon Musk qui décidera au final.
HAL1
xryl:<br /> […] sa capitalisation estimée est de 44 milliards de dollars. Dit autrement, il y a eu (au moins) 44 milliards de dollars transférés pour faire fonctionner cette entreprise […]<br /> Le fait qu’une offre de rachat ait évalué la valeur de Twitter à 44 milliards de dollars ne signifie aucunement qu’une telle somme ait été transférée pour « faire fonctionner cette entreprise ».
toast
Ah ah, tu penses vraiment que je ne sais pas ce qu’est une entreprise ?<br /> Mais une entreprise, comme une « chose », son prix est uniquement basé sur ce que l’acheteur et le vendeur son prêt à accepter. Rien d’autre.<br /> Pour fixer le prix, il existe plein de méthodes, que ce soit pour une maison ou une entreprise.<br /> Tu as raison qu’une entreprise commerciale a pour objectif de dégager des bénéfices pour assurer sa survie, mais ça ne permet pas de fixer son prix, ça n’est qu’un paramètre parmi plein d’autres.<br /> Parfois tu as des entreprises qui ont réussi a construire une base de prospects super qualifiés mais qui n’ont pas les ressources pour les transformer en client. Ben pour une autre entreprise qui a envie de conquérir un marché, cette base peut valoir de l’or même si la société ciblée ne génère pas d’argent. Tu achètes une base, pas un CA ou un résultat dans ce cas.<br /> Et non, 44 milliards n’ont pas été utile pour faire fonctionner l’entreprise, tu confonds avec sa valorisation. C’est comme la maison à 5 millions d’euros à Neuilly-Sur-Seine. Il n’y a pas eu besoin de 5 millions d’euros de matériaux et d’ouvriers pour la construire. C’est juste que sa localisation et la rareté des biens font que le vendeur et l’acheteur se rencontrent sur cette valeur.
ABC
Twitter va-t-il remplacer # par $ ?
ld9474
Amazon a perdu beaucoup d’argents au départ et c’était dans le business plan. Est-ce pour autant qu’Amazon ne valait pas un kopek? Quand à la valorisation en tant que telle c’est simplement basé sur de la croyance, un peu comme le monde entier en fait.
xryl
Oui. La valeur réelle qui a été brûlée (pour traduire bêtement) en dépenses opérationnelles depuis sa création, c’est 27 milliards de dollars. Source. Mais comme EM va transferer 44 milliards sur le compte de l’entreprise (plus ou moins), cette somme va servir à couvrir la dette abyssale, qui ne se voit pas bénéficiaire avant plusieurs années.
xryl
Je ne dis pas autre chose. Sauf que Amazon, a réussi son business plan, Twitter non.<br /> Faire un virement de 44 milliards dans une boite qui ne gagne rien depuis 12 ans, dont 27 milliards servent juste à rembourser la dette, c’est plus de la croyance, c’est de la religion. Et je mets en parallèle que la même somme aurait pu servir à éradiquer la faim dans le monde.<br /> Il y a juste un rapport prix/effet dans ces 2 cas que je ne comprends pas.
HAL1
xryl:<br /> La valeur réelle qui a été brûlée (pour traduire bêtement) en dépenses opérationnelles depuis sa création, c’est 27 milliards de dollars. Source.<br /> Je ne vois pas en quoi cette source permet de conclure cela.<br /> xryl:<br /> […] cette somme va servir à couvrir la dette abyssale […]<br /> Nope.
ld9474
Difficile quand même de mettre un parallèle entre l’argent qui circule dans le monde et la faim dans le monde. On le sait tous que si on veut il n’y a plus de faim dans le monde.
toast
Avant d’être anti-système, il faudrait que tu prennes le temps de comprendre le système.<br /> Le virement de 44Mds ne va pas se faire sur le compte de la société, mais sur le compte des personnes (morales ou physiques) détenant les titres. Twitter ne verra pas ces 44 Mds.<br /> Si Twitter veut de l’argent, elle le fera par l’émission de nouveaux titres, par l’émission de dette, etc.
MisterDams
Ouais enfin c’est un peu la stratégie de ces sociétés de se développer à crédit (aka levée de fonds) et une fois qu’ils sont bien implantés sur le marché, ils s’attaquent à la rentabilité.<br /> Réussir à faire payer 1€ à 1% de ta base abonné, ça rapporte plus quand elle fait plusieurs centaines de millions que quand t’as 10 000 personnes, surtout quand le succès est lié au fait que « tout le monde soit dessus » (comme Facebook à son âge d’or)<br /> Maintenant que Twitter commence à faire payer Twitter Blue, touche les commissions SuperFollows et continue à toucher les sous de la pub, la rentabilité grimpe en flèche, la valeur aussi.
jeanlain
Bravo, tu viens de découvrir qu’une entreprise n’est pas valorisée que selon son chiffre d’affaire/résultat, mais aussi pour son potentiel.<br /> Il te reste à encore le comprendre…
cyrano66
Si tu veux en savoir plus<br /> #finduhashtag<br />
xryl
Nope<br /> Une émission de titre/actions, pour une entreprise cotée en bourse, c’est de la dette (à 99,9999%, le reste c’est de l’illusion en te faisant croire que tu as « un poids dans les décisions de l’entreprise » ce qui est évidemment toujours faux, tu n’auras jamais suffisamment d’actions pour influencer quoi que ce soit). C’est de l’argent que tu donnes à Twitter dans l’espoir de pouvoir le vendre plus tard plus cher, mais pour Twitter, c’est de l’argent prêté par toi, quasiment sans obligations.<br /> Donc lorsque le porteur d’un titre Twitter va vendre son titre à EM (lors du rachat), EM achète de la dette de Twitter. Que gagne-t-il en contrepartie ? Le contrôle de l’entreprise, et les éventuel bénéfices de celle-ci (qui sont actuellement aux abonnés absents). EM achète pour 44M$ de dettes aux actionnaires de Twitter.<br /> Sur ce montant, 27M$ ont déjà été brûlés par l’entreprise pour prendre la place qu’elle a sur le marché, via ses dépenses opérationnelles. Ces 27M$ proviennent (en majorité) des actions que Twitter a émises, donc de l’argent que les actionnaires ont donné pour acheter les titres. C’est donc 27M$ de dette.
xryl
Je te remercie de tes conseils éclairés. J’avais déjà atteint ce niveau, et j’ai même atteint le niveau d’après, où j’évalue la valeur d’une entreprise dans son marché, de son « potentiel clients » et de ses futures évolutions. Après, je sais, c’est compliqué.
xryl
MisterDams:<br /> Maintenant que Twitter commence à faire payer Twitter Blue, touche les commissions SuperFollows et continue à toucher les sous de la pub, la rentabilité grimpe en flèche, la valeur aussi.<br /> Ce n’est pas ce que ses comptes laissent voir en tous cas.<br /> Tu as raison sur la base « abonnés », mais contrairement à l’idée reçue, il faut également prendre en compte la faculté à rentabiliser cette base. Et contrairement à FB, Insta ou TikTok, le micro-blogging n’arrive pas à le faire comme il faut, tu ne peux pas facilement introduire de la pub dans 160 caractères, et le nombre d’abonné n’est pas synonyme d’influence (au sens d’influenceur).<br /> Tu peux difficilement faire payer ceux qui fournissent le contenu, vu qu’ils peuvent le faire gratuitement ailleurs et qu’ils touchent, à peu près, le même public.<br /> Après, personnellement, je m’en fiche, je n’ai pas à donner de conseils financiers…
HAL1
xryl:<br /> EM achète pour 44M$ de dettes aux actionnaires de Twitter.<br /> Ceci est complètement faux, une entreprise n’est en aucun cas « endettée » envers ses actionnaires.<br /> De fait, tout le reste du raisonnement est également incorrect.
xryl
Relis ce que j’ai écrit. Je ne dis pas autre chose, les 44M$ c’est de la dette. Twitter a déjà vu ces 44M$ (en fait moins, suivant sa capitalisation boursière) lorsqu’elle a vendu ses actions et qu’elle s’est empressée d’utiliser pour « gagner sa place dans le marché », en gros 27M$ de dépenses opérationnelles cumulées.<br /> Sauf que, dès que EM devient propriétaire de Twitter, n’étant plus cotée, elle ne peut pas émettre de nouveaux titres sur la place boursière, et donc se financer de cette manière. Donc pour EM, les 44M$ vont payer les porteurs d’actions (a.k.a dette) de Twitter, et en plus, il devra financer le fonctionnement de la société, soit env 5M$ par an, tout en ne touchant quasiment pas de bénéfices (moins de 600 millions de $/an). J’ai du mal à comprendre l’intérêt, pour moi, c’est brûler 44M$ pour rien, ça aurait été plus utile ailleurs, mais c’est mon avis. Après pour les actionnaires, c’est le jackpot, ça, je le comprends bien.
MisterDams
Comme Facebook, Twitter intègre des posts sponsorisés dans ses flux, il y en a aussi dans les tendances…<br /> Quand à vendre ses contenus, la réalité du succès des Onlyfans &amp; co semble a priori te donner tort. Alors oui, c’est souvent futile et ça semble absurde de payer pour ça, mais ça montre qu’un tweet peut avoir une valeur commercial. On peut imaginer un média « journalistique » lancer son offre sur Twitter au même titre qu’un journal a des articles gratuits et d’autres payants sur son site web.<br /> En tout cas, c’est l’approche qu’ils tentent actuellement. Après, ce modèle start up est pas infaillible, ça peut se planter derrière…
toast
Ces 44Mds ne sont pas de la dette, c’est du capital. Tu as clairement de grosses lacunes.<br /> Et une boîte non cotée peut tout à fait émettre de nouveaux titres, ça n’est pas un problème.<br /> Sérieusement, lis, informe toi, forme toi sur le sujet si ça t’intéresse vraiment. Connaître un système, c’est le meilleur moyen de le combattre s’il te déplait tant que ça.<br /> Pas envie d’être méchant dans mon commentaire, ce n’est pas l’objectif, mais tu n’as clairement pas compris comment tout ça fonctionne.
jeanlain
Tellement compliqué que tous ces concepts sont encore apparemment très flous pour toi…
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