En gros, on peut parler de “boucle” de causes-conséquences : plus le temps passe et plus les constructeurs sortent des matériels puissants et des solutions de stockage permettant d’enregistrer toujours plus de données. Du côté des éditeurs de logiciels, il s’agit de développer des produits tirant au mieux parti de cette puissance, ce qui entraîne un besoin de créer des matériels encore plus puissants et ainsi de suite.
Mais il ne faut pas voir que la puissance pure : depuis l’avènement de la micro-informatique personnelle (25 ans environ), les usages ont considérablement changé ! Autrefois (années 1980), on se servait d’un ordinateur pour programmer des logiciels ou créer ses propres jeux (ou alors les “fabriquer” soi-même à partir des lignes de code écrites dans les magazines).
Dans les années 1990, avec la démocratisation des premières machines reprenant le concept du “Personal Computer” (PC, dont on a repris l’appelation pouyr désigner tout ordi non conçu par Apple) d’IBM, on se servait d’un ordinateur pour faire de la bureautique (traitement de texte, tableur, pas beaucoup d’Internet car apparu dans les foyers seulement à partir de 1995) et des jeux, le tout déjà prêt à installer à partir de disquettes et plus tard de CD-ROM. On commençait tout juste à découvrir la possibilité d’utiliser un PC* dans une optique multimédia (son mais pas encore MP3, vidéo avec le MPEG de première génération ; Bitmap ou PCX pour l’image, car le JPEG n’était pas encore connu).
- Attention : sur les Macintosh (les “Macs”) d’Apple, l’usage multimédia était déjà répandu depuis les origines, en 1984. C’est pour ça que nombre de graphistes travaillent encore sur des Macs, car c’est la plateforme traditionnellement la plus prisée.
Depuis l’avènement du XXIe siècle, la démocratisation en masse des PC dans les foyers (même les plus modestes ; j’en reparlerai) et par conséquent d’Internet (qui a vraiment décollé à partir de 2001), la course à la puissance s’est considérablement accélérée jusqu’à atteindre une sorte de palier depuis quelque temps. C’est pour ça que, rien qu’à propos de Windows, on a connu d’un côté un Windows 3.1 qui ne demandait que 10 Mo d’espace sur des disques durs de 120 Mo pour s’installer ; et de l’autre un Windows Vista exigeant pas moins de 15 Go d’espace sur des disques durs de 250-500 Go ! Mais, paradoxalement, Windows 7 n’exigera pas plus (voire même moins) de puissance que Vista pour fonctionner au top, les “netbooks” à la configuration limitée étant à la mode… Et aujourd’hui, un PC est surtout utilisé à la maison pour les jeux, Internet et les usages multimédias qui vont avec : vidéo HD, son multiformat, visionnage de films… Bref, tout a changé depuis les années 1980 !
Petite anecdote sur les prix : en 1992, un PC de milieu de gamme valait plus de 10 000 F (et un portable pas moins de 20 000 F). Aujourd’hui, un vrai PC digne de ce nom vaut à partir de 500 (et un portable 700), soit environ 3 000 et 4 500 F respectivement… Bref, en 17 ans, on a eu des machines des milliers de fois plus puissantes qu’avant pour le tiers de leur valeur d’alors !
TL;DR (trop long, direct conclusion) : les usages ont changé depuis 25 ans et constructeurs et éditeurs de logiciels ont dû adapter leurs produits en conséquence.
