Batteries : Dunkerque, plus forte que les USA. Un industriel taïwanais installe sa gigafactory dans le Nord

Samir Rahmoune

16 mai 2023 à 08h45

C'est un investissement de taille qui vient d'être annoncé pour la ville de Dunkerque, berceau d'une nouvelle gigafactory à venir.

Les Hauts-de-France sont une terre de prédilection pour ces sites de production typique du XXI^e siècle. La région en compte déjà trois, grâce à des projets portés par Stellantis, Renault et Akror. Mais pour la première fois, c'est un groupe étranger qui décide de poser ses valises dans le plat pays.

4,5 milliards d'euros d'investissement

Dunkerque s'impose définitivement comme la ville des gigafactory ! Car après Verkor, c'est un nouvel acteur, le Taïwanais Prologium, qui confirme sa volonté d'installer une usine de production de batteries tout-solide. Des batteries bénéficiant d'une technologie avancée les dotant d'une capacité de recharge plus rapide et d'une autonomie plus longue.

Et pour mener à bien ce projet, dont l'officialisation s'est effectuée en présence du président de la République Emmanuel Macron, Prologium va investir une jolie somme de 4,5 milliards d'euros. La gigafactory est destinée à équiper à terme 500 à 750 000 véhicules électriques chaque année, et pourrait permettre la création de près de 3000 emplois.

© Frederic Legrand - COMEO / Shutterstock.com

Dunkerque, the perfect place

Les différents décideurs politiques et économiques peuvent crier cocorico. En effet, le groupe basé à Taoyuan réfléchissait au départ à une possible implantation aux États-Unis. Il a par la suite longuement hésité entre les Pays-Bas, l'Allemagne et la France pour son usine de batteries de véhicules électriques. Il s'est finalement décidé pour Dunkerque, qui a remporté la timbale grâce à sa position géographique privilégiée, ses infrastructures, et aussi son énergie décarbonée (un plus face à l'Allemagne).

Le site de production devrait voir ses travaux débuter en 2024, pour occuper au total une surface d'environ 180 hectares. Selon BFM Grand Littoral, la gigafactory devrait ensuite être mise en service à l'horizon 2026. De quoi encore pousser la réindustrialisation par l'électrique de cette région, qui bénéficie déjà du gigantesque pôle de Renault Electricity ?

Source : BFM TV, La Tribune

Samir Rahmoune

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Journaliste tech, spécialisé dans l'impact des hautes technologies sur les relations internationales. Je suis passionné par toutes les nouveautés dans le domaine (Blockchain, IA, quantique...), les questions énergétiques, et l'astronomie. Souvent un pied en Asie, et toujours prêt à enfiler les gants.

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Commentaires (15)

KlingonBrain

Cela parait très beau sur le papier. Mais y a t’il d’éventuelles contreparties, comme par exemple des subventions ?

Lepered

Helios

De l’ordre du milliard d’après ce que j’ai lu. Il ne faut pas rêver, c’est soit en subventionne soit on continue à acheter des batteries fabriquées en Chine ou en Pologne. Le choix est vite fait.

nathakzra35

C’est très bien pour la France. Les batteries ainsi que la recherche sont l’avenir à court terme. Cela permettrait à la France de re-industrialiser, créer de l’emploi, faire tourner l’économie (avec les sous traitants par exemple) mais aussi les commerces de Dunkerque, qui verra sa population grandir. Il faut être indépendant dans tout les domaines.

KlingonBrain

Bien sur. TOUS les pays sans exceptions offrent des suspensions de taxes pendant x années. Demander à l’Irlande par exemple, champion toutes catégories du dumping fiscal. Au final c’est tout bénef, des emplois et des investissements du secteur privé. Evidemment, mais le problème, c’est le risque de surenchère. Dans un monde capitaliste, on peux toujours obtenir ce qu’on convoite… en mettant plus d’argent que la concurrence. La question est de savoir à quel moment cela cesse d’être rentable. Les politiques ont t’ils la compétence pour faire ce genre de choix ? Le risque, c’est de finir par payer… pour travailler… au lieu du contraire. @Helios Il ne faut pas rêver, c’est soit en subventionne soit on continue à acheter des batteries fabriquées en Chine ou en Pologne. Le choix est vite fait. Mais en même temps, il ne faut pas oublier que l’argent dette n’est ni gratuit, ni illimité. Si on raisonne comme vous l’expliquez, n’oublions pas que les autres pays feront exactement de même, ce qui aboutira forcément à une surenchère et une spirale de la mort économique ou l’on investira toujours plus d’argent pour espérer travailler. N’oublions pas que travailler et produire, c’est bien. Mais si ça n’est pas rentable, ça ne sers absolument à rien. Est ce que la Chine s’endette pour avoir des usines ? Non, parce qu’eux, ils font le contraire, ils conditionnent l’accès à leur marché. N’est ce pas la un modèle bien plus sain ?

aldericdevir

Article publié par Samir Rahmoune 16 mai 2023 à 08h45 Tout va bien à part qu’on est Lundi 15 MAI. C’est quoi les numéro du prochain loto Clubic ?

Helios

Je suis d’accord avec le raisonnement, mais la fabrication de batterie est un secteur de pointe pour lequel il me semble pertinent de s’endetter à court terme pour ne pas se retrouver dépassé à long terme comme c’est le cas dans d’autres secteurs d’activité. Si c’était 1 milliard pour la fabrication de chaussettes, mon opinion aurait été différente.

Zimt

@KlingonBrain A ce stade là, on fait surement comme l’Irlande. C’est à dire que l’on paie l’industrielle qui va s’installer. Le calcul est simple. Imaginons, pour 10.000.000 d’€ offerts à l’industriel, le total des recettes fiscales sur 10 ans seront déjà épongées et cela aura créé un bassin industriel et créateur d’emplois. En effet, ce sont les taxes qui créent la richesse d’un Etat qui n’a pas de commodités (pétrole, etc).

pecore

Rappelez moi combien de milliards l’Allemagne a offert à Intel pour s’implanter ? 6,8 de mémoire et Intel en réclame 5 de plus. Alors un milliard de subventions pour un secteur aussi porteur, cela me semble correct. Par contre, j’ai lu que certains syndicats n’étaient pas contents de ce projet. Pourtant la création d’emploi en France, ça devrait leur plaire.

Juju74

Faudra être costaud pour créer des emplois,puisque Mme Aubry a interdit de travailler au dela des 35 h,ce qui risque de déplaire aux taïwanais qui eux,ne rechignent pas à la tâche…

nathakzra35

C’est dommage de toujours voir le négatif. Le 35h n’empêche pas de faire tourner l’industrie 24/24 avec 3 équipes (le 3-8 comme on appelle cela).

Remoss

Ok les gars, le milliard d’euros de subvention avancé par l’état sera rentabilisé extrêmement vite, cette usine va faire travailler des centaines de salariés, milliers de sous-traitants et génèrera beaucoup d’activité en amont et en aval d’elle même…, donc c’est juste un excellent investissement pour l’avenir. Et je n’ai pas encore parlé de notre souveraineté industrielle…

syn80

Elon Musk est tellement fort qu’il crée des noms communs… svp, évitez cet anglicisme de « Gigafactory » lorsqu’il ne concerne pas les usines Tesla ainsi originellement baptisées et était donc un nom propre… ou alors mettez au moins des guillemets, le mot n’est pas passé dans le dico

tofou

On crée des emploi et on finance l’industrie avec nos impôts. La France, le seul pays soviétique qui a réussi au monde. Oui, le choix est vite fait.

tofou

« Le risque, c’est de finir par payer… pour travailler… au lieu du contraire. » C’est déjà le cas depuis des années. A partir du moment que vous subventionnez l’implantation d’entreprises sur le territoire, c’est de l’emploi subventionné. Donc vous payer des impôts pour financer votre emploi. Cela s’appelle la soviétisation du 21 ème siècle. Le pauvre Staline, il doit se retourner dans sa tombe.

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