F1 Racing Championship

Et revoilà de la F1 ! Mais attention ce n'est pas n'importe quelle simulation de Michael Schumacher que nous avons là. Il s'agit de la crème de la crème, l'oeuvre de nos petits français de chez Ubi Soft : j'ai nommé le grandiose F1 Racing Championship !

Warm Up

Avant d'entrer dans le vif du sujet, plantons le décor je vous prie. Nous sommes en mars 1998 et alors que la plupart des fanas de simulation automobile ne jure que par le prochain titre de Geoff Crammond (créateur des Grand Prix de Microprose), Ubi Soft sort un titre absolument extraordinaire : F1 Racing Simulation. Evidemment il n'était pas question de plantations de betteraves mais bien de simulation de vroum vroum à gros moteurs qui pètent : de la F1. Mais les gars de chez Ubi n'avaient pas fait n'importe quoi et leur titre pulvérisait allègrement tout ce qui se faisait dans le genre.

La réponse de Microprose se s'est pas fait attendre et peu de temps après est sorti Grand Prix II qui corrigeait les défauts que les puristes avaient pu relever chez son concurrent. Alors que ce même Microprose en est aujourd'hui à la version III, qui n'apporte d'ailleurs pas grand chose, Ubi Soft nous offre un nouveau tour de chauffe avec ce F1 Racing Championship.

Machine à voyager dans le temps ?

Ne vous inquiétez pas, c'est bien une formule 1 que vous devrez piloter à travers les 16 circuits qui composent le jeu, et pas une DeLorean. Non, mon sous-titre est plutôt en rapport à la drôle de surprise qui nous attend au lancement du programme. La saison de référence est l'année 1999 ?!? Bien que ce ne soit pas très grave et ne gâche finalement rien au plaisir de jeu, cela en dit long sur l'appétit financier de la FIA qui a sûrement poussé Ubi Soft à renoncer à employer la dernière saison... Dommage !

Un réalisme poussé à l'extrême

Le fait d'avoir une licence officielle est bien entendu déjà un gage de réalisme. Ubi Soft a ainsi pu modéliser toutes les voitures et tout les circuits du championnat du monde. Mais alors que la plupart se serait contenter de cartes, les designers français ont carrément procédé à un véritable relevé topographique précis et minutieux de l'ensemble des tracés. Il m'est bien entendu impossible de vérifier tout ces détails mais pour avoir fait tourner F1 Racing Championship à côté de Grand Prix 3, je peux vous dire que la différence saute aux yeux !

Ce soucis du détail se retrouve dans tout le jeu et la qualité des textures est vraiment surprenante. Vous n'avez qu'à jeter un oeil aux copies d'écrans pour vous rendre compte qu'on s'y croirait ! Mais ce qui m'a le plus impressionné reste la profondeur de champs (réglages de 100 à 1500 mètres) dont on dispose. Jamais un jeu de F1 n'a permis d'en voir autant et il faut avouer qu'on se croirait presque devant sa télé au départ de chaque grand prix.

Même dans les détails les plus anodins F1 Racing Championship fait fort : le motion capture des mécaniciens des stands est là pour en attester. Les abords des circuits sont eux-aussi d'une richesse époustouflante : tout est représenté et surtout de nombreux éléments sont animés. Il en va de même au coeur de votre monoplace, où le pilote gesticule pour les changements de rapports et dans les virages. On ne voit cependant pas son visage au travers de la visière et les disques de frein n'ont pas été représentés : pour la prochaine fois ?

Le réalisme graphique du programme se retrouve dans les options du soft. Tout, ou presque, est paramétrable, et il ne tient qu'à vous de trouver les réglages qui correspondent le mieux à votre style de conduite. Il est bien évidemment possible de choisir n'importe quel pilote de n'importe quelle écurie de la saison 1999... Les plus déjantés regretteront toutefois de ne pouvoir personnaliser leur propre voiture, mais on ne peut pas tout avoir !


Tout ce réalisme aurait pu rendre le jeu excessivement élitiste et le réserver aux accros de la simulation pure et dure, mais il n'en est rien. En effet, Ubi Soft a choisi de rendre son petit dernier accessible au plus grand nombre. Bien qu'il n'y ait pas de mode à proprement parler "arcade", il est possible de se faire "aider" sur de nombreux points. Dans le mode le plus facile, on peut ainsi éviter de prendre en compte les dommages, se faire assister dans les freinages, éviter les têtes à queue abusifs... J'en passe et des meilleures.

Moteur gourmand recherche machine de la mort !

Voilà le "détail" qui fâche ! Après en avoir loué le réalisme et la qualité graphique, il faut parler du principal défaut de F1 Racing Championship : il est lourd ! Quand je teste un nouveau jeu, j'aime bien "tout mettre à fond"... Eh bien, j'ai rapidement déchanté ! Même avec un giga hertz dans le boîtier et une bonne petite GeForce 2 Pro, il n'est pas possible d'aller au-delà du 1024x768 avec tout les détails au maximum. Pire, même en se limitait à cette "petite" résolution, les départs ne sont pas des exemples de fluidité d'autant que les carambolages y sont nombreux.


Pendant le reste de la course les choses se passent mieux et la vitesse d'animation est tout à fait satisfaisante... Avec la configuration mentionnée plus haut ! N'exagérons cependant pas et il reste possible de configurer pas mal de choses pour avoir un jeu fluide sans la dernière GeForce 3. Le paramétrage ne sera pas forcément chose aisée pour tout le monde mais pour ne donner qu'un seul conseil : désactivez l'environnement mapping. Vous perdrez certes les merveilleux reflets sur les carrosseries et quelques petits détails graphiques mais vous gagnerez en fluidité. F1 Racing Simulation pourra alors tourner sans problème sur un PIII 500 équipée d'une simple 3.

Finalement peu de défauts

Puisqu'on en est à parler des défauts, essayons de voir les point faibles de ce soft. Nous passerons rapidement sur les défauts de l'intelligence artificielle en vous conseillant simplement de mettre à jour votre jeu avec le patch officiel sorti tout récemment. Bien sûr cela ne transformera pas le tas de silicium qui vous sert d'adversaire en David Coulthard, mais cela évitera au moins de voir de monstrueux carambolages à chaque début de course !

On pourra aussi regretter le relatif classicisme dont on fait preuve les développeurs. Les modes de jeu sont suffisant pour bien s'amuser mais on aurait aimé quelques possibilités supplémentaires pour enrichir un peu le tout. On peut jouer à deux sur la même machine (écrans "splité") et même en réseau et ce jusqu'à 22 afin de simuler un véritable grand prix, mais on ne peut pas faire de carrière, ni piloter de vieux bolides dans un mode plus rétro à la manière d'un Grand Prix Legends.

En dehors de cette IA pour le moins faible et de modes de classiques, il faut vraiment chercher pour trouver à redire. On pourrait dire que l'interface générale n'est pas toujours un modèle de clarté et que certaines options auraient pu être regroupées de manière plus ergonomique. Il serait également possible de critiques les musiques qui bien que peu nombreuses, ne sont pas toujours du meilleur goût. Mais pour être honnête et en cherchant bien, il n'y a pas de réel défaut à ce jeu. Pour ne pas l'aimer il faut :
a) ne pas avoir de PC ou,
b) ne pas aimer les jeux vidéos ou,
c) habiter un charmant pavillon de campagne en bordure de Magny-Court.

A part ça... Je ne vois pas !

Conclusion

Comme pourrait le chanter Tina Turner : "You're simply the best" ! C'est vrai qu'il n'y a pas grand chose à reprocher à Ubi Soft et ce titre est un vrai moment de bonheur. Sans réel défaut, le jeu est sidérant de beauté, reste très maniable et offre une durée de vie monstrueuse. Que l'on soit amateur de petites courses rigolotes ou au contraire intraitable sur la résistance de la suspension avant-gauche à la sortie du virage de St. Devote, on devrait trouver son bonheur avec F1 Racing Championship.

Le seul bémol concernera bien évidemment la machine nécessaire pour bien faire tourner le bébé, car s'il est possible de réduire la qualité graphique tout en gardant du plaisir, il est toujours rageant de se dire qu'on rate plein de trucs ! D'autant que les développeurs se sont vraiment pliés en quatre pour nous offrir quelque chose de magnifique... Il serait dommage de ne pas en profiter !