Bionic Commando : l'action au sommet de sa (plate)forme

16 juillet 2009 à 11h30
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Depuis quelques mois, Capcom a habitué les joueurs à sortir des conversions PC de ses plus gros titres consoles. Des conversions qui portent le nom de Devil May Cry 4, Lost Planet ou bien Street Fighter IV tout récemment et qui ont surtout le bon goût d'être de qualité. Alors, quand l'éditeur japonais se propose de faire renaître sa licence Bionic Commando, on ne peut qu'être attentifs... d'autant que la licence en question a déjà conquis de nombreux joueurs sur consoles.

Quand le Spencer ne manque pas sa cible

Entre ses premières aventures sur la fameuse NES de Nintendo où il était aux prises avec un gang de nazis soucieux de faire ressusciter Hitler, et son retour sur PC, Playstation 3 et Xbox 360, on peut dire que ce bon vieux Spencer à pris de l'épaisseur. Le héros bionique a pris du muscle, changé de fringues, de nom (en troquant Ladd pour Nathan), de coupe et de couleur de cheveux. L'époque elle aussi a changé et les « bioniques » ne sont plus aussi bien considérés. Pire, la plupart d'entre eux ont été trahis par leur propre employeur, le gouvernement, et condamnés à mort dans une grande purge destinée à les éradiquer purement et simplement.


Mais quand un groupe terroriste appelé BioReign déclenche un tremblement de terre aux proportions bibliques, ravageant la ville d'Ascencion City et sa population, Spencer est rappelé aux affaires. Ceux-là même qui ont souhaité sa mort ont besoin de ses services et ils n'hésitent pas à mettre la pression en lui promettant des informations sur sa chère Emily. Une trame scénaristique assez convenue et pas franchement haletante, mais qui se laisse suivre tout au long de la grosse douzaine d'heures de voltige que propose le jeu. Au passage, les plus âgés apprécieront sans doute les diverses références aux précédents opus de la saga Bionic Commando.

« Il est possible de s'agripper absolument partout, pour peu que l'on soit à distance raisonnable de la prise à atteindre »

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Pour mener à bien cette mission, Spencer retrouve son bras bionique. En plus de conférer à notre héros une puissance titanesque, cette machinerie sophistiquée embarque un grappin. Ainsi équipé, Spencer peut se la jouer Spider-Man et voltiger de prise en prise... Les amateurs de sensations fortes peuvent s'attendre à être servis. Pas question d'entraver la liberté du joueur en balisant sa progression via des prises bien localisées : il est en effet possible de s'agripper absolument partout, pour peu que l'on soit à distance raisonnable de la prise à atteindre... Une liberté rare, mais tout simplement exaltante !

Il n'est pas question de la moindre assistance comme on a l'habitude d'en souffrir désormais - Ubisoft, si tu m'entends - et il va falloir se débrouiller tout seul comme un grand. Cela risque d'ailleurs d'en dérouter plus d'un les premiers instants. Il ne faut effectivement pas s'attendre à réussir les plus incroyables prouesses aériennes dès la première heure de jeu, et ce, malgré la présence d'un didacticiel bien fichu, à suivre scrupuleusement. Sur PC, il est possible de jouer à la manette, mais aussi au clavier / souris : le jeu se prend alors plus vite en main, mais dommage que Capcom n'ait pas jugé bon de remplacer les boutons de la manette Xbox 360 !

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Un scénario « prétexte » que l'on oublie finalement très vite pour se concentrer sur le jeu

Un choix regrettable que l'on espère voir corriger au plus vite alors que le gameplay est exemplaire. De nos jours, il est effectivement bien rare de trouver un gameplay ouvert et qui ne prend pas son joueur pour un imbécile. La réussite des acrobaties les plus folles demande pas mal d'expérience, mais les voltiges sont ainsi encore plus gratifiantes. Petit bémol cependant : plutôt que de limiter les niveaux à l'aide de murs invisibles, les développeurs ont imaginé un nuage radioactif. Hélas, ce nuage tue en trois secondes et comme il n'est pas facile à voir, il arrive que Spencer meurt avant même que l'on ait pu corriger son erreur. Rageant !

« Le summum du raffinement consistant à saisir un ennemi vivant au grappin et à l'envoyer tout hurlant aux confins de l'horizon »

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Mais Spencer n'est pas qu'un voltigeur de l'extrême. Son bras bionique est aussi une arme aux multiples facettes. En plus d'asséner des bourre-pifs de grosse brute, Spencer peut se saisir d'éléments du décor - rochers, bidons, voitures et même soldats ennemis - avec son grappin et les envoyer sur ses assaillants ou les projeter dans les airs d'un uppercut pour ensuite les propulser sur sa cible d'un bon coup de pied fouetté... Une combinaison qui nécessite un peu d'adresse, le summum du raffinement consistant à saisir un ennemi vivant au grappin et à l'envoyer tout hurlant aux confins de l'horizon. Magique !

Il est à noter, enfin, que dans le dernier tiers du jeu, un mouvement spécial - consistant en une attaque circulaire défouraillant tous les malappris alentours - et une jauge d'adrénaline associée viendront encore étoffer le panel d'utilisations offertes par le bras bionique. Cependant, aussi puissant soit-il, le membre customisé de Spencer ne permet pas de parer à toute éventualité. C'est pourquoi, ce brave Nathan peut aussi compter sur un modeste arsenal de pétoires. Un semi-automatique qui restera inchangé tout le long de l'aventure accompagné d'une arme secondaire à usage unique et larguée par le support aérien prodigué par ses commanditaires.

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Des décors particulièrement variés, mais qui impressionnent surtout lorsque l'on est en plein dedans !

De la mitrailleuse au fusil à pompe en passant par le lance-grenades, le T.A.S.C. - pour Tactical Arms and Security Committee - livre Spencer aux moments opportuns et heureusement, car certains ennemis ne font pas rigoler. Contre ces petits, mais coriaces méchas, il ne s'agit par exemple pas de vider son chargeur sur la bête : il faut trouver son point faible. Des combats qui mettent d'ailleurs les nerfs à rude épreuve et qui contribuent à la difficulté de l'ensemble. Au contraire des productions actuelles, Bionic Commando est un vrai défi et certains moments nécessitent pas mal de patience. Avis aux moins persévérants : face à certains ennemis, l'exaspération n'est pas loin.

« La profondeur de champ est assez remarquable et si les paysages urbains sont un peu « ternes », les décors « naturels » sont superbes »

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Un gameplay ouvert, regorgeant de trouvailles et plein de finesse, un défi à la hauteur des joueurs les plus aguerris : ne manque donc plus qu'une réalisation valable et Capcom aura assuré de bout en bout. Sur PC, les joueurs « manettes » devront faire avec les mêmes problèmes de caméra qui, capricieuse, parasitait certaines manœuvres aériennes. Via le couple clavier / souris, il n'y plus grand-chose à redire : on peut certes encore mettre en évidence le problème, mais il devient rarissime alors que les problèmes de gestion physique (collisions abracadabrantes) sont, eux, toujours au rendez-vous, mais très peu fréquents.

La version PC se distingue également de son homologue console au niveau de l'animation. Sur les machines de Microsoft ou de Sony, il fallait faire avec quelques baisses de framerate. Sur PC, ce n'est évidemment plus le cas : pourvu que vous ayez effectué des choix graphiques cohérents par rapport à votre machine. Bionic Commando est effectivement un jeu assez gourmand et ne comptez pas avec moins qu'un processeur double-cœur 2,4 GHz, 2 Go de mémoire vive et une carte graphique de type GeForce 8800GTS pour en profiter dans de bonnes conditions... On dirait que l'optimisation est encore à revoir du côté de Capcom ?


À la décharge des programmeurs, les environnements sont à la fois beaux et vastes. La profondeur de champ est assez remarquable et si les paysages urbains sont un peu « ternes », les décors « naturels » sont superbes. Sur le plan graphique, Bionic Commando se montre donc assez irrégulier en alternant des artères dévastées, mais assez quelconques et des paysages naturels tout à fait remarquables. Enfin la bande-son fait preuve d'une variété rafraîchissante. Aux compositions dignes des soundtracks hollywoodiennes succèdent des pistes « électro planantes », le tout se mariant à la perfection.

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Cette bande-son accentue encore la réussite du mode solo, mais elle n'est pas d'un grand secours en multijoueur. Du fait d'un test publié juste avant la sortie du jeu, il nous a été difficile de tester le mode en ligne, mais via le mode LAN et compte tenu de l'expérience console, il n'est guère de doute possible : quoiqu'amusant, le mode multijoueur ne parvient jamais à dépasser le stade du sympathique « gadget ». Deathmath, team deathmatch et capture the flag sont au programme, mais jamais l'étincelle ne se produit et on enchaîne quelques combats avant de se lasser et de, sans doute, ne plus jamais y revenir.

Conclusion

Reconnaissons qu'après la surprise des versions Playstation 3 et Xbox 360, nous attendions un peu Capcom au tournant et ce Bionic Commando PC ne nous a pas déçu. Certes, le jeu n'est en définitive qu'un « vulgaire » mélange d'action et de plateformes. Capcom aurait pu nous proposer un système de sauvegardes un peu plus permissif et quelques errances techniques sont à signaler (interface « manette », optimisation perfectible), mais ces défauts sont vite oubliés. Bionic Commando 2009, c'est avant tout un gameplay aux petits oignons. Un gameplay qui profite du couple clavier / souris pour améliorer la précision des gestes et éliminer les soucis de caméra. Un gameplay, surtout, qui motive le joueur en évitant de lui tenir la main tout au long de l'aventure et qui lui offre un défi « à la hauteur ». Qu'importe alors que la linéarité soit de mise ou que le scénario ne soit qu'un mauvais prétexte, dans Bionic Commando, on joue et c'est bien là l'essentiel !

Bionic Commando

8

Les plus

  • Un gameplay remarquable en tout point
  • Des environnements souvent splendides
  • Durée de vie et défi intéressants
  • Qualité de la bande-son

Les moins

  • Un scénario qui passe à la trappe
  • Multijoueur en net retrait
  • Configuration puissante exigée

0

Réalisation9

Prise en main8

Durée de vie solo6

Durée de vie multi6



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