IGI 2 : Covert Strike

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
03 mars 2003 à 15h19
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En mettant en scène un ex-agent des S.A.S., David L. Jones, Innerloop avait créé l'une des meilleures surprises de l'automne 2000. Il faut dire que les développeurs norvégiens en cheville avec Codemasters avaient su se démarquer de la concurrence très rude qui sévit en matière de FPS (jeu d'action à la première personne) sur PC. Ils avaient en effet choisi une technologie à la base destinée à un simulateur de vol. Et bien devinez quoi, ils ont récidivé !

Le titre des nouvelles aventures de l'officier Jones sont toujours placées sous le signe de l'action / infiltration superbement résumé par l'acronyme IGI. De l'anglais "I'm going in", on peut le traduire de manière très libre par un "Garez vos miches, c'est moi que v'la". Il faudra donc et selon toute vraisemblance incarner de nouveau ce militaire sans peur, sans reproche mais heureusement aussi efficace qu'une escouade entière de Seals et de SAS !


Covert Strike ?

Plus action qu'un Splinter Cell par exemple, le mélange des genres pratiqué dans Project IGI a fait le bonheur de nombreux joueurs et Innerloop signe donc fort logiquement le retour de David L. Jones. Sous-titré Covert Strike, ce second volet commence étonnamment sans la moindre séquence d'introduction. On arrive directement sur l'écran des menus qui permet de rentrer immédiatement dans le vif du sujet : la campagne solo. Notre ex-SAS devra y mener diverses opérations de la plus haute importance, les scientifiques russes ayant réussi à mettre au point une arme basée sur la technologie EMP. Notre Mr. Jones est donc parachuté en Russie pour récolter des preuves. Cette mission, relativement facile, sert de mise en condition et de point de départ à une aventure relativement conventionnelle mais que les quelques rebondissements parviennent à rendre bien prenante.

Vous dirigez David L. Jones de la même manière que le héros de n'importe quel FPS. Le jeu est en vue subjective et le contrôle tout ce qu'il y a de plus classique : courir, sauter, ramper ou se baisser... L'équipement reste par contre extrêmement "rudimentaire" même si Jones possède tout de même une paire de jumelles au zoom impressionnant et dotée d'une sorte de "vision nocturne" basique. Niveau arme, c'est à peu près la même chose que dans le premier volet : Jones n'a pas grand chose sur lui mais il peut ramasser l'équipement de ses adversaires. On peut jouer au tireur d'élite avec les quelques fusils de sniper disponibles mais évitez de vous prendre pour Rambo en tentant de massacrer tout le monde : IGI 2 Covert Strike est certes plus action qu'un Hitman ou un Splinter Cell mais il s'agit tout de même d'un jeu d'infiltration et la discrétion reste votre meilleure arme d'autant que pour passer inaperçu vous disposez d'un outil remarquable : un viseur infrarouge. Il permet de distinguer les formes les plus éloignées et offre en plus la possibilité de voir à travers les parois les plus minces afin de massacrer les types du bureau d'à côté façon "Robocop" !

Il ne faut jamais juger un jeu à la seule vue des copies d'écrans, c'est une évidence pour tout le monde mais c'est particulièrement vrai dans le cas de ce IGI 2. En apparence il ressemble en effet beaucoup au premier volet et ce n'est d'ailleurs pas la petite présentation que je viens de faire qui permet de modérer cette impression. Pourtant, les petits gars d'Innerloop ne se sont pas contenté de nous sortir une version à peine remaniée de leur précédent succès. Ils ont tout d'abord pris en compte la plupart des reproches qui avaient été formulés par les joueurs. Le système de sauvegarde est par exemple emprunté à celui de Hitman 2 : un moyen très simple mais très bien pensé. Selon le niveau de difficulté auquel vous jouez, un certain nombre de sauvegardes vous est alloué et vous devrez vous en contenter pour toute la durée de la mission.

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David L. Jones, un gars qui sait y faire !


Les misions justement sont dans la veine de celles du premier volet tout en étant à chaque fois plus réalistes, mieux construites et plus variées. Les scénarios sont assez longs et il faudra pas mal de temps avant de voir la fin du jeu. L'histoire générale se distingue également et si vous avez déjà pu constater qu'elle ne brillait pas par son originalité (oh les vilains Russes !), elle a le mérite d'être assez prenante. Un autre gros reproche formulé à l'encontre de Project IGI était la faiblesse de l'intelligence artificielle. On pouvait par exemple tuer un garde sans que son voisin immédiat ne réagisse le moins du monde ! Autant l'ensemble du jeu a plus ou moins été amélioré, autant cette partie est à peu de choses près aussi déficiente que précédemment... Il fallait bien commencer à critiquer un peu ce Covert Strike !


Aspects techniques et affrontements à plusieurs

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Project IGI avait principalement été décrié sur deux points : la gestion des sauvegardes et l'absence de mode multijoueurs. Nous avons déjà vu avec quelle élégance, les développeurs avaient trouvé une solution à la première de ces critiques, voyons maintenant s'ils ont trouvé de quoi faire taire les colporteurs de la seconde... D'accord, mon pitoyable suspens n'est pas crédible une seule seconde. D'accord, vous savez déjà tous qu'il y a un mode réseau permettant à un maximum de 16 participants de s'entredéchirer. D'accord vous avez déjà tous essayé la démo multijoueurs distribuée depuis déjà un moment. Et d'accord, je n'ai finalement plus grand chose à vous apprendre !

Alors disons simplement que les quelques lignes qui suivent sont pour les petits nouveaux en provenance de Pluton (bienvenue sur Terre au passage) et pour les Hibernatus tout juste libérés de leur prison de glace. Donc pour les deux du fond, IGI 2 : Covert Strike intègre un mode multijoueurs (NDLR : ben ça, ça tombe bien alors). Deux équipes, si possible de forces égales, se partagent la carte et doivent remplir des objectifs relativement variés. Si le concept fait furieusement penser au must des jeux multijoueurs, le vénérable Counter Strike, il ne faut pas oublier le détail qui fait la différence : la taille des cartes de IGI 2.

Les parties se transforment alors en exercice tactique passionnant. Quelques autres jeux du même genre avaient tenté cette approche mais du fait de son moteur graphique tout à fait particulier Innerloop parvient à rendre l'expérience multijoueurs d'IGI 2 tout à fait originale. Hélas, ce moteur graphique est également ce qui risque de réduire un peu l'audience potentielle du jeu. Il faut en effet disposer d'une machine tout à fait correcte pour espérer obtenir un résultat qui flatte le travail des graphistes. On reste très loin des exigences d'un Unreal 2 par exemple (et relativement loin de sa beauté d'ailleurs), mais il faudra tout de même compter avec un processeur au moins cadencé à 1.2 GHz - 1.4 GHz, épaulé par 384 Mo de mémoire et sur une carte graphique 32 Mo.

Avec une telle configuration il faudra encore faire des compromis entre résolution et niveau de détails, mais il sera possible d'obtenir quelque chose de fluide et relativement esthétique. L'aspect graphique est d'ailleurs pour beaucoup dans le plaisir de jeu, même si les développeurs ont un peu abusé de la répétition des textures pour "meubler" leur univers. Les animations des personnages sont convaincantes et l'ambiance sonore est très efficace en particulier grâce aux excellentes, bien que discrètes, musiques. Le doublage français est tout à fait convenable, mais reste un peu en retrait et ne peut se comparer aux meilleures productions actuelles.

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Petit guide illustré du parfait terroriste ou comment faire sauter un pont en trois leçons.


Debriefing

Indiscutablement, IGI 2 : Covert Strike est le digne successeur de Project IGI. Il en reprend bien sûr le concept et les qualités mais, et c'est le plus important, en améliore chaque aspect. Il faut toutefois bien avoir à l'esprit qu'Innerloop ne cherche pas avec son titre à concurrencer les impeccables scripts d'un Medal Of Honor, la richesse scénaristique d'un No One Lives Forever 2 ou bien encore la puissance d'un Splinter Cell.

Nos petits Norvégiens ont préparé un titre mêlant l'infiltration et l'action de manière plus qu'adroite. Ils ont créé un moteur graphique remarquable de puissance et permettant plus de réalisme en particulier dans la gestion des fusils de sniper. Ils ont enfin préparé une aventure certes relativement convenue mais d'une difficulté et d'une longueur tout à fait satisfaisantes au regard de la production actuelle.

Ajoutons à cela un mode multijoueurs très agréable du fait de la taille proprement hors-normes des cartes et vous aurez compris que CodeMasters tient ici un titre certes moins tape à l'oeil que la concurrence mais doté de qualités si réelles que même les plus sceptiques se doivent d'en essayer la démo avant d'oser dire : "Non, je n'ai pas aimé".


IGI 2 : Covert Strike

6

Les plus

  • Une profondeur de champs remarquable
  • Des missions longues et bien conçues
  • Qualité du mode multijoueurs

Les moins

  • Moteur graphique plutôt gourmand
  • Campagne solo un peu décousue
  • Le système de réapparition des ennemis

Note globale8

Réalisation7

Prise en main8

Durée de vie7

Nerces

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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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