Stefan Lechere :"Google s'inscrit bien évidemment dans la chronologie des médias"

13 décembre 2006 à 00h00
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Directeur Partenariats Google Video France, Stefan Lechere évoque le positionnement marketing de cette nouvelle plate-forme de partage de fichiers vidéo

JB - Stefan Lechere, bonjour. Comment peut-on présenter Google Video ? Peut-on encore parler de moteur de recherche sachant que vous ne donnez accès qu'aux seules vidéos que vous hébergez ?

SL - Bonjour. C'est une question de vocabulaire mais Google Video est bien équipé d'un moteur de recherche pour les vidéos qui composent son index. Dans un premier temps, nous avons effectivement préféré ne donner accès qu'aux seules vidéos hébergées sur nos serveurs afin d'offrir la meilleure "expérience utilisateur" à nos internautes en facilitant leur navigation lors de leurs recherches. Cela dit, notre objectif n'est pas d'être un site de destination nous renvoyons déjà beaucoup de trafic vers nos partenaires comme l'INA par exemple qui conserve la plus grande partie de ses vidéos sur ses propres serveurs.

JB - Avec l'acquisition de Youtube, que représente désormais, en audience, cette activité chez Google ?

SL - Sur le marché français, en Octobre, le panel Nielsen audience accordait 2.9 millions de visiteurs uniques à YouTube et 1.2 millions à Google Vidéo. Même si le rachat est maintenant finalisé, il est peut-être encore un peu tôt pour donner des chiffres agrégés sur l'audience ou le nombre de vidéos hébergées. Je peux seulement dire que ce type d'application est très populaire en France.

JB - Sur le plan technique, le moteur ne recherche que dans les descriptions textuelles des fichiers vidéo. Comme Blinkx ou Quaero, travaillez vous sur des technologies d'indexation de la piste audio voire de reconnaissance des images ?

SL - L'indexation se limite en effet pour le moment au texte et c'est la raison pour laquelle nous accompagnons nos partenaires pour enrichir les métadonnées associées aux vidéos. Google est une société technologique qui s'intéresse à toutes les innovations dans le domaine de la recherche.

JB - Selon vous, quel sera le principal business model de Google video ? La publicité avec une déclinaison vidéo de adsense, des annonces contextuelles comme sur le réseau AdSense ou la vente de contenu, avec un modèle de place de marché ?

SL - Nous expérimentons effectivement la vidéo à la demande ou le téléchargement payant aux Etats-Unis mais nous avons également entrepris des tests où la vidéo est financée par la publicité. L'important pour nous est toujours de privilégier l'expérience utilisateur et donc que la publicité reste non intrusive et contextuelle.

JB - Pourquoi Google est-il directement passé à la vidéo ? Pourriez vous lancer un Google musique reposant également sur les principes techniques et commerciaux de Google vidéo ?

SL - Il existe deja la possibilité de faire une recherche d'artistes ou albums sur www.google.com. Le service Google Video propose pour sa part beaucoup de contenus musicaux, fournis par des partenaires (tels que Sony BMG) ou des artistes. Nous diffusons par exemple les clips vidéos d'Oasis, Bob Dylan ou Georges Michael et nous sommes également fiers d'avoir contribué au succès du rappeur Kamini sur Google Video.

JB - Travaillez vous au portage de Google Vidéo sur de nouveaux écrans, comme la télévision ou les téléphones mobiles ?

SL - Si les éditeurs le souhaitent, il est déjà possible d'exporter un fichier vidéo vers un baladeur iPod ou une console Sony PSP.

JB - Les chaînes de télévision dépensent beaucoup d'argent pour acquérir l'exclusivité de la diffusion de films, de séries ou de programmes sportifs. Allez vous participer à ces batailles ?

SL - Comme je l'ai déjà dit, Google Vidéo n'est pas un site de destination. Nous préférons aider nos partenaires à faire la promotion de ces droits, en diffusant par exemple des bandes annonces de films ou d'évènements sportifs et ainsi toucher une audience plus large depuis Google Video. Les exemples d'appropriation de cet espace par les chaines sont d'ailleurs déjà nombreux aux Etats-Unis et en Europe (CBS, Eurosport, Arte...)

JB - Récemment Google Vidéo s'est positionné comme un nouveau canal de distribution du cinéma. Pensez vous que la chronologie des médias est amenée à disparaître ?

SL - Non. Nous ne sommes pas un producteur de films mais un espace de promotion ou, aux Etats-Unis dans certains cas, de monétisation du cinéma. Google s'inscrit bien évidemment dans la chronologie des médias mais comme pour le film Automne ainsi qu'une multitude de courts-métrages, nous représentons sans doute un canal de distribution alternatif pour des productions ou des creations qui n'auront pas pu être diffusées dans les salles obscures. Comme pour Kamini dans la musique, Google Vidéo pourrait ainsi contribuer à l'éclosion de nouveaux talents dans le cinéma français.

JB - Stefan Lechère, je vous remercie.

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