Atos : l'État va finalement bien nationaliser les activités souveraines du géant

29 avril 2024 à 09h01
10
Le logo d'Atos affiché sur l'entreprise © nitpicker / Shutterstock
Le logo d'Atos affiché sur l'entreprise © nitpicker / Shutterstock

Une partie d'Atos va passer dans les mains de l'État. Une façon de répondre aux difficultés financières que vit le géant du numérique.

Le groupe français accumule les problèmes financiers depuis plusieurs années maintenant, raison pour laquelle la direction projetait de vendre une partie des activités au milliardaire Daniel Kretinsky. Un projet qui a finalement échoué, accroissant la nécessité de trouver une autre source de revenus. Et celle-ci viendra au final de l'État, selon une annonce que vient de faire le ministre de l'Économie Bruno Le Maire.

Bruno Le Maire annonce le rachat

C'était une option qui était sur la table. Et qui vient d'être validée. Bruno Le Maire vient en effet d'annoncer l'envoi par ses services d'une « lettre d'intention en vue d'acquérir toutes les activités souveraines d’Atos ». Une opération qui devrait permettre d'empêcher que ces mêmes activités ne « passent dans les mains d'acteurs étrangers », toujours d'après le ministre de l'Économie.

L'État avait déjà émis un prêt de 50 millions d'euros dédié à Atos, ce qui lui avait permis d'obtenir une « une action de préférence » sur Bull. Pour rappel, cette entité intégrait une bonne partie des activités souveraines, telles que celle des supercalculateurs, utilisés dans le cadre de la dissuasion nucléaire.

© Shutterstock.com
© Shutterstock.com

Il n'y a pas que les supercalculateurs qui sont concernés

Selon Le Monde, les activités concernées par ce rachat sont, outre les supercalculateurs, les activités d'informatique quantique, certaines en lien avec la cybersécurité, et des serveurs utilisés pour l'intelligence artificielle. L'ensemble représente un chiffre d'affaires annuel de 900 millions d'euros (sur les 11 milliards générés par Atos) et quelque 4000 salariés.

À l'heure actuelle, la lettre d'intention envoyée par le ministre n'est pas engageante. L'Agence des participations de l'État, qui sera à la manœuvre, espère pouvoir reprendre ces activités avec des partenaires du privé travaillant dans les secteurs de la défense et de l'aéronautique. « Des discussions » sont menées en ce sens depuis plusieurs semaines déjà.

Source : Le Monde

Samir Rahmoune

Journaliste tech, spécialisé dans l'impact des hautes technologies sur les relations internationales. Je suis passionné par toutes les nouveautés dans le domaine (Blockchain, IA, quantique...), les q...

Lire d'autres articles

Journaliste tech, spécialisé dans l'impact des hautes technologies sur les relations internationales. Je suis passionné par toutes les nouveautés dans le domaine (Blockchain, IA, quantique...), les questions énergétiques, et l'astronomie. Souvent un pied en Asie, et toujours prêt à enfiler les gants.

Lire d'autres articles
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ? Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
google-news

A découvrir en vidéo

Rejoignez la communauté Clubic S'inscrire

Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.

S'inscrire

Commentaires (10)

Azarcal
Haaa j’en connais deux qui vont etre contents… ( Arf DSL … )
nephermat
Ah ben on peut tous dire au revoir à ATOS du coup
Bendito
Privatiser les gains et nationaliser les pertes, encore une fois…
CHP1
Je crois que qu’il y a un problème ici : Il ne s’agit pas d’une «&nbsp;Nationalisation globale&nbsp;» d’Atos mais plutôt d’une acquisition partielle des activités «&nbsp;Souveraines&nbsp;» à protéger de la gourmandise ou des stratégies déstabilisatrices de certains grands groupes étrangers (parfois appartenant à des états). Le titre de l’article est «&nbsp;fake&nbsp;» ou mal formulé. Pour preuve les commentaires ci-dessus.<br /> Cette stratégie doit et devait (aurai dû) être mise en place depuis longtemps par les gouvernements précédents (comme dans les autres pays) et aurai permis d’éviter l’effritement ou destruction (volontaires) des fleurons français par des groupes et états concurrents.
clintl
Thierry Breton, fossoyeur de Bull, Thomson, FT, et Atos … Ce gars plein de réussites fait la plus et le beau temps sur les technos EU, essentiellement en réglementant et taxant ce que font les autres d’ailleurs …
Rainforce
Bendito:<br /> Privatiser les gains et nationaliser les pertes, encore une fois…<br /> Un pour un, et tous pour un !
carinae
Je ne vois pas trop ce que l’on peut lui reprocher… Certes il a été a la tête d’Atos mais toutes les boîtes que tu cites se sont plombées elles mêmes. Bull ça fait 30 ans qu’ils ne sont plus que l’ombre d’eux mêmes. Thomson…a par quelles branches électronique idem. Les années 2000 ont été plus que délicates pour ces 2 boîtes…si l’état n’avait pas été la pour bull on en entendrait même plus parler
Roger_Pimpon
Son passage chez Atos tout de même… Avec vente de ses actions avant le très très grand plongeon. Le minimum de décence aurait voulu pour ce grand patron responsable de vivre et assumer pleinement avec ses salariés le naufrage de la boite qu’il a dirigé dans le mur en renonçant à tout ces gains. Sa prestation fut un échec. Cet échec n’aurait pas du l’enrichir. Mais bon à un certain niveau, celui où l’on est sur-payé pour ses responsabilités, on assume en définitif moins que le plus commun des salariés (étant acté qu’à ce niveau de réseautage en plus, un poste perdu, c’est dix postes qui vous tendent les bras).
clintl
Pardon ? Un type voit systématiquement les entreprises qu’il dirige se casser la figure, et c’est la faute à pas de chance, et il peut tout de même prendre ses gains, retraite chapeau et tout et tout ?<br /> On ne parlera pas de son passage au ministère des finances tout aussi misérable.<br /> A ce niveau, quand on est pas bon, on dégage, on ne termine pas «&nbsp;recasé&nbsp;».
Cleever
Ah dommage j’aurais préféré le rachat par OnePoint perso
carinae
Désolé sans vouloir le défendre c’est du partie pris.<br /> Bull s’est cassé la figure bien avant qu’il soit la… Ils n’ont pas eu besoin de lui pour ça … Fin des années 90 ça sentait déjà le roussi…le seul truc ayant vraiment marché étant la partie super-calculateur. C’est certainement pour ça d’ailleurs qu’Atos les a racheté.<br /> Pour le reste c’est du politique donc libre a chacun de penser ce qu’il veut…
Voir tous les messages sur le forum
Haut de page

Sur le même sujet