Sur Threads, les utilisateurs noyés sous les posts haineux et anti-avortement

09 janvier 2024 à 07h50
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Le nouveau réseau social de la haine ?© Ascannio / Shutterstock
Le nouveau réseau social de la haine ?© Ascannio / Shutterstock

L'application qui devait prendre la place de Twitter a réussi l'exploit de faire préférer l'original à la copie. Même avec la nouvelle direction.

Depuis son lancement record, à un moment idéal pour récupérer les réfugiés de Twitter, l'application Threads a connu un rapide retour à la réalité, perdant rapidement nombre de ses utilisateurs initiaux. Cela n'est probablement pas la seule raison. Il est certain que la modération fluctuante de la plateforme n'a pas dû aider. En effet, celle-ci est souvent intraitable sur certains sujets (comme sa maison-mère Instagram), mais reste étonnamment laxiste avec les discours d'extrême droite.

Les discours de haine pullulent sur Threads

Alors que Meta a construit son succès et son modèle économique en grande partie sur les algorithmes de recommandations, censés présenter aux utilisateurs des contenus qui les intéressent, Threads est notoirement à la ramasse sur ce sujet.

Pas besoin de suivre des influenceurs d'extrême droite pour se voir suggérer des dizaines de posts ouvertement homophobes, racistes, transphobes, ou encore anti-avortement. Au point que des captures d'écran de tels messages sont tout simplement utilisées pour faire la promotion de Threads sur Instagram.

Le problème s'est peut-être intensifié ces derniers mois, mais il est tout sauf récent : une semaine après l'inauguration de l'application, plusieurs organisations de défense des droits civiques avaient écrit une lettre ouverte à Meta pour lui demander de prendre ses responsabilités et de cesser de faire la promotion de discours de « rhétorique néonazie, de mensonges sur les élections, et de désinformation sur la COVID-19 ».

Visiblement, la modération ne modère que très peu © rafapress / Shutterstock
Visiblement, la modération ne modère que très peu © rafapress / Shutterstock

Comment ? Un problème de modération chez Meta ?

Si ces suggestions peuvent être liées à un défaut d'algorithme, elles pointent aussi clairement vers une modération au minimum imparfaite, car avant d'être mis avant ces contenus doivent aussi passer le filtre de la modération. Et apparemment, ce ne sont pas le racisme ou l'islamophobie qui l'en empêcheront.

Pourtant, une entreprise comme Meta sait que l'on ne peut pas tout simplement oublier la modération sur des plateformes qui regroupent des millions d'utilisateurs. Ses oublis sur la question lui ont valu de nombreux procès dont deux où l'entreprise est accusée de complicité de crimes contre l'humanité. D'ailleurs, Threads a appris de ces erreurs et il serait faux de dire qu'aucun contenu n'y est modéré : le contenu pro Palestine, par exemple, y a vigoureusement été combattu depuis octobre dernier.

Aujourd'hui encore, Threads ne dispose toujours pas de ses propres CGU, et sa politique de contenu est la même que celle d'Instagram : impitoyable quand l'on voit trop de peau féminine, beaucoup plus laxiste avec les discours de haine. Les CGU d'Instagram interdisent pourtant théoriquement les discours discriminants ou de haine, « s'il est partagé pour challenger ou sensibiliser ». En d'autres termes, c'est à l'interprétation du modérateur. Et le modérateur a l'air, au minimum, extrêmement conservateur.

Threads
  • Concurrent crédible à Twitter
  • Un Instagram à la sauce Twitter

Threads, le nouveau réseau social développé par Meta, est prêt à faire des vagues dans l'univers des médias sociaux. Conçu pour rivaliser avec Twitter, Threads se positionne comme une plateforme de conversation basée sur le texte, offrant un espace pour les discussions en temps réel et la création de communautés.

Threads, le nouveau réseau social développé par Meta, est prêt à faire des vagues dans l'univers des médias sociaux. Conçu pour rivaliser avec Twitter, Threads se positionne comme une plateforme de conversation basée sur le texte, offrant un espace pour les discussions en temps réel et la création de communautés.

Source : Mashable

Vincent Mannessier

Rédacteur indépendant depuis des années, j'ai rédigé plus de 1.000 articles sur Internet sur une large variété de sujets. J'aime tout particulièrement écrire sur les actualités des réseaux sociaux et...

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Rédacteur indépendant depuis des années, j'ai rédigé plus de 1.000 articles sur Internet sur une large variété de sujets. J'aime tout particulièrement écrire sur les actualités des réseaux sociaux et des GAFAM, mais les jeux vidéos et l'innovation numérique en général me passionnent aussi.

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Commentaires (9)

gothax
Ils ont donc une modération raciste homophobe et anti avortement alors ?<br /> Venant de méta est ce une surprise ?<br /> Est ce que cela interdit en France car tombant sous le coup de la loi ???
Beaubarre
Hum et c’est une bonne chose que le contenu pro palestine, lorsqu’il est factuellement exact et n’appelle pas à des violences mais à la justice soit «&nbsp;vigoureusement combattu&nbsp;»?<br /> C’est tout le souci de la modération de nos jours, sans décision de justice on élimine une partie compte tenu du sujet et pas du contenu … qui s’il était analysé de façon impartiale conduirait sans doute à aussi modérer une partie des communications des gouvernements et autres.
juju251
Etant donné le sujet, un petit rappel :<br /> Les propos racistes, xénophobes, LGBTphobes, les menaces, les propos anti-avortement, etc. n’ont pas leur place ici (cf la Loi).<br /> Et venir pleurer «&nbsp;LiBeRtAy D’eXpReSsIoN sANs LiMiTe&nbsp;» c’est non aussi.<br /> Donc sanctions possibles, bla bla bla.<br /> Il n’y aura PAS d’autre rappel.
hellcat1944
Donc critiquer l’avortement c’est interdit par la loi ? Depuis quand ? Quelle loi ?
SlashDot2k19
Je dirais que c’est assimilé à de l’entrave à l’IVG qui elle est illégale.
sylvebarbe78
Un problème de modération avec un produit Meta, non sans blague
juju251
J’ai parlé de propos (et de pratiques) anti avortement.<br /> La référence étant cette Loi :<br /> https://www.legifrance.gouv.fr/codes/article_lc/LEGIARTI000034243401/<br /> Autre chose, les méthodes des antis, on Les connaît, de plus quelle pertinence y a t il a se mêler de cela lorsque l’on n’est PAS concerné directement ?<br /> (C’est une question rhétorique, hein).<br /> Il serait bon de foutre la paix aux personnes qui ont un utérus, le fameux «&nbsp;mon corps, mon choix&nbsp;» avec lequel les antivax nous cassent les bonbons.
Blap
J’ai testé threads, c’était encore pire que Twitter et pourtant c’est dur.<br /> Au moins sur Twitter je peux me faire un fil avec des vidéos d’art ou d’animaux. La c’est juste des gens qui balancent des horreurs pour faire de l’engagement
Martin_Penwald
Dire qu’on est contre l’avortement, c’est autorisé.<br /> Inciter à la haine afin qu’un facho aille assassiner un docteur ou faire sauter une clinique, ça l’est moins.<br /> Or, les gens qui sont contre l’avortement flirte largement plus souvent dans le 2ème cas que dans le premier. J’ai déjà été appelé un meurtrier juste par ce type de taré juste parce que je mentionnais être en faveur du droit des gens à user de leur corps à leur guise.
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