Deux tiers des Français n’ont pas confiance dans les véhicules autonomes

21 novembre 2023 à 17h14
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 Les français boudent-ils la conduite autonome ? © Hyundai
Les français boudent-ils la conduite autonome ? © Hyundai

L'avancée technologique que représentent les véhicules autonomes est prometteuse ; pour autant, elle ne fait pas l'unanimité par chez nous. La méfiance reste de mise.

Les voitures autonomes sont une des promesses de la décennie concernant la mobilité sur quatre roues. Malgré la difficulté que représente l'intégration de cette technologie dans les véhicules du quotidien, nombreux sont les constructeurs à vouloir s'engager dans cette voie. Maintien de voie, détecteurs d'angle mort, régulateur adaptatif : toutes ces fonctionnalités ont énormément progressé ces dernières années. Malgré tout, la voiture autonome, la vraie, qui se conduit seule d'un point A à un point B ne remporte pas la confiance des automobilistes français.

Les progrès technologiques face à la réalité

Si on nous promet depuis de nombreuses années que, bientôt, nos voitures nous conduiraient sans intervention de notre part, la réalité est tout autre. Si certaines marques sont très déjà très avancées dans le domaine de la conduite autonome (Ford ou Tesla, par exemple), l'évolution de cette technologie a été ralentie. Les récentes vagues de pénuries de composants et la transition électrique entamée par les constructeurs ont nécessité des ajustements et des investissements colossaux. Le projet de voir circuler des voitures autonomes dans les villes d'ici 2020 a avorté. Le fiasco récent de Cruise à San Francisco témoigne bien de ce décalage entre progrès théoriques et réalités de terrain.

Cependant, Dekra (leader mondial du contrôle technique) a présenté un rapport sur la sécurité routière met bien en lumière l'impact positif potentiel de l'autonomie des véhicules. Grâce aux équipements de sécurité modernes, le nombre d'accidents a chuté de manière importante. De 2001 à 2020, les décès sur les routes en UE ont baissé de 64 %. Un nombre qui aujourd'hui reste stable.

 L'aventure des robotaxis à San Francisco n'aura pas duré bien longtemps © Cruise
L'aventure des robotaxis à San Francisco n'aura pas duré bien longtemps © Cruise

Perception publique et confiance

OpinionWay a réalisé un sondage pour Dekra en octobre 2023 auprès de 1 008 françaises et français de plus de 18 ans. Celui-ci révèle que 89 % des personnes interrogées croient bien que le véhicule autonome arrivera un jour à son avènement. Pour 41 % d'entre eux, celui-ci arrivera dans les dix prochaines années. Un constat principalement partagé parmi les résidents de zones urbaines et les plus jeunes.

Cependant, il apparaît que 75 % des français n'ont pas confiance dans ces véhicules ; dans cette portion, les femmes représentaient les trois quarts des interrogés et on peut noter une surreprésentation des personnes de plus de 50 ans. Une méfiance qui s'explique principalement par des réserves sur l'efficacité des véhicules autonomes quant à la sécurité. Une autre question portait sur la cybersécurité, et 83 % des personnes interrogées perçoivent ces véhicules comme vulnérables à de potentielles attaques informatiques.

Un sondage plutôt révélateur, qui indique que les progrès techniques ne valent pas grand-chose s'ils ne sont pas encadrés par des démarches de sensibilisation. Pour s'emparer d'une technologie, il faut d'abord la comprendre et lui faire confiance. Si les voitures autonomes sont adoptées un jour, cela ne se fera pas sans aligner les avancées techniques avec les préoccupations des personnes concernées.

Source : BFMTV

Camille Coirault

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Commentaires (11)

artik1024
Merci pour l’info. Mais c’est normal d’avoir depuis peu des images ultra horizontales dans les articles ? Pas très agréable à la lecture.
Werehog
On oublie aussi de parler du surcoût faramineux que représente cette possibilité sur le prix d’une voiture. Déjà que ça n’inspire pas confiance de mettre sa vie entre les mains d’un algorithme, que ça peut merder plutôt salement parfois, si en plus ça coûte un bras …
Feunoir
J’ai rien contre les véhicules autonomes… mais s’il y a un volant c’est moi qui conduit.
Squeak
Je fais moins confiance aux conducteurs humains à vrai dire. Je pense que justement c’est quand il y aura 100% de voitures autonomes que les routes seront plus sûres. Une machine, une fois correctement programmée ne fait plus d’erreur et dépasse l’humain par sa réactivité ou ses capacités comme voir à 360 degrés ou même communiquer avec les autres voitures. Le manque de confiance actuel est que la voiture ne peut prévoir un comportement aléatoire ou une erreur humaine (simple distraction ou oubli de priorité ou fatigue au volant par exemple). Mais ça, ce n’est pas pour tout de suite.
Duben
Marrant que les gens aient moins confiance dans un ordinateur, certes pas encore parfait, que dans des humains qui passent leur temps à se foutre du code de la route (et je passe sur les mecs bourrés, sans permis et autres dangers)
jvachez
Logique même les voitures avec caméras trouvent le moyen d’afficher des limites de vitesse fausses alors que c’est plus simple que la conduite.
sazearte
on a encore des pilotes et co pilotes dans les avions.<br /> marcel le camionneur a encore de beau et long jours devant lui.<br /> l’ia est juste une grosse blague bien bullshit. elle ne remplace que les bullshit job (il y’en a beaucoup en france c’est vrai). Les vrai métiers, ceux qui travaillent et propduise de la richesse ne sont pas inquiété tellement ca marche mal.<br /> l’ia en dehors de l’autoroute et des rocades bouchonné à 10km/h est incapable et dangereuse.
Goldengrams38
Je mettrais ma main à couper que l’IA et la conduite autonome sera opérationnel d’ici 2040 au plus tard.
Maraut
Le problème, c’est quand il y a un accident, qui est responsable ?
promeneur001
Au lieu d’attendre la conduite autonome. On ferait mieux de s’attaquer aux causes d’accident et d’équiper les voitures d’assistant qui :<br /> empêche de démarrer sous l’emprise de l’alcool ou autre<br /> empêche de dépasser la vitesse autorisée<br /> empêche de franchir un feu rouge, un passage à niveau avec annonce d’un train<br /> oblige à respecter la distance au véhicule précédent<br /> permet de doubler en toute sécurité un vélo<br /> range la voiture rapidement sur une place de stationnement alors qu’on a plusieurs véhicules derrière qui attendent pour passer<br /> etc.<br />
yoda_net
Goldengrams38:<br /> Je mettrais ma main à couper que l’IA et la conduite autonome sera opérationnel d’ici 2040 au plus tard.<br /> Elon Musk, sort de ce corps …<br /> l’IA et la conduite autonome, c’est une vaste blague. Quelles que soient les milliards de données d’apprentissage pour la conduite autonome, sur la route tu rencontres toujours des situations qui ne sont pas stictement les mêmes que celles apprises. Le conducteur peut s’adapter (pas tous ), l’IA ne sait pas quoi faire. Cf les voitures autonomes aux E-U qui ont bloqué un carrefour en se cédant chacune la priorité pour tourner bloquant tout un quartier pendant une demie heure, celle qui essayait de passer un barrage de police suite à un incendie, celles qui freinent à l’entrée d’un tunnel sur autoroute jusqu’à provoquer des collisions, celle qui a trainé un piéton tapé par une autre voiture sur des dizaines de mètres sans s’arrêter. Il y a / aura des mises à jour, mais il y aura aussi toujours des situations inconnues de l’IA et des réactions imprévisibles.<br /> [en 2040, tu auras peut-être une main en moins ]
yoda_net
Squeak:<br /> Une machine, une fois correctement programmée ne fait plus d’erreur<br /> Et le problème vient de là. Les programmes sont fait par des humains, et les devs passent leur temps à corriger les bugs à chaque MAJ. Mais dans les programmes complexes, il y en a encore et encore (certains non bloquant ne seront même pas corrigés), des ajouts ou des corrections en entrainant d’autres.<br /> Sans parler des défauts d’interprétation : j’ai déjà été mis en danger par la réaction inappropriée de l’AFU d’une voiture à une situation que je maitrisai
Nmut
Le problème est pire que les «&nbsp;bugs des programmeurs&nbsp;». Un logiciel aussi critique est très testé et même quelques fois prouvé si c’est mathématiquement possible). Par exemple les avions peuvent atterrir seuls et personne n’en a peur.<br /> Ici on est sur du logiciel «&nbsp;standard&nbsp;» mais aussi sur de l’IA, la grande force est que le système peut réagir a des situations totalement différentes des situations d’entrainement mais ce comportement est imprévisible et tous les cas rencontrés sur la route ne sont pas testables.<br /> yoda_net:<br /> j’ai déjà été mis en danger par la réaction inappropriée de l’AFU d’une voiture à une situation que je maitrisai<br /> En fait, il faut aussi voir si le système ne t’a pas sauvé la mise une fois! On ne retient que les cas défaillants en oubliant (voir même en se rendant pas compte) des cas de bons fonctionnement. Après, c’est sûr que ces cas foireux doivent être éliminés!
Blackalf
Personnellement, il y a des assistances que j’apprécie dans ma voiture, par exemple le freinage d’urgence automatique qui a évité deux accidents*. Ou encore l’allumage automatique des phares ou l’avertissement de dérive du maintien dans la voie passif. Mais il y en a d’autres dont je ne veux pas entendre parler.<br /> Ma voiture étant en réparation carrosserie chez Mazda parce qu’une andouille lui avait bousillé une aile avant en reculant sans regarder dans ses rétros, on m’avait prêté un CX-5 qui était équipé du maintien actif dans la voie.<br /> Il ne s’est pas fait remarquer…jusqu’au moment où j’ai voulu donner un coup de volant pour éviter un lapin qui traversait une route de campagne et que la voiture a tenté de m’en empêcher. Il a fallu que je force sur le volant pour outrepasser le système et ça a inévitablement allongé le temps de réaction avant que la voiture accepte de faire ce que mes réflexes avaient voulu faire immédiatement.<br /> Alors je ne doute pas que certains lâchent le volant en plein virage en disant à leur passager «&nbsp;t’as vu ? elle tourne toute seule…trop cool, hein&nbsp;», mais moi je n’aurais jamais confiance à ce point. ^^<br /> la première fois, c’est mon beau-fils qui conduisait en apprentissage et qui a fait une erreur d’appréciation, à la seconde il s’agissait du comportement insensé et imprévisible du conducteur qui me précédait et qui a pilé sans aucune raison au beau milieu d’un rond-point désert.<br />
yoda_net
Nmut:<br /> En fait, il faut aussi voir si le système ne t’a pas sauvé la mise une fois! On ne retient que les cas défaillants en oubliant (voir même en se rendant pas compte) des cas de bons fonctionnement. Après, c’est sûr que ces cas foireux doivent être éliminés!<br /> Blackalf:<br /> Personnellement, il y a des assistances que j’apprécie dans ma voiture, par exemple le freinage d’urgence automatique qui a évité deux accidents<br /> Après avoir conduit la voiture des parents, la première voiture que j’ai pu acheté était une Renault 4 des années 80, 4 freins à tambours sans assistance (peut-on appeler ça des freins?), j’ai appris à regarder loin et anticiper. Ensuite j’ai eu une Citroën 4 disques assistés LHM haute pression sans ABS, j’ai appris à doser. Ensuite petite sportive 160ch, 4 disques toujours sans ABS.<br /> Lors immobilisation au garage j’ai eu en prêt une 207. J’arrive sur une intersection en Y que je connais bien avec priorité à droite, sol légerement humide/gras, le pied au dessus du frein. Une voiture arrive à ma droite, je tappe fort dans les freins, suffisament pour la laisser passer (elle n’a pas ralenti, elle était prioritaire), puis relâche pour traverser l’intersection tranquillement derrière elle. C’était sans compter le brave AFU de la 207 qui s’est dit «&nbsp;il tappe fort mais ne maintient pas les freins, il ne sait pas freiner, on va l’aider&nbsp;». Au moment ou je remontais la pédale, elle s’est enfoncée seule jusqu’à bloquer les roues, déclencher l’ABS et la voiture s’est immobilisée en feux de détresse en plein milieu de l’intersection.<br /> Je ne supporte pas ce genre de système ultra intrusif, comme les voitures qui durcissent ou corrigent la direction.<br /> Ma voiture actuelle de 340ch a l’ABS, vrai système fiable qui se base sur des données non sujettes à interprétation (roue bloquée), l’antipatinage (ok pour une propu de cette puissance) et un dynamic stability control qui intervient des fois dans des ronds-points (???), mais ne m’a pas empêcher de faire quelques dérives involontaires. Le DSC est heureusement déconnectable.<br /> Lors d’un stage sur circuit, j’étais effaré de voir que 9 personnes sur 10 pensent que le meilleur freinage est un freinage progressif… (tu m’étonnes qu’ils mettent de l’AFU partout!)<br /> Plutôt de de barder les voitures d’aides pour faire des conducteurs hyper-assistés mais aussi bêtes que de l’IA, il serait bien d’enseigner les bases pour le permis : freinage efficace (degressif!!!), maîtrise d’une perte d’adhérence, etc.<br /> Il faut intégrer un stage type Centaure ou équivalent au permis de conduire
Nmut
On peut toujours trouver des cas particulier dans les 2 sens…<br /> La seule chose qui compte, c’est l’amélioration ou la régression générale. Un très bon pilote peut être gêné par les aides, mais pas la majorité des conducteurs.<br /> Et je n’ai pas souvenir d’avoir bloqué franchement les roues sur circuit, mais je n’ai jamais rencontré de cas vraiment difficile (au pire un tête à queue du type devant en freinage à grande vitesse, mais l’évitement est relativement facile car on sait ce que va tenter le pilote et comment vont réagir les 2 voitures).<br /> Mais ça m’est arrivé il y a quelques années. Une fois sur autoroute: crash d’une voiture devant moi dans une voiture sur la bande d’arrêt d’urgence, ça a tapé tellement fort qu’il y avait des gros morceaux partout, je n’ai pas réussi à freiner correctement, traces de blocage sur environ 50m, un ABS n’aurait pas changé grand chose mais j’aurais conservé de la directivité et probablement pu éviter plus d’obstacles (un pare choc à cassé le pare brise, une roue était coincée sous ma voiture et un pneu était creuvé). Une autre fois en ville à 50 km/h, un type arrive à contre sens à grande vitesse, j’ai bloqué les roues sur tout le freinage (l’instinct n’est pas un bon pilote), le crash a été terrible, un ABS m’aurait peut être permis de gagner quelques m ou au moins quelques cm et peut être un peu moins de bobos (cotes bousillées par la ceinture et cheville par l’arrivée «&nbsp;inopinée&nbsp;» de la roue avant gauche dans l’habitacle)…<br /> Cependant je te rejoins sur le besoin d’au moins quelques essais de freinage appuyés à vitesse élevée sur route humide, au moins on voit que l’électronique ne fait de miracles face à la physique et on sait ce que ça fait et comment ça marche (ie meilleur suivi possible des consignes de freinage et de direction du conducteur).
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