Même le PDG de Google ne comprend pas tout aux paramètres de confidentialité de son entreprise

02 novembre 2023 à 11h17
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 Sundar Pichai, P.-D.G. de Google © Google
Sundar Pichai, P.-D.G. de Google © Google

Si même Sundar Pichai, PDG de Google, admet que le fonctionnement des paramètres de confidentialité des services de son entreprise lui échappent, le doute peut s'installer. Qui est donc aux commandes de nos données ?

Lorsqu'on parle de Google et de sa conception du traitement des données personnelles, on sait que le sujet est sensible. L'an dernier, l'entreprise avait pourtant annoncé une approche plus transparente et sécurisée sur ce sujet. Récemment, une information issue du recours collectif qui oppose le ministre canadien du patrimoine Pablo Rodriguez à Google s'avère réellement troublante. Sundar Pichai le P.-D.G. de Google lui-même, admet qu'il nage aussi en eaux troubles lorsqu'il est question des fonctionnalités offertes aux utilisateurs par l'entreprise pour contrôler leurs paramètres de confidentialité.

L'écart entre les promesses et la réalité

C'est le témoignage d'un expert lors de ce recours, Jonathan Hochman, qui a pointé du doigt la fameuse option « Web & App Activity ». Celle-ci se présente comme une fonctionnalité complète de contrôle pour les utilisateurs afin de sécuriser leurs données. Pour Hochman, elle serait seulement de la poudre aux yeux. Celle-ci devrait logiquement permettre aux usagers d'empêcher Google de garder leurs activités sur leurs serveurs, mais dans les faits, cela n'est pas le cas.

Une situation plutôt problématique, que Hochman juge encore plus grave lorsqu'il affirme que Sundar Pichai s'est emmêlé les pinceaux en témoignant devant le Congrès. Il a déclaré que les utilisateurs peuvent « clairement voir quelles informations sont collectées et stockées  » par Google dans la rubrique « Mon compte ». Toutefois, le fondateur du Bureau de la confidentialité et de la protection des données de l'entreprise a déclaré l'inverse : il ne connaît pas de possibilité de paramétrage pour les utilisateurs leur permettant d'empêcher Google de collecter les données relatives à leurs activités sur les applications. Plutôt cocasse.

Confidentialité des données et Google, un oxymore ? © Sergei Elagin / Shutterstock
Confidentialité des données et Google, un oxymore ? © Sergei Elagin / Shutterstock

La collecte des données chez Google, une vraie zone d'ombre

Même si le géant de la tech semble affirmer l'inverse, son approche de la confidentialité et de son respect apparaît comme intentionnellement voilée. En effet, l'option « Web & App Activity » n'est effective que sur une partie très limitée des services de Google. Du côté de la collecte des données à des fins publicitaires, elle n'a strictement aucun impact. L'entreprise use d'autres technologies pour les récolter : SDK publicitaires ou notifications push « Firebase » leur permettent tout de même d'acquérir ces données grâce à des services tiers. Évidemment, ceux-ci ne peuvent pas être désactivés.

Hochman juge cet ensemble de pratiques et de tactiques dissimulées comme « orwelliennes », jugeant que Google ne laisse à ses utilisateurs qu'une simple illusion de contrôle. De nos jours, l'opacité du fonctionnement de la firme dans certains domaines n'est un secret pour personne. En revanche, s'apercevoir que la direction elle-même ne connaît pas toutes les manœuvres en place dans leurs process est franchement inquiétant.

Source : Ars Technica

Camille Coirault

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Commentaires (8)

lightness
bien entendu, la confidentialité octroyé à l’utilisateur sers surtout pour que les potes ou sa petite amie ne puisse pas voir le contenu porno visiter la veille. et après les serveurs sont remplis de backup en raid 50 ou 100 donc oui l’historique ne part jamais des ssd ou disque dur de Google. notamment car la justice en a besoin à tout moment. et si on efface tout il n’y a plus de preuve donc oui vider son historique ça fonctionne mais qu’en local et encore.
Aegis
L’historique est la partie émergée de l’iceberg.<br /> Google track si tu est homo ou hetero, pour Mélançon ou le pen, pour ou contre l’immigration, combien tu dépenses, ce que tu achètes, combien d’alcool tu consommes et ils s’en servent pour te vendre comme cible publicitaire.<br /> Ils ont aussi les données pour savoir avec qui tu trompes ton conjoint, combien de temps tu passes aux toilettes, quand tu te prends une cuite mais ne s’en serve pas tant que ça ne rapporte pas. Le jour où il est possible de vendre ça aux publicitaires ou qu’un gouvernement le demande, ça changera.
guillaume_blaquiere
Évidemment, le PDG de Airbus sait faire voler des avions, et le PDG de Ferrari est un pilote de formule 1.<br /> Est ce vraiment ce que l’on demande a un PDG ???
Joeee
Aegis:<br /> Le jour où il est possible de vendre ça aux publicitaires ou qu’un gouvernement le demande, ça changera.<br /> En es tu si certain que cela qu’ils ne vendent pas les données profilés à des publicitaires, mais aussi à des assurances, ou tout autres sociétés intéressés
Aegis
Ils disent ne pas le faire. Je pense que ca se verrait facilement s’ils ne respectent pas cet engagement.<br /> Mais tout peut changer en une seconde. A partir du moment ou Google a les info, on est a la merci de leur bon vouloir, du gouvernement US et des cyber-attaques.
mcbenny
Google ne vend pas vos données !<br /> Google vend la possibilité pour les annonceurs d’être diffusés en face d’une audience potentiellement réceptive à leurs messages.<br /> En gros, par votre activité, votre «&nbsp;identifiant&nbsp;» chez Google est répertorié comme étant sensible à «&nbsp;thème 1&nbsp;», «&nbsp;thème 358&nbsp;», «&nbsp;thème ABC&nbsp;», etc. Et lorsqu’un annonceur veut diffuser ses pubs, il demande les utilisateurs sensibles à tel ou tel thème. Et la pub vous sera diffusée ou pas.<br /> Google ne vend pas vos données, ils s’enterreraient tous seuls s’ils faisaient ça. CQFD
vvdb
Ces règles sont mises en place par une équipe de plus de 100 personnes, elles sont focalisées sur ce sujet.<br /> Comment voulez vous que le PDG qui ne peut même pas y consacrer 1% de son temps cerveau à cela soit un spécialiste ?<br /> Le législateur n’a pas pris conscience de l’importance à hyper simplifier la réglementation.<br /> Il devrait déjà interdire toute collecte en dehors de l’appareil, limiter l’historique à 7 jours et interdire tout croisement de données entre l’OS, les services ou app de l’appareil.<br /> Il va peut-être falloir payer un abonnement pour Google maps, mais c’est peut-être juste normal car c’est anormal que des choses soient marketées ‹&nbsp;gratuites&nbsp;›, c’est un mensonge…
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