Dessaler l'eau de mer avec l'énergie du soleil ? Cette innovation du MIT va faire parler d'elle !

18 octobre 2023 à 19h00
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 Les océans, futurs oasis dans la quête de l'eau potable ? © Matt Hardy / Unsplash
Les océans, futurs oasis dans la quête de l'eau potable ? © Matt Hardy / Unsplash

Le Soleil est une source inépuisable d'énergie, tout du moins à l'échelle humaine. Grâce à une trouvaille du MIT, son rayonnement pourrait être utilisé pour dessaler l'eau de mer.

L'eau potable est en voie de disparition et les pénuries seront de plus en plus régulières. Certains pays traversent déjà de graves crises et subissent les bouleversements climatiques de plein fouet. La Banque asiatique de développement estime que 2 millions de personnes meurent par an par manque d'eau potable, et ce, juste en Inde. Selon un rapport récent de l'UNESCO, il ne faudra que six ans pour que le pays soit déficitaire de 50 % en eau. Et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres.

L'urgence est critique, et la course a l'eau potable est aujourd'hui une priorité. Le MIT, après s'être fait remarquer récemment pour la création d'un implant révolutionnaire pour les diabétiques, montre encore une fois l'étendue des compétences de ses chercheurs.

Un dispositif solaire aux performances étonnantes

Ce système plutôt génial a été conçu grâce à une étroite collaboration entre des ingénieurs de Chine et de l'institut scientifique de Cambridge. Cette innovation repose sur un principe plutôt simple et intuitif à comprendre : la captation de l'eau de mer et son réchauffage grâce au Soleil. C'est un dispositif solaire passif qui imite la circulation thermohaline de l'océan (circulation océanique en fonction des différences de densité de l'eau de mer). Le prototype est pour le moment baptisé TSMD, pour Thermohaline convection enhanced Solar Membrane Distillation.

En imitant ce phénomène naturel, il permet l'évaporation de l'eau, qui se transforme ensuite en vapeur d'eau. Une fois cette vapeur condensée, elle offre donc de l'eau douce consommable. Les premiers tests menés à petite échelle sont plutôt concluants, puisque le système est en capacité de fournir entre 4 et 6 litres d'eau par heure. Autre gros avantage également : un entretien réduit quasiment à zéro, car la machine pourrait fonctionner des années sans nécessiter de remplacement de pièce. Elle a en effet été testée dans des conditions extrêmes : 180 heures de désalinisation en continu avec une eau de mer chargée à 20 % en sel, ce qui équivaut à 229 jours de fonctionnement avec une eau de mer classique (3,5 % de sel). Aucune dégradation majeure n'a été notifiée et la production d'eau douce est restée stable.

 Le système de dessalement solaire en question ©  Jintong Gao et Zhenyuan Xu
Le système de dessalement solaire en question ©  Jintong Gao et Zhenyuan Xu

Un espoir pour les communautés côtières

Cette technologie, si elle se développe correctement, pourrait être réellement salvatrice pour des zones côtières où les populations vivent parfois complètement isolées des réseaux d'eau potable. Des communautés qui vivent donc avec une quantité presque illimitée d'eau salée sous la main. Un tel dispositif pourrait leur offrir un accès aux ressources en eau à un coût extrêmement réduit. Lenan Zhang, un chercheur du MIT, explique : « Pour la première fois, il est possible que l'eau produite par la lumière du soleil soit encore moins chère que l'eau du robinet ».

Alors que la désalinisation classique est un processus nécessitant normalement une consommation énergétique très élevée et une mise en place très coûteuse, ce prototype du MIT pourrait bien tout changer. Les tests doivent continuer, mais s'ils se révèlent toujours aussi positifs, le TSMD pourrait être une véritable révolution.

Sources : Enerzine, Cell, UNESCO

Camille Coirault

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Commentaires (25)

Kriz4liD
Je viens juste de voir une video parlant de la non rentabilité des dispositifs de dessalement d eau de mers avec les technologies actuelles , et qu’il etait plus rentable d embouteiller et de transporter l eau depuis les iles Fiji vers les USA.<br /> Gg auw étudiants chinois et étasuniens
marcangel26
Pour votre info Clubic une société Française OsmosuN pour ne pas la nommer , et OUI , le fait déjà et ça marche puisqu’elle a plusieurs " Park" dont un nouveau au Maroc qui produit avec l’Energie solaire de l’eau dessalée mais bien sur comme c’est une boite française ça n’intéresse pas; On préfère ce qui vient de l’étranger comme d habitude
Martin_Penwald
une société Française OsmosuN pour ne pas la nommer<br /> Ben ? Pourquoi tu la nommes, alors ?
Blackalf
Osmosun n’utilise des panneaux photovoltaïques que pour alimenter en énergie ses systèmes de dessalement, ce n’est donc pas comparable à la méthode décrite dans l’article.
Martin_Penwald
Et que devient le sel ? Parce que si il est rejeté dans la mer, l’augmentation de salinité locale risque de détruire les écosystèmes marins de la région, et si il est gardé à terre, il va falloir de la place pour l’entreposer.
norwy
Ce n’est pas au MIT de répondre à ce que devient le sel. Les «&nbsp;locaux&nbsp;» n’ont pas besoin de master en ingénierie ni de doctorat pour répondre à ce type de question. Un conseil (municipal ou autre) suffit…
dFxed
Pour tout processus osmotique, il y a un rejet.<br /> En soit, le rejet reste de l’eau salée avec une concentration de sel plus élevée, et peut donc être rejeté plus loin.<br /> Même si une élévation de la salinité est prévisible, elle est sûrement négligeable, même après des années d’exploitation, car l’eau pompée y retourne en grande partie.
V-Luminis
Quel rapport avec mon article ? Cette techno n’a strictement rien à voir, là tu me parles de dessalage par énergie photovoltaïque.<br /> Clubic ne fait aucune différence avec ce qui vient de l’étranger ou ce qui est français. Je vois pas bien pourquoi tu sors ça de ton chapeau.<br /> Relis l’article, analyse le fond et les sources (surtout Cell si tu n’as pas peur du jargon technique) et tu verras bien que pour le moment, c’est la solution de dessalage la plus impressionnante qui existe jusqu’alors.
V-Luminis
C’est le gros problème du dessalage de l’eau de mer : il produit de la saumure, et ça aucune techno ne pourra y faire quelques chose. Rien ne se perd, donc il faudrait dans l’idéal l’intégrer à un système externe dans lequel il aurait une utilité.
louchi
Salée, la facture
bennukem
Le sel vient de là mer et retourne à la mer. Il y a assez de vagues pour redistribuer le sel dans le milieu marin. Mais le sel peut aussi être utilisé pour Al conservation de nourriture. S’ils n’ont pas de quoi boire, ils n’ont certainement pas de quoi s’acheter un frigo
dredd
Dessaler, deeessaaaler muuuuuuuchooooo…
Bombing_Basta
Où simplement on peu revendre cette ressource essentielle à la vie (tellement précieuse que c’était une taxe fût une époque), comme sel alimentaire entre autres ^^
Martin_Penwald
J’ai l’impression que le sel/la saumure qui résulte du procédé n’est pas en quantité négligeable, il me semble un peu rapide de dire qu’on s’en balance.
zoup01
le principe est effectivement tout simple: on condense l’eau de mer qui s’évapore.<br /> la production reste faible mais c’est applicable quasiment partout (pourquoi pas au dessus de marais salants par exemple).
Vankovic
Comme il est dit, l’eau utilisée retourne à la mer. Donc, on peut imaginer qu’en moyenne, le bilan sera nul. Attention quand même que si le sel est utilisé à des fins de conservation ou autre, le risque est grand de le voir revenir dans l’environnement. Or, un environnement salin est synonyme de désertification.<br /> Mais la plupart du temps, l’eau rejetée nécessite d’être épurée pour être relâchée dans l’environnement. Reste à savoir si on parle uniquement d’eau de consommation directe.<br /> Le problème hydrique, ce n’est pas que «&nbsp;boire&nbsp;», même si c’est l’usage essentiel. C’est aussi cultiver pour pouvoir manger.<br /> L’eau actuellement est gaspillée pour fournir des biens de consommations.<br /> La première étape c’est la frugalité et l’économie.<br /> Ca me fait plutôt l’effet d’une technique «&nbsp;humanitaire&nbsp;», pour «&nbsp;palier à&nbsp;».<br /> 4 à 6 L/h pour la taille du proto, ce n’est pas extraordinaire. Ce n’est pas un dispositif destiné à un autre usage que celui de la survie. Heureusement, il utilise le rayonnement solaire.<br /> Un truc qui trouvera son utilité, mais qui restera limité et ne nous dédouanera pas de faire preuve de frugalité.
sebstein
Pas très bien expliqué, parce que, là, tout ce qu’on en comprend, c’est que ça utilise la distillation pour éliminer le sel… précédé déjà utilisé. L’article n’explique pas ce qui différencie ce procédé, si ce n’est cette membrane mystérieuse, mais, justement, aucune explication concrète de son fonctionnement.
philouze
même sentiment, le principe utilisé par la membrane n’est pas clair, on a une distillation, une différence de pression osmotique, un mélange des deux, autre chose ? c’est flou.<br /> comment la distillation permet d’éliminer la saumure sans boucher le système avec des cristaux, pas clair non plus ?
norwy
De la morue, par exemple. «&nbsp;Bacalhau !&nbsp;»
Kratof_Muller
Extraire et raffiner du sodium pour les futures batteries peut etre, y a besoin de chaleur et d eau (entre autre)
Ikili
Très mitigé sur l’utilisation de l’Inde comme pays d’exemple.<br /> Si je ne me trompe pas, le principal problème de l’Inde concernant l’eau potable, c’est la pollution extrême qu’il y réside. Vient ensuite (et c’est lié), la surpopulation.<br /> Peut être commencer par regarde de ce côté là, non, plutôt qu’imaginer des moyens de contourner la pollution…<br /> Alors oui, je sais, plus facile à dire qu’à faire…
StephaneGotcha
Oui il y aura du sel/de la saumure rejeté à un moment dans la nature.<br /> Exactement comme il y aura cette eau potable (plus potable …) rejetée à un moment dans la nature. Le bilan devrait être neutre.
marcangel26
Pour lui faire de la PUB et soutenir une boite bien de chez nous
dFxed
Je t’invite à tester l’eau de la Méditerranée a Barcelone, puis a Marseille.<br /> Il y a 2 grosses usine de dessalement a Barcelone (la plus petite des deux pompe dans le Llobregat) qui rejettent dans la mer (a 2km des côtes) pas uniquement la saumure produite (l’usine de retraitement est globale pour pleins de sites différents).<br /> Dans tous les cas, ces usines fonctionnent depuis plus de quinze ans, et jusqu’à preuve du contraire, il y a pas d’anomalie de salinité constatée. (On parle d’une dizaine de m3 filtré par seconde).<br /> Plus largement, savais tu que depuis que nous avons l’eau courante, les eaux sales vont toutes à la mer ?<br /> Bien qu’il y ai des zones où l’impact est non négligeable, il reste très négligeable a l’échelle du volume d’eau des côtes qui nous entourent.
craxxou
la saumure pour faire des batteries ?
Martin_Penwald
Celle-là ?<br /> Dis-leur ! – 8 May 23<br /> P.-O. : Boire l'eau de mer dessalée comme à Barcelone ? "D'abord faisons une...<br /> Vu le contexte d'urgence - de nouvelles mesures de crise sont attendues - une délégation d'élus a visité la plus grande usine de dessalement d'eau de mer d'Europe. À l'instar des maires de Elne et de Sainte-Marie-la-Mer, c'est l'une des solutions...<br /> Je cite : 《 Nous sommes très circonspects sur la pollution engendrée. Les Barcelonais disent que tout ça est bien contrôlé… Les scientifiques de chez nous nous disent que c’est plus compliqué… Cela dépend aussi de la constitution du fond marin. Avec de grandes fosses comme en Israël où s’accumulent les couches de sel avec donc moins d’impact sur la biodiversité, ou un grand plateau continental, ce n’est pas pareil. 》<br /> Comme d’habitude, PEUT-ÊTRE que l’impact de la saumure (55L de saumure pour 100L d’eau de mer traitée) sur l’environnement sera négligeable, mais on n’a clairement pas assez de données pour en être sûr.
dFxed
On est dans le cas d’une étude pour envisager la mise en place d’un équipement, ou 15 ans après, on sait juste dire : on estime que ce n’est pas totalement neutre mais on ne sais pas le mesurer.<br /> Comme raisonnement c’est louable, mais ça repose pas sur du solide.<br /> Et si c’était si néfaste, des résultats évidents seraient apparu après 15 ans d’exploitation.<br /> Donc pour moi, pas de raison de s’allarmer, a part peut être sur le coût au M3 qui flambera dans les années à venir de façon certaine.<br /> Pour rappel, peut être que les ondes utilisées par la téléphonie mobile ont un impact sur notre santé.
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