À peine licenciés, Meta et Salesforce essayent de les re-recruter

26 septembre 2023 à 18h05
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© Frederic Legrand - COMEO / Shutterstock.com
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L'avantage quand on licencie des gens, c'est qu'on trouve pas mal de personnel qualifié à recruter sur le marché du travail.

L'inconvénient, c'est qu'ils n'ont pas forcément envie de revenir. 2022 et surtout 2023 ont été des années terribles pour l'emploi dans le monde de la tech : ainsi, depuis janvier, ce sont pas moins de 350 000 employés du secteur qui ont perdu leur emploi. Si pour certaines entreprises, l'objectif était de trouver une rentabilité à tout prix, d'autres se sont justifiées par la nécessité de faire des ajustements après avoir beaucoup trop recruté les années précédentes, notamment pendant la pandémie.

Mais Meta et Salesforce ont peut-être eu la main un peu trop lourde au moment de signer les soldes de tout compte et désormais, leurs ressources humaines sont dans une situation embarrassante : peut-être, finalement, que certains de ces ex-employés étaient nécessaires au bon fonctionnement de l'entreprise. Il va falloir maintenant se montrer convaincant pour leur donner envie de revenir.

Finalement, Meta et Salesforce avaient peut-être besoin de leurs employés

Lors de la première vague de licenciements en 2022, Mark Zuckerberg avait, grand prince, reconnu que la nécessité de réduire les coûts était en large partie due aux pharaoniques investissements de son entreprise dans le métaverse, plutôt qu'aux performances. Mais la justification des licenciements en masse suivants avait été toute autre : apparemment, l'entreprise était plus fluide et plus efficace après les premiers départs, alors autant renouveler l'expérience.

Chez Salesforce, la situation est plus classique, presque caricaturale : après avoir tenté de développer une culture d'entreprise qui encourageait les salariés à se voir comme une « ohana », ce qui signifie famille en hawaïen et pourrait difficilement être plus cliché, des investisseurs ont demandé à la direction d'augmenter les marges et la croissance (comme dans toute famille normale, donc). Ce qui a entraîné des départs, parfois volontaires, souvent contraints, et pas toujours dans de bonnes conditions.

Mais désormais, ces deux entreprises, qui ont dépensé du temps et de l'argent à former des employés qualifiés, découvrent que ces derniers avaient peut-être une valeur. C'est surtout le besoin grandissant dans le domaine du développement de l'intelligence artificielle qui commande ces recrutements. Et pour le département des ressources humaines, cela signifie beaucoup de discussions délicates.

© Shutterstock
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Une situation compliquée pour certains ex-employés

D'un point de vue extérieur, surtout si le licenciement a été douloureux, on pourrait se dire que ces recruteurs vont au-devant de presque autant de refus que de coups de téléphone. Et même si le départ s'est fait dans de bonnes conditions, les ex-employés ont de bonnes raisons d'avoir des réserves quant à la sécurité de ce nouvel emploi qui leur est proposé.

Mais accepter de revenir, c'est aussi avoir un pouvoir de négociation supérieur et donc bénéficier probablement de meilleures conditions d'emploi… notamment du côté des salaires. Quant à la motivation et la loyauté de ces « nouvelles » recrues, il faudra probablement faire sans également.

Et forcément, 350 000 personnes qui perdent leur emploi n'en trouvent pas un autre le lendemain. Il est probable que, aussi cyniques que soient ces décisions, Meta et Salesforce n'auront pas de souci à compléter leurs effectifs.

Source : Business Insider

Vincent Mannessier

Rédacteur indépendant depuis des années, j'ai rédigé plus de 1.000 articles sur Internet sur une large variété de sujets. J'aime tout particulièrement écrire sur les actualités des réseaux sociaux et...

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Rédacteur indépendant depuis des années, j'ai rédigé plus de 1.000 articles sur Internet sur une large variété de sujets. J'aime tout particulièrement écrire sur les actualités des réseaux sociaux et des GAFAM, mais les jeux vidéos et l'innovation numérique en général me passionnent aussi.

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Commentaires (8)

norwy
Vous avez déjà ramassé un Kleenex en lui faisant vos excuses parce que vous vous êtes aperçu que finalement il était propre ?
Duben
Tu licencies 350 000 personnes, t’en reprend allez, 100 000, le pouvoir de négociation salariale des futurs ex ou ex futurs employés est quasi nul. Y en a 250 000 autre qui attendent derrière
Caramel34
J’ai ma fierté, si je me fais licencier pour les motifs décrits dans l’article, il est hors de question que je revienne.
tehtwig
Tout le monde a un prix. Oui, même toi.
Kriz4liD
Moi je reviens en demandant le double !<br /> Ils ont besoin de moi ,autant en profiter !
superjoy
Quand tu as un loyer, des charges, des frais mais pas de chômage ou une quelconque indemnité, ce n’est pas ta fierté qui paiera les factures. Donc tu accepteras de retourner bosser chez tes anciens employeurs si tu veux pas finir dans un carton dans la rue avec ta fierté.
Remoss
Génial ce «&nbsp;rêve américain&nbsp;»! Wahouuu…<br /> Des salariés et leur famille devenus jetables et réutilisables «&nbsp;si besoin&nbsp;».<br /> C’est (pas) beau.
slurmdog
c’est grâce à la souplesse qu’on permet d’avoir ca.<br /> en tant que patron d’une pme en france je suis confronté a ces problèmes, l’embauche déja me coute de l’argent et je peux pas le virer si je rencontre des problèmes économiques.<br /> et si ma boite va mieux, hop je peux les re embaucher, surtout qu’ils sont déja former, c’est donc un cercle vertueux pour le monde du travail, le marché s’adapte et peux se réguler aux besoins.<br /> Si j’avais cette souplesse j’embaucherais plus facilement car en cas de coup dur je pourrais les virer et pas mettre en pareil ma boite, du coup la je suis plus en attente de l’ia pour gagner en productivité sans embaucher.<br /> et je passe par pas mal de presta aussi, mais au final j’embuche très peu…
xryl
slurmdog:<br /> j’embuche très peu<br /> Magnifique lapsus.
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