Crise Unity : le studio Re-Logic (Terraria) s'engage à soutenir financièrement des moteurs concurrents

20 septembre 2023 à 12h00
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©Re-Logic
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Depuis la sortie en 2011 de son carton Terraria, le studio indépendant Re-Logic s'est montré assez discret. Mais pas inactif. En témoigne sa dernière décision, prise durant la crise créée par Unity : il va activement soutenir les moteurs concurrents Godot et FNA.

La crise ne semble pas près de s'arrêter pour Unity… Pour mémoire, il y a quelques jours, la société derrière le moteur de jeu annonçait une nouvelle politique tarifaire jugée (à raison) abusive par toute la communauté du jeu vidéo.

Même si, face aux très nombreuses critiques qu'elle a essuyées, la société a finalement promis de vaguement revoir sa copie, cela n'est pas assez pour Re-Logic, qui s'est fendu d'un communiqué aux répercussions concrètes.

Une condamnation sans équivoque de Unity

Ce dernier va tout d'abord plus loin que les nombreuses communications de studios qui ont ponctué les réseaux sociaux ces derniers jours. Au-delà de l'indignation face à une nouvelle tarification jugée à la fois malhonnête et cupide, pour les développeurs de Terraria, la confiance envers Unity est définitivement brisée : « La perte d'un moteur de jeu, anciennement leader et convivial, pour des forces plus sombres qui affectent si négativement toute l'industrie du jeu vidéo, nous a laissé consternés, pour le dire poliment. »

Bien que n'utilisant pas Unity, le studio se dit incapable de rester inactif face à de tels « mouvements prédateurs ». Il ajoute également : « La manière désinvolte avec laquelle des années de confiance cultivées par Unity ont été mises de côté, pour encore une nouvelle manière de drainer éditeurs, développeurs et joueurs, est la partie la plus triste. » Pour Re-Logic, il s'agit tout simplement d'un « récit édifiant que l'industrie n'oubliera pas de sitôt. »

Un geste concret pour soutenir l'industrie

Mais derrière ces mots, Re-Logic souhaite aller plus loin. Ainsi, le développeur déclare qu'il est « également important de soutenir d'autres moteurs de jeux open source prometteurs. Allumer des bougies dans un moment sinon bien sombre. »

Ainsi, il s'est engagé à verser 100 000 dollars aux moteurs de jeu open source Godot et FNA. De plus, 1 000 dollars leur seront versés tous les mois jusqu'à nouvel ordre afin d'en soutenir le développement. Ce que le studio demande en échange ? Qu'ils « restent des gens bons et continuent de faire tout ce qu'ils peuvent pour rendre ces moteurs puissants et abordables pour tous les développeurs. »

Sans surprise, les développeurs du Godot Engine se sont montrés reconnaissants de ce geste pour « notre cause commune. »

Antoine Roche

Journaliste spé culture pop (séries/ciné/JV), technologie (SVoD, OS, apps…) et jeux de mots douteux. Pas forcément dans cet ordre.

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Commentaires (9)

Fodger
C’est à se demander si chez unity ils ne viennent pas de signer leur arrêt de mort.<br /> Quand la finance oriente trop les choix ça pourrie vraiment tout.
Caramel34
Quand on donne le bâton pour se faire battre, il ne faut pas s’étonner si ça fait mal où je pense.
arnaques_tutoriels_aide_informatique_tests
Malgré ca, je reste chez unity…
keyplus
rip unity
KlingonBrain
En même temps, ne serait t’il pas grand temps que la communauté des programmeurs se pose un peu plus de questions sur les outils qu’ils utilisent au lieu de toujours aller à la facilité immédiate ?<br /> Pourtant, ça ne date pas d’hier qu’on connait le problème avec les logiciels propriétaires.<br /> Avec le temps, on développe fatalement une dépendance très forte aux outils qu’on utilise quotidiennement. Le «&nbsp;poisson&nbsp;» est alors «&nbsp;ferré&nbsp;» et les éditeurs n’ont plus qu’a profiter de cette clientèle devenue captive.<br /> On peut toujours parier sur le sens moral de telle ou telle entreprise et prier pour que la politique ne change pas quand l’entreprise sera revendue, que les actionnaires changeront ainsi que le management et les objectifs.<br /> Mais pour ma part, je préfère une licence libre qui donne à la communauté des moyens de «&nbsp;forker&nbsp;» pour éviter que ce genre de chose arrive.
Pernel
Tous Unis contre Unity !
City79
Le soucis c’est qu’ils devaient changer puisque Unity n’a jamais été rentable. Mais il est clair que la méthode n’est pas la bonne.
Nmut
Les utilisateurs ne jouent pas non plus le jeu.<br /> Et surtout pour le libre. Quand on voit les licences pas trop respectées, les utilisations abusives, et les éditeurs de libre ont du mal a survivre. D’ailleurs plusieurs ont fait le même genre de revirement avec une partie de leur produit en licence commerciale stricte. Ca râle mais il y a un équilibre qui se trouve à un moment.
SkipVR
La finance oriente TOUS les choix, même artistiques !!!
Fodger
Faire payer le petit dev indé maintenant dès le départ pour la moindre installation est une erreur surtout si le jeu produit n’est pas payant (même si le montant est faible).
Fodger
Pas toujours, pas toujours, et heureusement.
KlingonBrain
Les utilisateurs ne jouent pas non plus le jeu.<br /> Et surtout pour le libre. Quand on voit les licences pas trop respectées, les utilisations abusives, et les éditeurs de libre ont du mal a survivre. D’ailleurs plusieurs ont fait le même genre de revirement avec une partie de leur produit en licence commerciale stricte. Ca râle mais il y a un équilibre qui se trouve à un moment.<br /> Pourtant, il existe le même risque légal à bafouer une licence libre qu’a revendre un logiciel propriétaire piraté. L’auteur ou l’entreprise détentrice des droits peut attaquer en justice et réclamer le payement de dommages et intérêts ainsi que le retrait du produit litigieux.<br /> Bien sûr, dans la pratique d’un logiciel communautaire développé par de nombreux auteurs, les petites atteintes sont rarement poursuivies. Il ne faut pas pour autant en tirer des conclusions hâtives : il y a de fortes chances de voir des contributeurs se réveiller dès lors qu’une entreprise litigieuse commence à gagner un peu d’argent, autrement dit que ça vaut le temps et l’argent pour ces individus d’entreprendre une action en justice.<br /> Pour ce qui est de la difficulté de financement du libre, c’est un sujet vaste et complexe dans la mesure ou ça dépends énormément du type de logiciel. Les zones de rentabilité dans le libre sont très différente de celles du monde propriétaire.<br /> Pour donner un exemple, ce qui tourne autour du monde du service fonctionne assez bien. A l’inverse, un jeu vidéo solo risque d’être bien plus compliqué à financer.<br /> Rien d’étonnant au fait que devant les difficultés, des entreprises se disent qu’il faudrait essayer l’autre côté de la barrière. Et de rappeler que c’est vrai dans les deux sens, que certains logiciels ont réussi dans le libre ce qu’ils ont échoué dans le propriétaire.<br /> Même s’il ne faut pas en faire une généralité, Linus Torvalds expliquait que sa meilleure décision avait été de mettre son projet de noyau dans le libre. Il est vraisemblable que sa destinée et sa carrière aurait été autrement moins bonne s’il était resté dans le monde propriétaire.<br /> Evidemment, le monde du libre se porterait bien mieux si les utilisateurs contribuaient plus d’un point de vue financier ou que les états comprenaient leur intérêt à financer des logiciels ouverts. Le problème, c’est qu’une grande partie des gens ne comprennent pas encore l’intérêt du libre, ni le fait que le libre est autrement plus que «&nbsp;des logiciels gratos&nbsp;».<br /> Une cause perdue ? Pas si sûr, car au fur et à mesure que se généralisent les ordinateurs, les puces et les systèmes connectés dans notre environnement, les logiciel propriétaire et leurs stratégies d’enfermement montrent de plus en plus leur inconvénients.
Nmut
KlingonBrain:<br /> Pourtant, il existe le même risque légal à bafouer une licence libre qu’a revendre un logiciel propriétaire piraté. L’auteur ou l’entreprise détentrice des droits peut attaquer en justice et réclamer le payement de dommages et intérêts ainsi que le retrait du produit litigieux.<br /> Certes, on ne va pas lancer un débat mais les boites qui utilisent des logiciels libres et qui exploitent les faiblesses des licences, il y en a un paquet… Ce n’est pas pour rien qu’il y a tant de versions successives du LGPL et du GPL par exemple, c’est pour tenter de limiter ses utilisations légales mais pas dans la philosophie du libre, donc abusive. Comme architecte, je dirais que plus de la moitié des clients ne jouent pas le jeu, ils me demandent régulièrement de trouver des solutions de contournement!<br /> KlingonBrain:<br /> Une cause perdue ? Pas si sûr, car au fur et à mesure que se généralisent les ordinateurs, les puces et les systèmes connectés dans notre environnement, les logiciel propriétaire et leurs stratégies d’enfermement montrent de plus en plus leur inconvénients.<br /> C’est beau l’optimisme, il faudrait un jour que je m’y mette aussi…
KlingonBrain
Certes, on ne va pas lancer un débat mais les boites qui utilisent des logiciels libres et qui exploitent les faiblesses des licences, il y en a un paquet… Ce n’est pas pour rien qu’il y a tant de versions successives du LGPL et du GPL par exemple, c’est pour tenter de limiter ses utilisations légales mais pas dans la philosophie du libre, donc abusive. Comme architecte, je dirais que plus de la moitié des clients ne jouent pas le jeu, ils me demandent régulièrement de trouver des solutions de contournement!<br /> Richard Stallman a créé la FSF en 1985, la licence GNU GPL en est à la version 3.<br /> Est ce que réellement ça fait tant de versions que ça ? Sachant qu’objectivement certains problèmes étaient quand même difficilement prévisible à l’origine, comme la «&nbsp;tivoïsation&nbsp;».<br /> Le monde évolue, les usages évoluent, les ordinateurs évoluent, de nouveaux problèmes apparaissent… n’est t’il pas logique (et souhaitable) que les licences libres s’adaptent aux réalités en évoluant aussi ?<br /> Quand aux entreprises qui cherchent à contourner pour ne pas payer ce qu’elles doivent, est ce que c’est nouveau ? Est ce un problème limité au libre ?<br /> Rappelons que le logiciel propriétaire à aussi eu sa période sombre ou les éditeurs étaient déjà très content quand 10% des utilisateurs payaient leurs logiciels.<br /> A la place des entreprises qui trichent avec du code libre GPL en se croyant très malins, je me demanderait a quel sauce je serais mangé le jour ou des entreprises du libre vont monter une sorte de groupement pour diligenter des contrôles et des scan de code, exactement comme l’ont fait des années plus tôt celles du monde propriétaire.<br /> Ce jour la, en plus de s’acquitter de lourdes amendes, ils devront se demander comment modifier en urgence des années, voir des décennies de création logicielle.<br /> Je ne suis pas sûr que ces entreprises fassent vraiment une bonne affaire à raisonner comme elles le font.<br /> Parce qu’il ne faut pas être naïf, quand il y a un potentiel d’argent à récupérer … tôt ou tard il y aura des gens pour le faire.<br /> C’est beau l’optimisme, il faudrait un jour que je m’y mette aussi…<br /> Pour savoir si c’est de l’optimisme ou du réalisme, il faut se demander si le libre s’impose pour des raisons utopiques ou si c’est par intérêt pragmatique.<br /> Pour ma part, je note que beaucoup de gens ont tendance à sous estimer l’importance qu’ont pris les logiciel libre dans l’informatique d’aujourd’hui.<br /> J’ajouterais qu’il faut également voir le problème sous le prisme des intérêts industriels extérieur à l’occident.<br /> Les «&nbsp;Brics&nbsp;» ont t’ils vraiment intérêt à aller vers les logiciels propriétaires dominants en occident, sachant que le logiciel est fait partie des instruments de domination économique ?
Nmut
Je suis globalement d’accord avec toi.<br /> KlingonBrain:<br /> Quand aux entreprises qui cherchent à contourner pour ne pas payer ce qu’elles doivent, est ce que c’est nouveau ? Est ce un problème limité au libre ?<br /> Le libre est quand même plus sujet au problème. A part quelques grosses boites comme RedHat qui ont des moyens importants pour faire la chasse aux petits malins, le libre favorise l’exploitation à la limite, ne serait qu’inconsciemment.<br /> KlingonBrain:<br /> Rappelons que le logiciel propriétaire à aussi eu sa période sombre ou les éditeurs étaient déjà très content quand 10% des utilisateurs payaient leurs logiciels.<br /> Ca faisaient quelques fois parti de la stratégie… <br /> KlingonBrain:<br /> je me demanderait a quel sauce je serais mangé le jour ou des entreprises du libre vont monter une sorte de groupement pour diligenter des contrôles et des scan de code, exactement comme l’ont fait des années plus tôt celles du monde propriétaire.<br /> Ah, mais c’est déjà le cas. Justement RedHat surveille par exemple qu’il n’y a pas d’exploitation croisées de leurs softs, j’ai pris l’exemple en connaissance de cause: une boite qui se charge de négocier un contrat mais qui en fait profiter ses copains.<br /> KlingonBrain:<br /> Pour savoir si c’est de l’optimisme ou du réalisme, il faut se demander si le libre s’impose pour des raisons utopiques ou si c’est par intérêt pragmatique.<br /> Comme d’habitude c’est un mix. Malheureusement, c’est dans la nature humaine de chercher à gratter au maximum rapidement au détriment de la durée et du bien commun. Il y a un exemple que j’aime bien: j’ai travaillé un peu sur un logiciel de simulation de circulation routière. Les simulations (simulation de flux) ne sont absolument pas représentatives tant que l’on a pas ajouté le facteur humain: 10% d’utilisateurs près à tout pour dépasser 10% des autres conducteurs (les paramètres varient un peu suivant les pays et les régions mais ça reste proche). La congestion augmente drastiquement =&gt; si tout le monde était discipliné, même les pressés iraient plus vite…
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