L'ACSEL se penche sur le m-commerce et java

28 mars 2003 à 00h00
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Quel sera l'avenir du m-commerce ? A l'occasion d' une table ronde organisée lundi dernier à Paris, l'ACSEL (Association pour le commerce et les services en ligne) s'est penchée sur la problématique des téléchargements mobiles en général et des applications java en particulier.

Présidée par Alain BERNARD (Prosodie), qui en introduction n'a pas hésité à proposer la mise en place d'une grille (grid computing) s'appuyant sur les capacités de calcul du milliard de téléphones en circulation sur la planète, cette après-midi était articulée en 5 séquences : une présentation du marché des téléchargements, une table-ronde "équipementiers", une présentation des problématiques sur la sécurité, une deuxième table rond "opérateurs" et enfin une dernière table ronde "éditeurs et facilitateurs".

Réalisée par Christian CONSTANT du cabinet Booz, Hallen & Hamilton, la première présentation a souligné la forte croissance des terminaux "java", dont le nombre devrait atteindre 8 millions en France, dès 2005. Selon BAH, plus de 30% des revenus des opérateurs cellulaires devraient provenir des contenus en 2007, même si cette somme restera en grande partie sous leur contrôle. Outre les abonnements (31%), les revenus devraient provenir des jeux (30%), de l'information (13%), des sonneries (8%), des logos (8%) ou encore de l'astrologie (3%). Par contre, BAH est resté discret sur les applications "roses" qui échappent en grande partie aux opérateurs, soucieux de leur image... Christian CONSTANT a ainsi opposé le modèle "Walled Garden" de J-Phone (environnement fermé uniquement pour les sites affiliés) au modèle i-mode, ouvert à tout site compatible.

Réunissant Benoit GENDRON (Ericsson), François CLEMENCEAU (Esmertec) et Jean-Marc HOLDER (PalmSource), la première table ronde a confirmé le potentiel des nouveaux terminaux multimédia. Tout en soulignant le développement du Java J2ME Midp 2.0, ces équipementiers ont néanmoins évoqué la multiplication des plate-formes logicielles (Symbian, Windows, Palm, Linux, Openwave, etc...) et même la variété d'environnements java, souvent enrichis d'éléments propres aux opérateurs, comme dans le cas de Vodafone ou DoCoMo. Jean-Marc HOLDER a insisté sur l'importance de distinguer les terminaux "voice centric" et "data centric" et sur l'importance du marché des applications professionnelles.

Présentée par Marc AYADI, du cabinet Ernst&Young, la seconde présentation s'est intéressée aux questions de sécurité liées aux téléchargements mobiles. Evoquant la multiplicité d'environnements logiciels, Marc AYADI a mis en garde les équipementiers et les opérateurs contre la tentation de vouloir "vérouiller" les médiaphones et a mis l'accent sur la nécessité de responsabiliser l'abonné.

Réunissant Emmanuel VACHER (Orange), Frank MOINE (Bouygues Telecom) et Valery GERFAUD (SFR), la seconde table rond a confirmé l'intérêt des opérateurs pour les contenus téléchargeables. Ils ont présenté ou confirmé leurs projets de kiosques (i-mode, Orange Galerie) mais ont souligné l'importance de renouvellement du parc de téléphones avant le déploiement à grande échelle de ce type d'applications et de l'existence d'outils fiables de micropaiement (50% d'échecs en audiotel) pour ne pas avoir à subir la colère de leurs clients via leur centre d'appels. En matière de jeux, SFR et Orange ont confirmé leur satisfaction du partenariat avec In-fusio sur ExEn qui démontre que les interactions post téléchargement (consultation des meilleurs scores, chargement de nouveaux niveaux) était plus lucratif que le chargement du jeu en lui-même. Ils ont également fait preuve d'une certaine satisfaction sur leur collaboration avec les éditeurs tiers et sur les modèles économiques mis en place.

Moins enthousiaste, la dernière table ronde réunissait Gonzague DE VALLOIS (GameLoft), Jean CHERBONNIER (K-mobile), Nicolas d'HUEPPE (Lagardère Plurimédia), Philippe BORNSTEIN (NetSize) et Vincent NOEL (Prosodie). Qu'ils soient éditeurs et/ou hébergeurs, tous les intervenants ont dénoncé la faible marge de manoeuvre financière dont ils disposaient sur les contenus BtoC (personnalisation, jeux, actualités), et des facilitateurs comme Netsize ont souligné leur intérêt de s'intéresser au marché BtoB ou au CRM, plus réalistes sur le plan financier. Les éditeurs de jeux java ont souligné leur intérêt pour la N-Gage de Nokia mais doutent de sa capacité à devenir un produit de masse et préfère se concentrer sur les terminaux d'entrée de gamme, à condition de trouver un modèle économique pour toute la chaîne de distribution. Les facilitateurs (Netsize, Prosodie) ont d'ailleurs souligné l'importance de leur métier, en particulier en matière d'interconnexion avec les réseaux cellulaires à travers l'Europe, et ont douté de la pertinence, pour les éditeurs, de développer en interne ce type d'activité.

En conclusion, cette après midi a démontré l'existence d'un marché potentiel gigantesque mais particulièrement complexe, en raison de la multiplication des environnements techniques, de la nécessaire prise en compte de l'opérateur qui restera incontournable dans la chaîne de valeur et du nombre encore faible de clients potentiels. 20 ans après l'invention du Minitel, le téléphone mobile sera donc certainement une vache à lait pour les éditeurs de services en ligne. Reste à savoir quand...
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