Sid Meier's Civilization IV : Colonization en test

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
01 octobre 2008 à 10h00
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Quelle mouche a bien pu piquer les responsables de chez Firaxis ? En effet, il est assez difficile d'imaginer un titre plus trompeur que celui adopté pour ce remake et de nombreux joueurs s'imaginent bien sûr qu'il est nécessaire de posséder Civilization IV pour profiter de Colonization alors qu'il n'en est rien ! Ce Colonization n'est pas une simple extension au jeu à succès et les vieux de la vieille reconnaîtront plutôt un titre qui avait fait pas mal de bruit lors de sa sortie au milieu des années 90. Aujourd'hui, Firaxis et 2K Games nous en proposent donc une version remaniée et surtout remise au goût du jour... Du réchauffé ?

Sid, meilleur ? À Sion, les colons nient...

Depuis déjà quelques années, Sid Meier semble en panne d'inspiration. À l'origine de titres aussi mémorables que Pirates, Civilization ou encore Railroad Tycoon, le vétéran du jeu vidéo semble se reposer sur ses lauriers. Il n'innove plus vraiment et se contente en fait de réaliser des remake de ses plus grands succès. Ainsi, après avoir infantilisé le concept de Pirates! et joyeusement torpillé celui de Railroad Tycoon, le voilà qui s'attaque à une institution pour de nombreux joueurs : Colonization. Autant être clair d'entrée de jeu, il n'est cette fois plus question de rendre le concept accessible au plus grand nombre. Bien sûr, des efforts ont été faits afin que l'ensemble soit plus ergonomique et plus lisible que sur l'original, mais les mécaniques de jeu sont intactes !


De fait, il est toujours question de la conquête du Nouveau Monde par les puissances européennes entre 1492 et la fin du XVIIIe siècle. À la tête des forces coloniales d'une des quatre nations retenues par les concepteurs (Anglais, Espagnols, Français et Hollandais), nous devons tout d'abord trouver un emplacement le plus favorable possible et ensuite établir un premier comptoir. À partir de là, il faut jongler avec les nombreux paramètres pris en compte afin d'assurer la survie de la colonie, mais également son agrandissement et notre propre enrichissement, car le but final de Colonization est bien de déclarer son indépendance. À l'image des Treize Colonies à l'origine des États-Unis, il faut faire progresser le sentiment national et, un beau jour, se séparer de l'encombrante couronne européenne.

Un objectif évidemment rendu plus compliqué par la puissance de notre nation d'origine qui entend bien ne pas perdre ses précieuses colonies d'Amérique. Durant toute la partie, il est donc nécessaire de faire prospérer notre petit empire du Nouveau Monde, de faire grandir nos différentes colonies, de construire des structures pour les rendre plus puissantes et de gérer les relations de bon voisinage avec les Amérindiens et les autres puissances européennes. Nous ne sommes bien sûr pas seuls sur le continent et selon le niveau de difficulté choisi en début de partie (six possibles), les voisins sont plus ou moins sympathiques / efficaces / virulents. Avec les autres colonies européennes, les choses sont souvent très cordiales alors qu'avec les Amérindiens, le tout est un peu plus compliqué.

En effet, il faut savoir que selon la nation européenne que nous incarnons, nous bénéficions de bonus différents. Dans le cas des Espagnols, ce bonus est lié au combat contre les autochtones alors que les Français devraient plutôt essayer de vivre en bonne intelligence avec eux : ils vont plus vite à apprendre les connaissances des Amérindiens que les autres. Nous touchons ici à l'une des spécificités de Colonization par rapport à son grand frère Civilization. Si le déroulement d'une partie est très proche, la gestion des colonies / villes est bien différent. Dans Colonization, la population d'une ville sert à exploiter les cases qui entourent la cité, mais pas seulement : il faut en plus affecter les habitants de la ville aux différentes structures en place.


Les ressources entourant la colonie sont cruciales pour son développement

Ainsi, un habitant sera bien sûr nécessaire pour couper du bois en dehors de la colonie, mais cela ne servira pas à grand-chose s'il n'y a personne dans la scierie pour utiliser ledit bois ! De la même manière et alors qu'une bonne part des productions est liée aux marchandises à envoyer ensuite vers la métropole européenne (manteaux, étoffes, cigares, sucre), il est indispensable d'avoir des ouvriers pour produire les matières premières correspondantes (fourrure, coton, tabac, canne à sucre). C'est là que les Amérindiens interviennent : ces derniers sont effectivement experts dans la production de matières premières et faire ami-ami avec eux permettra de former des colons à ces métiers afin de produire beaucoup plus de ressources et gagner davantage d'argent en les revendant à la métropole.

L'argent ainsi accumulé permet bien sûr de développer ses colonies, mais aussi et surtout d'assurer leur défense. Tout le système économique mis en place dans Colonization repose sur la transformation des matières premières et s'il est tout à fait possible de produire tout l'équipement nécessaire à la défense de ses colonies, il est souvent plus simple d'acheter soldats et armes à feu directement depuis l'Europe. Cette technique permet d'être en position de force face aux autres colonisateurs et il sera largement temps, plus tard dans la partie, de monter une industrie pour produire des armes, canons et navires de guerre indépendamment de la Couronne. Une Couronne qui, bien malgré elle, sert également de fournisseur en main d'œuvre.

Afin de coller à la réalité historique de l'époque, les développeurs ont effectivement mis en place un système visant à traduire l'émigration européenne vers le Nouveau Monde. Ces arrivants connaissent parfois déjà un métier très demandé, mais il peut également s'agir de criminels. Rien à craindre cependant : ces derniers sont simplement moins productifs que les citoyens « normaux » et devront passer plus de temps dans les écoles de vos colonies pour apprendre un métier plus intéressant. Enfin, dernier élément à prendre en compte dans le développement des colonies : les Pères fondateurs, ces personnages illustres peuvent arriver en fonction des points accumulés en commerce, exploration, guerre et politique. Il s'agit bien sûr d'en attirer un maximum, car les bonus qu'ils procurent sont redoutables.


L'aspect militaire n'a pas été oublié, pas plus que l'aspect diplomatique

Grosso modo voici donc le fonctionnement de Colonization et les habitués retrouveront très vite leurs petits. En réalité, les joueurs du titre original, celui de 1994, seront sans doute un peu déçus de voir à quel point Firaxis s'est montré frileux : ce remake est une copie presque conforme ! Le moteur de jeu est celui de Civilization IV remanié afin que l'ensemble soit encore plus joli, mais en terme de gameplay, les changements sont mineurs. Quelques petites erreurs ont été corrigées et l'indépendance s'accompagne de choix politiques amusants, mais dans l'ensemble tout cela reste très sage. Du coup, les amateurs du Colonization de 1994 à la recherche d'une simple mise à jour seront aux anges, mais ceux qui voulaient une véritable suite en seront pour leurs frais.

Conclusion

Proposé selon les boutiques à 25 / 30 euros, Colonization est un titre bon marché et compte tenu de l'excellence de son gameplay, nous serions tentés de dire « allez-y les yeux fermés » ! Il faut cependant bien prendre en compte le fait que Firaxis ne s'est vraiment pas creusé la tête pour concevoir cette pseudo-suite. Le résultat est certes très bien pensé, la réalisation est certes efficace, mais en pratiquement quatorze ans il ne semblait pas trop demander d'avoir quelques vraies nouveautés à se mettre sous la dent. Il n'en est pour ainsi dire rien et en dehors de quelques babioles comme les choix politiques à l'indépendance ou le système de promotions repris de Civilization IV, il n'y a rien de neuf. Du coup, sans surprise, les amateurs du Colonization de 1994 tomberont très certainement une nouvelle fois sous le charme, de même que les aficionados de la série Civilization... En revanche, si vous êtes réfractaires à ce style ou que le moteur graphique GameBryo donne des boutons à votre machine, passez votre chemin.

Civilization IV : Colonization

6

Les plus

  • Concept toujours aussi efficace
  • Une vraie cure de jouvence !
  • Multijoueur complet et réussi

Les moins

  • Moteur graphique gourmand
  • Où sont les innovations ?

0

Réalisation7

Prise en main8

Durée de vie solo10

Durée de vie multi10



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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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