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AB - Cédric Dujour, quelles étaient les motivations à l'origine de la création, en janvier 2007, de l'agence SecondWeb ? La société est-elle rentable ?
CD - Rentable, l'agence a été fondée sur le constat que les marques n'ont pas encore conscience de ce que peuvent leur apporter les réseaux sociaux. Encore peu présentes sur ce support, les marques ont besoin de conseils sur la stratégie, les produits et les campagnes à mettre en place. Elles doivent également comprendre qu'elles passent d'un mode de diffusion à un mode de communication fondé sur le dialogue, « le conversationnel », dans lequel l'internaute interagit avec la marque.
AB - Quelles prestations propose SecondWeb aux marques qui souhaitent assurer leur promotion sur les réseaux sociaux et autres plates-formes communautaires ?
CD - Du conseil en stratégie de communication, de l'aide au développement de communautés propres à des marques ou à des produits par des bribes communautaires dans leurs propres sites ou l'intégration dans des médias sociaux existants (MySpace, Facebook, Second Life) et, enfin, des développements web spécifiques : conception de sites optimisés pour le référencement (SEO), création et intégration d'applications internet riches, mashups, widgets.
AB - SecondWeb compte OuiFM parmi ses références. Pouvez-vous détailler ce projet ?
CD - Nous avons développé pour OuiFM une application Facebook, la première pour un média français. Les objectifs étaient de créer une audience rock depuis Facebook, de capter de nouveaux auditeurs (élargissement de la cible géographique via le web) et d'étendre l'inventaire publicitaire proposé aux annonceurs. Résultats après 3 mois : près de 5.000 inscrits, plus de 500.000 pages vues et plus de 2.500 joueurs au quizz. Cette application est l'exemple même du format conversationnel que j'évoquais tout à l'heure : des internautes laissent des messages à l'attention de OuiFM pour faire des suggestions sur la programmation (titres, émissions...) et sur la diffusion dans certaines villes jusqu'à présent non couvertes. L'application que nous avons mis en oeuvre pour Oasis band a également très bien fonctionné.
AB - Selon une récente étude de JupiterResearch (Branded Social Networking - avril 2008), les marques peinent encore à obtenir des résultats probants sur les réseaux sociaux, faute de proposer des pages web spécifiques et des contenus multimédias originaux qui impliquent l'internaute. Quel est votre point de vue sur le sujet ?
CD - Je suis complètement d'accord ! Il faut cependant faire attention à ce dont on parle : de pages ou d'applications. Dans le cas de pages, les internautes deviennent 'fans' de la marque, ce qui fonctionne très bien. Les applications web, quant à elles, doivent être soutenues par des campagnes de promotion (viralité). Par ailleurs, il ne faut pas envisager de créer une application juste pour récupérer le carnet d'adresses des utilisateurs. Ceux-ci demandent de l'interaction !
AB - A vos yeux, comment va évoluer la relation entre réseaux sociaux, internautes et annonceurs ?
CD - Je pense que le gros travail concerne les annonceurs. Ils doivent comprendre comment faire du conversationnel. Dans ce mode de dialogue, les internautes sont leaders. J'ajoute que les réseaux sociaux ne sont que des outils communautaires parmi d'autres (blogs, forums...) En ce moment, toutefois, il semblerait que les supports du type Facebook aient plus de succès que les autres.
AB - Cédric Dujour, je vous remercie.
