Padfone d'Asus en test : et le smartphone se fait tablette

19 novembre 2012 à 13h03
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Introduction

Alors que les caractéristiques de son successeur viennent de fuiter, le Padfone tente sa chance sur le vieux continent avec quelques mois de retard. Après les tablettes convertibles en netbook (gamme Transformer), Asus pousse l'hybride à son paroxysme.

Cette fois, le constructeur Taiwanais s'inspire de l'Atrix de Motorola. Le concept s'articule autour d'un smartphone qui peut être transformé en tablette en l'insérant dans un accessoire dépourvu d'électronique. Pour Asus, l'avantage consiste à retrouver son environnement habituel et ses programmes sur smartphone ou sur tablette. Le constructeur joue également sur la corde économique : à première vue, le pack Padfone (mobile et tablette) est plus avantageux que l'achat des deux éléments séparés.

Qu'en est-il dans la pratique ? Le bénéfice est-il tangible ? Était-il judicieux de pousser le concept hybride dans ses derniers retranchements ? C'est ce que nous verrons à l'issue de ce test !
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Design et composants

Asus Padfone
Caractéristiques principales
Système d'exploitationAndroid 4.0
Processeur / FréquenceQualcomm Snapdragon S4 8260A Dual-Core 1.5 GHz
Mémoire / StockageMémoire interne : 16 Go
Slot Micro SD
RAM : 1 Go
Technologie d'écran et définitionPadfone : 4.3 pouces, qHD 960x540 Super AMOLED (corning gorilla)
Padfone Station (tablette) : 10.1 pouces, 1280x800 TFT (corning gorilla)
Appareil photoPadfone : 8 mégapixels autofocus avec flash
Padfone : visio en façade de 640x480
Padfone Station : visio en façade de 1.3 mégapixels
GPSOui
Radio FMOui
BatteriePadfone : 1520 mAh Lithium
Padfone Station : 6600 mAh Lithiu
Dimensions Padfone : 128 x 65.4 x 9.2 mm
Padfone Station : 273 x 176.9 x 13.55 mm
PoidsPadfone: 129 g (avec batterie)
Padfone Station : 724 g
Dans l'ensemble, le design du téléphone est plutôt réussi. En façade, l'affichage est assuré par un écran Super AMOLED de 4.3 pouces d'une définition de 960 x 540 pixels offrant un excellent rendu. À défaut d'être réaliste, la technologie d'affichage de Samsung produit une image aux couleurs chaudes.

Cette matrice est protégée par une surface minérale de type Corning Gorilla annoncée comme étant résistante aux rayures. Le dos est constitué d'une fine coque plastique grise recouverte d'aspérités circulaires. Ce look rappelle les appareils des gammes Transformer, et Zenbook. Au centre, on retrouve un APN de 8 mégapixels accompagné d'un flash LED. Enfin la périphérie du smartphone est cerclée d'un métal gris clair qui confère un aspect classieux. Le poids reste maitrisé : mobile en mains, les 129 grammes donnent une impression de légèreté bienvenue. Dans l'ensemble, la finition se situe à un bon niveau.

Voyons cette fois si le Padfone a les reins assez solides pour supporter la résolution du mode tablette (1280 x 800). Côté SoC, Asus a mis toutes les chances de son côté en dotant son smartphone d'une Snapdragon S4 double cœur cadencé à 1.5 GHz. Le Padfone est équipé d'1 Go de RAM, et propose une mémoire de stockage de 16 Go extensibles via carte micro SD. Du côté des interfaces sans fil, le Padfone dispose d'une puce Wi-Fi 802.11 b/g/n accompagnée d'un circuit Bluetooth 4.0.

Écran Super AMOLED de 540 x 960 pixels : une définition d'écran datée.
En bas de l'écran : contrôles tactiles virtuels introduits par Ice Cream Sandwich.
Objectif visio et écran Super AMOLED
APN de 8 mégapixels avec flash. Le dos en plastique rainuré confère un aspect classieux.
Coque arrière plastique.
Prises micro USB et micro HDMI.
Touches physiques Power et volume : un contact agréable.
Asus imprime sa marque.


La tablette (Padfone Station)

Toute « l'intelligence » est déportée vers le smartphone. Ici, la tablette se résume à un écran d'une définition de 1280 x 800 accompagnée d'une batterie de 6600 mAh. Même si le Padfone Station est dénué d'électronique, la tablette pèse tout de même 722 grammes... sans smartphone. Lorsqu'on insère le Padfone, on atteint les 850 grammes. Le clou du spectacle arrive avec l'adjonction d'un clavier, l'ensemble mobile / tablette / dock accusant 1.5 kg sur la balance !

Si la finition se situe globalement à un bon niveau, ici, le métal de la coque arrière de la Transformer TF700 cède sa place à un plastique peint. De plus, les charnières plastiques de la station d'accueil du Padfone n'inspirent pas confiance.

Padfone dock : toute l'intelligence de la tablette est déportée vers le smartphone.
À l'arrière, on distingue la trappe destinée au smartphone. La surépaisseur n'est pas négligeable.
Ouverture de la trappe.
Un trou sur la trappe permet d'utiliser l'APN du smartphone lorsqu'on bascule sur le mode tablette.
Prise propriétaire sur la tranche basse de la tablette.
Patère de fixation sur la tranche basse.
Webcam et capteur de luminosité.
Padfone inséré dans la trappe.
Padfone absent : on distingue les connecteurs micro USB et micro HDMI, uniques connecteurs qui assurent la liaison entre le smartphone et la tablette.


Le clavier (Padfone Station Dock)

D'après Asus, seul le Padfone Station Dock (nouveau clavier) est compatible avec le « Padfone Station » (tablette). Cet accessoire est facturé 150 euros sur l'Asus Shop. Dans les faits, il est possible de « recycler » l'ancien dock-clavier de la Transformer TF 101. Seule différence entre les deux versions : l'amplitude de la charnière d'écran du « Padfone Station Dock » est plus limitée.

L'avantage, c'est que cette butée stoppe l'écran avant de dépasser le seul critique qui fait tomber le tandem clavier-tablette en arrière lorsqu'on déploie l'écran au maximum. L'inconvénient, c'est que l'angle est bien trop limité à notre goût. Les personnes de grande taille devront souvent baisser la tête pour conserver un angle de vision perpendiculaire à l'écran... pas très pratique.

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Tous les appareils combinés puis, Padfone Station Dock seul.


Côté fonctionnalités, outre le clavier AZERTY (modèle QWERTY fourni lors du test) complet, le « Padfone Station Dock » intègre d'une batterie intégrée de 6600 mAh Lithium. De plus, contrairement à la tablette qui ne propose aucune extension particulière, le « Padfone Station Dock » met deux ports USB 2.0 ainsi qu'un lecteur multicartes (MMC / SD / SDHC) à disposition des utilisateurs.

Les touches sont confortables, mais en dactylo, la paume des mains entre souvent en contact avec le trackpad, ce qui a pour effet d'insérer le texte de façon aléatoire dans le document. Le même phénomène se produit lorsqu'on actionne la touche espace avec les pouces gauche ou droit : pour éviter le trackpad, il faut effectuer une contorsion peu naturelle. De plus, la surépaisseur qui entoure le clavier gêne l'accès à la barre d'espace avec les pouces lorsque ces derniers sont posés à plat sur la coque du dock. En bref, le confort de frappe de l'assemblage Padfone + Padfone Station (tablette) + Padfone Station Dock (clavier) se situe bien loin de ce que l'on pourrait obtenir avec un bon portable.

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En mode dactylo, la barre d'espace n'est pas facile d'accès. Les mains touchent également le trackpad de façon non sollicitée... pas très pratique.




Présentation vidéo du Padfone

Couche téléphonie et stylet-combiné téléphonique

Mobile à l'oreille, le Padfone propose une excellente qualité d'écoute. Les attributs audio du stylet-combiné téléphonique vendu 59 euros sur l'Asus Shop se situent un cran au-dessous du mobile seul. Malgré tous, les performances du tandem micro / oreillette s'avèrent suffisantes pour suivre une conversation.

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Le point le plus gênant concerne la forme conique qui donne toujours l'impression de ne pas être en face du micro et de l'écouteur. Cet accessoire optionnel atypique répond à la problématique du décrochage des appels lorsque le mobile est inséré dans la tablette.


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Options du stylet -oreillette Bluetooth et interface de composition.

Multimédia, Internet

Multimedia

Le Padfone est-il idéal pour consommer des contenus numériques ? En vidéo, les limitations d'Andoid 4 et l'absence de certification Divx imposent l'utilisation d'un lecteur tiers tel que BSPlayer (par exemple). Une fois ce programme installé, le Padfone parvient à ouvrir la quasi-totalité des formats qu'on lui présente (MKV 1080p, DIVX, etc.).

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Avec un lecteur tiers, le Padfone lit l'ensemble de formats qu'on lui soumet.


Côté musique, Asus a eu la bonne idée de conserver le lecteur d'Android 4. Au menu, l'application propose de très nombreux profils pré configurés, ainsi qu'un égaliseur complet intégralement paramétrable. Le tout est complété par un petit tuner FM.

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Lecteur audio dans sa version tablette.


La qualité sonore est au rendez-vous, y compris lorsqu'on utilise les écouteurs fournis en standard. Même si le « plastic toc » du kit mains libres d'Asus n'inspire pas vraiment confiance, la qualité d'écoute demeure parfaitement acceptable. L'accessoire produit un son riche en basses tout en offrant une représentation correcte du reste du spectre.

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Lecteur audio complet et tuner FM intégré.


Au rang des petits points négatifs, la puissance sonore délivrée par le terminal se montre limitée : dans un environnement bruyant, la pleine puissance est juste suffisante. On aurait aussi apprécié qu'Asus fournisse des embouts caoutchouc de taille différente pour s'adapter à toutes les morphologies.

Internet

Sur la Nexus 7, Asus et Google avaient remplacé le navigateur par défaut par Chrome. En standard, le Padfone conserve l'application « Navigateur ». Ce butineur est loin de faire de la figuration : les pages se chargent à vitesse grand V et les défilements s'exécutent sans le moindre accroc, y compris avec les sites lourds. Le Snapdragon S4 cadencé à 1.5 GHz n'est pas étranger à ces bonnes performances.

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Navigateur Web en mode portrait sur Padfone


Pour ce qui est de l'affichage, le rendu haut en couleur est appréciable, mais la définition de 960 x 540 pixels se situe désormais un cran en dessous des standards en vigueur. De plus, la technologie Super AMOLED a tendance à produire une image tramée. La diagonale de 4.3 pouces reste agréable, mais la densité de pixels de 256 ppp ne permet pas de lire les caractères de petite taille.

Côté tablette, l'écran de 1280 x 800 s'étalant sur une diagonale de 10.1 pouces améliore nettement le confort visuel. Cette résolution n'en demeure pas moins datée. On se situe tout juste au niveau de la Transformer TF 101 sortie 15 mois plus tôt. Exit à la HD comme sur Transformer Pad TF700, iPad de nouvelle génération et Iconia Tab A700.

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Navigateur Web en mode paysage sur Padfone


Lorsqu'on ouvre le navigateur pour la première fois, un assistant propose d'installer le lecteur Flash. La fluidité des vidéos est irréprochable, y compris en HD... de quoi relancer les débats concernant l'abandon de Flash sur Jelly Bean.

Capture photo et vidéo

La Padfone est équipé d'un APN de 8 mégapixels autofocus accompagné d'un flash LED. Ce dernier peut aussi être utilisé lorsque le smartphone est inséré dans la tablette (deux trous viennent se caler devant l'APN et le flash).

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Que ce soit en photo ou en vidéo, le Padfone se montre plutôt performant. Le capteur amasse suffisamment de détails, y compris lorsque la scène est éloignée (en extérieur, par exemple). Seul bémole : les zones sombres sont marquées par un léger bruit chromatique. Dans l'ensemble, on se situe tout de même à un bon niveau.

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Les éléments éloignés restent détaillés. Un bruit chromatique subsite sur certains zones sombres.


Côté options, Asus donne la possibilité d'agir sur la valeur d'exposition ou sur la sensibilité ISO. En complément, le menu d'option propose 4 types de balance des blancs (auto, jour, fluorescent, incandescent). Les à-côté n'ont pas été oubliés : retardateur, mode rafale, filtres artistiques (noir et blanc, sépia et négatif), détection de visage, panorama et géo location... Asus n'a pas fait les choses à moitié.

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Options de la couche Photo


En vidéo, le Padfone réalise des captures MP4 HD 720p ou 1080p à 30 images par secondes. Quelle que soit la définition, le Padfone s'en sort avec les honneurs ! Les séquences sont fluides et détaillées, et l'autofocus automatique est performant. Au besoin, l'utilisateur peut forcer la mise au point en sélectionnant une zone précise sur l'écran tactile.

Logiciels maison et bureautique

Le Padfone profite de l'expérience acquise par Asus dans le domaine des tablettes. Ici, point de surcouche étouffante, l'interface d'Ice Crean Sandwich demeure inchangée.

Le constructeur taiwanais ajoute tout de même une poignée d'utilitaires déjà présents sur la gamme « Transformer ». Par exemple, Asus Web Storage (Mac, Windows, Linux, Android, iOS, Windows Phone) propose de stocker des fichiers sur un espace « Cloud ». Lors de la création du compte, Asus fournit 32 Go valables 3 ans. Webstorage intègre une option d'upload automatique des photos prises avec le mobile. En revanche, contrairement à ce qui est indiqué par Asus, les fichiers multimédias stockés de le « nuage » ne peuvent pas être lus en streaming.

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Asus Web Storage côté mobile, puis desktop


Autre composante « Cloud » : MyDesktop (qui n'est autre que Splashtop) permet d'accéder à son ordinateur à distance. Après un bref paramétrage, on retrouve son environnement de bureau sur mobile... à condition de laisser son PC allumé. En présence du dock clavier et d'une souris, le concept prend tout son sens avec les applications bureautiques. Seul bémol : par défaut, le clic droit de la souris déclenche une commande « Back », ce qui a pour effet de basculer vers l'écran d'accueil Android. D'autre part, la molette de la souris n'est pas supportée en standard.

Il ne faut pas non plus compter profiter des gros jeux Windows du moment sur sa tablette. La latence importante associée à l'absence de prise en charge des applications en « plein écran » coupent court à ce genre d'initiatives.

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Un environnement Windows, sur son Padfone : c'est possible, mais...


Enfin, @Vibe se présente comme une sorte de kiosque parallèle doté de fonctions multimédias. En plus des applications et des jeux (Gameloft, EA, etc.), @Vibe permet d'accéder à un ensemble de radios Web, ou à une librairie d'ebooks. Ergonomie hasardeuse, offre limitée : on revient assez vite au Play Store de Google.

Enfin, dock clavier oblige, Asus n'a pas oublié la bureautique. En standard, le Padfone est équipé de Polaris Office, une petite suite compatible avec les formats Microsoft Office. Sur le plan logiciel, le programme s'avère fonctionnel. En revanche, on ne pourra pas en dire autant de la conception matérielle du dock clavier.

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Polaris Office en mode « netbook »

Switch du mode smartphone au mode tablette

Sur mobile, Asus propose une interface Ice Cream Sandwich « classique » similaire à celle que l'on pourrait trouver sur un Galaxy Nexus. Dès qu'on insère le smartphone dans la tablette, trois secondes suffisent pour basculer sur l'interface tablette d'Android 4. Ce tour de passe-passe est rendu possible par l'application « Dynamic Display Switch ». On ne remarque pas de soucis notables, Asus maitrise parfaitement son sujet.

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Moins de trois secondes suffisent pour basculer du mode smartphone au mode tablette.


En apparence, rien ne change par rapport aux smartphones et tablettes Android dénués de surcouche. Pourtant, lorsqu'on y regarde de plus près, on s'aperçoit qu'une nouvelle rubrique « Apps Tablette » s'invite dans le menu des applications du smartphone. Asus indique que cette catégorie liste l'ensemble des applications uniquement compatibles avec le mode tablette. Une rareté dans la mesure ou la plupart des binaires tablettes intègrent également la version smartphone.

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Rubrique « Apps Tablette » sur smartphone, pas de sélection d'applications tablettes sur Padfone Station (à droite, même page du Google Play sur Galaxy Tab 2).


Côté tablette, cette fois, la rubrique « À la une sur tablette » du Google Play est aux abonnés absents. Même si l'interface est similaire aux tablettes classiques, il est probable que le Padfone ait été déclaré comme un smartphone auprès du Google Play Store, et non comme une tablette. Heureusement, dans la majorité des cas, les applications conçues spécifiquement pour tablette proposent la bonne interface en mode « Padfone Dock » (Gmail, Chrome, Télé7, par exemple).

Venons-en aux points qui fâchent : parfois, cette règle connait des exceptions. Par exemple, Météo Media conserve son interface smartphone lorsqu'on bascule en mode tablette...

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Météo Media sur Padfone, puis Padfone Station.


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Météo Media sur Galaxy Tab 2.


Jeux vidéo : entre puissance et incompatibilités

Le Padfone est équipé d'un Snapdragon S4 double cœur cadencé à 1.5 GHz. Asus a opté pour un SoC MSM8260A (System on a chip) équipé d'un GPU Adreno 225, une puce avait déjà largement fait ses preuves sur HTC One S).

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Six Gun sur Padfone, puis Padfone Station (tablette).


Que ce soit en mode smartphone ou en mode tablette, le Padfone exécute les jeux les plus gourmands sans broncher. En mode tablette, l'absence d'écran full HD contribue certainement à ces bonnes performances.

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Riptide sur Padfone, puis Padfone Station (tablette).


Cependant, même si les capacités graphiques sont au rendez-vous, le Padfone nous rappelle qu'« hybride » rime parfois avec « incompatibilité ». Lors de nos tests, nous avons pu constater que GTA 3 et Dungeon Defender ne fonctionnaient pas sur Padfone. S'agit-il de l'arbre qui cache la forêt ? En attendant de disposer d'un recul suffisant, les acheteurs potentiels doivent s'attendre à ce genre de déconvenues.

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Incompatibilité GTA 3

Performances et autonomie

Voyons comment le Padfone se positionne par rapport à la concurrence. Tous les tests ont été réalisés avec les paramètres par défaut du smartphone.

Sunspider

On commence avec Sunspider, qui permet de mesurer les performances en Javascript d'un navigateur web, en effectuant en boucle une série d'opérations Javascript courante sur un site web. Le résultat est exprimé en millisecondes, et le meilleur obtient donc la plus petite valeur. Le test a été effectué avec la version mobile de Safari sous iOS 6 pour l'iPhone, et avec le navigateur web par défaut de Google pour les smartphones Android.

Benchmark : 56-710


Avec son score de 1652.8, la Padfone se situe dans le peloton de tête. Il faut également rappeler qu'à l'heure où nous écrivons ces lignes, le Padfone est encore sous Ice Cream Sandwich. La mise à jour Jelly Bean prévue pour décembre devrait permettre de grappiller quelques millisecondes.

GLBenchmark 2.1.5

GLBenchmark effectue le rendu d'une scène en 3D afin de mesurer les performances du GPU. Le test effectué est l'Egypt Offscreen, qui a la particularité d'être indépendant de la définition d'écran.

Benchmark : 56-1292


Étrangement, le score du Padfone est légèrement inférieur à celui de l'HTC One S, un terminal concurrent doté d'un SoC identique. Ce chip signé Qualcomm tenait le haut de pavé il y a moins de 6 mois. Désormais, il se fait largement distancer par les processeurs qui équipent les hauts de gamme Samsung (Exynos) et Apple (A6).

Linpack - mono thread

Linpack mesure le nombre d'opérations à virgule flottante qu'un processeur peut exécuter à la seconde. Deux tests peuvent être effectués, et le premier est en mono thread, le second en multithread. Le résultat obtenu par l'iPhone 5 est toujours étonnant. Dans ce cas, on peut se questionner sur le comportement de l'application en présence du processeur A6.

Les valeurs sont plus cohérentes avec les autres terminaux. Cette fois, le Padfone décroche la troisième place du classement. Le mobile d'Asus se place à nouveau un cran en dessous du HTC One S équipé du même SoC.

Benchmark : 56-1294


Linpack - multithread

Le test multithread confirme ces tendances. Le Padfone se place à nouveau en troisième position et cette fois, l'HTC One S creuse l'écart.

Benchmark : 56-1296


Geekbench 2

Geekbench réalise plusieurs tests sur le processeur (calculs entiers et virgule flottante), ainsi que la mémoire. Il délivre un score général que nous reprenons dans notre graphique, ainsi que des scores individuels pour chaque test. Pour ce test, que nous avons commencé à utiliser récemment, nous disposons uniquement de mesures pour les Galaxy Note II, S III et SII, ainsi que l'iPhone 5 et 4S et Padfone.

Benchmark : 56-1605


Le Padfone vient se placer juste derrière le trio de tête Samsung - Apple.

Autonomie en vidéo

Afin de mesurer l'autonomie en vidéo, nous utilisons un film en résolution standard au format H264 lu par le lecteur par défaut d'Android. La luminosité et le son sont fixés à des valeurs médianes. Le Wi-fi est activé, et le Bluetooth désactivé.

Benchmark : 56-1392


Compte tenu des performances inférieures à l'HTC One S, on s'attendait à pouvoir disposer d'une meilleure autonomie. C'était sans compter sur le fait que le Padfone est équipé d'une batterie de 1520 mAh Lithium, contre 1650 mAh pour son rival signé HTC.

En autonomie vidéo, le terminal d'Asus perd près de 2 heures et demie par rapport au One S. On s'attendait clairement à mieux.

Le Padfone Station (tablette) est également équipé d'une batterie interne de 6600 mAh Lithium. Sur son site, Asus indique que l'autonomie en conversation du couple Padfone + Padfone Station est de 63 heures.

Conclusion

S'il fallait uniquement évaluer le téléphone, le Padfone n'aurait aucun mal à tirer son épingle du jeu. Malheureusement, ce mobile est uniquement commercialisé avec un Padfone Station (tablette). La conclusion se focalisera donc sur le concept dans son ensemble.

Sur un plan purement technique, Asus a réussi son pari. Même si les caractéristiques sont dépassées (résolution des écrans, processeur), et qu'on rencontre quelques problèmes d'incompatibilité, la gestion dynamique des interfaces smartphone et tablette d'Ice Cream Sandwich est une franche réussite ! Pour la première fois, on touche véritablement le concept modulable du bout des doigts. La possibilité d'utiliser la quasi-totalité des programmes que ce soit en mode tablette ou mobile balaye l'essai raté de Motorola avec l'Atrix d'un revers de main.

Venons-en au principal problème qui peut se résumer à la question : « pour quoi faire » ? Lorsqu'on analyse les choses froidement, on s'aperçoit que seules deux raisons peuvent justifier l'existence même des Padfone et Padfone Station.
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La première est économique : Asus tente de proposer le bundle à un prix inférieur à un smartphone accompagné d'une tablette achetée séparément. Cet objectif est loin d'être atteint, et de surcroit, il présente de nombreux inconvénients. Avec un budget global compris entre 680 et 700 euros (prix du Padfone + Padfone Station), on parvient sans mal à se procurer un tandem smartphone / tablette de qualité (HTC One S + Galaxy Tab 2, par exemple). Pour peu que l'on fasse le deuil du Snapdragon S4 sur smartphone et/ou qu'on opte pour une tablette 7 pouces, on peut même s'en tirer à un tarif bien inférieur, ce qui est un comble !

En plus du prix et de l'absence de liberté de choix, il convient d'ajouter un « détail ». Contrairement à une tablette, le Padfone Station n'est pas autonome. Ce dispositif est totalement inopérant dès lors qu'on extrait la partie vitale à savoir, le Padfone (mobile seul). Dans le cas d'un utilisateur unique, cette contrainte n'aura que peu d'importance. En revanche, lorsque la tablette est utilisée par une ou plusieurs personnes (famille, etc.), cette limitation s'avère purement et simplement rédhibitoire.

À cela, on peut ajouter que la panne, la perte ou l'obsolescence du Padfone nécessitera le rachat du smartphone ET de la tablette. Une aubaine pour les constructeurs, une aberration pour les consommateurs.

Enfin, il est temps de démonter la dernière justification d'existence du Padfone à savoir, le regroupement de l'ensemble des informations et des applications en un seul et même point. À l'heure du tout synchronisé (Services Google, Dropbox, etc.), cette capacité a fortement perdu de son intérêt. Seul véritable avantage : les joueurs peuvent (enfin) conserver leur progression lors du passage du smartphone à la tablette... jusqu'à ce que le Play Store prenne cette fonctionnalité en charge.

En bref, il est vivement recommandé de passer son chemin. Les personnes qui ne jurent que par ce concept devront en faire de même : le Padfone 2 sera annoncé le 16 octobre prochain. D'après nos sources, aucune compatibilité n'est prévue entre le Padfone et le Padfone 2.

Asus Padfone + Padfone Station

2

Les plus

  • Sortie HDMI intégrée
  • Performances / Finition
  • Capacités photo et vidéo
  • Gestion du switch tablette-mobile

Les moins

  • Padfone 2 en vue !
  • Concept hybride discutable
  • Prix / Autonomie perfectible
  • Quelques incompatibilités logicielles

Fonctionnalités8

Ergonomie7

Autonomie6

Puissance7



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Vous voulez en savoir plus ?

Retrouvez notre article sur Android 4.0 (ou Ice Cream Sandwich) qui décrit plus dans le détail le système d'exploitation mobile qui gère ce smartphone.



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