Plan Tech : l'État détaille son plan de soutien aux entreprises technologiques à 1 milliard d'euros

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
05 juin 2020 à 15h43
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© Twitter @BrunoLeMaire
© Twitter @BrunoLeMaire

Bruno Le Maire et Cédric O ont dévoilé, vendredi, les mesures prises dans le cadre du plan de soutien structurel conjoncturel destiné aux entreprises technologiques.

StopCovid, Gaia-X, Taxe GAFA, et maintenant Plan Tech, le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, et le secrétaire d'État chargé du Numérique, Cédric O, sont décidément très actifs ces dernières semaines. Vendredi 5 juin, les deux membres du gouvernement ont dévoilé depuis les bureaux de la start-up EarthCube (une jeune pousse qui développe des solutions de surveillance basées sur l’analyse automatique d’informations spatiales) un plan de soutien aux entreprises technologiques pour plus d'1,2 milliard d'euros. Clubic vous en livre les détails.

Continuer à innover et à croître

Le gouvernement a voulu afficher son soutien à tout l'écosystème des start-up de la tech française, « qui sont un des atouts économiques stratégiques de notre pays », dixit Bruno Le Maire, et qui ont été sévèrement touchées par la crise du coronavirus. L'État a ainsi décidé de mobiliser des moyens pour apporter des investissements, prêts et aides aux entrepreneurs de façon à les aider à croître et à innover, et d'éviter les rachats par des concurrents ou de grands acteurs planétaires des technologies. Le Plan Tech comprend ainsi cinq volets.

La première partie du plan tient au soutien aux sociétés qui développent des technologies d'avenir souveraines. À ce titre, l'État lance un fonds baptisé « French Tech Souveraineté », qui sera géré par la Bpifrance et qui sera doté d'une première enveloppe de 150 millions d'euros, avec la possibilité de l'étendre à 500 millions d'euros en 2021 « en fonction des besoins » annonce Bercy.

Le gouvernement a aussi décidé d'apporter son soutien aux entreprises qui ont besoin de liquidités pour passer la crise et continuer à innover, et qui ne sont plus dans la capacité actuellement de réaliser des levées de fonds, par exemple. Là aussi, une enveloppe d'environ 500 millions d'euros a été posée sur la table. Elle permettra notamment d'inciter les investissements entre deux campagnes de financement ou d'accompagner certaines nouvelles jeunes pousses lauréates du Concours mondial d'innovation.

L'État souhaite favoriser l'émergence des start-up, et maintenir les recrutements dans la French Tech

À côté du soutien apporté aux start-up et entreprises existantes, l'État pense aussi à celles qui vont être créées ou qui le sont à peine. Le gouvernement évoque ainsi un « soutien à l’émergence d’un nouveau vivier de start-up, en particulier fortement
technologiques, pour près de 200 millions d'euros 
», afin de ne pas remettre en cause la création de nouvelles sociétés. Les incubateurs de start-up seront aussi soutenus par l'État.

Tout à fait autre chose, le gouvernement rappelle avoir fait sauter certains verrous législatifs et réglementaires durant l'état d'urgence sanitaire, pour faciliter les usages numériques, comme la télémédecine. Désormais, celui-ci appelle les entreprises ainsi que le grand public à participer à l'appel à contribution qui sera lancé dans les prochains jours et jusqu'au 31 juillet. Chacun sera invité à y apporter ses idées et ses remarques, en vue de l'étude prochaine d'un projet de loi de relance destiné à l'économie numérique.

Et parce que les start-up et entreprises de la French Tech n'existeraient pas sans les femmes et les hommes qui les portent, une plateforme de contenus en ligne présentant les métiers de la tech et une campagne de communication sur les opportunités d'emploi seront lancées durant l'été, pour sensibiliser notamment les jeunes diplômés et les candidats potentiels à la possibilité de construire une carrière dans une start-up.

Alexandre Boero

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Journaliste, chargé de l'actualité de CLUBIC. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de CLUBIC. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM), pour écrire, interroger, filmer, monter et produire au quotidien. Des atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la prod' vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et Koh-Lanta :)

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Commentaires (15)

Vanilla
Moi ce qui me dérange au plus haut point avec tous ces plans de soutien et de relance… c’est qu’ils parlent DÉJÀ d’augmenter les taxes et les impôts dans un avenir très proche pour récupérer l’argent que l’état va emprunter pour financer tout ceci… alors que ça fait plus de 40 ans qu’aucun budget de l’état n’est à l’équilibre et que la dette de la France dépasse allègrement les 2000 milliards d’euros (désolé je n’ai pas le chiffre récent, j’ai arrêté de compter après 2013 lol… si ca se trouve on est deja a 3000 milliards de dette et on sera bientôt à 4000 milliards avec le covid et la récession à venir… (rappel: -11% de pib à cause du covid cette année, du jamais vu dans toute l’histoire du pib…)<br /> Edit: après recherche il semblerait qu’on approche des 2500 milliards de dette en 2020
Vanilla
Tu confonds tout mon pauvre. La planche à billet comme tu l’appelle c’est la banque centrale européenne qui peut le faire, pas l’état français. Et l’agence France trésor, chaque mois, emprunte sur le marché de la dette plusieurs dizaines voire centaines de milliards d’euros, pour financer les dépenses de l’état, et rembourser les échéances précédentes des dettes à 2 ans, 10 ans, 30 ans etc…<br /> Et contrairement à ce que tu penses, cette dette est bien réelle, et il est absolument impensable de croire que la France pourrait ne pas la rembourser. Et donc faire défaut. Car, dans un tel cas, plus personne ensuite ne viendrait prêter de l’argent à la France. Et donc, puisque nos politiques sont incapables de voter un seul budget a l’équilibre depuis 1978, la France serait donc dans l’incapacité du jour au lendemain de financer ses dépenses. Ce qui voudrait dire que plus aucun retraité ne toucherait d’argent, que la sécurité sociale n’existerait plus, que la police, l’hôpital, les profs, les militaires, bref , tous les fonctionnaires seraient sans aucun salaire non plus. Alors continue de croire que cette dette c’est de l’esbroufe mais elle est bel et bien réelle. Et au passage, nous ne sommes pas seuls, puisque les États Unis sont à environs 23 ou 24 trillions de dollars de dette. (Soit 24000 milliards)<br /> Leur avantage à eux par contre, c’est que leur dette est en dollars, la monnaie du monde. Mais nous, notre dette est en euros, et on ne peut même pas la contrôler, ou influer dessus pour faire augmenter ou diminuer l’inflation. Cette tâche c’est le boulot de la BCE, qui doit gérer la monnaie pour l’ensemble des pays européens, et pas seulement à partir des desiderata de la France…
Peter_Vilmen
L’argent, éternel problème au sein des couples, prions ensemble pour que Pierre et Vanille s’en remettent…
EnLighter
La dette d’aujourd’hui est l’impôt de demain. La France s’en est toujours sorti en dévaluant sa monnaie au bon moment pour maintenir la compétitivité de ses entreprises et cela a très bien fonctionné.<br /> Le gros problème aujourd’hui, est que tous les leviers économiques sont à la BCE. Donc impossible de faire un truc sans l’accord des pays du Nord comme l’Allemagne ou la Hollande qui eux, refusent d’entendre parler d’interventionnisme de la BCE. D’ailleurs, elle fait déjà beaucoup plus que ce que son mandat prévoit, d’où l’injonction récente de la Cour Constitutionnelle allemande.<br /> Si l’on prend en compte d’un côté le budget des GAFAM et de l’autre les broutilles mises sur la table par le gouvernement, de mon point de vu, c’est de l’endettement inutile. Il serait bien plus malin de contraindre les banques à faciliter les évolutions des entreprises avec pourquoi pas des prêts à taux zéro dans certains cas, et lancer des chantiers d’envergure nationale de l’autre. L’effet démultiplicateur serait bien plus intéressant dans le temps.<br /> Car une entreprise qui ne survit que grâce aux aides étatiques, est déjà condamnée à moyen terme.
EnLighter
Attention à la planche à billet : l’histoire enseigne que chaque fois qu’elle a tourné plus que de raison, c’est l’armée qui a pris le pouvoir ensuite. Une fois que la confiance dans la monnaie est partie, c’est l’apocalypse.<br /> Il faut surtout espérer que l’Allemagne ou l’Italie fasse exploser l’Euro, le retour aux monnaies nationales permettra de retrouver les leviers économiques. Autrement, j’ai bien peur que la Dette soit «&nbsp;très compliquée&nbsp;» à gérer à l’avenir.
raymondp
Non, non, Vanilla a tout à fait raison. Pourquoi l’ Allemagne et les pays du nord s’entêteraient sinon à rembourser leur dette et être à l’équilibre budgétaire ?<br /> Tous les mois, l’état rembourse sa propre dette avec une partie de la recette des impôts et taxes, environ 43 milliards par an, soit presque autant que le budget de l’éducation.<br /> Infodujour.fr – 24 Apr 20<br /> La dette publique pour les nuls... et les autres<br /> Point-de-vue.&nbsp; La dette de l’État ne se rembourse pas, elle se prolonge et augmente nécessitant de nouveaux emprunts explique l'ancien secrétaire d’État au Budget. Du fait de la pandémie, l’Europe serait bien inspirée de mutualiser le portage...<br /> C’est de l’esbroufe qui coûte cher ! Ceux qui disent que la dette n’existe pas sont soit des idiots, soit des menteurs, mais peut-être les deux aussi.<br /> Il serait bien plus malin de contraindre les banques à faciliter les évolutions des entreprises avec pourquoi pas des prêts à taux zéro<br /> On ne peut pas «&nbsp;contraindre les banques à faire es prêts à taux zéro&nbsp;». Il y a des mécanismes et des règles économiques. Encore un truc idiot. Les banques ne fabriquent pas d’argent, elles s’endettent également pour prêter, et même si on les obligeait à prêter à taux zéro, elles feraient faillite tout simplement. Il y a déjà eu plusieurs cas.
EnLighter
Je précise «&nbsp;contraindre&nbsp;» car les précédentes crises économiques ont bien montré que les banques ne jouent pas le jeu, préférant les dividendes assurés par un marché gonflé artificiellement à la pénibilité que représente un dossier de prêt ou un soutien à une entreprise.<br /> Par ailleurs, puisque tu sembles bien connaitre les mécanismes économiques, tu devrais savoir que des prêts réglementés ne posent aucun souci aux banques par rapport à leurs fonds propres, surtout quand il y a une assurance … Les problèmes des banques européennes ne viennent pas de l’économie réelle, mais de la réglementation obligeant l’intégration d’obligations d’Etats dans tous les produits bancaires possibles (et quand le taux est négatif, ben du coup la messe est dite).<br /> Donc confier à l’administration, qui n’est rien d’autre qu’une énorme machine à normer, le soin de choisir les entreprises rentables, les entrepreneurs sérieux etc. C’est ça qui est idiot. Car le résultat sera nécessairement décoléré de la réalité du terrain.
raymondp
Pardon, ce n’est pas toi que j’ai voulu traiter d’idiot, mais plutôt les politiques d’extrême droite et d’extrême gauche, et tous ces populistes, qui ne disent que ce que les gens veulent entendre : on vous ment, la dette n’existe pas, les banques vous volent, l’ennemi c’est l’europe, les étrangers vous prennent votre travail, etc…<br /> Tout ça c’est faux, mais chacun à le droit d’avoir son avis.
Peter_Vilmen
Entièrement d’accord avec toi sur ce coup, l’être humain est clairement prédisposé a marcher dans les sentiers battus, on l’a vu avec la religion, avec le béhaviorisme qui a pris 80 ans à s’éclipser alors que les bases de la psychologie cognitive étaient déjà présentes dans des bouquins de philosophie qui avaient quelques milliers d’années, et c’est bien plus palpable dans toute entreprise artistique où le soft plagiat est la norme. L’économie s’est aussi embourbée dans une série de dogmes que peu semblent questionner, ça rend les économistes à contre courant très intéressant à lire vu qu’ils ne peuvent pas arriver les mains dans les poches pour affronter Goliath. Ha-joon Chang est pas mal dans sa défense du protectionnisme et de l’économie planifiée pour les pays en développement.
carinae
c’est vrai mais vanilla a raison… On vit au dessus de nos moyens tout simplement…et un jour ou l’autre le pays en subira les conséquences. Normalement la dette d’un pays devrait tourner autour de 60%du PIB …pas 115… Il ne va pas y avoir 36 solutions : soit on rembourse, soit le pays se mets en cessation de paiement (c’est déjà arrivé plusieurs fois dans l’histoire), soit les dettes sont rachetées ou enfin on trouve un moyen de s’en séparer par des écritures comptables… Bref on n’a pas fini d’en entendre parler
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