Test Huawei Freebuds Studio : un concentré de bons points, presque trop sage

Guillaume Fourcadier
Spécialiste Audio
24 décembre 2020 à 13h32
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Huawei Freebuds Studio

Modèle surprise (mis à part quelques photos volées), le Freebuds Studio est le premier casque du constructeur chinois Huawei, un produit Bluetooth, à réduction de bruit, d'aspiration premium. Huawei se lance ici à l’assaut des grands constructeurs, avec pour ambition de renverser l’ordre établi, et rapidement devenir un incontournable.

Huawei Freebuds Studio
  • Extrêmement confortable
  • Son équilibré
  • Fabrication très soignée
  • Bonne isolation
  • Multipoint
  • Appli manquant de contenu
  • Basses pas très enveloppantes
  • Pas de port Jack

Huawei Freebuds Studio : fiche technique

  • Type : Casque Bluetooth Circum-Auriculaire à réduction de bruit active
  • Connectique : Uniquement USB-C (pas de Jack 3.5mm)
  • Puce Bluetooth : non précisée
  • Codecs supportés : SBC, AAC, Codec L2HC (nouveau codec Huawei)
  • Autonomie annoncée : 24 h
  • Multipoint : Oui
  • Poids : Environ 260 g (mesuré)
  • Coloris : Noir, doré
  • Prix : 330 Euros

Du semi-premium convaincant, un brin impersonnel

Alors que le monde attend le casque Airpods Studio, Huawei place ses billes en premier avec le Freebuds Studio, tout à fait dans l'idée qu'on se fait du casque Apple (dans les grandes lignes). Il s'agit en l'occurrence d'un casque Bluetooth à réduction de bruit, se rechargeant en USB-C, et faisant l'impasse sur la connectique Jack. Annoncé à 300 euros, le produit peut être considéré comme dans la moyenne basse du haut de gamme, plus abordable que les équivalent Bose, ou Sony, lancés à 380 euros.

EDIT : le prix annoncé à 300 euros est finalement un prix de lancement, le modèle s'établira au final à 330 euros.

Huawei Freebuds Studio

Difficile de ne pas voir, de prime abord, le Huawei Freebuds Studio comme un condensé de ce qui existe chez les autres marques. Un peu de Bose ici, un peu de Jabra par-là, etc. Le point le plus remarquable est sans doute sa housse de transport rigide, largement calquée sur celle du Bose Headphones 700. Cela n’est pas le fruit du hasard, puisque, tout comme son collègue, ce Huawei n’est pas pliable, il peut seulement se mettre à plat.

Rien d’original sur la forme, mais une tête assez sympathique, dont des coussinets circum-auriculaires visiblement bien enveloppants, légèrement moins haut et légèrement plus large et épais que ceux du Sony WH-1000Xm4.

Huawei Freebuds Studio

Comme nous pouvions le craindre (ou l’espérer, pour le poids), le Freebuds Studio n’utilise pas du métal pour ses coques, mais seulement du plastique, l’illusion étant assez réussie, à moins de vraiment se rapprocher. Le reste est un bon mélange d'acier coloré pour le réglage d’arceau, de similicuir d’excellente qualité pour les coussinets et le revêtement de l’arceau, et de silicone pour le repose-tête.

Le casque est très léger (environ 260 g), mais ne souffre d’aucune faiblesse manifeste. Presque aucun grincement, et l’arceau peut se
tordre sans difficulté. Bien sûr, nous ne pouvons pas présumer de sa tenue sur le long terme.

 Un confort exemplaire

Larges et très doux coussinets, repose-tête bien rembourré, et poids modéré, il n’y avait à priori rien à craindre. Sur ce point effectivement, le Huawei Freebuds Studio est presque irréprochable. Pas forcément aussi bon que le mètre étalon Bose QC35, il est dans la veine des Sony WH-1000xm4, c’est-à-dire dans l’excellence, peut-être même supérieur sur les longues sessions.

Huawei Freebuds Studio

On ne le conseillera pas pour un footing, mais sa tenue est excellente, ne serrant pas trop la tête et ne tombant pas sur la mâchoire (les coussinets).
De même, il est possible d’incliner la tête, ou d’utiliser le Freebuds Studio allongé sans qu'il ne bouge. Autre bon point, une très grande amplitude dans le réglage de l'arceau, ce qui fait qu’il s’adapte bien aux très petites comme aux grandes têtes.

Ergonomie digitale

À l’instar de la majorité des marques, en tous cas dans le milieu et le haut de gamme, le Huawei Freebuds Studio propose des contrôles tout en tactile, via une très large zone sur sa coque droite (toute la surface plane).

La navigation se base ainsi sur un classique duo de mouvements : geste vertical pour le volume, geste horizontal pour le passage de piste. Une double tape déclenche la pause ou la lecture, et un appui long active l’assistant vocal par défaut.

La zone est extrêmement large, même si, à l’image du Bose Headphones 700, est coupée par la tige de réglage de l’arceau planté au milieu de la coque. Ici, toute la zone est effective, ce qui peut donner un effet un peu étrange (le doigt pouvant rencontrer sur la barre de réglage). Malgré tout, nous aurions aimé un peu plus de réactivité, toutefois le tactile fonctionne très bien, prenant en charge sans aucun soucis les gestes, même excentrés, ou sur de très courtes distances.

Huawei Freebuds Studio

Sur la tranche supérieure de la coque droite, un bouton d’allumage côtoie un bouton d’appairage. Un classique que la marque aurait pu regrouper en un seul bouton, les deux n’ayant aucune fonction supplémentaire. Enfin, sur la tranche de la coque gauche, un réglage de la réduction de bruit, permettant de basculer entre les trois différents modes : Activé, Sésactivé, Retour Sonore.

Le Freebuds Studio intègre également un système de détection sur ses coussinets, permettant de mettre en pause ou de reprendre la lecture une fois le casque enlevé ou remis. Une fonction pas forcément utile, mais que l'on peut désactiver sur l’application. Notons que, même avec cette option désactivée, le casque sait s’il est porté ou non. Ainsi, même si la lecture est possible une fois le casque retiré, la réduction de bruit n’est jamais activée.

 L’imparfaite galaxie AI Life

Centre de contrôle des produits connectés Huawei, l’application AI Life permet, sans être indispensable, d’apporter quelques fonctions et réglages. Assez simple, présentée dans une interface sombre plutôt
originale, AI Life permet surtout de procéder à quelques réglages, comme l'assignation du bouton ANC, l’activation/désactivation de la pause
automatique, et reste le passage obligé pour les mises à jour.

Huawei Freebuds Studio

L’application permet également de définir la puissance de la réduction de bruit active (automatique, faible, modérée ou forte).

Huawei Freebuds Studio

Malheureusement, Ai Life n’a pas de fonction vraiment avancée, comme un égaliseur graphique. AI Life reste assez épuré, utile mais pas indispensable. Comme pour nombre de produits audio Huawei, il faut tabler sur des améliorations futures.

Connectivité à la sauce Huawei

Malgré la modernité de sa puce, le Huawei Freebuds Studio fait l'impasse sur le LDAC mais aussi les codecs AptX et le système d'appairage Google Fast Pair, cela pour se concentrer sur des technologies Huawei (appairage rapide sur les modèles de la marque). Nous sommes donc limités au SBC et à l'AAC.

Huawei introduit également un nouveau codec, uniquement disponible sur smartphone Huawei avec EMUI 11 (et plus), le L2HC. Celui-ci, très brumeux, fonctionne jusqu'en 24 bits / 96 kHz, pour un bitrate max de 960 kb/s. Visiblement, la marque et Savitech (créateur du LHDC) ne sont pas en bons termes. Avait-on besoin d'un énième codec HD pour autant ? Sans doute pas.

À côté de cela, la marque connaît son affaire, la connexion est extrêmement stable à l’usage, et la portée vraiment excellente.

Autre avantage, de plus en plus présent sur les modèles de milieu et haut de gamme, la connexion Multipoint. Il est ainsi possible de connecter simultanément le Freebuds Pro à deux produits, en profil musical (A2DP), et de passer rapidement d’un flux audio à l’autre.

 Une isolation très encourageante

On attendait forcément la marque, après son excellent résultat sur les Freebuds 3i. Ici, la marque utilise une réduction hybride, en utilisant des microphones à l'extérieur et à l’intérieur des coques. Si Huawei précise que 6 microphones sont utilisés pour la réduction de bruit en appel, aucune précision n'est donnée sur l'utilisation en pur ANC.

La réduction reprend légèrement le principe déjà vu sur le WH-1000Xm4, à savoir l'utilisation d'un mode automatique, appelé ici Dynamique, détectant la situation pour régler la force de sa réduction sur l'un des trois paramètres : Cosy (endroits peu bruyants), Général (n'importe quelle situation bruyante), Ultra (lieu très bruyant, ANC au max).

Huawei Freebuds Studio

Tuons le suspens tout de suite, la réduction de bruit du Huawei Freebuds Studio n'est pas encore aussi impressionnante que celle du Sony WH-1000xm3/1000Xm4, du moins pas partout. Déjà très efficace, cette réduction de bruit fait jeu égal sur les médiums (à partir de 100 Hz) et les aigus (isolation passive). Cette isolation passive, sans être la meilleure du marché, le classe déjà dans les vrais bons casques fermés.

Dans le domaine des basses, le Freebuds Studio est au-dessus de la moyenne, attaquant cette gamme à hauteur de 15 – 20 dB, ce qui n'est déjà pas à la portée de tous les casques. Un bruit de moteur est déjà bien atténué, sauf cas extrêmes. Il se place ainsi dans les bons suiveurs de Sony et Bose.

Petite mesure de la réduction de bruit. En orange, le signal témoin. En violet, le mode Perception du Freebuds Studio. En vert, l'isolation passive. En rouge, la réduction active au max. En marron, la réduction active du Sony WH-1000Xm3
Petite mesure de la réduction de bruit. En orange, le signal témoin. En violet, le mode Perception du Freebuds Studio. En vert, l'isolation passive. En rouge, la réduction active au max. En marron, la réduction active du Sony WH-1000Xm3

À l'inverse, sa gestion des microphones sur le retour sonore, appelé ici « Perception », fait bien mieux que le Sony. Le Bose Headphone 700 est encore un peu plus naturel, mais le Huawei Freebuds Studio est très convaincant.

Enfin, le mode kit main-libre constitue la dernière utilisation des microphones. En milieu calme, les microphones reproduisent la même performance qu'en mode Perception. La voix n'est pas parfaite, mais plutôt naturelle. Il n'y a en revanche pas de miracle en milieu bruyant. La réduction de bruit, un peu sèche, peine à faire ressortir la voix. Utilisable, mais avec des réserves.

 Autonomie très honnête

Annoncée à 24 h (sans plus de précision), l'autonomie est dans la moyenne des casques de ce type. Nous avons atteint environ 23 h en ANC (dynamique) et codec AAC, un peu plus qu'espéré. Un bon résultat donc, même si pas dans le peloton de tête, et loin derrière le roi WH-1000Xm4 (plus de 35 h).

Le sens de l'équilibre, avec de la retenue

L'expérience sonore, uniquement limitée au Bluetooth (pas de Jack, et visiblement pas de mode USB) est plutôt surprenante. Là où nous
attendrions une concurrence directe avec Sony, en proposant une signature sonore « moderne », basses mises en avant, le Huawei Freebuds Studio est étonnamment équilibré.

Mesure de la réponse en fréquence (pondérée) suivant les modes utilisés. En violet, sans ANC. En rouge, ANC mode Cosy. En violet et orange (presque identiques), respectivement l'ANC Max et le mode Perception
Mesure de la réponse en fréquence (pondérée) suivant les modes utilisés. En violet, sans ANC. En rouge, ANC mode Cosy. En violet et orange (presque identiques), respectivement l'ANC Max et le mode Perception

Equilibré, mais pas neutre ou linéaire. En activant la réduction de bruit, en particulier sur le mode Ultra, les basses sont relativement sages, très légèrement en retraits, même si leur extension est bien là. Les voix sont légèrement mises en avant, assez (trop ?) douces. Les aigus, sans être irréprochables, sont vraiment propres. Pas de pics ou de creux marqué, le Freebuds Studio est étonnamment naturel dans son traitement du son.

En musique, cela donne un casque polyvalent, plutôt technique, qui ne prend parti pour aucun genre en particulier. Forcément, ce choix amène un revers, il décontenancera, par exemple, les adeptes de modèles type
Sony 1000Xm4, ou Sennheiser Momentum 3, qui le trouveront trop timide, pas assez rond, voire très ennuyeux. Le Freebuds Studio ne fait effectivement pas de vague, totalement à l'inverse du Sony, bien plus énergique, qui a être plus lourd et artificiel. Techniquement, difficile de se faire une idée, encore que le Sony paraisse un brin plus riche. On ne parlera pas non plus d'un rendu Hifi, un casque comme le Shure Aonic 50 étant techniquement supérieur, dans les basses et les médiums.

Clairement, malgré des coussinets un poil plus épais, le Freebuds Studio possède des coques beaucoup plus fines que le Sony WH-1000Xm3
Clairement, malgré des coussinets un poil plus épais, le Freebuds Studio possède des coques beaucoup plus fines que le Sony WH-1000Xm3

Le Freebuds Studio est ainsi un des rares casques ANC équilibré. Notons tout de même que, moins la réduction de bruit est forte, plus le niveau de basses remonte. Sans ANC, les basses sont plutôt montantes, mais on sent que le casque n'est pas vraiment étudié pour cette signature, que ces transducteurs ne suivent pas forcément la cadence.

Les basses sont, à notre avis, la seule limitation du casque. Non pas qu'il ne sache pas les reproduire, ou n'est pas précis dans cette gamme, mais il lui manque de l'ampleur, de l'impact, une touche vraiment viscérale. Ce petit manque d'ampleur va de pair avec la scène sonore, assez détaillée et
précise, mais un peu à l'étroit.

Huawei Freebuds Studio

Au final, si le Huawei Freebuds Studio ne révolutionne pas le son, il propose une voie atypique, et cohérente. Il ne lui manque qu'un peu de vie, un peu de folie.

L'avis de Clubic sur le Huawei Freebuds Studio

9

Archétype du casque audio simple mais sans défaut marquant, le Huawei Freebuds Studio est un petit condensé de ce qui existe sur les bons casques Bluetooth ANC à l'heure actuelle. Des points pourraient encore être améliorés, et il lui manque clairement un petit quelque chose qui lui permettrait de vraiment se démarquer, mais ce premier essai est convaincant.

Les plus

  • Extrêmement confortable
  • Son équilibré
  • Fabrication très soignée
  • Bonne isolation
  • Multipoint

Les moins

  • Appli manquant de contenu
  • Basses pas très enveloppantes
  • Pas de port Jack

Fabrication 9

Confort 9

Ergonomie 8

Isolation 8

Son 8

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Commentaires (3)

soaf78
Une question, qui va sembler bête, c’est quoi l’interet de supprimer le fil si c’est pour remplacer le casque dès que la batterie ne tient plus…<br /> J’ai encore un vieux casque HIFI Bose avec un son de folie qui a une quinzaine d’année et qui coutait même pas si cher par rapport aux nouveautés qui ont une espérance de vie limitée…
idhem59
Complètement d’accord.<br /> De mon point de vue, un casque Bluetooth se doit de conserver une connectique filaire passive, comme le font d’ailleurs la majorité des modèles.<br /> Cela permet de pouvoir exploiter le casque sans les inconvenants du Bluetooth, pouvoir continuer à l’utiliser en cas de batterie vide, et aussi et surtout en cas de batterie usée au bout de quelques années.
guifou
Officiellement, les marques communiquent sur la disparition de cette prise des smartphones. Officieusement, il est clair que cela permet de racheter plus vite d’autres modèles, même si c’est surtout valable pour les True WIreless
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