Test Microsoft Surface Book : un 2-en-1 tout en compromis ?

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La premier ordinateur portable 2-en-1 de Microsoft est disponible dans nos contrées : il s'agit du Surface Book. Microsoft renforce sa gamme Surface avec un modèle très haut de gamme qui innove sur la fabrication via une charnière intégrée et propose le meilleur de ce que l'on peut trouver actuellement en termes de composants dont un clavier qui renferme un puce graphique dédiée. Microsoft serait-il le seul fabricant à attaquer Apple en frontal ? Le Surface Book est-il à la hauteur de son prix ? Éléments de réponse dans ce test !


C'est au début du mois d'octobre dernier que Microsoft créait la surprise avec l'annonce du Surface Book. Alors que tous attendaient une Surface 4, par ailleurs annoncée et déjà lancée dans nos contrées, Microsoft dévoilait en parallèle son premier ordinateur portable, le Surface Book. Un ordinateur portable plein de surprise puisqu'il se fait également tablette !



Et Microsoft ne lésine pas sur la configuration de cet appareil, qui se veut particulièrement ambitieux sur le plan technique, avec des configurations évoluées, dont certaines embarquant un GPU dédié... dans le clavier, nous y reviendrons. Disponible depuis quelques temps déjà aux Etats-Unis, le Surface Book traverse enfin l'Atlantique et est maintenant proposé à la vente en France.

L'occasion de faire le point sur ce 2-en-1 inattendu et surprenant signé Microsoft et animé par Windows 10. Un 2-en-1 qui s'affiche en réponse à ceux qui trouvent la tablette Surface trop éloignée d'un ordinateur portable... et un ordinateur portable trop encombrant et parfois trop lourd.

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Premier contact & design

Le premier contact avec le Surface Book surprend pourtant de par le poids. Il faut dire que l'engin pèse tout de même 1 580 grammes sur la balance ! Alors que nous parlions d'encombrement, le Surface Book est donc deux fois plus lourd que Surface Pro 4 qui pèse entre 766 et 785 grammes. L'autre élément surprenant tient à l'apparence finalement très monolithique de la machine, un sentiment renforcé par son unique coloris gris, que Microsoft appelle « argent », et le toucher mat du revêtement en magnésium.

Fait d'un alliage de magnésium, le châssis laisse une très bonne impression de par sa finition. On est très loin des approximations de fabrication des toutes premières Surface. Microsoft a donc largement progressé et on l'avait déjà vu, du reste, avec les itérations Surface Pro 3 et 4 notamment.

D'emblée donc, le Surface Book évoque la qualité de fabrication d'un MacBook, ce qui reste un standard, n'en déplaise aux esprits chagrins, bien que l'on craigne pour le dessous de l'appareil... tout en magnésium mat qui pourra se rayer à l'usage, malgré les deux longs rubans en caoutchouc censés surélever l'ensemble et assurer sa stabilité.

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Sorti de sa belle boîte (une épreuve délicate), Surface Book se présente comme un ordinateur portable classique avec un écran capot que l'on soulève facilement. L'épaisseur du châssis en ce qui concerne la partie clavier est relativement fine pour un portable, de 7,7 mm, a contrario, relativement épaisse pour l'écran si l'on considère un laptop conventionnel. Microsoft joue avec nos sensations au niveau du châssis et du clavier : la partie qui se présente en face de nous étant la plus fine, alors qu'elle gagne en épaisseur sur le fond du châssis. Un travail des formes qui n'est pas possible pour l'écran... tablette.

Une fois ouvert, le Surface Book dévoile sa charnière qui est ici une réalisation unique : une charnière articulée dissimulée dans l'armature en magnésium ! Celle-ci n'est utilisable que lorsque l'écran est présent (inutile de la forcer une fois la tablette retirée) tandis que l'on redoute à son sujet, malgré la prouesse industrielle, qu'elle soit sujette à récupérer poussières et saletés. En effet, lorsque le Surface Book est ouvert, la charnière comporte des stries tandis que refermée, elle laisse apparaître de fines ouvertures sur chacune de ses composantes au liseré légèrement argenté et brillant. Sur notre modèle de test, l'une d'elles laisse apparaître ce qui semble être deux points de pâte thermique débordante...

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Totalement déployée, la charnière du Surface Book ne permet pas une inclinaison plus prononcée de l'écran que ce que montre notre dernière photo. Et refermé, le Surface Book n'est pas plat a contrario de nombre de ses concurrents 2-en-1 : il y a en effet un large espace entre l'écran et le clavier au niveau de la charnière. Un espace singulier, qui porte l'épaisseur de Surface Book à ce niveau à 22 mm et disparaît sur les bords de la machine refermée pour une épaisseur qui tombe alors à 13 mm. Outre cet étrange trait de design, auquel on doit bien s'habituer, cela fait craindre pour la sécurité de Surface Book lors des transports dans un sac à dos par exemple (les pressions dessus pourraient être dangereuses).
Le Surface Book ressemble à un ordinateur portable, et à ce titre, il répond au problème fameux de lapability des Surface Pro, à savoir la possibilité de les utiliser sur les genoux. Tandis que le clavier optionnel des Surface n'est pas assez rigide et lourd pour une utilisation sur les genoux, ici, il n'y a évidemment aucun souci et l'on ne fera pas tomber son Surface Book en l'installant sur ses genoux. On pourra ressentir un léger déséquilibre engendré par l'écran qui paraît plus lourd que le clavier. Et pourtant, la tablette pèse 724 grammes quand le châssis, lui, revendique un poids de 854 grammes. Comme quoi, tout n'est question que de perception parfois !

Le clavier pleine taille de l'appareil est de type chiclet, relativement confortable, avec une frappe agréable qu'on aurait peut-être souhaitée plus dynamique. La taille des touches de direction gauche/droite est appréciable, au contraire des touches fléchées haut/bas qui sont ici un peu sacrifiées. La surprise de ce clavier c'est son coloris : l'ensemble des touches sont grises, du même gris que le châssis, cela participe de l'effet monolithe évoqué plus haut et peut-être froid de l'ensemble. Si le clavier est rétroéclairé, son rétroéclairage s'active même en pleine lumière : cela rend le marquage de certaines touches difficilement lisible. On pourra éteindre, ou ajuster le rétroéclairage avec les touches de fonction.

A noter qu'à proximité de sa charnière, le clavier est subtilement bombé et laisse apparaître une ouverture pour le refroidissement du GPU embarqué. Surface Book propose un large touchpad, en verre, multipoints qui supporte aussi bien les gestes tactiles de Windows 10 que le défilement à deux doigts, ou le classique pincer/écarter pour obtenir un zoom.

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Niveau connectique, on retrouve deux ports USB 3.0 sur la tranche gauche de l'appareil avec un lecteur SD standard tandis que la tranche droite propose une prise Mini DisplayPort et le connecteur propriétaire pour l'alimentation électrique. Inspiré du MagSafe d'Apple, ce connecteur aimanté fonctionne mal sur notre exemplaire de test. Parfois la prise, bien qu'enfoncée, ne recharge pas et il faut la triturer pour que la charge se fasse (un témoin blanc nous y aidera, encore faut-il y prêter attention). Le chargeur est semblable à celui livré avec les Surface Pro 3 et comporte une prise USB pour charger son téléphone par exemple. Pour en revenir à la connectique, ce qui surprend c'est l'impasse faite sur les ports USB de type C.

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L'écran Pixel Sense

L'écran, baptisé Pixel Sense par Microsoft, est l'un des points forts de ce Surface Book. Avec une diagonale de 13,5 pouces, il propose une résolution de 3 000 x 2 000 pixels (267 ppp) pour un format d'image 3:2. Il s'avère particulièrement agréable au quotidien pour une utilisation bureautique même si l'on aurait souhaité des bandes noires moins proéminentes.

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Résolution 3 000 x 2 000 pixels


Si l'écran est brillant, il profite selon Microsoft d'un traitement pour diminuer les reflets... ce qui ne se vérifie pas forcément en pratique. En revanche, le calibrage de l'écran se remarque avec des couleurs qui semblent respectées et pas du tout exagérées.

Détacher l'écran

Surface Book est donc un ordinateur de la catégorie des 2-en-1. L'écran se détache pour devenir tablette... ce qui ne saute pas forcément aux yeux tant les deux éléments, tablette et clavier, semblent naturellement imbriqués.

La subtilité est que pour détacher la tablette, il faut appuyer quelques secondes sur la touche dédiée du clavier. Celle-ci comporte une diode : lorsqu'elle est rouge, vous ne pouvez pas enlever l'écran ; verte, vous pouvez retirer la tablette après avoir entendu un cliquetis. Il y a en effet un moteur dans le système de charnière pour verrouiller la mise en place de la tablette. Le système fonctionne de manière logicielle et Windows 10 propose des notifications vous informant du changement de configuration et une icône sur la barre des tâches permet de faire la même chose d'un clic. Reste que ce fonctionnement n'est pas du tout intuitif au premier abord.

A noter qu'à chaque détachement/insertion de l'écran, l'affichage se rafraichit rapidement et l'on entend la mélodie de connexion/déconnexion des périphériques pour accompagner le mouvement.

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On peut docker l'écran sur le châssis selon deux positions : face à soi pour le mode ordinateur portable courant, ou à l'envers (avec une chance sur deux de mettre l'écran de biais) pour permettre une utilisation dans le fameux « mode tente » comme le disent certains constructeurs. Dans ce dernier mode, on pourra profiter de Surface Book pour la projection de films par exemple, ou encore rabattre totalement l'écran ainsi inversé sur le clavier pour disposer d'une surface de travail tactile sur ses genoux. Car au contraire de Surface Pro où le clavier accessoire ne pèse que quelques grammes, le passage en mode tablette nous laisse un cadavre/presse-papier de près de 850 grammes dont, il faut le bien dire, on ne sait que faire...

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Surface Book dans tous ses états

Quelques mots sur la tablette

Une fois détaché, l'écran devient une véritable tablette tactile totalement autonome avec sa propre batterie. Légère (724 grammes) et plus fine que Surface Pro 4 (7,7 mm contre 8,5 mm), elle propose également des coins arrondis.

On retrouve un bouton de mise en marche, un bouton de réglage du volume sur le sommet de la tablette et sur le côté droit, un jack audio. La tablette se connecte au clavier du Surface Book via trois connecteurs, tandis que deux loquets se rajoutent pour le système de fixation. Contrairement à Surface Pro, il n'y a évidemment pas de kick-stand !

Sur la tranche et tout le long de l'appareil, on trouve une ouverture déjà vue sur les Surface Pro qui permet la circulation de l'air pour le refroidissement des composants. La tablette/écran dispose d'une webcam en façade de 5 mégapixels et d'un appareil photo dorsal de 8 mégapixels, cette fois-ci placé sur l'extrémité de la tablette. Au dos, le logo Windows brillant est présent.

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Une coque travaillée pour laisser passer l'air


Comme Surface Pro, l'écran/tablette du Surface Book embarque deux haut-parleurs frontaux bénéficiant de la technologie Dolby Audio Premium. Petit détail tout de même en mode tablette, on perd toute connectique USB. Il est possible de charger la tablette seule sans passer par le clavier.

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Une configuration musclée

Surface Book s'affiche comme un 2-en-1 résolument haut de gamme. Aussi, la configuration reçue pour le test a de quoi faire pâlir d'envie : un processeur Core i7 de dernière génération, à architecture Skylake donc, avec deux cœurs d'exécution x86 hyper-threadés et une fréquence de fonctionnement de 2,6 GHz pour un Turbo à 3,4 GHz. Gravé en 14nm, ce Core i7-6600U embarque 4 Mo de mémoire cache et revendique un TDP de 15 Watts.

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Le Core i7-6600U vu par CPU-Z


Il profite d'un cœur graphique embarqué Intel... mais ce n'est pas un Iris ! Il s'agit d'un banal Intel HD 520 qui s'avérera poussif pour tout ce qui ne sont pas les tâches les plus élémentaires d'affichage. En fonctionnement, il n'est pas rare d'entendre le bruit du ventilateur de la tablette, un bruit un peu sourd mais bien présent dès lors que le système est sollicité.

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Le circuit graphique Intel HD 520


Notre version de test profite de 16 Go de mémoire vive en DDR3 tandis que le stockage est confié à un SSD de 512 Go. Et pas n'importe quel SSD puisqu'il s'agit d'un modèle Samsung interfacé en NVMe. Autrement dit un SSD ultra rapide utilisant le bus PCI-Express plutôt que le vieillissant Serial-ATA. Un mot encore sur la capacité de stockage qui, bien qu'annoncée à 512 Go, tombe à 474 Go utiles dont 440 Go sont libres une fois Windows 10 mis à jour et passé les premiers démarrages (on est donc un peu inquiet pour la version 128 Go et l'espace réellement utile).

Si le Surface Book fait l'impasse sur l'USB 3.1, et c'est regrettable, l'ordinateur de Microsoft embarque, en termes de connectivité, du Wi-Fi i802.11ac ainsi que du Bluetooth 4.0. Les entreprises apprécieront la puce TPM 2.0 embarquée qui permet au passage de faire fonctionner BitLocker sans broncher (par défaut, il n'est pas actif). Non seulement il n'y pas d'USB 3.1 mais Microsoft ne propose pas de port USB type-C : un choix regrettable pour l'avenir.

Un clavier avec GeForce !

Selon la configuration, Surface Book est plus ou moins musclé. Et Microsoft ne joue pas seulement sur la configuration processeur, qui peut se limiter à un Core i5, ou sur les options de stockage, mais aussi sur le graphique. Ainsi notre version de compétition embarque un GPU NVIDIA... dans le clavier. Celui-ci est donc disponible et utilisable uniquement en mode ordinateur portable.

Dans son annonce, Microsoft évoquait un GPU fait par NVIDIA spécialement à sa demande pour Surface Book. Il s'agit en réalité d'une puce Maxwell de première génération, d'un GM108, plus précisément. Autrement dit une variante de la GeForce 750, une puce graphique modeste à la conception un peu datée et autrement renommée pudiquement en GeForce 940M d'ordinaire dans le monde mobile.

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GPU-Z nous renseigne sur la GeForce du Surface Book : Maxwell 1re génération


La configuration de la puce est comme suit : 384 processeurs de calcul CUDA, un bus mémoire 64 bits et 1 Go de mémoire vidéo GDDR5 avec une fréquence du GPU de 954 MHz qui peut grimper à 993 MHz en boost. Dans son installation par défaut, le Windows 10 de Surface Book ne donne pas accès aux pilotes NVIDIA (ni même Intel) et à leurs réglages habituels. Le module NVIDIA du panneau de configuration classique permettra simplement de spécifier quel GPU utilisé par profil d'application et d'activer les mises à jour de pilotes ou de profils. A noter qu'un clic-droit sur une icône affiche l'option du choix du GPU pour le rendu 3D.

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Des pilotes NVIDIA dépouillés

Le stylet

Livré avec le Surface Book, on retrouve un stylet actif (avec une pile LR61) à 1 024 niveaux de pression, utilisable tant en mode tablette qu'ordinateur portable. Identique à celui inauguré avec Surface Pro 4, il est maintenant doté d'un côté plat aimanté qui permet de le fixer au bord de l'écran.

Il dispose d'un bouton cliquable sur son sommet avec trois actions proposées par défaut : un clic lance OneNote, deux clics réalisent une capture d'écran, trois clics activent Cortana.

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Le Surface pen


Microsoft propose sous Windows 10 une application Surface qui permet de reconfigurer les actions du bouton du stylet et d'ajuster sa sensibilité.

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Windows Hello

Surface Book est doté d'une caméra compatible avec la technologie d'identification Windows Hello. Il ne s'agit en revanche pas d'une caméra Intel RealSense. Dès la mise en route du Surface Book, il vous est ainsi demandé de vous présenter devant l'écran pour une très rapide assimilation de votre visage. Celui-ci mémorisé, et le code confidentiel à 4 chiffres de Windows 10 créé, le verrouillage/déverrouillage de Surface Book s'effectuera simplement en reconnaissant votre visage. C'est diablement efficace au quotidien et nous ne l'avons pas mis en défaut.

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Windows Hello à notre recherche


Une configuration Windows 10 un peu trop sponsorisée

Depuis Windows 8, Microsoft permet de se connecter au système d'exploitation via le compte Microsoft plutôt que via un compte utilisateur standard. L'avantage étant que l'on retrouve ses habitudes d'un ordinateur à l'autre. Pour autant, la configuration par défaut du Windows 10 de ce Surface Book nous paraît trop sponsorisée à notre goût. Dans le menu Démarrer figurent pas mal de raccourcis vers des applications : certaines sont installées, d'autres non. Citons : Minecraft Beta, Candy Crush Soda Saga, FreshPaint, Drawboard PDF (installé en version anglaise), Apprends l'anglais et l'espagnol avec DuoLingo, Pic Collage et Flipboard, lui aussi déjà installé. Skype s'est également frayé un chemin dans sa version universelle.

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Un menu démarrer un peu trop pollué !


Cela fait quand même beaucoup d'intrus alors qu'Office 365, le seul programme que l'on aurait apprécié retrouver en version complète sur Surface Book se limite ici à être proposé sous la forme d'une version d'essai, ce qui reste, à notre sens, un petit peu mesquin...

Panay-gyrique des bugs

Surface Book souffre de divers bugs depuis son lancement aux Etats-Unis. Microsoft a déjà apporté plusieurs correctifs. Pourtant, dès la sortie de la boîte et lors du premier démarrage, Windows 10 a planté avec un crash des pilotes Intel interrompant l'installation des mises à jour Windows Update. Nous pensions avoir stabilisé la situation avant, hélas, de rencontrer d'autres bugs, malgré les toutes dernières mises à jour de Microsoft et une mise à jour de firmware en trois temps.

Ainsi l'appareil s'est-il éteint d'un coup alors que nous l'utilisions et qu'il était pleinement chargé, sans avertissement. Nous avons eu toutes les peines du monde à le remettre en route : le bouton d'alimentation ne répondant pas aux appuis courts ou longs. C'est finalement en branchant l'adaptateur secteur directement à la tablette et en appuyant sur le bouton de mise en marche qu'au bout de quelques secondes les lettres Surface se sont affichées à l'écran.

Nous avons eu un cas d'absence totale de pointeur sur le Surface Book : alors que Windows 10 était utilisable de manière tactile, le touchpad du clavier ne répondait pas et notre souris Microsoft appairée en Bluetooth, non plus. Un redémarrage est venu à bout du problème. Simplement, nous n'avons pas pu nous identifier par Windows Hello qui affichait comme message « mise sous tension de l'appareil photo » et restait bloqué dessus. Comme si celui-ci avait disparu à son tour de Surface. Nous nous sommes donc identifiés autrement et un redémarrage plus tard, Windows Hello était à nouveau opérationnel. Et pourquoi diable en mode tablette, le fait de la débrancher électriquement de sa source d'alimentation fait-il basculer l'intensité lumineuse de l'écran à 100%, alors que le réglage automatique en fonction de l'éclairage ambiant est désactivé ? D'autres problèmes se présentent comme la dernière version de SimCity qui plante systématiquement quant on lance.

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Que dire enfin de ce cas de figure : le bouton du clavier pour désarmer la sécurité et enlever la tablette ne fonctionnait plus. En le pressant quelques secondes, il restait rouge... sans passer au vert et il nous a donc fallu, une fois encore, redémarrer la machine. Et parfois on peut rencontrer un BSOD, un écran bleu donc de plantage système en détachant ou dockant à nouveau l'écran à la Surface Book.

Sur un temps de test de quelques jours, ces nombreux problèmes font tache et les dernières mises à jour proposées hier par Microsoft sont loin de tout corriger, hélas puisque nombre de ces problèmes, y compris les écrans bleus se sont produits à posteriori. Nous espérons que Microsoft corrigera rapidement le tir.

Eventail de configurations

Avec le Surface Book, Microsoft propose des configurations particulièrement musclées. Alors qu'outre-atlantique le Microsoft Store propose six configurations du Surface Book, seules 4 sont disponibles dans l'Hexagone. Si le ticket d'entrée à 1 649 euros TTC se contente d'un Core i5-6300U et de son GPU Intel HD 520 intégré, avec un SSD un peu rikiki de 128 Go, la montée en gamme permet dès la deuxième configuration de profiter du GeForce dans le clavier. A 2 069 euros TTC, on reste sur un Core i5-6300U mais l'on gagne le GPU GeForce, et le SSD voit sa capacité doubler pour totaliser 256 Go. Une variante de ce modèle est proposée avec un Core i7-6600U, toutes les autres caractéristiques demeurant identiques, notamment la mémoire vive qui, pour ces trois configurations, est de 8 Go.

Le Core i5-6300U de Surface Book est un processeur double coeur à 2,4 GHz dont le Turbo grimpe à 3 GHz. Le Core i7-6600U offre l'HyperThreading, mais aussi une fréquence de base de 2,6 GHz avec un Turbo plus généreux de 3,4 GHz. Autre argument en faveur du Core i7-6600U, une quantité de mémoire cache de troisième niveau plus importante : 4 Mo au lieu de 3 Mo. Et le GPU embarqué, s'il est identique, peut aller un peu plus vite à 1,05 GHz contre 1 GHz. Dans tous les cas, Core i5-6300U et Core i7-6600U sont annoncés pour des TDP de 15 Watts.

Revenons-en au line-up Surface Book avec tout en haut de la gamme, la quatrième configuration. Avec 512 Go de SSD, 16 Go de mémoire vive, un Core i7-6600U et une GeForce embarquée. Le prix est élitiste à 2 919 euros TTC. C'est la configuration que Microsoft nous a envoyée pour test.

Performances

Avec une telle configuration, il y a évidemment de quoi s'intéresser aux performances de Surface Book que nous comparerons ici à la récente Surface Pro 4 du même Microsoft et équipée d'un Core i5-6300U, mais aussi à un panel d'ultrabooks récents.

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Cinebench se base sur un moteur de rendu 3D professionnel pour évaluer les performances d'une configuration, à effectuer le rendu complet d'une scène complexe. Notre modèle s'illustre en décrochant la première place. Devant Surface Pro 4, Surface Book avec son Core i7 ne brille quand même guère. Rappelons en effet que notre échantillon de Surface Pro 4 était équipée d'un Core i5-6300U, le même processeur qui équipe les configurations Surface Book entrée de gamme. Aussi le gain en passant d'un processeur à l'autre ne serait que de 4% ! En revanche face à Surface Pro 3, dans sa version Core i5-4300U, on gagnerait 26% de performances.

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Beaucoup moins sensible au parallélisme et plus prompt à réagir à la fréquence brute, ScienceMark ne donne pas Surface Book en tête des charts. Reste que le Core i7-6600U se montre ici 13% plus rapide que le Core i5-6300U de notre tablette Surface Pro 4.

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3DMark est intéressant à plus d'un titre. Le test, ici utilisé avec le plus modeste SkyDiver en 1080p, va nous permettre de mesurer l'apport du GPU NVIDIA GeForce face au HD 520 inclus à la seule tablette. Le constat est sans appel, le GeForce intégré double les performances graphiques du Surface Book et place ce dernier loin devant les autres références de notre panel d'ultrabooks.

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Les divers tests de lecture/écriture de CrystalDisk Mark nous permettent de mesurer l'avantage que procure un SSD NVMe. Et l'on voit que face à Surface Pro 4, le SSD de Surface Book est encore plus performant.

Et en mode tablette ?

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Geekbench 3 nous permet de tester les performances en mode tablette de Surface Book et donc de la comparer aux autres tablettes du marché, y compris Surface Pro 4. A ce petit jeu, notre configuration en Core i7 truste le haut du podium devant la Surface Pro 4 (pour mémoire, équipée d'un Core i5) avec des performances 11% supérieures. L'iPad Pro en prend au passage pour son grade.

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Les deux tests graphique emmenés par Gfxbench montrent en revanche la supériorité du circuit graphique de l'iPad Pro sur l'Intel HD 520. Ce n'est pas franchement une surprise mais cela montre une fois encore que le HD 520 est quelque peu faiblard. L'iPad Pro est 38% plus rapide sur Gfxbench 3.0 en 1080p.

Autonomie

Surface Book est dotée de deux batteries : la tablette en embarque une, le clavier en possède une autre. Windows 10 affiche la charge de chacune des batteries indépendamment. En mode tablette, notre test d'autonomie nous donne 1 h 24 de longévité arrivée à 20% de charge. En mode 2-en-1 complet, clavier + écran donc, Surface Book affiche une autonomie de 4 h 58 à 20% de charge restante. La dernière mise à jour des pilotes Intel, censée améliorer l'autonomie, a effectivement fait progresser notre autonomie de 4 minutes.

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Conclusion

A l'issue de ce test, que retenir de Surface Book ? Le concept est prometteur et clairement surprenant. Il faut bien reconnaître que si l'idée de voir Microsoft fabriquer ses propres ordinateurs portables nous avait effleurés, nous n'avions pas forcément envisagé la sortie d'un ordinateur 2-en-1, et encore moins de cet appareil pour le moins inédit.

Ne nous y trompons pas, Surface Book tente de s'attaquer aux défauts perçus par certains utilisateurs de la tablette Surface Pro, à savoir la difficulté de l'utiliser sur ses genoux avec les éventuels risques de chute associés. Et en cela, on pourrait voir dans ce 2-en-1 un compromis du compromis. Ce n'est pas forcément une vision erronée de la chose.

On peut légitimement se demander qui va avoir recours à la tablette du Surface Book, en réalité. L'utiliser en tant qu'ordinateur portable est si confortable, qu'on ne voit pas trop pourquoi on passerait en mode tablette autrement que pour un usage d'appoint, d'autant qu'on perd certains des atours présents sur Surface Pro, comme le pied ou les ports USB, et que l'autonomie est sacrément réduite. Et malgré tous les efforts déployés par Microsoft, le mécanisme pour détacher la tablette du clavier est, au quotidien, plus contrariant qu'autre chose : il faut appuyer sur le bouton, le maintenir, attendre que la LED passe au vert... C'est un rien contraignant. Sans compter que le design de ce 2-en-1 en souffre, notamment l'ouverture latérale, largement discutable sur l'aspect esthétique et qui nous fait douter en ce qui concerne la longévité de l'ensemble.

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Pour autant, Surface Book bénéficie d'une finition irréprochable, les équipes de Microsoft ayant fait d'indéniables progrès en la matière. A la finition impeccable, s'ajoute une configuration matérielle qui tient la route avec un choix de composants que nous ne saurions remettre en question même si l'intérêt réel du Core i7 par rapport au modèle Core i5 semble, à première vue, discutable. Tout comme d'ailleurs le processeur graphique GeForce intégré au clavier. C'est certainement un plus qui double les performances du circuit Intel HD 520 de la seule tablette mais qui ne permettra pas plus de jouer dans de bonnes conditions. En tout cas pas à des titres gourmands.

Clairement haut de gamme, voire très haut de gamme, l'appareil vise une clientèle qui ne rechignera pas à dépenser a minima 1 649 euros TTC pour la configuration entrée de gamme, alors que la deuxième configuration est tout de même proposée à 2 069 euros TTC, pour une simple GeForce en plus. Un sérieux écart de 420 euros.

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Produit vitrine technologique, Surface Book démontre le savoir-faire des équipes de Microsoft emmenées par Panos Panay et met assurément en valeur Windows 10. Même si nous sommes surpris de constater que Microsoft s'abandonne à préinstaller quelques programmes additionnels non désirés. Si le lancement américain de Surface Book a été entaché par de nombreux bugs, que nous avons-nous même expérimentés avec plusieurs crashs dès la sortie de la boîte, les mises à jour Windows Update semblent améliorer - un peu - les choses sans pour autant corriger tous les problèmes, hélas nombreux. Il faudra donc être patient.

Microsoft Surface Book

7

Les plus

  • Concept inédit
  • Finition magnifique
  • Cohérence et performances de la configuration matérielle

Les moins

  • Prix trop élevé
  • Autonomie tablette trop faible
  • Mécanisme d'accroche contraignant
  • Beaucoup trop de bugs divers et variés
  • Pas de version complète d'Office 365

Finition 9

Ergonomie7

Autonomie4

Performances7

Rapport qualité / prix6



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