Toute votre musique dans le cloud : quel service choisir ?

07 janvier 2013 à 17h52
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Introduction



Libérée de son support, la musique s'écoute désormais en ligne, sur les ordinateurs, les baladeurs, les mobiles et les tablettes. Détenir de la musique devient moins important pour les consommateurs que de pouvoir y accéder n'importe où et depuis n'importe quel appareil. Outre les services classiques de vente de musique (iTunes Music Store, Amazon MP3...), deux modèles économiques s’affrontent : les services de streaming (Deezer, Spotify...) et les offres d'accès à ses propres contenus musicaux sur le nuage tels qu'iTunes Match, Google Play Music, Amazon Cloud Player et bientôt Xbox Music Scan-And-Match de Microsoft. Voici en détails l'étendue des possibilités offertes par cette nouvelle génération de services.



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Après avoir présenté dans nos colonnes les vedettes du streaming Deezer et Spotify, nous avons décidé de mettre sur le grill les services de musique sur le nuage d'Amazon, Apple, Google et Microsoft. Depuis le mois de septembre dernier, ce n'est donc pas moins de trois alternatives à iTunes Match (lancé fin 2011) qui ont débarqué sur le marché français. Les quatre géants de l'industrie high-tech se retrouvent désormais en concurrence frontale sur ce marché en plein essor. Tous les chiffres sont à la hausse : fin septembre 2012, les ventes de musique numérique et les revenus des abonnements sur Internet ont augmenté respectivement de 13,8 % et 29,6 % ! Parallèlement les ventes de disques physiques enregistrent une baisse de -14,9 % (source : Snep).

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Le nuage audio au service de la mobilité

Avec iTunes, Apple truste près de 70 % des ventes de musique en ligne, suivi d'Amazon qui détient 13 % avec sa boutique Amazon MP3. Loin de s'endormir sur leurs lauriers, les deux géants américains ont été les premiers à lancer leurs offres de cloud audio. Suivi par Google qui a officialisé l'ouverture de son propre service le 13 novembre dernier à l'occasion du lancement de ses terminaux mobiles Nexus. Disponible depuis le 16 octobre dernier, Xbox Music de Microsoft prévoit de proposer une fonction de Scan-and-Match l'année prochaine. En attendant, la firme de Redmond frappe fort en lançant une offre de streaming (avec possibilité de télécharger les morceaux en local) avec un accès à un répertoire de... 30 millions de titres !

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Si tous se livrent une guerre sans merci sur le marché de la musique dématérialisée, c'est évidemment pour s'imposer sur celui de la mobilité en s'inspirant du modèle instauré par Apple. Les enjeux sont colossaux et d'autres acteurs se profilent à l'horizon comme Le Cloud d'Orange qui propose 50 Go à ses abonnés pour stocker, entre autres, de la musique et y accéder depuis différents périphériques ; Sony Music Unlimited qui offre à la fois un service de streaming de son catalogue (7 millions de titres), le stockage de musique en ligne sur PC, Mac, et ses propres périphériques (Bravia, PS3, Xperia...) ; ou encore HP Connected Music qui propose un accès en streaming au catalogue d'Universal Music Group sur sa gamme de PC. Autant dire que le choix va devenir compliqué pour les consommateurs.

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Sony Music Unlimited


Quatre services de musique au banc d'essai

Ce dossier a pour but de confronter les fonctionnalités et l'ergonomie des logiciels ou des clients Web de ces quatre services, ainsi que leur applications mobiles ou Web app. Bien que son service de matching ne soit pas encore disponible, nous avons décidé d'intégrer l'offre Xbox Music de Microsoft qui présentent d'ores et déjà de nombreuses similitudes avec ses concurrents. C'est parti!

Amazon MP3

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Le plus grand commerce en ligne de la planète est l'un des leaders de la vente de musique en ligne dans le monde (13 % de PDM), mais également en France, derrière Orange et Apple. Outre un catalogue de 20 millions de titres, Amazon propose désormais un nouveau service baptisé Cloud Player. Lancé le 18 septembre dernier en France, Cloud Player est un service de stockage et de lecture en streaming de musique associé à la plateforme de vente Amazon MP3.

Intégré dans les tablettes Kindle Fire (non disponible en France) et Kindle Fire HD, il est également accessible depuis n'importe quel navigateur d'ordinateur fixe, et par le biais d'une application dédiée sur les terminaux mobiles Android et iOS (iPhone et iPod touch). De même, Cloud Player fonctionne sur n'importe quel navigateur mobile.

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Présentation

Cloud Player est disponible dans une version gratuite permettant de stocker 250 titres en plus des morceaux achetés sur Amazon MP3 (les clients bénéficient d'un espace illimité pour stocker les MP3 achetés sur le site). La version payante, Cloud Player Plus, qui fait l'objet de notre test permet quant à elle de stocker jusqu'à 250 000 morceaux pour 24,99 € par an. Un espace de stockage dix fois supérieur à celui proposé par Apple et Google.

Comme ses concurrents, Cloud Player est basé sur la technologie « scan-and-match » : le système passe en revue tous les morceaux de votre bibliothèque musicale (iTunes, Windows Media Player ou des dossiers personnels) en les comparant avec les 20 millions de titres de son catalogue. Les fichiers correspondants sont mis à disposition sur Cloud Player au format MP3 256 Kbps. Au passage, les fichiers sont tagués correctement : titre, nom de l'artiste et de l'album, durée, jaquette, etc. Pour régulariser ce service, Amazon a conclu cette année un accord avec les quatre principales maisons de disques (Emi, Sony Music, Universal Music Group et Warner Music Group) ainsi que de nombreux distributeurs indépendants.

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Mode d'emploi

Pour profiter de ce service, il faut posséder ou ouvrir un compte sur le site d'Amazon . Une fois identifié, il faut se rendre sur « Votre Compte » puis sélectionner « Votre lecteur de Cloud ». A noter qu'Amazon propose un espace de 5 Go d'espace de stockage permettant de sauvegarder des fichiers. Pour s'abonner à Cloud Player Plus, il suffit de cocher la case et de cliquer sur « Continuer » pour valider l'inscription. Téléchargez ensuite le petit utilitaire « Amazon Music Importer » sur Mac ou PC pour importer votre musique personnelle.

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Il est possible de lancer un scan de l'intégralité de vos disques durs internes et externes. L'utilitaire analyse également les bibliothèques iTunes et Windows Media Player. Le délai d'importation varie en fonction de la quantité de musique sélectionnée et de la bande passante. L'opération peut durer de quelques heures à quelques jours. Comme pour tous les services présentés dans ce dossier, nous avons soumis la même bibliothèque comprenant 5647 morceaux (57 Go) avec des débits audio compris entre 96 et 1107 Kbps. L'opération de téléchargement et de mise en correspondance sur les serveurs d'Amazon a duré un peu plus de 37 heures. Un délai tout à fait honorable, sachant qu'il nous a fallu 13 jours sur Google Play Music (mais rappelons que le service est gratuit) et 50 heures sur iTunes Match.

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A cause des formats non supportés par le Cloud Player, seuls 4146 titres sur 5647 ont été mis à disposition. Tous les morceaux encodés en haute qualité (ALAC et Dolby Digital) et protégés par des DRM n'ont notamment pas été pris en compte. D'après Amazon, le format ALAC (Apple Lossless) est pris en charge uniquement sur Mac OSX. Malgré plusieurs tentatives, il nous a été impossible d'importer un morceau dans ce format, y compris sur Mac. Nous avons envoyé les rapports d'erreur à Amazon qui n'a pas pu nous fournir à ce jour d'explications claires et précises sur ce problème. A titre de comparaison, nous avons pu en sauvegarder un peu plus sur Google Play (4540) et l'intégralité des fichiers de notre bibliothèque sur iTunes Match.

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Sous Mac OSX, l'utilitaire d'importation d'Amazon ne permet pas le téléchargement de fichiers audio Apple Lossless.


A condition que leur format soit compatible avec le Cloud Player, les fichiers audio qui ne font pas partie du catalogue d'Amazon sont quand même téléchargés sans être tagués. Les listes de lecture créées avec iTunes ou Windows Media Player ne sont en revanche pas prises en compte.

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A la fin de l'importation, un rapport d'erreur affiche tous les titres refusés et leur format. Il n'y malheureusement pas grand-chose à faire, mis à part les ré-encoder (MP3 ou AAC) et les importer à nouveau. Le service utilise un débit variable pour l'encodage MP3, généralement en 256 Kbps, mais de nombreux morceaux sont encodés dans une qualité inférieure.

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Une seconde application permet de récupérer vos fichiers en local. Pour cela, il suffit de survoler le titre d'un morceau ou d'un album et de cliquer sur la petite flèche pour accéder à une liste d'options. Lorsque vous sélectionnez pour la première fois « Télécharger », le système vous invite à installer l'utilitaire Amazon M3 Downloader .

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Une fois installé, il ne vous reste plus qu'à recommencer la même opération pour pouvoir télécharger un morceau, ou un album en entier. Les fichiers apparaissent dans votre dossier de téléchargement avec l'extension « .amz ». Ce n'est pas fini, il faut encore double cliquer dessus pour que l'utilitaire « Amazon Download MP3 » s'ouvre et télécharge les fichiers en local.

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A noter qu'il est possible de télécharger jusqu'à 500 titres en même temps. Pour cela, il faut sélectionner le mode d'affichage par « Titres », cocher les cases des morceaux à récupérer et cliquer sur le bouton « Télécharger » (en haut à droite). Cette méthode permet de gagner un temps considérable, car le système ne crée qu'un seul fichier « .amz » pour l'ensemble des morceaux.

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Interface et ergonomie

Cloud Player est accessible par le biais d'un lecteur HTML compatible avec les navigateurs Chrome, Firefox, Internet Explorer, et Safari (versions mobiles incluses). Force est de constater qu'Amazon attache peu d'importance au design et à l'ergonomie un peu fouillis de son site. L'interface Web d'Amazon MP3 Cloud Player ne profite d'aucune différenciation visuelle ou ergonomique. Pour y accéder, il faut d'abord s'identifier sur le site d'Amazon, puis cliquer sur « Parcourir les boutiques » et sur « MP3 et Cloud Player/Cloud Player » sur le menu déroulant.

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Ce service aurait largement mérité un accès dédié. On regrette également l'interface extrêmement dépouillée et peu séduisante du Cloud Player en ligne. Si les clients habitués à acheter sur Amazon n'y verront sans doute aucun inconvénient, certains se laisseront plus facilement séduire par les interfaces soignées d’Xbox Music, d'iTunes Music Store et même de Google Play Music.

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Au-delà des questions esthétiques, c'est l'absence de certaines fonctionnalités toutes simples qui surprend : notation des titres, nombre de lectures, mix de morceaux par style musical à partir d'un titre, etc. Le système de recommandation se contente d'afficher des albums en vente sur Amazon MP3. Un service pas tout à fait au point lorsqu'on voit que pour le bluesman « Calvin Russel », Amazon nous recommande notamment un album classique de « Beethoven » !

Pour obtenir des recommandations en rapport avec votre musique personnelle, il faut cliquer sur « Genres », survoler un album, sélectionner la petite flèche qui s'affiche en dessous puis « Lire les titres de ce genre ». Mais là encore, les résultats se révèlent souvent fantaisistes...

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Le Cloud Player offre enfin la possibilité de partager un titre, ou un album sur les réseaux sociaux Twitter et Facebook. Quel que soit le mode d'affichage (Titres, Albums, Artistes, Genres), il faut survoler un album ou un titre pour déployer le menu et cliquer par exemple sur « Partager sur Facebook ».

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Accès mobile

L'intégration du Cloud Player sur la tablette Kindle Fire HD et les applications dédiées (Android et iOS) bénéficient d'une interface nettement plus soignée. Elles donnent accès instantanément à l'intégralité de votre bibliothèque musicale (sans synchronisation préalable) et au catalogue d'Amazon MP3. Pour l'heure, Amazon ne prévoit pas de proposer une offre de streaming à l'instar d'Xbox Music, Deezer, etc. Par contre, il est possible d'écouter de cours extraits sur le Web et sur les périphériques mobiles. La version nomade de Cloud Player offre la possibilité de télécharger des titres en local pour pouvoir les écouter ensuite hors connexion.

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Mention spéciale pour l'accès à la boutique Amazon MP3 qui permet d'acheter facilement des titres en mobilité. Avec iTunes Music Store, cette fonction n'est pas intégrée dans le lecteur d'iOS. Il faut passer par l'application iTunes pour pouvoir acheter de la musique. Amazon aurait pu réserver certaines fonctionnalités du Cloud Player pour sa tablette Kindle Fire, mais il n'en est rien.

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Amazon Cloud Player sur Android.


On retrouve exactement les mêmes fonctionnalités que l'on utilise la Kindle Fire HD, un terminal Android ou un dispositif iOS. Sur la Kindle et les terminaux Android, l'accès aux options s'effectue en apposant le bout du doigt sur un titre, ou une vignette d'album. L'application iOS (iPhone/iPod touch) est un peu moins intuitive et il faut un peu fouiller dans les menus pour ajouter un album ou un titre à une playlist.

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Web app du Cloud Player sur iPad.


De même elle ne s'affiche pas en mode paysage. Amazon ne propose pas d'application iPad, mais le service est accessible via le navigateur Safari de la tablette. 10 appareils au maximum peuvent être autorisés et utilisés simultanément.

Amazon Cloud Player
Catalogue20 millions de titres
Espace de stockage250 000 morceaux
Lecture en streaming du catalogueNon
Récupération des titres depuis le nuageOui
Version d'essaiOui (250 titres)
Accès WebOui
Applications mobiles Android et iOS
Téléchargement de morceaux non correspondant au catalogueOui (sans ré-encodage)
Lecteur localNon
mobiles PlateformesAndroid, iOS, Kindle
Qualité et format d'encodage256 Kbps (maximum) MP3
Limite de taille par titre100 Mo
Nombre d'appareils supportés10
Formats reconnusMP3, AAC, WMA, OGG, WAV, AIFF, et FLAC
Prix24,99 €



Conclusion

Avec Cloud Player, Amazon s'est aligné sur le prix d'iTunes Match (24,99 €) en proposant toutefois un espace de stockage dix fois supérieur (250 000 morceaux). Y a-t-il beaucoup de monde qui dispose d'autant de titres dans sa collection personnelle ? C'est une autre question...

L'accès en streaming 3G via ses applications multiplateformes (Kindle, Android et iOS) ou des Web app constitue incontestablement son principal atout. Amazon aura néanmoins bien du mal à faire face notamment au service gratuit de Google, qui offre quasiment les mêmes prestations (dont le streaming en 3G / Wi-Fi), avec un client Web nettement plus agréable à utiliser.

Google Play Musique

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Lancé au mois de mai 2011 aux États-Unis, le service de musique Google est enfin disponible depuis le 13 novembre dernier en France par l'intermédiaire de la plateforme Google Play (remplaçante de l'Android Market). Jusqu'à présent, il fallait soit disposer d'une invitation, soit utiliser un VPN et un serveur situé aux États-Unis pour pouvoir y accéder librement. Cela nous avait d'ailleurs permis de faire le tour de ce service il y a un peu plus d'un an, alors qu'aucune offre de ce type n'existait encore en France.

Aujourd'hui confronté notamment à trois concurrents de poids, il est intéressant de voir comment Google a fait évoluer son service de musique en ligne, sur lequel il communique très peu. La promesse est toujours la même : chacun peut sauvegarder gratuitement jusqu'à 20 000 titres (sans DRM) de sa propre bibliothèque musicale, en améliorer partiellement la qualité grâce à la fonction de mise en correspondance (« Scan & match ») et intégrer à ce catalogue virtuel les achats effectués sur la boutique Google Play.

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Présentation

Depuis un an, les efforts de la firme de Moutain View se sont concentrés sur l'essentiel, à savoir son catalogue de musique. Ce dernier s'est considérablement étoffé grâce à un accord conclu avec le seul major de l'industrie du disque qui lui manquait : Warner Music Group. Son catalogue vient donc compléter ceux d'Emi, Sony Music, et Universal Music Group. Outre de nombreux labels indépendants (K7, Merge Records, Matador...), la firme vient de signer un autre accord stratégique avec Armonia. Ce portail européen de licences musicales regroupe les trois plus grandes sociétés de gestion collective des droits d'auteurs dont la SACEM, et dispose d'un répertoire de 5,5 millions de titres.

Pour le reste Google offre toujours la possibilité d'acheter de la musique sur sa boutique en ligne et de transférer sa collection personnelle (jusqu'à 20 000 titres) sur le nuage, qu'elle se trouve sur iTunes, Windows Media Player, ou n'importe quel dossier. Les titres correspondants au catalogue de Google s'ajoutent automatiquement sur votre espace en ligne, sans nécessiter d'upload des fichiers. Du moins officiellement. Parce que dans la pratique, l'opération est tellement longue qu'on se demande bien si on n'est pas en train de tout uploader. Mais Google maintient que le matching se fait bien avant upload (et en guise d'upload si correspondance il y a), nous sommes forcés de le croire.

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Les titres qui ne sont pas reconnus sont également transférés, à condition que le format soit pris en charge (MP3, AAC, WMA, OGG et Flac). Notez que les fichiers autres que MP3 sont encodés en MP3 à 320 Kbps par l'utilitaire Music Manager, avant upload.

Mode d'emploi

Pour profiter de Google Play Music, il suffit de posséder ou d'ouvrir un compte Gmail. Une fois identifié, le service est accessible tout simplement via l'onglet « Play » qui apparaît dans la barre de menu de Google aux côtés de Maps, YouTube, Drive, etc. Lorsque vous cliquez dessus, un message vous invite à utiliser le service. Si vous n'aviez pas activé votre compte auparavant par un moyen détourné que nous avons décrit plus haut, vous êtes dorénavant obligés d'enregistrer une carte bancaire... Google précise que celle-ci ne sera pas débitée, sauf évidemment si vous effectuez des achats dans sa boutique.

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Ensuite, il ne vous reste plus qu'à télécharger l'utilitaire Music Manager pour importer votre musique personnelle. Il est possible de sélectionner votre bibliothèque iTunes, Windows Media Player, ou le dossier de votre choix. Attention, le téléchargement peut durer très longtemps. Il nous a fallu 13 jours pour sauvegarder 4 540 des 5 647 morceaux de notre bibliothèque, à vitesse rapide (1 024 Kbps). Pour définir la vitesse de transfert, rendez-vous dans le menu « Avancés » de Music Manager. Elle peut varier de 128 Kbps à 1 024 Kbps, jusqu'au maximum de la bande passante.

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Contrairement à Amazon Cloud Player et iTunes Match, le service permet d'importer ses listes de lecture iTunes et WMP, à condition toutefois de le spécifier. Vous pouvez également définir que chaque modification réalisée en local apparaisse ensuite automatiquement dans les playlists dupliquées sur Google Play Musique. Ce n'est pas vrai pour l'inverse, les modifications en ligne ne sont pas répercutées en local. Les notes ne sont pas prises en compte, car Google utilise son propre système de notation.

Notez que le service ne prend pas en charge les formats ALAC (Apple Lossless), WAV, et AIFF.


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Toute la musique téléchargée sur Google Play Musique peut être récupérée en local. Le système se révèle beaucoup plus pratique que celui d'Amazon, car il est possible de récupérer toute sa bibliothèque en une seule fois à l'aide de Music Manager : cliquer sur « Télécharger » et indiquer un dossier pour récupérer la musique sur votre ordinateur.

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Si la correspondance se fait avec le catalogue de Google (en 320 Kbps) on imagine qu'on récupère forcément du 320 Kbps ? Eh bien pas toujours. Le fonctionnement apparaît assez aléatoire de ce côté-là, et les explications de Google opaques. Il semblerait que Google établisse une correspondance avec une qualité d'encodage qui dépende de la source qu'on envoie. Sur un test mené avec l'album Dangerous de Michael Jackson (proposé à l'achat dans le catalogue de Google en 320 Kbps), lorsque nous avons envoyé du MP3 à 128 Kbps 44,1 KHz, nous avons récupéré du MP3 160 Kbps à 22 KHz ! En chargeant du MP3 256 Kbps, nous récupérions du MP3 320 Kbps, parfois 288 Kbps (bien à 44,1 KHz là). En chargeant du 192 Kbps, Google nous proposait au téléchargement du 256 Kbps. Bref, s'il y a moins d'améliorer légèrement la qualité de sa collection musicale personnelle, il ne faut pas espérer pour autant blanchir de vieux 128 Kbps en des 320 Kbps flambants neufs.

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A gauche, les propriétés du fichier crée par nos soins (MP3 192 Kbps), à droite celles du fichier téléchargé depuis Google Play Musique après correspondance (MP3 256 Kbps)


Interface et ergonomie

Dans l'ensemble, l'intégration du service à la plateforme Google Play a été bénéfique. Les couleurs sont moins criardes que sur la version beta et l'accès aux différentes fonctions de la partie « Ma musique » est devenu plus intuitif, grâce notamment à l'agrandissement des menus, des titres, et des pochettes d'albums. Une fois identifié avec un compte Google, il faut cliquer sur « Play/Musique/Ma musique » pour se rendre sur sa bibliothèque en ligne.

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Parmi les fonctionnalités intéressantes, on trouve la possibilité de créer des playlists très facilement. Il suffit par exemple de sélectionner un ou plusieurs titres tout en maintenant enfoncée la touche « Control » de son clavier, puis de cliquer sur la petite flèche à côté d'un de ces titres pour les ajouter à une playlist existante ou en créer une nouvelle. Vous pouvez également glisser les morceaux sélectionnés directement dans une liste de lecture sur la droite de l'écran.

Le système de notation qui manque cruellement à Amazon est ici assez basique puisqu'il se résume à une note symbolisée par un pouce levé ou baissé. L'empereur Néron aurait apprécié... La souplesse d'utilisation de l'interface Web de Google est assez impressionnante comparativement à celle d'Amazon. Un critère que l'on ne peut pas jauger avec les services d'Apple et Microsoft, utilisant tous deux des logiciels (iTunes et Zune).

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Avec le mode d'affichage par « Titres », il est possible de générer des listes de lecture automatiques à partir d'un morceau. Comme la plupart des fonctionnalités, il suffit de survoler un titre, cliquer sur la petite flèche qui apparaît puis sur « Lire le Mix instantané ». Les résultats se révèlent très pertinents, comme dans notre exemple ci-dessous avec un titre des Rolling Stones.

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Le système de partage sur Google+ n'a pas évolué, et permet uniquement de faire écouter un court extrait à ses proches. A noter enfin qu'il est possible de télécharger de la musique à partir de sa bibliothèque en ligne, y compris les titres achetés sur la boutique. Mais attention, vous ne pouvez télécharger que deux fois le même titre depuis le Web. Ensuite, il faut passer à nouveau par l'utilitaire Music Manager. Vous pouvez sélectionner autant de titres que vous souhaitez à la fois, et cliquer sur le bouton « Télécharger » en haut à droite.

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Accès mobile

Google Play Musique est disponible sur n'importe quelles plateformes mobiles dont iOS, BlackBerry OS, etc. via une Web app. Sans surprise, seuls les terminaux Android (2.2 et plus récents) bénéficient d'une application dédiée baptisée « Play Musique ». Celle-ci offre un plus grand confort d'utilisation que les Web app, et de nombreuses fonctionnalités. Il est possible notamment d'acheter un album sur un smartphone et de le retrouver aussitôt via le client Web, et inversement. Le gros avantage réside dans le fait que votre bibliothèque n'occupe aucun espace sur vos périphériques.

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Google Play Music via une Web app (ici sur iPhone) se limite à la lecture de votre musique stockée sur le nuage.


Sous Android, il est possible de télécharger des titres stockés sur Google Play et pouvoir ainsi les lire en mode hors connexion. Particulièrement intuitive, l'application dispose quasiment de toutes les fonctionnalités du client Web. Sans oublier l'accès en 3G qui constitue l'un des principaux points forts du service, avec débit de streaming adaptatif, en fonction de la qualité de la connexion.

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La version mobile offre également un accès à la boutique Play Store et la possibilité d'écouter des extraits avant d'acheter. Vous pouvez également partager vos trouvailles sur Google+.

Google Play Musique
CatalogueNC
Espace de stockage20 000 morceaux
Lecture en streaming du catalogueNon
Récupération des titres depuis le nuageDeux fois par titre via le client Web.
Illimité via le client PC
Version d'essaiNon
Accès WebOui
Applications mobiles iOS
Téléchargement de morceaux non correspondant au catalogueOui (encodage en local via Music Manager au format MP3 320 Kbps)
Lecteur localNon
CompatibilitéAndroid (2.2 et ultérieur)
Qualité d'encodage320 Kbps - MP3
Limite de taille par titre250 Mo
Nombre d'appareils supportés10 appareils Android et tout ordinateur
Formats reconnusMP3, AAC, WMA (sur Windows), FLAC, et OGG
PrixGratuit


Conclusion

Depuis la version beta, Google a amélioré son service et enrichi son répertoire. La plupart des artistes qui n'étaient pas référencés dans son catalogue l'année dernière sont aujourd'hui disponibles. Toutefois, Google n'a pas souhaité nous communiquer le nombre de titres que comprend au total son catalogue. Son interface est plus agréable à utiliser, et l'on peut désormais récupérer en local les fichiers audio chargés et encodés dans une meilleure qualité (mais visiblement fonction de la qualité initiale) sur les serveurs de Google. Cela en quelques clics. Mais pas de « blanchiment » massif de fichiers de piètre qualité en une bibliothèque parfaitement encodée, comme avec iTunes Match par exemple. Et le service « Scan & Match » proposé par Google se montre particulièrement lent. Mais c'est gratuit ! Ainsi les millions d'utilisateurs des services Web du moteur de recherche et de la plateforme Android qui n'ont pas encore adopté ce service devraient facilement se laisser séduire.

Apple iTunes Match

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Complément dédié à la musique du service sur le nuage iCloud, iTunes Match a été lancé au mois de décembre 2011 en France. Victime de son succès ou en tout cas de la curiosité des millions d'utilisateurs d'iTunes, les débuts du service ont été pour le moins laborieux. Les serveurs d'Apple étant complètement saturés par les téléchargements de ses clients, il a fallu à certains plusieurs semaines pour commencer à en profiter. Un an plus tard, les problèmes de délai de transfert ne sont plus qu'un vieux souvenir. Mais qu'en est-il du fonctionnement de ce service ? Tient-il vraiment toutes ses promesses ?

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Présentation

Apple, leader de la vente de musique en ligne avec 70 % de parts de marché au niveau mondial, se voit attaqué de toutes parts. Sa suprématie est plus que jamais menacée par les services de streaming (Deezer, Spotify...) et les nouvelles offres qui cumulent la vente de musique en ligne à un service de matching et parfois aussi de streaming de leur catalogue tels qu'Amazon MP3 Cloud Player, Google Play Music, Xbox Music, Sony Music Unlimited, etc.

Les rumeurs selon lesquelles Apple devrait lancer un service de streaming pouvaient laisser espérer à tort qu'il serait intégré à la nouvelle version d'iTunes 11. Certes le service a été complètement repensé tant d'un point de vue graphique que fonctionnel, mais la fonction de « matching » n'a que peu évolué.

La promesse est toujours la même : pour 24,99 € par an, iTunes Match scanne votre bibliothèque personnelle pour identifier les morceaux correspondant à son catalogue iTunes Store (26 millions de titres) et les mettre ensuite à disposition sur iCloud au format AAC 256 Kbps. Les titres non reconnus sont quant à eux téléchargés de votre ordinateur sur iCloud et encodés dans la même qualité, lorsque c'est possible. Une fois terminé, votre bibliothèque est accessible depuis n'importe quel Mac ou PC, et les terminaux iOS iPod touch, iPhone et iPad (10 appareils au maximum). Dans la limite de 25 000 titres, sans compter ceux éventuellement achetés sur le Store. C'est bien dix fois moins que sur la plateforme d'Amazon, pour le même prix.

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Mode d'emploi

iTunes Match se révèle très simple à utiliser. Comme souvent, l'utilisateur n'a en fait aucun contrôle sur ce qu'il fait et se contente de suivre les instructions d'Apple. Pour souscrire au service, il suffit d'activer iTunes Match dans le menu du lecteur et de lancer le scan de votre bibliothèque. Dans un premier temps, il nous a fallu une cinquantaine d'heures pour sauvegarder 5305 sur 5647 morceaux. Après avoir relancé un scan le lendemain, l'intégralité des titres a finalement été mise à disposition sur iCloud.

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La bonne nouvelle, c'est qu'une majorité des titres reconnus ont été « Mis en correspondance » à un débit audio de 320 Kbps, supérieur à celui annoncé. Certains, moins nombreux, sont disponibles en qualité inférieure, s'échelonnant de 104 à 255 Kbps. Au final, on ne compte que 220 titres dans la qualité promise AAC 256 Kbps. Des résultats qui peuvent évidemment varier du tout au tout en fonction de la qualité des fichiers d'origine. Alors qu'Apple ne dit étonnamment rien sur le sujet, certains albums en haute qualité achetés sur le site de Qobuz ont été mis en correspondance tout en conservant leur qualité ALAC 1 107 Kbps (16 bit) !


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Pour vérifier et afficher les débits audio et les différents statuts iCloud (Mise en correspondance, Téléchargé, Dupliquer...), il suffit de faire un clic droit sur la barre du haut où sont indiqués également les artistes, la durée, etc. Tous les titres mis en correspondance sont parfaitement tagués avec les informations sur l'artiste, l'album, la durée, la pochette, etc.

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Le système n'est toutefois pas infaillible et certains titres pourtant disponibles sur iTunes Store que nous avons téléchargés depuis des CD originaux apparaissent avec le statut iCloud « Téléchargé », c'est à dire non reconnus et par conséquent non tagués. Après vérification, il s'agit souvent des CD les plus anciens dont les métadonnées ne sont pas prises en compte. Bien sûr, il est toujours possible de taguer vous-mêmes ces morceaux.

Plus étonnant, le statut « Dupliquer » qui comme son nom l'indique signale la présence de doublons. S'ils sont reconnus, pourquoi apparaissent-ils dans iTunes Match ? Pour les supprimer définitivement et rapidement, il suffit de cliquer sur « Statut iCloud » pour afficher en enfilade les morceaux ayant le même statut. Sélectionnez ensuite tous les titres avec le statut « Dupliquer », faites un clic droit pour sélectionner « Supprimer », puis cliquer sur « Supprimer les morceaux » et « Placer dans la corbeille » dans les fenêtres qui apparaissent.

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Pour ceux enfin qui possèdent de nombreuses listes de lectures dans iTunes, sachez qu'elles n'apparaîtront pas dans iTunes Match ! Certes, il est possible d'en créer de nouvelles, mais lorsqu'un service gratuit comme Google Play Musique est capable de les importer, il y a de quoi s'étonner. Une fois que vous avez créé de nouvelles playlists directement sur iTunes Match, celles-ci se synchronisent automatiquement sur tous les appareils connectés au service.

Interface et ergonomie

iTunes Match s'utilise et se présente à quelques détails près de la même façon sur iTunes 11 que sur son aîné. Une fois que vous avez scanné votre bibliothèque iTunes sur votre ordinateur principal (aucun autre lecteur ou dossier ne peut être sélectionné via iTunes Match), elle est accessible depuis n'importe quel PC ou Mac connecté à un compte iTunes avec un Apple ID. Il suffit de cliquer sur « Store » puis sur « Activer iTunes Match » dans le menu d'iTunes et le tour est joué. La synchronisation est alors d'une rapidité impressionnante. Ce système est très pratique lorsque vous souhaitez par exemple écouter votre musique au bureau, sans avoir besoin de transférer votre bibliothèque sur votre ordinateur.

Par ailleurs, lorsque vous souhaitez ajouter de la musique sur iTunes Match par exemple depuis un CD, tout se fait automatiquement. Une fois le CD inséré, un message vous invite à sauvegarder le CD sur iTunes qui l'enregistre à son tour sur iCloud. Idem pour des fichiers audio copiés depuis un dossier. A noter que le service peut être mis à jour en cliquant sur « Store » puis « Mettre à jour iTunes Match ».

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On ne présente plus le système de recommandation Mix Genius d'iTunes. Nous n'avons pas noté de différences flagrantes entre les listes de lecture automatiques créées en local avec iTunes ou iTunes Match. Elles nous semblent toujours aussi pertinentes et constituent un excellent moyen de parcourir sa bibliothèque personnelle, voire de la redécouvrir.

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Accès mobile

Profiter de toute sa bibliothèque musicale partout et à tout moment sans se soucier de l'espace disponible sur ses périphériques mobiles iOS, c'est sans doute la promesse la plus séduisante d'iTunes Match. Sauf que celle-ci n'est pas du tout tenue. Pourquoi ? Parce qu'en utilisation mobile, en 3G comme en Wi-Fi, le service ne fait pas de streaming mais télécharge les titres sur l'appareil, en prévision d'autres écoutes ultérieures. Certes, iTunes Match permet d'accéder à une bibliothèque bien plus vaste que ce qu'autorise un dispositif iOS : 25 000 morceaux en 256 Kbps, avec une moyenne de 4 minutes par chanson représentent un peu plus de 187 Go de stockage (7,5 Mo par titre). Mais comme le terminal stocke, la limite reste réelle...

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Pour utiliser iTunes Match en mobilité, il faut préférablement être connecté en Wi-Fi et synchroniser la musique en local, et donc occuper de nouveau de l'espace sur le terminal. Pour activer le service sur un appareil iOS, il faut se rendre dans « Réglages » puis activer « iTunes Match ».

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Si vous avez de la musique stockée sur votre appareil, celle-ci sera automatiquement effacée et remplacée par celle de votre bibliothèque iCloud. C'est l'un ou l'autre...

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La synchronisation de toute notre bibliothèque via iCloud n'a duré ensuite qu'une dizaine de minutes. Mais ce fonctionnement, sans streaming ni complémentarité entre musique locale et distante, rend l'utilisation mobile guère attrayante.

Appel iTunes Match
Catalogue26 millions de titres
Espace de stockage25 000 morceaux
Lecture en streaming du catalogueNon
Récupération des titres depuis le nuageOui
Version d'essaiNon
Accès WebNon
Applications mobiles iOS
Téléchargement de morceaux non correspondant au catalogueOui (sans ré-encodage)
Lecteur localMac et PC
CompatibilitéiOS, Mac et PC
Qualité et format d'encodage256 Kbps AAC
Limite de taille par titre200 Mo
Nombre d'appareils supportés10
Formats reconnusAAC, MP3, WAV, AIFF, Mpeg-4, ALAC (Apple Lossless)
Prix24,99 €


Conclusion

Avec une capacité de 25 000 morceaux et un catalogue de 26 millions de titres, le service justifie en partie son prix de 24,99 € par an. Mais comme toujours avec Apple, iTunes Match se limite à son propre écosystème. Avant de souscrire à ce service, il convient de bien peser le pour et le contre, et d'identifier quels sont vos besoins. Si vous écoutez votre musique essentiellement chez vous, la fonctionnalité de partage d'iTunes se révèle tout aussi pratique. Certains peuvent être tentés par la promesse de nettoyage de leur collection musicale personnelle. Mais attention, cette promesse est loin d'être tenue : la grande majorité des titres sans tag et sans pochette non reconnus de notre bibliothèque sont apparus tels quels sur iTunes Match.

En dehors de cela, nous reprocherons à iTunes Match son étrange conception de la mobilité. D'un côté le service ne permet pas le streaming en 3G des morceaux hébergés sur iCloud. Et de l'autre, l'activation de la fonction iTunes Match sur un périphérique mobile remplace (donc efface) la synchronisation de musique faite en local ! En revanche, iTunes Match devient intéressant lorsqu'on possède plusieurs périphériques de la pomme : la synchronisation automatique entre les appareils fonctionne à merveille, et les fichiers en haute qualité sont conservés. Apple conserve de justesse un temps d'avance sur la concurrence, mais on regrette que la nouvelle version d' iTunes 11 ne propose pas de nouveautés pour iTunes Match et un service de streaming à l'instar de Xbox Music.

Microsoft Xbox Music

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Avec sa nouvelle plateforme Xbox Music lancée le 16 octobre dernier, Microsoft entend proposer le service musical le plus complet du marché. Il cumule une offre streaming gratuite et payante d'un catalogue de 30 millions de titres (le plus important du marché), avec de la vente de musique et du matching, annoncé pour l'année prochaine. Autant dire que la firme de Redmond a mis les petits plats dans les grands pour tenter de rattraper son retard sur les marchés intimement liés de la musique et de la mobilité. Il prévoit d'ores et déjà de lancer Xbox Music sur Android et iOS à la fin de l'année.

Son objectif est clair : proposer une offre capable de répondre à tous les modes de consommation actuels. Pour l'heure, Xbox Music est accessible sur PC, les tablettes et smartphones Windows RT et Windows Phone 8, ainsi que sur la Xbox 360. En attendant la fonction Scan-and-Match promise par Microsoft, nous avons souhaité faire le tour de ce service et présenter ses principaux avantages et inconvénients.

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Présentation

Pour concurrencer Deezer et Spotify, Microsoft propose une offre d'écoute en streaming gratuite (sur Windows 8 et Windows RT uniquement), entrecoupée par de la publicité audio et visuelle. Passés six mois, elle sera limitée toutefois à quelles heures par jour. Mais tout un chacun possédant un PC, un terminal Windows Phone 8 ou une tablette Surface peut essayer gratuitement la version complète (à 9,99 €/mois) Xbox Music pendant une durée de trente jours.

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Xbox Music Pass remplace Zune Music Pass qui n'a jamais rencontré le succès escompté. Développé et géré au niveau mondial par une équipe française de plus de 200 personnes, le service n'a en réalité pas tant changé que cela... En dehors de quelques nouvelles fonctionnalités, il permet de lire de la musique en streaming, de la télécharger en local ou de l'acheter via la boutique Xbox Music Store.

Le service conserve quasiment la même interface graphique très soignée et toute en transparence de Zune, mais également l'ergonomie qui peut se révéler parfois déroutante. Pour l'heure, son principal atout réside dans son catalogue de 30 millions de titres, soit 10 millions de plus que Spotify ! Nous avons pu toutefois constater que certains albums, comme le nouvel opus de l'artiste Selah Sue du label Because Music, étaient disponibles avec quatre jours d'avance sur iTunes Store et Spotify. Le plus gros catalogue mais pas toujours le plus réactif. Le service permet de synchroniser instantanément via le « cloud » tous les achats et les sélections effectués sur les PC, tablettes, smartphones et la console Xbox 360.

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Mode d'emploi

Pour souscrire à un abonnement sur un PC par exemple, il suffit de se connecter sur le site de Xbox, de cliquer sur « Musique » puis « Xbox Music Pass » et enfin le bouton « Essayez ». Ensuite, il faut indiquer vos identifiants (Windows Live ID), vos coordonnées et enfin un moyen de paiement : un compte PayPal ou une carte bancaire. Rien n'est prélevé sur votre compte, mais il faut penser à vous désinscrire avant le terme de la période d'essai si vous ne souhaitez pas que l'abonnement soit reconduit automatiquement. Si vous n'êtes pas sur Windows 8, il faut télécharger Zune pour accéder à Xbox Music.

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Microsoft ne semble pas avoir finalisé son système de vente de musique sur tous les périphériques Windows. Pour acheter de la musique sur PC (Windows 8 et 7 par exemple), il faut toujours utiliser la monnaie pas vraiment pratique « Microsoft Points » (400 points pour 4,80 €, 1200 pour 14,40 €...) bien connue des utilisateurs de la Xbox 360. Un système qui se prête mal à la vente de musique en ligne, obligeant les utilisateurs à faire des calculs fastidieux pour connaître le véritable prix d'un album ou d'un titre. Incompréhensible, d'autant que les achats s'effectuent bien en monnaie sonnante et trébuchante sur la tablette Surface.

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Interface et ergonomie

Les utilisateurs encore très nombreux sous Windows 7/Vista et qui doivent donc passer par Zune pour accéder à Xbox Music n'auront pas vraiment l'impression de découvrir un nouveau service. Microsoft a concentré tous ses efforts sur sa nouvelle plateforme Windows 8, réussissant une très belle intégration. Sur l'interface Modern UI du système, la tuile « Musique » offre un accès direct à la fois à sa musique personnelle et au catalogue d'Xbox Music. Un temps d'adaptation est toutefois nécessaire pour se familiariser avec son ergonomie pas toujours très intuitive.

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Xbox Music fait la part belle aux artistes. En ouvrant un album, vous pouvez découvrir notamment leur biographie d'un simple clic sur « Découvrir l'artiste ». Malheureusement, elles sont toutes écrites dans la langue de Shakespeare, y compris pour les artistes français. Outre ces informations, le service affiche tous les albums de l'artiste et leurs dates de sortie. Efficace, la fonction Smart DJ (l'équivalent de Mix Genius sur iTunes) permet de créer des compilations instantanées à partir d'un titre. Et cela fonctionne plutôt bien, les titres proposés sont dans l'ensemble assez pertinents.

Autre possibilité en sélectionnant « Lire toute la musique », le service pioche alors au hasard dans son immense catalogue pour lire la musique de façon illimitée. En revanche, les fonctions de partage sur les réseaux sociaux répondent aux abonnés absents. Comme la fonction « Scan-and-Match », Microsoft prévoit d'intégrer des fonctions sociales seulement à partir de l'année prochaine, sans avancer de date précise.

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Accès mobile

Même si Xbox Music est disponible sur les PC et la Xbox 360, son succès dépendra en grande partie de celui des smartphones Windows Phone 8 et des tablettes Surface. Le pari est donc loin d'être gagné, et cela même si Microsoft annonce qu'il devrait lancer des applications mobiles Xbox Music pour Android et iOS d'ici la fin de l'année.

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Bien qu'il n'y ait pas encore de fonction de matching, vous pouvez d'ores et déjà profiter de la synchronisation via le cloud pour tous les morceaux achetés et ceux ajoutés à vos sélections dans le service de streaming. Vous retrouvez ainsi tous vos contenus sur Windows Phone, Xbox, PC et Surface. Les titres peuvent également être téléchargés en local pour une écoute en mode hors connexion.

Xbox Music
Catalogue30 millions de titres
Espace de stockageNC
Lecture en streaming du catalogueOui
Récupération des titres depuis le nuageOui (durant l'abonnement)
Version d'essai1 mois (Xbox Music Pass)
Accès WebNon
Applications mobiles Intégrée (Windows Phone 8, Windows RT)
Téléchargement de morceaux non correspondant au catalogueNC
Lecteur localOui
CompatibilitéWindows 8 RT, Windows Phone 7 et 8
Qualité et format d'encodage192 Kbps WMA
Limite de taille par titreNC
Nombre d'appareils supportésPC, Xbox 360, Windows Phone 8, Windows RT
Formats reconnusNC
Prix9,99 €/mois ou 99,90 €/an


Conclusion

Pour l'heure, le principal atout d'Xbox Music est de proposer un accès en streaming au plus important répertoire du marché. Comment la firme de Redmond est-elle parvenue à acquérir un tel catalogue ? Quelles maisons de disques, indépendants, ou représentants d'artistes lui permettent de proposer 4 millions de titres de plus que le leader du marché Apple ? Malgré nos sollicitations, Microsoft n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet, et nous trouvons cela vraiment regrettable.

Pour le reste, à l'exception de quelques nouveautés, le service de Microsoft a peu changé depuis Zune. On retrouve peu ou proue les mêmes avantages et inconvénients : des graphismes superbes, un système de recommandation fiable, mais une ergonomie pas toujours évidente. Gageons que Microsoft uniformisera son système de paiement en véritable monnaie sur tous ses périphériques, et pas uniquement sur les tablettes et les smartphones. Par ailleurs, nous avons constaté de nombreux bugs, en particulier sur la tablette Surface. C'est le seul des quatre services à avoir été inaccessible pendant quelques minutes en Wi-Fi. Il faudra patienter encore quelques mois pour voir si Xbox Music réussira à s'imposer sur le marché de la musique en ligne, mais le pari est encore loin d'être gagné.

Conclusion

Les quatre services que nous avons passés en revue spécialement pour leur fonction de matching (à l'exception d'Xbox Music), disposent tous d'avantages et d'inconvénients. Amazon Cloud Player se révèle l'un des services de matching les plus efficaces en mobilité avec une connexion 3G. Ses applications dédiées pour la Kindle Fire HD et les terminaux Android et iOS (iPhone et iPod touch) offrent un grand confort d'utilisation. Malheureusement, on ne peut pas en dire autant de son interface Web qui s'avère vraiment décevante, tant d'un point de vue graphique qu'ergonomique.

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Le géant du commerce en ligne aura sans doute du mal à s'imposer en France face à Google Play Music qui propose un service quasiment identique et entièrement gratuit. Outre son intégration très réussie sur Android via l'application Play Music, il peut fonctionner sur n'importe quelle plateforme mobile via une Web app. Son interface Web est plus intuitive et il demeure le seul service capable d'importer les listes de lecture créées dans iTunes ou Windows Media Player.

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Avec iTunes Match et Xbox Music, Apple et Microsoft se positionnent dans une autre catégorie. L'accès à leurs services via un logiciel ou par le bais d'une application mobile leur permet d'offrir un service de qualité équivalente, quel que soit l'écran utilisé. Même si l'on regrette l'absence de streaming (en 3G comme en Wi-Fi) ou la synchronisation forcée sur mobile, iTunes Match demeure un cran au-dessus de ses concurrents. D'une grande simplicité d'utilisation, il gère de nombreux formats audio, propose la meilleure qualité d'encodage et préserve les fichiers audio en haute qualité. Seul bémol, en dehors des PC, il ne fonctionne que sur les produits de la pomme et cela ne risque pas de changer...

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Reste le cas de Microsoft. Si la firme de Redmond parvient à tenir toutes ses promesses, il proposera dès l'année prochaine le service le plus complet du marché. Avec un catalogue de 30 millions de titres, une plateforme de vente de musique, un service de streaming et de matching, Xbox Music pourrait bien faire de l'ombre à Apple.

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In fine, cette guerre sur le « cloud audio » est bénéfique pour les consommateurs. Jusqu'à présent cantonnés à l'écosystème d'Apple, les services pour stocker sa musique personnelle en ligne sont désormais accessibles à tout le monde.

 Apple iTunes MatchAmazon Cloud Player Google Play MusiqueXbox Music
Catalogue26 millions de titres20 millions de titresNC30 millions de titres
Espace de stockage25 000 morceaux250 000 morceaux20 000 morceauxNC
Lecture en streaming du catalogue payantNonNonNonOui
Récupération des titres depuis le nuageOuiOuiDeux fois par titre via le client Web.
Illimité via le client PC
Oui (durant l'abonnement)
Version d'essaiNonOui (250 titres)N/A1 mois (Xbox Music Pass)
Accès WebNonOuiOuiNon
Applications mobiles iOSAndroid et iOSAndroid (2.2 et ultérieur)Intégrée (Windows Phone 8, Windows RT)
Téléchargement de morceaux non correspondants au catalogueOui (sans ré-encodage)Oui (sans ré-encodage)Oui (encodage en local via Music Manager au format MP3 320 kbit/s)NC
Lecteur localMac et PCNonNonOui
CompatibilitéiOS, Mac et PCAndroid, iOS, KindleiOSWindows 8 RT, Windows Phone 7 et 8
Qualité et format d'encodage256 Kbps AAC
256 Kbps (maximum) MP3320 Kbps - MP3192 Kbps WMA
Limite de taille par titre200 Mo100 Mo250 MoNC
Nombre d'appareils supportés101010 appareils Android et tout ordinateurPC, Xbox 360, Windows Phone 8, Windows RT
Formats reconnusAAC, MP3, WAV, AIFF, Mpeg-4, ALAC (Apple Lossless)MP3, AAC, WMA, OGG, WAV, AIFF, et FLACMP3, AAC, WMA (sur Windows), FLAC, et OGGNC
Nombre total de titres reconnus5305 sur 5647 4146 sur 56474540 sur 5647N/A
Prix24,99 €24,99 €Gratuit9,99 €/mois ou 99,90 €/an

Jérôme Cartegini

Journaliste depuis vingt ans, je ne me lasse pas d’explorer la planète techno à la recherche des dernières innovations. De Paris, à Vegas, en passant par Londres, Taipei, Tokyo, Los Angeles, San Franc...

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Journaliste depuis vingt ans, je ne me lasse pas d’explorer la planète techno à la recherche des dernières innovations. De Paris, à Vegas, en passant par Londres, Taipei, Tokyo, Los Angeles, San Francisco et quelques bourgades bien moins célèbres, la chasse aux infos m’a amené aux quatre coins du monde et la route promet d’être encore longue et fascinante. Cyberguerre, robotique, intelligence artificielle, blockchain, véhicules autonomes, informatique quantique, ou transhumanisme, la révolution ne fait que commencer…

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