Affaire Facebook / Cambridge Analytica : et maintenant ?
Lorsque Cambridge Analytica est informée de la pratique, elle enjoint les chercheurs à travailler à ses côtés, ce que tous refusent. Enfin, presque tous, puisqu'un homme du nom d'Aleksandr Kogan accepte la proposition de la compagnie anglaise. Grâce à sa société Global Science Research (GSR), il conçoit conjointement avec Cambridge Analytica une application baptisée « ThisIsYourDigitalLife », au mois de juillet 2014.
Mais qu'est-ce que Facebook alla donc faire dans cette galère ?
Sous prétexte d'une étude académique, l'application propose de rémunérer les utilisateurs en échange de leurs réponses à un simple test de personnalité. Par la suite, les données des utilisateurs sont revendues à Cambridge Analytica par la société du Dr. Kogan. Selon les contrats signés entre les deux entités, la pratique aurait permis à Aleksandr Kogan de gagner près d'un million d'euros.Pour ce qui est du nombre d'utilisateurs ayant téléchargé l'application et participé à la prétendue étude, il s'établit alors à 270 000. Si le chiffre en lui-même est déjà relativement impressionnant, il augmente rapidement puisque l'application ne se contentait pas de siphonner les données des participants au test, mais également celles de tous leurs amis Facebook. De fait, le nombre d'utilisateurs victimes de l'application s'élève alors à 50 millions de profils collectés entre l'année 2014 et 2015.
Mark Zuckerberg en défensive
Si Facebook aurait pu se targuer de n'être au courant de rien, il s'avère que le réseau social était au courant des activités de Cambridge Analytica depuis la fin de l'année 2015. À l'époque, The Guardian avait publié plusieurs articles mettant en cause l'origine de données liées à certains politiciens.Néanmoins, la plateforme de Mark Zuckerberg avait indiqué « enquêter avec soin », mais n'avait fait que suspendre l'application concernée sans se soucier des données personnelles. Les profils collectés par l'entreprise britannique sont donc en sa possession depuis plus de deux ans. Le 16 mars, un jour avant que le scandale ne soit rendu public par The Guardian et The New York Times, Facebook annonçait dans un billet qu'il suspendait désormais Strategic Communication Laboratories (SCL), la société mère de Cambridge Analytica, et cette dernière de sa plateforme.