Rétrospective 2010 !

* L’ANNÉE 2010 EN JEU VIDÉO

Comme l’année dernière, avec un peu de retard, voici une rétrospective de l’année 2010. Cette fois-ci il s’agissait de revenir sur les principales tendances de l’année écoulée et de faire un petit bilan de la santé des principaux acteurs du marché.

Le dématérialisé superstar ! :oui:

Sur le devant de la scène depuis plusieurs années maintenant, le dématérialisé a eu de nouveau le vent en poupe en 2010. Véritable fer de lance du mouvement, Steam, la plateforme de téléchargements et de jeu de Valve, revendiquait plus de 25 millions de comptes actifs au début de l’année et une augmentation de 200% des jeux vendus dans sa boutique. Fin 2010, la barre des 30 millions d’inscrits étaient franchies. La plateforme réalise ainsi pour la sixième année consécutive des ventes en progressions de plus de 100%. Avec un catalogue comptant désormais plus de 1200 titres, Steam détient 80% du marché de la distribution numérique des jeux PC.

Une suprématie qui ne plaît pas forcement à tout le monde, plusieurs enseignes majeures de la distribution britannique seraient prêtes à bannir de leurs rayons les jeux nécessitant Steam pour fonctionner. Un réveil un peu tardif alors que de plus en plus d’éditeurs font désormais confiance à Valve pour protéger leurs jeux. Les ventes de jeux PC ne représentant plus grand chose en magasin, cette menace de la distribution britannique sert juste à rappeler aux éditeurs que les boutiques sont encore bien nécessaires à la vente de jeux consoles et qu’elles ne sont pas prêtes à passer au tout numérique.

Quoi qu’il en soit le dématérialisé est bien parti pour devenir le secteur de vente dominant du jeu PC. On estime ainsi que ce marché représente aujourd’hui 48% des ventes aux États-Unis, 21,3 millions de jeux téléchargés contre 23,5 millions de versions boîtes acquises. Les revenus étant ceci dit plus importants lorsqu’il s’agit de versions boîtes, le numérique prenant véritablement le dessus lorsqu’il s’agit de petits jeux pas chers ou lors de grosses promotions, faisant certes exploser les ventes mais rapportant moins au final.

Preuve de l’engouement pour le numérique, StarCraft II s’est écoulé à plus d’1,5 millions de copies en deux jours, les ventes en boîte représentaient alors moins de 50% des ventes, 721.000 précisément. Des chiffres particulièrement intéressants quand on sait que le jeu n’est même pas vendu sur Steam, et laissant aussi à penser que Blizzard pourrait à terme concurrencer la plateforme de Valve si le studio se décide à ouvrir Battle.net à d’autres développeurs comme cela a déjà été envisagé.

2010 aura également été faste pour d’autres distributeurs numériques. Deuxième plateforme de ventes sur PC la plus utilisée aux États-Unis derrière Steam, Direct2Drive a ouvert un portail européen début 2010. Lancé par IGN en 2004, le site aura toutefois du mal à rattraper son principal concurrent au niveau des ventes.

Good Old Games a fait une petite frayeur à tous ses adeptes en annonçant dans un premier temps sa fermeture avant de revenir pour annoncer la fin de la phase bêta du site et son passage en version finale. Des éditeurs comme Atari ou encore Activision ont également rejoint le catalogue de plus en plus fourni du site durant l’année.

Microsoft s’est aussi repositionné sur la distribution numérique en 2010 en lançant une nouvelle version de son Marketplace Games for Windows. Plus simple d’accès, le service s’intègre maintenant parfaitement à la plateforme Games for Windows Live qui rentre désormais directement en concurrence avec Steam.

Seule déception en 2010, OnLive, le service de cloud gaming lancé en juin aux États-Unis n’aura pas véritablement convaincu. Si l’annonce de la suppression de l’abonnement initialement prévu a suscité un regain d’intérêt, le nombre d’inscrits est encore trop faible et le service encore trop méconnu pour espérer devenir rapidement une référence. D’autant que la concurrence commence déjà à se pointer.

Du côté des éditeurs, le virage vers le tout numérique se négocie doucement mais sûrement. Atari, qui prévoit à terme de s’orienter complètement vers le online, réalise déjà près de la moitié de ses bénéfices en ligne. Chez THQ, deux studios internes, Juices Games et Rainbow Games, se concentreront désormais uniquement vers des jeux distribués en ligne. Pour Electronic Arts, qui a lui aussi choisi de s’orienter vers le 100% dématérialisé pour sa production PC, on mise beaucoup sur l’EA Store avec diverses promotions et une mise en avant régulière de la plateforme. Avec UbiSoft, c’est le service Uplay qui a été à l’honneur en 2010, lancé en grande pompe avec des jeux comme Assassin’s Creed 2 et Silent Hunter 5, le service a toutefois souffert de la mauvaise image de son système de protection et a progressivement été relégué au second plan.

Enfin, et ce n’est pas trop tôt, il va falloir s’attendre à l’avenir à voir débarquer les chiffres de ventes du dématérialisé PC, du moins pour l’Angleterre dans un premier temps. L’institut GfK Chart-Track, qui prenait seulement en compte les chiffres de ventes physiques jusqu’à aujourd’hui, peut dés à présent directement collecté les chiffres du numérique auprès d’éditeurs comme Ubisoft, Square Enix, Ubisoft ou encore THQ.

2010 et la guerre des prix :fou:

Beaucoup d’entre nous, joueurs avertis, nous tournons régulièrement vers l’Angleterre pour l’achat de nos jeux, surtout depuis que la Livre s’est un peu cassée la gueule et parce que les enseignes britanniques tels que Amazon UK, Play ou The Hut proposent d’importantes ristournes sur les nouveautés.

Les enseignes multi-spécialistes anglaises se livrent à une véritable guerre des prix depuis quelques temps, n’hésitant pas à rogner très sévèrement sur leurs marges pour attirer les clients. Des pratiques commerciales hyper intéressantes pour les joueurs, que ce soit anglais ou étrangers, mais qui ne plaisent pas à tout le monde, à commencer par notre cher Micromania.

Le revendeur français estime que la concurrence britannique est loin d’être saine, des enseignes comme Amazon ou Play proposent en effet divers articles hors jeux vidéo, DVD, CD, produits high tech… selon Micromania, ces boutiques cherchent à rogner leurs marges sur les jeux vidéo pour gonfler leurs ventes et attirer les acheteurs vers ces autres produits. Chose que Micromania ne peut pas faire, étant spécialisé jeu vidéo, il ne peut pas se permettre de perdre de l’argent sur son seul secteur d’activité. Pas de panique ceci dit, l’enseigne française, rachetée il y a quelques temps par l’américain Gamestop, revendique un service de qualité et des vendeurs professionnels dont la proximité avec les acheteurs tend à fidéliser les clients… la bonne blague… de toute façon Micromania a depuis longtemps abandonné les jeux PC.

Les jeux consoles restants leur gagne pain, les éditeurs ont toujours besoin de boutiques comme Micromania ou Fnac. Activision et Nintendo ont ainsi choisi d’augmenter les prix en Angleterre pour dissuader les adeptes de l’import. UbiSoft de son côté ne livre plus de version multi-langue de ces jeux au pays des Beattles.

Au final, les britanniques ne sont pas prêts de remonter le prix de leurs jeux et les enseignes françaises sont très attachées à leurs marges. La situation ne risque pas d’évoluer et dans un sens tant mieux pour nous.

Vi sitter här i Venten och spelar lite DotA… :pt1cable:

DotA, Defence of the Ancients, l’un des mods les plus connus de Warcraft III a vu sa popularité décoller en flèche en 2010, pas moins de 3 jeux sorties ou annoncés s’inspirent fortement de son concept.

D’abord League of Legends, free-to-play sorti fin 2009 et développé entre autres par deux des créateurs du DotA originel, a passé la barre du million de téléchargements et totalise plus de 150 000 joueurs quotidiens.

Heroes of Newerth, le principal concurrent de League of Legends, est sorti en mai dernier après 5 mois de bêta. Le jeu des créateurs de Savage a lui aussi rapidement trouvé ses adeptes et a même réussi à trouver écho auprès des fans du genre, l’appréciant davantage que son rival.

Enfin, Valve, toujours à l’affut des mods populaires, a carrément déposé le nom DotA et a même enrôlé IceFrog, le développeur historique du mod. Prévu en 2011 sur PC et Mac, le jeu, sobrement intitulé DotA 2, devrait être le DotA-like bénéficiant du plus gros financement et de la plus grosse couverture médiatique. Forcement, avec Valve derrière on en attendait pas moins. N’empêche que faire d’un simple mod une licence aussi commerciale pour Valve a fait grincer quelques dents du côté de Blizzard et des créateurs de League of Legends.

D’ailleurs il ne faudra désormais plus parler de DotA-like mais de MOBA pour Multiplayer Online Battle Arena.

Gas Powered Games et son Demigod peuvent aujourd’hui s’en mordre les doigts, avec un peu plus de finition le jeu sorti début 2009 aurait pu devenir la référence avant tout le monde.

Ubi se prend les pieds dans le tapis :paf:

Toujours à la recherche de mesures efficaces pour lutter contre le piratage sur PC, les éditeurs ne manquent pas d’imagination, si certains ont vite fait le choix de passer par Steam et de ne plus s’emmerder avec ça à défaut d’emmerder les honnêtes joueurs, d’autres veulent à tout prix développer leur propre technologie miracle à l’image d’UbiSoft qui nous assurait avoir trouvé la formule magique.

Cette solution, c’est une connexion permanente à Internet pour pouvoir jouer, un système intégré à leur tout nouveau service en ligne UPlay. Dans l’absolu, le service est plutôt sympathique, UPlay permet de stocker ses sauvegardes en ligne pour ainsi pouvoir retrouver sa progression à n’importe quel moment, sur n’importe quel PC et après n’importe quelle réinstallation, avec en plus un petit système de succès à points permettant de débloquer du contenu pour les jeux. Dans les faits la protection est plutôt contraignante, une perte de connexion et la partie s’arrête, l’impossibilité de jouer où on veut sans avoir le net, etc.

Inaugurée par Silent Hunter 5 début 2010, la protection a rapidement montré son efficacité mais aussi ses limites au moment de la sortie d’Assassin’s Creed 2 sur PC. Les serveurs authentification d’Ubi ont en effet subit un coup de chaud lors du premier week end de commercialisation du jeu, rendant impossible l’authentification et empêchant donc le jeu de se lancer pour beaucoup. Une mésaventure justifiée selon l’éditeur français par l’attaque de ses serveurs par de méchants pirates convaincus de pouvoir faire tomber cette nouvelle protection.

Loin d’entamer le succès des jeux ou de provoquer une polémique telle que celle qu’avait connue Spore en son temps avec son système d’activation, cette déconvenue à mécontenter de nombreux joueurs, y compris Valve qui a temporairement retiré Silent Huenter 5 et Assassin’s Creed 2 de sa boutique. Après avoir remédié au problème, UbiSoft a tenu a dédommagé les joueurs en leur offrant un des jeux à 15€ de leur catalogue.

La protection a été maintenue pour certains jeux mais a par contre été abandonnée pour le récent RUSE, l’éditeur ayant fait le choix de Steam pour celui-ci. Même si au final l’expérience fut loin d’être convaincante, le système a permis de retarder considérablement la mise en ligne de versions pirates stables.

I’m back to kick ass and chew bubble gum :sol:

L’information de l’année véritablement, le retour du légendaire Duke Nukem Forever. Alors qu’on croyait le projet mort et enterré depuis 2009 et l’annonce par 3DRealms de l’arrêt du développement, Gearbox Software, les auteurs entre autres de Brothers in Arms et de Borderlands, ont repris les choses en main en collaboration avec Take Two.

Si 3DRealms ne travaillait plus dessus depuis plusieurs mois, le projet était en réalité loin d’être abandonné, une petite équipe d’anciens de chez 3DRealms avait formé Triptych Games pour continuer la production de Duke Nukem Forever. La reprise du projet par Gearbox a permis d’injecter de nouveaux fonds et surtout de compléter l’équipe afin d’accélérer le processus. Le jeu a ainsi pour être présenté en démo jouable un peu partout durant l’année.

Sans être une révolution, Duke Nukem Forever semble conserver l’humour noir et décalé de la série et bénéficie surtout désormais d’un avenir, une sortie dés cette année est même envisagée.

MMO, la suprématie WoW² :kaola:

Comme chaque année, la star des MMOs en 2010 fut de nouveau World of Warcraft. Aucun véritable concurrent à l’horizon mais surtout une certaine frilosité des éditeurs à se lancer de nouveau dans un projet de MMO d’envergure.

L’abonnement mensuel propre au genre commence en effet à montrer ses limites et les différentes expériences menées du côté des free-to-play et de leur système de micro transactions sont plus que prometteuses. Les free-to-play de par leur aspect gratuit au premier abord permettent d’augmenter considérablement le nombre de joueurs, et qui dit plus de joueurs dit plus de chances que ceux-ci soient tentés de dépenser leurs deniers dans la boutique du jeu pour s’acheter la nouvelle armure de la mort qui tue à 15€. Un joueur de MMO free-to-play dépenserait plus qu’un joueur de MMO classique.

Un constat rapidement fait par les dirigeants de Turbine, prédisant la fin prochaine des MMOs à abonnement, ils ont décidé de laisser tomber ce système et de rendre leur Seigneur des Anneaux Online complètement gratuit. Un choix judicieux puisque le nombre de joueurs en ligne a explosé en quelques semaines. Un choix que pourrait d’ailleurs aussi faire Cryptic pour son Star Trek Online pourtant sorti début 2010 mais qui peine à décoller.

Dans ces conditions et sans concurrent d’envergure, World of Warcraft reste le MMO le plus en vue. Sa nouvelle extension, Cataclysm, sortie fin 2010 a battu des records de ventes et s’est écoulé à plus de 3 millions d’exemplaires en à peine 24 heures.
La concurrence pourrait toutefois arriver rapidement d’un peu partout de NCSoft en passant par THQ, Electronic Arts ou encore CCP qui préparent respectivement Guild Wars 2, Warhammer 40.000 Online, Star Wars The Old Republic et World of Darkness. Des titres très prometteurs et à gros budget prévus pour 2011 et 2012. Mais Blizzard, très prévoyant aussi prépare déjà relève avec le projet Titan, son prochain MMO qu’on commence à évoquer brièvement.

Reste à voir maintenant si le système d’abonnement sera conservé.

All Points Bulletin, epic fail of the year ? :clap:

2 petits mois seulement après sa commercialisation, le MMO All Points Bulletin ferme définitivement ses serveurs de jeu. Ayant pourtant bénéficié de 5 ans de développement et d’un système d’achat de temps de jeu voulu plus souple, le titre a été jugé décevant par la critique et n’a pas non plus convaincu les joueurs. Son studio de développement, Realtime Worlds, a même été contraint de licencier une soixantaine de ses employés avant d’arrêter le suivi d’APB.

Le jeu et le studio ont malgré tout trouvé un repreneur quelques semaines après et All Points Bulletin devrait revenir sous la forme d’un free-to-play en 2011.

Sortie de crise ? :ange:

Disney, un jeu vidéo c’est pas comme un film :non:

Si les chiffres de ventes de l’industrie du jeu vidéo continunte de progresser d’année en année, certains éditeurs continuent par contre à perdre de l’argent.

C’est le cas par exemple de la division jeu de Disney qui a vécu une année 2010 un peu chaotique. Malgré les bénéfices en progression du groupe Disney, sa division jeu vidéo reste continuellement dans le rouge. Même si les pertes en 2010 ont été moins importantes que les années précédentes grâce à des jeux comme Toy Story 3, Split Second ou encore Epic Mickey. La société a par conséquent décidé de restreindre son activité jeu vidéo et ses projets sur consoles PS3 et Xbox 360, jugés couteux et rapportant finalement moins que leurs titres DS et Wii. Toy Story 3, pourtant sorti sur 5 plateformes différentes, fait par exemple les 2/3 de ses ventes sur DS et Wii.

Cette décision de produire moins de jeux à gros budget a fait une victime de taille, Pirate des Caraïbes L’armée des Damnés. Cet Action-RPG très prometteur développé par Propaganda Games, d’anciens de chez BioWare, régulièrement mis en avant et même jouable lors du dernier E3 a purement et simplement été annulé au profit de Tron Evolution certainement plus viable commercialement parlant de part la sortie proche du film.

Début 2011 et après la sortie de Tron Evolution, Disney a finalement décidé de fermer Propaganda.

Take Two, vous m’en remettrez deux :miam:

Annoncé en difficulté au début de l’année avec notamment plusieurs rumeurs de licenciements touchant près de 400 personnes, Take Two a réalisé des profits exceptionnels en 2010 avec un chiffre d’affaires en hausse de plus de 300 millions d’euros par rapport à 2009. L’éditeur, qui se reposait habituellement sur GTA pour se renflouer, a profité du carton de Read Dead Redemption et des bonnes ventes de NB2K11, Mafia II, Civilization V ou encore de celles de Borderlands et de GTA IV pourtant sortis en 2009. Take Two, qui était en passe de se faire racheter par EA en 2009, peut désormais s’appuyer sur de nouvelles franchises à succès autre que GTA et voir l’avenir plus sereinement.

UbiSoft cherche toujours la solution :neutre:

Du côté d’UbiSoft, après une fin d’année 2009 plutôt décevante, les objectifs ont été dépassés en 2010 avec notamment des ventes et un chiffre d’affaires en hausse grâce aux bonnes performances de Splinter Cell Conviction, Assassin’s Creed Brotherhood ou de la nouvelle itération des Lapins Crétins. Malgré tout, l’éditeur français continue de perdre de l’argent, des titres comme RUSE ou Hawx 2 n’ont pas convaincu commercialement parlant. Le cours de l’action d’Ubisoft n’a cessé de chuter depuis 2008, alors qu’il culminait à près de 80€ à l’époque, la crise et les pertes répétées de l’éditeur l’on fait chuter à 8€.

Petite satisfaction tout de même en 2010 de ce côté, le retrait d’Electronic Arts du capital. EA était le principal actionnaire d’Ubisoft depuis de nombreuses années avec environ 15% du capital. Une mauvaise affaire pour EA qui récupère peu dans la transaction mais une bonne nouvelle pour Ubi.

L’année 2011 devrait être marquée par un nouvel épisode d’Assassin’s Creed et le retour des licences Driver et Ghost Recon.

Activision bande de c… :grrr:

Activision qui enregistre pourtant des bénéfices record d’année en année a pour sa part annoncé une série de licenciements au sein de ses studios de développement, notamment chez Neversoft (Guitar Hero) et Radical Entertainment (Prototype). L’éditeur chercherait également à se séparer de son studio anglais Bizarre Creations, les ventes de Blur et de Blood Stone 007 ont été très insuffisantes.

Activision a bien du mal à se renouveler, à l’image de Blur et de Blood Stone, des titres comme Transformers, Singularity ou même la licence Tony Hawk ont bien du mal à atteindre des chiffres corrects. L’éditeur continue de s’appuyer sur ses licences phares à savoir Guitar Hero, Call of Duty et World of Warcraft. L’une d’elle pourrait d’ailleurs bientôt s’essouffler, les jeux musicaux n’ayant plus vraiment le vent en poupe, ce marché a vite été saturé et ne rapporte plus autant. Heureusement pour Activision que Blizzard a encore Starcraft et Diablo sous le coude.

Bobby Kotick pour sa part à continuer de divaguer sur tout et rien en 2010, allant jusqu’à cracher sur le Xbox Live et Microsoft qui se remplirait tout seul les poches sur le dos des autres. Selon lui, si le Live fonctionne aussi bien, c’est grâce à des jeux comme Call of Duty, ce qui n’est pas faux dans un sens. D’ailleurs pour se venger, le petit Bobby a enrôlé Bungie, le développeur de Halo, avec un accord exclusif d’édition pendant 10 ans. Na ! :na:

Electronic Arts, le retour du roi ? :yeux1:

Impossible d’évoquer les éditeurs sans parler d’Electronic Arts qui poursuit tranquillement sa restructuration. Entamée en 2009, elle visait principalement à passer d’une production de 40 jeux par an à une vingtaine seulement, privilégiant la qualité à la quantité. Une politique qui a visiblement fonctionné puisque l’éditeur a réduit ses pertes malgré des ventes moins importantes.

Electronic Arts reste très optimiste, sûr de sa nouvelle politique et de ses licences comme Battlefield, Les Sims, Mass Effect, Dragon Age, Medal of Honor ou des titres émergents, Bulletstorm (5 millions de ventes attendues) et Dead Space 2 en tête.
Objectif maintenant : poutrer Activision et ses licences à la con, c’est EA le roi du pressage de licences non mais.

LucasArts, c’était mieux avant :o

A la recherche d’un nouveau souffle, LucasArts a procédé à divers licenciements en 2010, a même changé de président et s’est surtout désengagé du financement du MMO Star Wars The Old Republic, laissant EA assumer seul l’édition, la distribution et la promotion du jeu. Les termes de ce désengagement reste d’ailleurs encore assez flous, officiellement c’est dans un souci d’efficacité mais il intervient aussi après des déclarations peu encourageantes concernant le développement apparemment ultra chaotique du jeu. LucasArts sent peut être venir le coup fourré et préfère laisser EA s’exposer seul à un éventuel échec.

Warner aime les jeux qui se vendent :super:

Après des licenciements en début d’année au sein de Monolith Productions, Snowblind Studios et Surreal Software, Warner est l’un des seuls éditeurs a avoir fait quelques emplettes en 2010. La société au bouclier s’est payé Roksteady, les développeurs de Batman Arkham Asylum et du prochain Arkham City, et Turbine qui travaille sur Le Seigneur des Anneaux Online.

THQ… :yeux3:

THQ a lui aussi perdu de l’argent en 2010 en l’absence de titres forts et avec des licences en perte de vitesse comme UFC ou Smackdown, bien loin de leurs ventes habituelles. Rien d’alarmant toutefois, les bonnes performances de Darksiders et de Red Faction Guerrila ont permis de limiter les pertes. D’autant que la société a de nombreux projets dans ses cartons, comme par exemple porter ses licences à la télé en partenariat avec la chaîne américaine SyFy. L’éditeur a aussi lancé à l’instar d’Electronic Arts le label THQ Partners, cette entité vise à soutenir les productions indépendantes et à faciliter les partenariats avec les développeurs recherchant un éditeur.

En 2011, THQ s’attend à gonfler ses ventes avec Red Faction Armageddon, Warhammer 40.000 Space Marines ou encore Saints Row 3.

Atari encore :lol:

Du côté d’Atari, il faut noter en 2010 le retour de Nolan Bushnell qui intègre le conseil d’administration. Même si le Atari d’aujourd’hui n’a pas grand chose à voir avec la société qu’il a fondé il y a 37 ans, hormis le nom, c’est un grand monsieur du jeu vidéo et l’un des pionniers de l’industrie qui revient aux affaires alors qu’il est désormais âgé de 67 ans. Le monsieur s’était déjà illustré en 2008 en signant le concept de Battleswarm, un jeu online mélangeant RTS et FPS. Un film retraçant sa vie avait un temps été évoqué.

Stardock cherche ses étoiles :confused:

L’année 2010 de Stardock n’aura pas été bonne à cause du lancement catastrophique de son titre phare Elemental : War of Magic. Ultra bugué, ce jeu très attendu n’atteindra pas les prévisions de ventes, obligeant la compagnie à licencier elle aussi une partie de son équipe de développement.

Valve maintient la pression :nexath

Pour Valve, 2010 a été marquée par l’annonce de Portal 2 mais aussi par le sauvetage du développeur Introversion grâce à Steam. Le petite studio indépendant derrière Defcon et Darwinia était à deux doigts de fermer ses portes avant de tenter une opération de la dernière chance, intégrer des succès Steam à Defcon et profiter ainsi d’une nouvelle mise en avant sur la plateforme durant une période de promotions. Résultat sans appel, l’opération a sauvé le studio qui a pu repartir sur de nouvelles bases.

Autre fait marquant, le dédommagement des joueurs de Modern Warfare 2 bannis injustement par VAC, le système anti-triche de Valve. Ceux-ci ont ainsi reçu deux copies de Left 4 Dead 2 en plus de la réactivation de leur compte, une première.

Monte Cristo tire sa révérence :op

Monte Cristo a accusé les ventes désastreuses de Cities XL et a mis la clé sous la porte. Fondé en 1995, Monte Cristo était une société emblématique du jeu vidéo français principalement connue pour ses jeux de gestion et de stratégie. Cities XL, son plus gros projet, devait être le nouveau Sim City, et à ambition égale, objectif égal, Cities XL et son côté MMO devait faire aussi bien voire mieux que Sim City 4 et ses millions d’exemplaires vendus. Au final le jeu s’écoulera à quelques 100 000 unités. Monte Cristo sera contraint d’abandonner son offre en ligne après quelques mois seulement et finira par fermer ses portes en 2010. Triste fin pour un développeur qui, à un moment donné, a finalement été trop ambitieux.
La licence Cities XL réussira toutefois à subsister grâce à Focus avec une version 2011 améliorée et orientée solo.

ZeniMax au top :bounce:

ZeniMax Media, la maison mère de Bethesda, a encore frappé fort en 2010. Après avoir repris ID Software en 2009, la société s’est offert le français Arkane Studios à qui l’on doit principalement Arx Fatalis et Dark Messiah. Le studio, qui compte notamment dans ses rangs le lead designer de Deus Ex, Harvey Smith, travaillait déjà sur un gros titre en partenariat avec Bethesda et s’est logiquement dit très heureux de cette acquisition. On se rappelle qu’Arkane avait du mettre en suspens le développement de son projet The Crossing il y a quelques temps faute de moyens, avec ZeniMax derrière désormais, ce genre de mésaventure ne devrait plus se reproduire.

ZeniMax ne s’est d’ailleurs pas arrêté là, en plus d’Arkane, le développeur suédois MachineGames fondé en 2009 par d’anciens de chez Starbreeze (The Chronicles of Riddick) a aussi rejoint les rangs, tout comme Shinji Mikami (Resident Evil, Devil May Cry, Vanquish…) et son studio Tango Gameworks.
Des studios qui sont chargés de développer des titres AAA orienté gamers.

Du très lourd donc pour ZeniMax qui va sans aucun doute s’affirmer davantage dans les prochaines années comme un des acteurs majeurs du secteur, avec RAGE, Doom 4, Brink, les Elder Scrolls et le projet de MMO Fallout en partenariat avec Interplay, on risque d’en bouffer longtemps du ZeniMax.

NCSoft l’a bien profond ! :etonne:

Alors que la société coréenne spécialisée dans les jeux massivement multijoueur assure savamment la promotion de Guild Wars 2, elle a été condamnée en 2010 à verser 28 millions de dollars à Richard Gariott, le mec qui nous a fait Ultima et qui s’est ensuite bien planté avec Tabula Rasa. Motif de cette condamnation ? Ce dernier jeu justement. Gariott affirmait avoir été licencié par NCSoft en novembre 2008 suite à l’échec de Tabula Rasa, sauf que la société avait apparemment et curieusement annoncé une démission à l’époque. Richard a donc voulu récupérer ses indemnités et les a obtenu.

A vrai dire c’est bien fait pour NCSoft, Garriott a toujours attribué l’echec de son jeu à son ancien employeur, l’accusant notamment d’avoir lancé le premier bêta test public du jeu beaucoup trop tôt.

Les licences à l’honneur 8)

Plus que jamais, les licences ont été à l’honneur en 2010. Parmi les jeux annoncés on retrouve des suites, des suites de suites, et encore des suites, avec le retour notamment de licences un peu oubliées comme Driver, Rayman, XCOM, Alice, Nerverwinter Night, Dugeon Siege, Age of Empires ou encore Stronghold. D’autres suites, Tropico 4, Stalker 2, Shogun 2 : Total War, Mass Effect 3 et The Edler Scrolls V ont aussi été officialisées.

Certaines licences sont également mortes en 2010 à l’image de Stargate. Prévue pour être décliné en MMORPG sous le nom Stargate Worlds, la licence s’est finalement transformée en FPS multi basique avec Stargate Resistance, un titre qui devait servir au studio Cheyenne Mountain Entertainment à se renflouer pour reprendre par la suite le développement de Stargate Worlds alors sous perfusion. Mais c’était sans compter sur la MGM, propriétaire de la licence, qui a décidé de ne pas renouveler les droits à Cheyenne Mountain Entertainment qui pataugeait quand même pas mal dans la semoule avec. Du coup plus de Stargate Worlds, plus de Stargate Resistance et plus de Cheyenne Mountain Entertainment.

2010 et la guerre des salons :diable:

Si à l’international, les salons dédiés au jeu vidéo ont trouvé ou retrouvé leur place (254 000 visiteurs pour la GamesCom en 2010), en France on se cherche encore. A vrai dire on avait deux salons “d’envergure”, le Festival du Jeu Vidéo, organisé par Games-Fed, et le Micromania Games Show, organisé par… Micromaia.

Accusé de ne pas être assez ambitieux et de manquer d’organisation, le Festival du Jeu Vidéo semblait avoir trouvé la solution en 2009 avec un évènement bien soutenu par la plupart des éditeurs et apprécié des visiteurs. En 2010 pourtant, le SELL, le syndicat des éditeurs en France, a décidé de ne pas s’associer à Games-Fed pour l’organisation du Festival du Jeu Vidéo. Officiellement le SELL souhaitait quelque chose de plus grand public que le Festival et non organisé par une société tiers du milieu.

C’est ainsi qu’est né le Paris Games Week, un salon se voulant le plus grand évènement français dédié au jeu vidéo, et accesoirement organisé en plein pendant le Micromania Games Show.

Maintenu malgré tout pour sa 5éme édition, le Festival du Jeu Vidéo, qui n’avait plus le soutien des éditeurs, s’est finalement recentré vers la scène indépendante et le retro gaming. Forcement beaucoup moins ambitieux que les années précédentes, le salon a quand même battu son record de visites, 69 000 visiteurs en 3 jours, mais pas son taux de satisfaction, en l’absence des hits de fin d’années et des éditeurs, beaucoup de visiteurs sont repartis déçus. Mais là où le salon a perdu en contenu, il a, dans un sens, gagné en convivialité avec les acteurs indépendants.

Le Paris Games Week, qui se déroulait un bon mois après, a lui par contre réussi à réunir 120 000 personnes en 5 jours, une performance exceptionnelle pour un nouvel évènement. Avec tous les éditeurs et tous les plus gros hits à venir, le salon a tenu toutes ses promesses en terme de contenu mais son côté aseptisé et très commercial n’a pas convaincu ceux qui s’attendaient à la grande fête du jeu vidéo annoncée.

Ils ont eu 10 ans :o)

10 ans ça se fête ! J’en oublie sans doute, mais voici quelques acteurs ou licences du jeu vidéo qui ont soufflé leur dixième bougie en 2010.

Le site Gamekult a été fondé en décembre 2000, pour l’occasion, dossiers récapitulatifs, photos de la rédac’ et grand concours ont animé la fin d’année d’un des sites de jeux vidéo français les plus consultés.

Le studio français Cyanide qui s’est fait une très bonne réputation auprès des joueurs français grâce à de nombreux titres de qualité comme Chaos League, Loki, Blood Bowl ou encore la série des Cycling Manager a aussi été fondé en 2000 et a donc fêté ses dix années d’existence l’an dernier. Cyanide travaille main dans la main depuis de nombreuses années avec Focus Interactive pour qui le studio prépare actuellement pas moins de trois titres d’envergure, Renaissance, Confrontation et la première adaptation vidéoludique des romans Le Trône de Fer dont les droits ont été acquis par Focus qui n’a pas hésité à en confier les rênes à son développeur fétiche.

Jeux Vidéo Magazine a discrètement fêté ses dix ans en 2010. Le mag, qui a beaucoup évolué en 10 ans pour devenir aujourd’hui une sorte de guide d’achat, reste l’un des plus lus en France dans le secteur du jeu vidéo.

Du côté des licences et des titres, on peut citer Diablo II, dont la suite se fait toujours attendre et pourrait avec un peu de chance sortir cette année. La série Hitman dont la suite est également en préparation mais qui ne s’est pas encore montrée.
Les Sims ont également fêté leurs 10 ans. La série la plus vendue au monde s’est offert un épisode console digne de ce nom en 2010 même s’il n’atteint pas la qualité des opus PC.

Total War, la série qui réinvente l’histoire, a eu 10 ans aussi, et comme un retour aux sources, le prochain épisode prévu pour cette année se déroulera de nouveau à l’époque du Japon médiéval comme le tout premier sorti en 2000.

Enfin, citons Deus EX et American McGee’s Alice, tous deux sortis en 2000 et dont un nouvel opus sortira également cette année.

Conclusion :jap:

Que faut-il retenir de 2010 pour l’avenir : qu’avec le dématérialisé ça va chier, qu’on n’est pas prêt de payer les jeux moins chers en France, qu’on va en bouffer du DotA, du ZeniMax et de toutes les licences qu’on connaît déjà, qu’on pourra pas jouer aux pirates mais qu’on pourra toujours pirater et que dans 10 ans les Sims auront 20 ans et pourront voter :peur:
Edité le 10/02/2011 à 15:10

:super:
bel article :wink:
Edité le 20/01/2011 à 16:37

bavo http://nsa25.casimages.com/img/2011/01/20/110120015820113136.png

Vraiment intéressant :super:

Excellent :clap:

:clap:

:super: :slight_smile:

Et dans 10 ans, sur ces 14 éditeurs, il en restera 4-5 qui auront rachetés les autres :yeux2:

Faut pas déconner, y’aura eu 2012 avant :ane:

Très intéressant, bravo :clap:

ou pas :o

Wow franchement beau boulot Daffy, le contenue est excellent et la rédaction exceptionnelle!!! :clap:

Tu bosse pour un journal ou quoi !? [:shy]

Bien fait pour leur gueule.

Bien fait pour leur gueule.

Bien fait pour leur gueule.

28 miyons :paf: Ca laisse rêveur ^^ Pour des gens normaux faut bosser combien de siècles dans une boîte pour espérer gagner le 100ème de ça en indemnités ? :o

Bof, 3 années tout au plus. :neutre: [:shy]

Et encore, il avait demandé 47 millions. :smiley: Je ne sais pas quel genre de contrat il signe mais c’est tout bénéf’.

Pas du tout, j’aime bien écrire, enfin j’essaie. :stuck_out_tongue:
Edité le 20/01/2011 à 21:49