Au commencement se trouve le site de la
Fondation Diaspora, qui permet d'accéder à la première étape de la création d'un compte sur le réseau social, en cliquant sur "Sign Up" en haut à droite de la page.
L'utilisateur est directement envoyé sur le site
podupti.me, qui rassemble les différents serveurs Diaspora hébergés à travers le monde. A noter que les serveurs communiquent entre eux et qu'il est possible de se connecter à un utilisateur présent sur un serveur différent, à condition d'avoir son ID entière.
La page d'inscription ne fait pas de fioriture et demande un minimum d'informations pour créer les bases du profil. Le "nom d'utilisateur" correspond à l'ID du compte : l'utilisateur est libre d'inscrire sa véritable identité ou non par la suite.
Après avoir complété sommairement les informations du compte, le résultat s'avère esthétiquement assez proche de Google+ : pas de publicité et un design épuré qui met en avant la photo de profil et les renseignements sur l'utilisateur, ainsi que les hashtags qu'il a indiqués pour le caractériser. On trouve également des fonctions similaires à Facebook, comme la possibilité "d'aimer" les publications.
Eléments importants : à côté du nom de l'utilisateur se trouve son ID, composée de son "nom d'utilisateur" et du serveur (pod) sur lequel il est hébergé, sous la forme "nom@pod". C'est cet ID qui permet de retrouver un utilisateur spécifique depuis n'importe quel serveur.
Du côté du flux d'actualité, difficile également de ne pas penser à Facebook et Google+, aussi bien au niveau de l'affichage des publications et de la possibilité d'interagir avec ces dernières, qu'au niveau des notifications de nouveaux messages situées en haut de page.
Le champ de recherche situé au-dessus de la page permet de rechercher des contacts précis à l'aide de leur ID, ou bien des contacts par hashtags. A l'heure actuelle, la première méthode nécessite parfois plusieurs essais avant de trouver la personne désirée, même en possédant l'ID complète de l'utilisateur, qui dans cet exemple se trouve sur un autre pod. Il est ensuite possible de l'assigner d'office à une ou plusieurs listes, nommées "Aspects".
Diaspora dispose d'une fonction de connectivité avec Facebook, permettant d'aspirer la liste d'amis de l'utilisateur pour l'aider à inviter ses contacts. Situation quelque peu paradoxale, mais somme toute compréhensible compte tenu de la puissance et de l'omniprésence du réseau social de Mark Zuckerberg aujourd'hui.
Reste qu'opter pour un réseau social open source et le connecter d'emblée à Facebook est une situation, ou plutôt une décision qui peut paraître un peu étrange. A noter qu'il est également possible de connecter son compte à Tumblr et Twitter via les paramètres de son profil.
Diaspora n'a évidemment pas mis de côté la possibilité de créer des applications. Si rien n'est vraiment formalisé côté utilisateur, les nombreux espaces de contribution devraient permettre de voir émerger quelques applications intéressantes. De quoi sans doute combler les nombreux manques de Diaspora, assez pauvre en fonctionnalités pour l'instant. Pas d'espace photo si ce n'est un partage par le biais du statut, pas de visualisation des vidéos directement sur le mur... C'est à la première de ces deux limitations que s'attaque Cubbi.es. Une fois la synchronisation faite entre le service et Diaspora, il suffit de presser la touche Majuscule et de cliquer sur n'importe quelle image lors de sa navigation...
La photo est alors immédiatement publiée sur le site de Cubbi.es et sur Diaspora, après identification la première fois. Notons que Diaspora semble privilégier le lien direct entre l'application et le profil de l'utilisateur, puisque l'identification passe par une acceptation de la synchronisation entre Cubbi.es et Diaspora, plutôt que par la création d'un mot de passe. Même pour accéder à son espace sur Cubbi.es, il est possible de simplement entrer son ID Diaspora. Si une session est ouverte sur le pod concerné, une requête au serveur suffit pour se retrouver dans son espace Cubbi.es.
Autre précision : lors de la publication depuis Cubbi.es, le statut est automatiquement en mode public, sans qu'il soit possible de le changer a priori. Il faudra donc le passer en privé, ou le circonscrire aux "Aspects" que l'on veut après envoi. Il est difficile de généraliser cette remarque pour l'instant, Cubbi.es étant l'unique application tierce disponible sur le site. Mais l'arrivée d'autres fonctionnalités devrait permettre d'en savoir un peu plus, et de combler les lacunes de Diaspora.
Au final, le réseau social semble surtout être une base. Impossible de ne pas y voir des inspirations venues de Facebook, Google + ou Twitter, mais le site précise ne pas avoir l'ambition de remplacer ceux-ci. Avec une base totalement ouverte, un contrôle des données par l'internaute - même si dans les faits, on a peu de précisions quant à l'hébergement des données sur les "pods" - et une absence de traçage publicitaire faite par le réseau social, ses arguments ne se situent pas encore sur le terrain des fonctionnalités.
Bon point, par contre : alors qu'on pouvait craindre la difficulté d'accès à Diaspora, notamment à cause de l'obligation d'installer le service sur des hébergements extérieurs, la présence de "pods" permet de retrouver une expérience simple et sans configuration rebutante.
Et comment ne pas avoir une légère pointe de nostalgie. Pauvre en fonctionnalités, esthétiquement limité, absence de contacts car tout juste lancé... Diaspora rappelle un peu le Facebook des débuts, lorsque ce dernier est sorti des universités américaines pour s'ouvrir au monde entier. On a au bout de quelques minutes d'utilisation le même sentiment : «
Bon, et maintenant, on fait quoi ? »