Le 31 mars 1998, le projet Mozilla voit le jour. Il fait suite à la déclaration de Netscape de
libérer le code source de son navigateur. Le manifeste, publié plus tard, précise que le projet Mozilla utilise «
une approche communautaire pour créer un logiciel libre d'envergure mondiale et pour développer de nouveaux types d'activités collaboratives ».
L'objectif de l'organisme est alors d'élaborer un idéal d'Internet, communiquer avec les personnes, qu'elles disposent ou non de qualifications techniques, rendre les contributeurs de Mozilla fiers et enfin fournir un canevas à d'autres pour faire avancer cette vision d'Internet. Tout un programme.
Le Phoenix naît. Il s'agit de la première évolution du navigateur Netscape dont le code source fut libéré quelques temps auparavant. A l'époque, la guerre oppose plutôt Netscape, IE ou d'autres services moins connus comme Galeon. Phoenix sera tout de même développé et ira de la version 0.1 à 0.5. Des fonctionnalités sont ainsi ajoutées afin d'améliorer l'utilisation du navigateur.
En juin 2002,
Mozilla 1.0 est lancé. Il s'agit d'un navigateur qui propose des fonctionnalités absentes d'Internet Explorer. Descendant du Netscape Navigator, il propose de regrouper plusieurs pages dans une seule fenêtre, pour passer de l'une à l'autre il suffit de cliquer sur un onglet. Plutôt pratique.
La Fondation Mozilla est créée en juillet 2003. L'ambition est donc affirmée de ne plus travailler sur des améliorations de Netscape mais bel et bien de développer son propre navigateur. Fidèle à ses ambitions originelles, Mozilla met donc en place une
communauté ouverte, censée rassembler des développeurs de par le monde plutôt qu'une société.
La même année, l'organisme dévoile un nouvel outil baptisé Mozilla Thunderbird. Une
version 0.1 du client de messagerie est alors proposée intégrant la gestion de plusieurs comptes, la modification de l'interface ou l'intégration de plugins. Toutefois, Firefox prenant de plus en plus de temps et de ressources aux équipes internes, le développement de Thunderbird sera par la suite séparé des autres. La dernière version officielle de Thunderbird est la 17.0.4 et reste utilisable dans 52 langues différentes.
C'est le 9 novembre 2004 que Firefox 1.0 voit officiellement le jour. Le navigateur intègre alors non seulement un moteur de recherche mais également un mécanisme anti pop-up. Il tente également de se démarquer d'Internet Explorer en annonçant une navigation plus rapide. Enfin, Firefox offre la possibilité d'installer des extensions en les téléchargeant. De quoi séduire de nombreux profils d'internautes.
Moins d'une année après, en octobre 2005, la Fondation indique avoir atteint le
nombre de 100 millions de téléchargements pour son navigateur. A l'époque, le rythme atteignait les 200 000 à 300 000 téléchargements par jour et un nom de code circulait déjà, Deer Park, pour indiquer qu'une nouvelle mouture arriverait prochainement (la 1.5).
D'autres suivront par la suite tant est si bien qu'en août 2006, le navigateur
franchit la barre des 200 millions. De son côté, Internet Explorer affûte ses armes et prépare le lancement d'IE 7, alors en bêta.
Seamonkey rassemble non seulement un navigateur mais également un gestionnaire de courriers électroniques, un client IRC ainsi qu'un éditeur HTML. Cette suite, dont la première version a été présentée en 2006, est séparée de Firefox en 2005. Le développement n'est d'ailleurs plus assuré directement par Mozilla mais par le conseil SeaMonkey.
Si Firefox 2.0 a
pointé le bout du museau en 2006 proposant alors une nouvelle interface graphique, une gestion des extensions améliorées, un filtre anti-phishing et la lecture des flux RSS (et la correction des problèmes de stabilité rencontrés sur la 1.5), la
version 3.0 représente en 2008 une véritable poussée en avant pour la Fondation.
Firefox 3 s'appuie sur le moteur Gecko 1.9 et propose la « Awesome bar », une barre d'adresse s'adaptant aux préférences de l'utilisateur. La fonction permet également de remplir automatiquement certains champs dès que l'utilisateur tape les premiers caractères de sa recherche.
Cette mouture se permet même d'entrer dans le Guinness Book Records en enregistrant exactement 8 002 530 téléchargements lors du « Download Day » entre le 17 et le 18 juin 2008.
Le milliard ! Fin juillet 2009, Mozilla indique avoir atteint le chiffre symbolique d'un
milliard de téléchargements pour Firefox. Nous en sommes alors à la version 3.5 du navigateur qui avait alors été téléchargée 5 millions de fois un jour après sa sortie.
Firefox 4 arrive en version finale fin mars 2011. Le changement est alors radical par rapport aux moutures précédentes. Le moteur Gecko 2.0 ainsi qu'un nouveau moteur d'exécution JavaScript viennent soutenir la prise en charge de l'accélération matérielle. L'
interface est épurée, les onglets passent au-dessus de la barre d'adresse, les onglets applicatifs sont intégrés...
Peu après le lancement de Firefox en 2004, Mozilla indiquait
viser les 10% de parts de marché pour l'année suivante. A l'époque, Mozilla et Netscape étaient utilisés par 5,2% des internautes.
En 2006, selon OneStat.com, Firefox disposait d'une
part de marché mondiale de 12%. En 2008, Mozilla rapportait des chiffres de Net Application précisant que sur la période de novembre, le navigateur open source atteignait une part de marché globale de 20%. Début 2010, le navigateur flirtait même avec les 30%. Au
dernier pointage d'août 2012 (notre image), Firefox détiendrait selon les chiffres de NetMarketShare une part de 20,2%.
En 2012, Mozilla lève le voile sur ce qui s'appelait jusque-là Boot 2 Gecko, à savoir Firefox OS. Ce système d'exploitation destiné aux mobiles a alors signé des partenariats avec certains constructeurs de terminaux comme le chinois ZTE. On y retrouve des fonctionnalités de base (téléphonie) mais aussi un client mail, des rendus 3D, une boutique d'applications mobiles en HTML5 et bien entendu Firefox.
Plus près de nous, Mozilla a lancé la dernière version stable en date de son navigateur. Il s'agit de la version 20 présentée le 2 avril dernier. Firefox se pare d'un nouveau gestionnaire de téléchargement et corrige certains bugs tout en prenant mieux en compte les éléments HTML5.
Enfin,
Firefox 20 inaugure un nouveau module de navigation privée fonctionnant maintenant par fenêtre et non uniquement par onglet, histoire de rendre plus aisés les allers-retours d'un utilisateur entre une session personnelle et celle d'un invité.
Panda ou renard ? La question agite et agitera toujours Internet. Plus métaphysique que l'œuf ou la poule, plus partisane que la bataille Star Wars/Star Trek, le débat est solidement enraciné dans les tréfonds des Internets. Si littéralement Firefox veut dire « renard de feu » donc renard, le panda roux semble mieux soir à l'emblème du navigateur.
De même, en anglais, un Firefox est le nom utilisé pour nommer les pandas rouges ou panda roux en français. De toute manière, la Fondation a
tué tout réel suspens en précisant que sa mascotte ne représentait pas un renard. Bref, la vérité n'était, pour une fois, pas ailleurs.