Livebox Play : le test

12 février 2013 à 19h15
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Lancée le 21 novembre dernier en grande pompe par Orange lors de son « Show Hello », la Livebox Play était attendue de longue date. Initialement prévue pour avril 2012, c'est finalement le 7 février dernier qu'est sortie la troisième génération de la box d'Orange.

L'opérateur fait donc enfin évoluer ses boîtiers vers une nouvelle génération, à l'image de ce qu'ont réalisé ses concurrents plus tôt. SFR avait dégainé le premier avec la Neufbox Evolution à l'automne 2010, suivi de près par Free, avec la Freebox Révolution, en janvier 2011, il y a deux ans maintenant. Il aura ensuite fallu attendre 2012 pour que Bouygues Telecom puis Numericable se mêlent à la partie avec la Bbox Sensation et LaBox.

Tous les concurrents d'Orange ont donc proposé leurs boîtiers avant, voire bien avant que l'opérateur ne sorte sa Livebox Play. Un problème pour Orange ? Pas vraiment si l'on se réfère au nombre d'abonnés, qui frôle désormais les dix millions. Mais l'arrivée des offres de SFR et de Free, fin 2010 - début 2011, et la sortie des Bbox Sensation et LaBox conjuguée à la naissance de Free Mobile (qui a engendré un recrutement ADSL très important pour Iliad) ont peu à peu érodé la part de marché d'Orange au niveau de l'ADSL. De 46,4% fin 2010, l'opérateur est passé à 45,7% en 2011, et environ 44,4% au troisième semestre 2012. Un déficit de recrutement qui, s'il n'a rien de catastrophique, devait engendrer une réaction de la part du leader du marché.

C'est donc dans ce contexte et à l'approche des téléviseurs et services connectés comme Google TV qu'Orange a lancé sa Livebox Play. Un, ou plutôt deux boîtiers, censés rattraper et même dépasser la concurrence, puisque selon le PDG d'Orange, Stéphane Richard, ce seraient « les box les plus sophistiquées et les plus puissantes du marché ». Après plusieurs années de développement, un retard de plusieurs mois et un investissement estimé à 120 millions d'euros, Orange est-il en mesure de proposer un boîtier attractif et consolider son parc d'abonnés ? La réponse dans ce test.

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La Livebox Play, ce n'est pas un, mais bien deux boîtiers (un modem et un décodeur TV), à l'image de ce qui existe chez l'ensemble des concurrents. Première nouveauté : ces boîtiers revêtent un plastique noir. Un choix qui tranche radicalement avec le blanc précédemment utilisé par Orange, qui était un peu la marque de fabrique du constructeur. Plus modernes donc en apparence, les boîtiers Orange. Et au niveau matériel ? Également, puisqu'on trouve dans la Livebox Play et son décodeur les composants les plus puissants du moment pour ce type de boîtiers. Revue de détail.

Le modem

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La Livebox Play, c'est-à-dire la partie modem que d'aucun appelleront Livebox 3, évolue assez peu par rapport au précédent boîtier ADSL du point de vue des dimensions. Il conserve la même épaisseur et voit simplement ses longueur et largeur réduites de quelques millimètres. Le boîtier conserve également un bouton en façade permettant d'activer ou de désactiver le Wi-Fi. Toutefois, cette fonction est désormais dissociée du WPS, qui possède son propre bouton, à l'arrière du boîtier. Le bouton-poussoir de mise sous tension est lui aussi déporté à l'arrière du modem, ce que certains trouveront moins pratique. Le port USB (2.0) passe quant à lui en façade, alors qu'on retrouve un second port à l'arrière.

Mais le changement le plus visible concerne évidemment l'apparition de l'écran OLED monochrome de 128x32 pixels, qui remplace les traditionnelles diodes. Notez également l'arrivée d'un bouton « Info », qui permet d'afficher l'état de la connexion sur l'écran. Un écran qui est d'ailleurs utilisé pour délivrer différents messages à l'utilisateur, concernant par exemple la reconnaissance d'une clé USB lorsque cette dernière est branchée.

Voilà pour l'aspect cosmétique du boîtier. Concernant maintenant ses entrailles, les changements sont encore plus importants. Côté connectique tout d'abord, les 4 ports Ethernet sont enfin compatibles Gigabit. De même, la Livebox Play est le seul modem, avec la BBox Sensation, à proposer du Wi-Fi double bande, sur 2,4 et 5 GHz. Le but ? Disposer d'un réseau 5 GHz moins encombré et donc moins sujet à d'éventuels signaux parasites, notamment en zone urbaine. Dans les faits, la couverture Wi-Fi de cette nouvelle box est effectivement plus étendue que celle d'une Livebox 2 Sagem dans l'appartement de notre abonné cobaye.

Compatible ADSL2+, VDSL2 et FTTH, la LiveBox Play embarque un processeur Fusiv Vox185 d'Ikanos. Orange profite de la sortie commerciale de la Livebox Play pour lancer des forfaits fibre 200 Mb/s comme le fait d'ailleurs Numericable. Si Orange propose la même box pour les abonnés ADSL ou FFTH c'est que pour les heureux possesseurs de liaison fibrée il faudra connecter un autre boîtier à la box : c'est l'ONT. Elle dispose en outre d'une puce Dect qui la rend compatible avec l'ensemble des téléphones Dect du marché, d'après le constructeur. La Livebox Play offre également la voix HD sur cinq terminaux, mais ne supporte actuellement que les Samsung W3510 et Sagem D47, les seuls combinés Orange certifiés CAT IQ 2.0. Nous avons pu tester le bon fonctionnement de la voix HD avec un Samsung W3510 : on apprécie au passage de ne plus affubler la box d'un dongle USB disgracieux.

Un modem tout à fait au goût du jour donc, qui ne souffre que de trois principaux défauts selon nous :
  • Les plastiques utilisés par Orange sont mal ébarbés et se déclipsent facilement : la construction n'affiche pas la même qualité que par le passé.
  • La Livebox Play laisse échapper un petit bruit électrique strident tout à fait désagréable. C'est d'autant plus dommage qu'en dehors de ça, elle est totalement silencieuse puisque dépourvue de ventilation. Un problème qui, d'après Orange, sera « corrigé sur une prochaine production.
  • Enfin, nous aurions aimé que le modem soit relié au décodeur par un kit CPL fourni. Orange ne les propose qu'en option : les Liveplug HD+ (200 Mbps) sont vendus 69 euros sur orange.fr (hors promotion), et les Liveplug Wi-Fi duo sont disponibles contre 129 euros.



Côté interface de configuration, cette nouvelle Livebox nous promène en terrain connu, à condition d'avoir déjà gouté à la Livebox 2 ZTE ou à la Livebox 3 Pro. On a donc droit à une interface d'administration graphique mais épurée qui s'avère tout à fait fonctionnelle. A l'usage d'ailleurs, le modem nous a satisfait puisque nous n'avons eu aucun souci à signaler qu'il s'agisse du Wi-Fi, de l'ouverture des ports ou encore de la gestion des connexions simultanées en P2P. Tout au plus, la stabilité de la synchronisation ADSL est-elle peut être légèrement inférieure à ce que nous avions sur une ligne ADSL avec une marge bruit élevée et une Livebox 2 Sagem. En clair, sur cette ligne particulière nous avons constaté des pertes de synchronisation plus fréquentes qu'auparavant. Et puisque dans ce cas il faut redémarrer la box, le processus n'est toujours pas instantané, loin s'en faut.

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Interface d'administration Livebox Play


Consommation et temps d'allumage

Nous avons voulu savoir si la Livebox Play consommait plus ou moins d'énergie que le modem précédent. Nous avons effectué ce relevé au wattmètre, après stabilisation de la box. A titre de comparaison, la Livebox 2 utilisée est un modem Sagem. Nous avons également ajouté les chiffres relevés sur le boîtier Server de la Freebox Revolution, sachant que ce dernier est équipé d'un disque dur de 250 Go.

Consommation au repos
Livebox 2 SagemLivebox PlayFreebox Server
9,0 W7,7 W18,6 W

Comme indiqué dans ce tableau, la Livebox Play consomme légèrement moins que la Livebox 2 Sagem, qui elle-même consomme deux fois moins d'énergie que le Server de la Freebox.

Concernant le temps mis par le nouveau modem d'Orange pour se rendre opérationnel, il est d'environ 3 minutes d'après nos mesures. C'est à dire à peu près ce que nous avons relevé sur la Livebox 2 Sagem (174 secondes).

Le décodeur

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Comme le modem, la partie décodeur TV est toute de noir vêtue. Et comme pour le modem, les plastiques ne sont pas très bien coupés et semblent d'une qualité discutable. Mais le défaut principal de ce décodeur reste son encombrement : il est certes plus fin que le précédent boîtier TV, mais est aussi nettement plus profond et surtout beaucoup plus large (38 cm !). Étant donné ses dimensions importantes, ce boîtier est donc voué à finir en bas de la pile d'appareils à côté de votre téléviseur. Or la faible qualité du plastique laisse craindre le pire concernant sa durée de vie dans de telles conditions : on ne mettra guère plus d'une PS3 sur le décodeur.

En façade, on trouve un port USB 2.0, deux boutons permettant le changement de chaînes, un bouton de mise en veille et un écran affichant diverses informations (nom de la chaîne regardé, du fichier lu, du service utilisé...). À droite de cet écran, un large espace vide. Il s'agit en fait de l'emplacement dédié à un lecteur Blu-ray compatible 3D, construit par Panasonic. Un lecteur mis à disposition de l'abonné contre 99 euros à partir d'avril. Une somme potentiellement perdue par ce dernier en cas de résiliation, puisque le lecteur reste la propriété d'Orange.

Sur le côté, on retrouve l'entrée pour la carte TV délivrée par Orange. Pas de nouveauté donc. A l'arrière, on dispose de 2 ports USB, d'un bouton de mise sous tension, d'une entrée et d'une sortie antenne, d'une sortie son optique coaxiale, de sorties composites (vidéo et audio), une sortie HDMI 1.4 et d'une prise Ethernet. Cette dernière est vouée à la connexion avec le modem, puisque le décodeur est dépourvu de Wi-Fi.

Côté composants, le décodeur de la Livebox Play se compose d'un SoC Intel Atom CE4257 Groveland (à 1,2 GHz), que l'on retrouve chez Bouygues Télécom et Numericable. A l'heure actuelle, ce processeur est le plus puissant utilisé dans les box, et plus véloce que celui dont dispose la Freebox Revolution, notamment. Le boîtier dispose de 2 Go de mémoire vive et d'un double tuner TNT (qui permet l'enregistrement et lecture simultanée de deux programmes différents), et d'un disque dur de 320 Go. Là encore, petit bémol : sur ces 320 Go, seuls 80 Go sont proposés par défaut aux abonnés ADSL, ce qui correspond environ à 25 heures d'enregistrement sur une chaîne HD. Pour obtenir 80 Go supplémentaires, il faut débourser 10 euros, et 20 euros pour disposer de 240 Go. Cette capacité constitue la limite pour l'abonné Orange, les 80 Go restants étant réservés au système. Notez que l'abonné fibré peut quant à lui disposer gratuitement, sur demande, de 240 Go.

Notez enfin que contrairement au modem, le boîtier TV est équipé d'un ventilateur. En utilisation, ce dernier se montre plutôt discret, et il faut tendre l'oreille pour distinguer son ronronnement. Toutefois, un bug identifié par Orange implique une vitesse de ventilation importante lors d'une sortie de mise en veille profonde, avec les nuisances sonores qui vont avec.


Consommation et temps d'allumage

A l'image de nos mesures sur le modem, nous avons également cherché à savoir qu'elle était la consommation du boîtier TV. Nous avons comparé nos valeurs (relevés en veille et lors du visionnage d'une chaine HD) avec celles du décodeur UHD87 (la précédente génération de décodeur TV Orange) et celles du Freebox Player. Notez que si Orange annonce un mode basse consommation (que nous avons activé), nous n'avons dans les faits rien observé de concluant, malgré nos trois heures d'attente.

 UHD87Livebox Play TVFreebox Player
Consommation en veille profonde--4,8 W
Consommation en veille9,6 W18,3 W13,3 W
Consommation en utilisation11,3 W20,1 W17,3 W

On remarque qu'en veille, le décodeur TV de la Livebox Play consomme deux fois plus d'énergie que le précédent boîtier. Le Freebox Player se montre lui aussi plus raisonnable. En charge, le nouveau décodeur se montre encore une fois bien gourmand et fait grimper notre wattmètre à plus de 20 W, là où le UHD87 reste à 11 W et le Freebox Player à 17 W.

Concernant le temps de mise en fonctionnement, notez que le décodeur de la Livebox Play est légèrement plus long : il nous a fallu 107 secondes pour voir apparaître une image, contre 87 secondes sur le UHD87.

La télécommande du boîtier TV

Avec sa télécommande, Orange a cherché à se démarquer de la concurrence. Certes, Numericable utilise un modèle similaire depuis LaBox, mais Free, SFR ou Bouygues ne disposent pas d'une télécommande aussi évoluée que celle d'Orange. La particularité de cette dernière : ses deux faces. La première offre les éléments traditionnels d'une télécommande, mais aussi un joystick dédié à la fois à la navigation dans les menus ou dans les services, mais aussi au jeu. À l'usage, ce joystick ne nous a franchement pas convaincus, tant il est sensible. Il convient de l'utiliser quelques heures avant d'en acquérir une maîtrise raisonnable. Mais même après ce laps de temps, un appui sur « OK » (au centre du joystick) a vite fait de se transformer en un déplacement non sollicité.

Côté face, on découvre un clavier azerty plutôt complet et qui nous a nettement plus séduits à l'usage. La saisie dans le moteur de recherche ou dans le navigateur est nettement simplifiée grâce à ce dispositif. Notez que ce dernier est désactivé dès lors que le clavier est tourné vers le bas, afin d'éviter toute manipulation non désirée. Reste qu'il est parfois fastidieux de devoir tourner et retourner la télécommande pour une action qui serait si simple avec un clavier sans fil, avec lequel le décodeur est compatible.

Notez que cette télécommande, qui fonctionne avec 4 piles LR03 (AAA), dispose d'un gyroscope et d'un accéléromètre, qui permettent notamment la prise en charge de gestes. Un quart de tour vers la droite ou vers la gauche pour monter ou baisser le son, un mouvement vers le haut ou vers le bas pour changer de chaînes... La maîtrise de ces gestes n'est pas forcément évidente, et certains ne manqueront pas de s'exercer grâce au tutoriel prévu par Orange. Et globalement, le dispositif nous semble revêtir un intérêt très limité.

La télécommande de cette Livebox Play dispose toutefois de qualités indéniables. Compatible radio-fréquences, elle est couverte d'un revêtement soft touch plutôt agréable à l'usage et son fonctionnement est suffisamment simple pour qu'au bout de quelques heures d'utilisation, on ne soit plus contraint de regarder les boutons. Las, à l'heure où nous écrivons ces lignes, le comportement global de cet accessoire est pour le moins aléatoire obligeant souvent à ressortir la télécommande infrarouge d'un décodeur Orange de génération précédente. Décrochages fréquents, joystick capricieux... Orange avoue connaître des difficultés dans certaines situations et travaille actuellement sur le sujet.

L'interface : la partie TV

Si la sortie de la Livebox Play arrive quelques mois après la date initialement prévue par Orange, ce n'est sans doute pas à cause d'un retard au niveau de l'interface du décodeur. En effet, cette dernière n'évolue pas tellement depuis la New TV, déployée fin novembre 2011, et encore moins par rapport à la New TV R2, disponible depuis octobre 2012. Toutefois, cette mise à jour n'était disponible que pour les deux derniers décodeurs TV (UHD86 et UHD87) ; les abonnés disposant de boîtiers moins récents et souhaitant passer à la Livebox Play auront donc le droit à une interface complètement nouvelle.

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L'ancienne interface New TV d'Orange

Cette dernière se compose d'un menu pour le moins épuré, fait d'icônes plutôt simples. Seule différence avec la New TV R2 : la disparition du bandeau de gauche, les icônes occupant l'intégralité de la largeur de l'écran. Dans ce menu, la navigation est fluide, sans à-coups, sans commune mesure avec ce qui existait sur les précédents boîtiers. Autre évolution intéressante : le retour de mise en veille est quasiment instantané (à l'inverse du démarrage initial qui est toujours aussi long). Dans le coin inférieur droit, on retrouve en PiP la dernière chaîne regardée (sur laquelle vous pouvez revenir d'un simple appui sur le bouton P+ de la télécommande).

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La première prise en main est donc plutôt positive... si tant est que vous ayez allumé votre téléviseur avant le décodeur ! En effet, un bug concernant la négociation HDMI empêche parfois l'affichage si cette procédure (d'ailleurs rappelée en bas de l'écran de votre téléviseur) n'est pas respectée. Et si tel n'est pas le cas, c'est par un redémarrage complet du décodeur (et la décidément très lente procédure d'allumage) qu'il vous faudra passer, du moins avec notre téléviseur de test, une Samsung LE40C750R2W. Orange est conscient de ce problème qui varie d'un téléviseur à l'autre et s'emploie à trouver un correctif.

Concernant le principal usage de ce décodeur, à savoir la télévision, peu de changement. La mosaïque reste intacte (et toujours un peu lente à afficher les prévisualisations à la première utilisation), tout comme le menu contextuel auquel vous accédez via un appui sur « OK » lorsque vous regardez un programme.

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La grille des programmes évolue en douceur, mais reste particulièrement bien conçue et convaincante, avec une navigation bien pensée, la possibilité de programmer l'enregistrement d'un programme depuis cette interface, ou d'être alerté (via une popup sur l'écran) 5 minutes avant le début d'une émission. Seul bémol : une certaine lenteur dans l'affichage de la grille, particulièrement après un défilement rapide. La fonction de recherche évolue également et devient unifiée, pêchant ses résultats dans la grille des programmes, mais aussi dans les différents services de VOD, le tout fonctionnant parfaitement, avec une réactivité très satisfaisante.

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Le module de « Suggestions personnalisées » reste d'actualité, et étudie vos habitudes de consommation télévisuelle pour vous proposer les programmes qui vous conviennent le mieux. Toujours autour de l'interface TV, signalons la présence du contrôle du direct, qui s'est révélé un peu capricieux : pause au bout de plusieurs appuis, pas de reprise, obligation de changement de chaine... Toutefois, ces problèmes sont plus probablement imputables à la télécommande qu'à la fonction en elle-même. Notez toutefois que l'appui long sur la touche avance rapide, destiné à repasser au direct, se contente de passer en avance rapide.

Parmi les nouveautés de cette interface, on note les fonctions de social TV développées par Orange : durant le visionnage d'un programme, une pression vers la gauche du joystick vous permettra de partager via les réseaux sociaux (Facebook et Twitter) ce que vous regardez. C'est simple, mais c'est un peu lent lors de la première utilisation et surtout, l'utilité est discutable selon nous, face aux possibilités des seconds écrans, comme les tablettes ou smartphones.

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Enfin, le services de VOD est toujours aussi convaincant, puisqu'il cumule la télévision à la demande et un catalogue particulièrement fourni. Et sur ce type de service, le clavier de la télécommande prend tout son sens au moment de faire une recherche.

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Globalement, par rapport à l'utilisation « TV » de ce décodeur, peu de problèmes à déplorer, mais une lenteur générale de l'interface (en dehors du menu). Et cette impression est la plus présente lors d'une petite séance de zapping, puisqu'il faut 5 secondes à la Livebox Play pour passer d'une chaîne à l'autre, le son arrivant d'ailleurs deux secondes avant l'image. Et ce n'est pas du ressenti, puisque nous l'avons mesuré. En face, la Freebox Revolution ne met que 3 secondes à effectuer la même opération. De même, on regrette l'absence de réglages dignes de ce nom pour la partie « TV » : impossible de choisir sa source (TNT ou ADSL), ou encore la qualité de l'image (HD ou non).

Mon compte, boutique

Passons rapidement sur le menu « Mon compte », qui offre la possibilité de choisir entre un affichage 16/9 ou 4/3, le choix de la sortie audio (stéréo, 5.1 ou auto), l'activation du contrôle parental, la sélection des chaînes favorites, le récapitulatif de vos achats VOD, le réglage de la télécommande (calibration, tutoriel pour les gestes), le scan des chaînes TNT ou encore l'activation du mode basse consommation. Attention, ce mode désactive les enregistrements programmés ou déclenchés à distance.

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Le menu « Boutique » vous permettra de choisir votre bouquet TV, votre pass jeux, de souscrire à un abonnement Deezer ou encore de gérer vos abonnements vidéo. Un pass jeux également disponible dans le menu dédié. Dans cette interface, on retrouve en effet la possibilité de souscrire au pass illimité vers le service de cloud gaming d'Orange. Développé par G-Cluster, une société qui travaille également avec SFR, il offre un catalogue de quelque 120 jeux. Orange a également pris soin de mettre à disposition des ses abonnés quelques « mini-jeux » et surtout 9 titres pré-intégrés : Tintin : le secret de la licorne, Asphalt 6 : Adrenaline, Questions pour un Champion, Green Farm, Charlie remonte le temps, Shrek Kart, Real Football 2012, Saving Privante Sheep 2 et Texas Holdem Poker. Des jeux édités pour la plupart par Gameloft. Notez qu'il est possible d'utiliser une manette de XBox ou de PS3 pour faire fonctionner ces jeux, alors qu'Orange ne livre aucun périphérique de ce type et préfère le vendre sur son site, pour la somme de 14 euros.

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Le lecteur multimédia

Évoquons également les capacités en lecteur multimédia de ce boîtier. Aucune difficulté à lire une clé USB formatée en NTFS, que cette dernière soit branchée sur le décodeur ou sur le modem. Compatible Samba, media player UPnP 2.0 et DLNA1.5, le décodeur nous a également permis de lire un grand nombre de formats audio et vidéo, dont différentes vidéos utilisant le conteneur MKV. Seuls deux films mêlant AVC et AAC ont posé problème, alors que le Flac n'est pas reconnu par la box. Impossible également de lire les sous-titres associés à un fichier vidéo. Il est parfois difficile de naviguer dans certaines vidéos (avance rapide), sous peine de blocage. Concernant la lecture en réseau, il est toujours nécessaire de passer par Twonky et son interface pour le moins archaïque. Enfin, on note une nette détérioration des images lues avec le décodeur, quel que soit l'emplacement des fichiers. De plus, le passage d'une photo à une autre est particulièrement lent.

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La partie lecteur multimédia de la Livebox Play est donc acceptable, sans plus. On regrette par ailleurs qu'il soit impossible de continuer à profiter du lecteur audio en passant sur le navigateur.

Les applications, le navigateur Internet

L'interface du décodeur propose également un catalogue d'applications qui comptent parmi ses rangs un module Facebook, une application 20 minutes ou Deezer, mais globalement, cela reste assez pauvre et on peut déplorer l'absence d'un Youtube ou d'un Dailymotion. Une application comme Facebook dispose d'une interface tout bonnement archaïque, celle du Figaro n'est pas mise à jour suffisamment souvent et si celle de 20 minutes est nettement mieux conçue, elle n'apporte pas franchement d'intérêt décisif. Espérons que cela ne soit pas significatif de l'intérêt des éditeurs pour le support. Reste que la possibilité de définir un pôle d'applications favorites, auquel vous pouvez accéder alors même que vous regardez un programme (grâce au joystick), n'est pour le moment pas très intéressante.

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La dernière nouveauté de cette interface concerne enfin le navigateur Internet, basé sur Opéra. Inutile de tourner autour du pot, en l'état actuel des choses, il est tout simplement inutilisable. Et cette fois, les problèmes de télécommande n'y sont pour rien, car nous avons constaté les mêmes lenteurs, blocages et autres difficultés avec un clavier et une souris. Il a été ainsi très difficile d'ouvrir une simple page Web, alors que la navigation est tout bonnement archaïque, puisqu'au lieu d'avoir un défilement fluide (comme semblait le permettre le joystick de la télécommande), le navigateur se contente de passer d'un cadre à un autre pour faire défiler la page, à l'image de ce qui existait avec les téléphones Wap. Et si le navigateur est compatible flash, sur Youtube, impossible de lancer une vidéo... Bref, pour le moment, ce n'est certainement pas le navigateur de la Livebox Play qui fait sa force.

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Notez qu'Orange est particulièrement à l'écoute de ce genre de retour et nous a confirmé que deux mises à jour sont d'ores et déjà prévues, l'une intervenant en mars, l'autre en avril. L'opérateur a par ailleurs ouvert deux pages recensant ces différents problèmes, l'une dédiée au modem, l'autre au boîtier TV. Ces pages indiquent que « cette liste n'est pas exhaustive ; la priorisation retenue s'appuie avant tout sur vos retours. »

Les applications mobiles

Évoquons enfin les applications mobiles disponibles depuis la New TV R2. TV d'Orange permet d'afficher une grille des programmes (traditionnelle ou en VOD), donne la possibilité de visualiser l'émission de votre choix (second écran), de programmer des enregistrements ou de consulter vos programmations, lancer une chaîne depuis votre smartphone ou votre tablette.



Quant à Ma Livebox, elle autorise différentes fonctions ayant trait à la gestion du Wi-Fi (activation ou désactivation, définition de plages de fonctionnement, copie de la clé de sécurité), permet le redémarrage du modem ou vous renseigne sur l'état de vos équipements.

Vous pouvez retrouver un résumé de l'interface de la Livebox Play dans la vidéo suivante :

Avec ces deux nouveaux boîtiers arrive également une nouvelle offre commerciale, que nous allons détailler ici. Orange conserve les offres Livebox Découverte et Livebox Zen actuelles sans en modifier la tarification, et ajoute à ces dernières la Livebox Play, présentée comme une nouvelle formule premium, accessible en ADSL ou en fibre.

Le type de connexion a son importance, puisque l'offre diffère sensiblement selon les cas. En ADSL (jusqu'à 20 Mb/s), l'abonné dispose d'appels illimités vers les téléphones fixes de 103 destinations et vers les mobiles en France. L'offre TV se compose de 160 chaines, dont une en 3D. Comme expliqué en seconde page, l'abonné ADSL dispose de 80 Go d'espace de stockage sur l'enregistreur fourni, et doit s'acquitter de 10 euros par tranche de 80 Go (soit 20 euros au maximum). Il dispose également de 50 Go d'espace de stockage en ligne sur le cloud d'Orange. Enfin, l'abonné ADSL peut choisir un avantage au choix parmi un accès à Deezer Premium+, un Pass Vidéo, une formule Let's Go 100 Mo, qui permettra de doter un appareil mobile d'un accès à Internet en mobilité.

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L'abonné Orange qui dispose de la fibre voit son débit descendant maximal grimper à 200 Mbps (pour peu que vous possédiez l'ONT adéquat), l'espace de stockage en ligne est doublé (100 Go) et le disque dur voit sa capacité portée à 240 Go par défaut. Enfin, une nouvelle option fait son apparition dans les avantages disponibles, à savoir le Pass jeux premium.

Quel que soit le type de connexion utilisée, cette nouvelle formule, sans engagement (c'est une première), est proposée à 39,90 euros par mois à tous les clients Orange dégroupés résidant en France métropolitaine. Sachant d'une part que les abonnés recevant la TV par Satellite peuvent migrer vers les offres Livebox Play mais bénéficient dans ce cas d'un décodeur UHD 87 d'ancienne génération, et d'autres parts que les non dégroupés voient leur facture diminuer de 5 euros. L'équipement Livebox reste subordonné à une location, facturée 3 euros par mois, ce qui porte l'abonnement total à 42,90 euros.

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A ce tarif mensuel déjà élevé, il faut également ajouter 49 euros de caution pour le décodeur (restitués à la résiliation). Pour ceux qui désireraient disposer du lecteur Blu-ray, il faudra vous acquitter de la somme de 99 euros (perdus puisqu'il s'agit de frais de mise à disposition, le lecteur Blu-ray devant être restitué à la clôture de l'abonnement), alors que les kits CPL vous couteront 69 euros. Enfin, il faudra débourser 20 euros supplémentaires pour bénéficier d'un stockage de 240 Go sur le disque dur du décodeur. Pour disposer d'un matériel équivalent donc à celui de la Freebox Revolution, il faudra donc débourser la coquette somme de 237 euros, alors que l'abonnement coûte déjà près de 5 euros de plus (4,93 euros, précisément).

Et la facture s'allonge si jamais vous êtes déjà abonné Orange. Car l'opérateur a prévu des frais de migration pour les abonnés ADSL (ceux disposant de la fibre n'ont pas de frais supplémentaires). 19 euros pour le modem tout d'abord, et 39 pour le boîtier TV seul (si vous conservez votre ancienne Livebox). Si vous souhaitez échanger vos deux boîtiers, il vous en coûtera alors 49 euros. Notez que ces tarifs sont probablement amenés à évoluer, et les frais de migration présentés sont d'ailleurs valables uniquement du 7 février au 3 avril 2013.

Enfin, offre sans engagement oblige, Orange inaugure des frais de résiliation à hauteur de 50 euros.

Conclusion

En proposant sa box après tous ses concurrents, Orange avait une occasion à saisir. Celle de proposer un matériel plus évolué et une interface et des services novateurs. Sur la partie matérielle, c'est plutôt réussi. Car le décodeur de la Livebox Play dispose de l'Intel Atom le plus rapide à ce jour, d'un disque dur de 320 Go, d'un double tuner TNT, alors que le modem embarque du Wi-Fi double bande... Et si l'on regrette la taille du boîtier TV (pourquoi ne pas imaginer une version slim sans Blu-ray messieurs de chez Orange ?), le temps où les box d'Orange étaient perçues comme familiales quand la Freebox était la box des geeks est semble-t-il révolu. Et le passage du blanc au noir est d'ailleurs là pour renforcer ce sentiment.

Un net regain de puissance donc qui place la Livebox Play au niveau de la concurrence, et qui aurait du permettre à Orange d'offrir à la fois une fluidité accrue en ce qui concerne l'interface, et quelques nouveautés en terme d'expérience utilisateur. Et de ce point de vue, c'est moins bien réussi. On trouve bien quelques éléments novateurs et fonctionnels, comme le partage Facebook et Twitter ou les 9 jeux pré-installés. Mais l'application Facebook ou le navigateur Web sont là pour rappeler à Orange qu'au niveau de la couche software, il y a encore du travail.

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D'autant que les principaux problèmes ne se résument pas à ces deux applications. L'interface souffre de lenteurs et de bugs, les deux exemples les plus significatifs concernant le zapping (pour la lenteur) et la négociation HDMI et la télécommande (pour les bugs). Cette dernière, véritable atout de la Livebox Play sur le papier du fait de sa conception originale, s'est révélée être son talon d'Achille tant elle s'est montrée capricieuse durant nos tests, notamment à cause de son joystick bien trop sensible et de décrochages bien trop fréquents.

Globalement, Orange nous livre un produit qui risque de décevoir les premiers utilisateurs, et on peut se demander si, malgré le temps pris pour sortir cette nouvelle Livebox, il n'aurait pas été plus sage d'attendre un mois ou deux, c'est-à-dire le temps qu'il faudra à l'opérateur pour apporter les correctifs logiciels les plus urgents à son boîtier. Orange a en effet d'ores et déjà annoncé deux patchs, en mars puis en avril, si tout va bien.

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Reste enfin la question du prix. Car avec des frais d'échange du modem à 19 euros, des frais d'échange du décodeur à géométrie variable, la caution de 49 euros du décodeur, le lecteur Blu-ray fourni contre 99 euros que vous ne reverrez pas, les frais de résiliation de 50 euros, les 20 euros demandés pour atteindre la capacité maximale du disque dur (240 Go), et un abonnement qui grimpe à 39,9 euros par mois (sans compter les 3 euros de location du modem), et la facture finit par être très, très salée.

Et c'est finalement cette politique tarifaire qui nous laisse le goût le plus amer. Car la partie matérielle de cette Livebox Play recèle un potentiel indéniable, et la partie logicielle fera, on l'espère, l'objet d'améliorations conséquentes et rapides de la part d'Orange. Cette Livebox est jeune et doit mûrir. Mais du fait de son retard par rapport à la concurrence, elle devra mûrir vite.

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