Test Freebox mini 4K : la révolution Android TV ?

20 mars 2015 à 18h47
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Free nous avait promis une petite surprise en ce début d'année. L'opérateur n'avait pas menti. Le 10 mars dernier, Xavier Niel présentait la nouvelle Freebox, dénommée mini 4K. Mini, car les boîtiers sont particulièrement compacts. 4K, parce que cette Freebox est capable d'afficher une vidéo 4K sur un écran adapté. Et c'est la première box au monde à réaliser cela.


Mais là n'était pas la surprise, qui réside plutôt dans l'arrivée d'Android TV au sein d'une Freebox, surtout lorsqu'on connaît les relations qu'ont entretenues Google et Free durant plusieurs années. Avec la Freebox mini 4K, Free devient même le premier opérateur en France à proposer une box sous Android TV, puisque la Bbox Miami fonctionne sous Android Google TV, tout comme feu le boîtier Google TV de SFR.

L'arrivée de cette mini 4K a un double intérêt. Techniquement, Free veut en imposer avec la prise en charge de la 4K et remplace enfin l'offre entrée de gamme de Free, à savoir une Freebox Crystal dont certains composants datent de 2006. Le renouvellement était plus que nécessaire.

Avec le choix Android TV, Free profite également de cette mini 4K pour faire un (grand) pas vers l'ancien ennemi Google. Un rapprochement stratégique qui permet de voir enfin les deux protagonistes s'entendre sur l'épineux point de l'interconnexion.

Plus qu'une nouvelle Freebox, la mini 4K constitue donc une mini révolution chez Free. Au sens propre comme au figuré.



Freebox mini 4K : un server  très familier

Comme c'est le cas depuis la Freebox v5, la Freebox mini 4K est composée de deux boîtiers : un server et un player. Commençons par le premier. Par rapport au boîtier de la Revolution, ce server gagne en compacité : il ne mesure que 19 cm de large, 18 cm de profondeur et 4,5 cm de haut.

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Pourtant, on retrouve au sein de ce boîtier la même carte mère que celle présente dans la Revolution. Free a visiblement recyclé le matériel de sa Freebox v6. Le seul changement que nous avons relevé concerne la marque des puces mémoire : 512 Mo de mémoire de type DDR2-800 accompagnent la puce Marvell ARM9 qui anime ce boîtier et de ce point de vue, rien n'a changé.

Le circuit sans fil n'évolue pas plus : on retrouve la puce Marvell 88W8366 présente dans les premières Revolution, qui prend en charge le Wi-Fi 802.11n 3x3 uniquement, mais pas le Wi-Fi 802.11ac pourtant présent dans le boîtier player. Résultat : un débit « limité » à 450 Mbps en théorie, contre 867 Mbps sur le player. Logiquement, les chiffrements WEP 64 et 128 bits, WPA et WPA2 sont toujours de la partie.

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Ce boîtier server réutilise l'afficheur OLED de 128 par 128 pixels introduit par la Revolution, ainsi que les touches tactiles qui permettent de naviguer dans les différents menus.

La carte mère n'évoluant pas, la connectique est par conséquent identique à celle du server de la v6. On retrouve donc le port xDSL dédié au connexion ADSL, ADSL2+ et VDSL2, les quatre ports Ethernet Gigabit gérés par la même puce Marvell que celle incluse dans la Revolution, la connectique audio, la sortie téléphone, les deux ports USB 2.0 et l'entrée eSATA. Notez que la mini 4K dispose d'une entrée fibre optique, avec un débit maximal de 1 Gbps, comme c'est le cas sur la Revolution.

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Quelques changements toutefois, dont la disparition du disque dur

Seul manque le port USB présent sur le support de la Revolution, et l'enceinte, que personne ne regrettera. La compatibilité Dect, qui permettait l'appairage de téléphone sans-fil, semble aussi avoir disparu, ce qui est plus dommage.

Autres changements d'importance : le système de ventilation, qui est composé d'un ventilateur de taille plus importante, posé au-dessus du radiateur de la puce Marvell. Le refroidissement est en théorie plus efficace, mais il est malheureusement, dans les faits, plus bruyant que sur la Revolution. Peut-être une mauvaise gestion de la ventilation qui pourra être corrigée à l'avenir.

La Freebox mini 4K inaugure l'arrivée en standard du module femtocell, puisque ce dernier n'était fourni qu'en option (certes gratuite) par Free sur la Revolution. Le module n'évolue pas et reste propulsé par le BCM61650 de Broadcom. Une puce compatible 3G 21 Mbps en téléchargement et 5,76 Mbps en upload (si la connexion est à la hauteur) avec 16 sessions data ou voix.

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Mais la différence la plus marquante est sans nul doute l'absence de disque dur, qui permet à Free de proposer un boîtier plus réduit. Absence sur laquelle nous allons revenir dans la page suivante.

Un server  sans stockage : pas si grave ?

Ce qui distingue le server de la Freebox mini 4K de celui de la Freebox Revolution, c'est principalement l'absence de disque dur. Une soustraction qui permet à Free d'éviter de payer la coûteuse redevance pour copie privée prélevée pour chacune des Freebox Revolution mise en circulation.

Est-ce pénalisant pour l'utilisateur ? Pas vraiment. Certes, cela vous contraint à avoir un disque dur externe (ou une grosse clé USB) connectée au server pour bénéficier des fonctionnalités offertes par la mini 4K. Certes, ce périphérique externe fait perdre un peu de son intérêt à la compacité du boîtier. Mais au final et à l'usage, ce n'est pas forcément un point noir.

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Car toutes les possibilités offertes par la Revolution sont bel et bien présentes à partir du moment où un stockage externe est connecté au server. De l'enregistrement à la lecture différée, des options de partage à l'exploration des fichiers ou au server FTP, tout ce qui existe sur la Revolution existe aussi sur le mini 4K. Y compris les fonctions qui tournent autour du téléchargement, avec la seedbox. Et la mise en pratique n'est pas plus délicate qu'auparavant, puisque les systèmes de fichiers NTFS et FAT32 sont aussi bien pris en charge que le Ext4, format natif de la Freebox.


Tout ceci n'a finalement rien d'étonnant, puisque la mini 4K est pilotée par le même Freebox OS qui opère sur la Revolution. Le système d'exploitation créé par Free est ici reconduit, et ce n'est pas un mal tant il est complet et efficace.


Si l'on se contente donc des traditionnels services proposés par la Freebox, l'absence de support de stockage n'est pas trop handicapante. Oui mais voilà, la Freebox mini 4K fonctionne sous Android TV. Et donne accès aux applications du magasin applicatif de Google, jeux compris.

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Avec seulement 8 Go de mémoire interne, dont 3 sont réservés au système, il ne reste plus que 5 Go. Autant dire presque rien. Une fois quatre jeux et quelques applications installés, il n'y a plus de place. Et le disque dur externe ne vous est, dans ce cas, d'aucun secours, puisqu'il n'est pas possible de déplacer les applications, ou d'étendre par ce biais le stockage système.

C'est très certainement là l'un des plus gros problèmes de cette box, et Free bride l'expérience utilisateur par ce choix qu'on ne s'explique pas, car on ne croit pas à une simple économie.

D'économie il est en revanche question par rapport au contenu de la boîte livrée par Free : point de freeplugs ou de manettes. Ces deux accessoires seront prochainement vendus en option, tout comme un disque dur externe.

Freebox mini 4K : le player

Si la partie server peut facilement être assimilée à celle de la Revolution, ce n'est pas du tout le cas du boîtier player. Ce dernier est en effet totalement différent de celui de la Freebox v6.

Du point de vue des composants, exit le lecteur Blu-ray. Intel est également abandonné au profit d'un SoC signé Broadcom. Le BCM7252 est puce double-coeur utilisant une architecture compatible ARMv7. Le GPU associé, compatible OpenGL ES 3.1, prend en charge l'encodage et le décodage matériel des flux HEVC (H.265) jusqu'en 4K à 60 Hz avec des couleurs sur 10 bits. Il gère en outre la protection HDCP 2.2 et une sortie HDMI 2.0. Ce SoC est accompagné de 2 Go de mémoire de type DDR3 repartis en 4 puces de 512 Mo signées Samsung.

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Des détails techniques pour un résultat annoncé comme inédit : via un communiqué de presse, Broadcom se félicite de fournir sa puce à Free pour « la première box Ultra HD » au monde.

Une Freebox 4K : « pour quoi faire ? » nous direz-vous. Après tout, le contenu est encore rare, et les utilisateurs équipés d'un téléviseur adapté le sont tout autant. Reste que l'essor des TV 4K (ou UHD) ne fait aucun doute, et Xavier Niel a même promis de nouvelles annonces autour de la diffusion 4K.

Pour beaucoup, il faudra donc se contenter de flux plus traditionnels : le player prend en charge les gif, Jpeg, PNG et BMP pour les images, les formats MP1, (HE-)AAC, MP3, Flac et Vorbis pour l'audio, et les H.264 / AVC, MP4, H.265 / HEVC et VP8 pour la vidéo. Voilà pour la théorie. Dans les faits, tous les fichiers ne sont pas lus correctement, et les premiers utilisateurs remontent de nombreux problèmes au niveau du son, ou des sous-titres pour les fichiers MKV. Des problèmes que Free corrigera sans doute via le déploiement d'un nouveau firmware.

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En plus de ce SoC, Broadcom fournit à ce boîtier son module sans fil : le BCM43570 gère le Wi-Fi 802.11ac (jusqu'à 867 Mbps) et le Bluetooth 4.1. Toutefois, Free a choisi, pour une raison que nous ignorons, de brider son player en Wi-Fi 802.11n et Bluetooth 4.0. Une prochaine mise à jour pourrait libérer le boîtier de ces chaînes artificielles. Car si le Wi-Fi 802.11ac n'apportera rien en termes de débit puisque le server ne prend en charge que le Wi-Fi 802.11n, il offrira en revanche une meilleure portée, améliorant ainsi la connexion entre le player et le server, mais aussi la qualité de la liaison entre le player et un appareil mobile.

Autre nouveauté au sein de ce boîtier player, la présence d'un port infrarouge, dont l'absence avait beaucoup déçu les freenautes possesseurs de télécommande programmable de type Logitech Harmony.

La connectique de ce player, enfin, est composée de sorties S/Pdif et HDMI, d'un port Ethernet Gigabit et d'une entrée simple tuner DVB-T : impossible d'enregistrer une chaîne tout en en regardant une autre, ou de prolonger le signal TNT du fait de l'absence de sortie tuner. Trois ports USB 2.0, dont un en façade, et un lecteur de cartes SD sont également de la partie. Notez que ces derniers ne peuvent être utilisés que pour la lecture de contenus et non pour l'écriture, réservée au server. Et pensez à formater vos disques durs, clés USB et cartes SD en FAT32, sinon ils ne seront pas lus. Un problème quand on sait que le FAT32 limite la taille des fichiers à 4 Go. Ce seuil sera vite atteint avec une vidéo 4K qui devra forcément être lue depuis le server, avec ce que cela implique de problèmes potentiels au niveau du transfert.

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Freebox mini, mais maxi chauffe ?

Tous ces composants sont réunis sur une carte mère de très petite taille qui prend place dans un boîtier très discret de 155 x 115 x 35 mm. Si petit qu'il se logera facilement place dans un meuble, sous la télé, proposait Xavier Niel durant sa conférence.

Nous vous déconseillons toutefois cet usage, tant le player a tendance à chauffer. Malgré l'imposant radiateur dont dispose la puce, et le ventilateur placé à proximité, le SoC de Broadcom semble dégager une chaleur significative. La conséquence d'une trop faible ventilation ? Il est vrai que le boîtier player est nettement plus silencieux que le server, fort heureusement.

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Quoi qu'il en soit, cet échauffement a, actuellement, une incidence majeure sur les premiers utilisateurs de ce boîtier : dès que la température du SoC atteint 55°C, l'interface subit des ralentissements, des artefacts, voire des gels d'images et des plantages purs et simples. Nombreux sont les utilisateurs à avoir été contraints de redémarrer à plusieurs reprises leurs boîtiers. Avec parfois l'obligation de le laisser refroidir. Même si les températures en cette fin mars sont plutôt clémentes, on imagine qu'en plein cœur de l'été, le phénomène risque de s'amplifier.

Espérons que ce problème n'est que logiciel et que Free, via une simple mise à jour, augmentera la valeur-seuil au-delà de laquelle le système semble pénalisé. Et gageons également que Free corrigera les problèmes de sortie de mise en veille de son player...

De même, nous aurions apprécié disposer d'un bouton physique pour démarrer ou éteindre le player. Pour la consommation éléctrique, d'une part, mais aussi parce qu'une pression prolongée sur le bouton dédiée de la télécommande ne propose qu'un arrêt, et non un redémarrage. Et comme cette opération est, pour le moment, souvent nécessaire, on est obligé de passer par un débranchement électrique.

Une reconnaissance vocale efficace mais limitée

En plus de la prise en charge de la 4K, l'autre innovation technique de cette nouvelle Freebox par rapport à la Revolution est la présence d'un micro placé sur la télécommande. Un dispositif de reconnaissance vocale censé apporter un petit plus à l'expérience utilisateur.

Mais commençons par décrire cette télécommande. Contrairement à celle de la Revolution, elle ne dispose pas d'accéléromètre ou de gyroscope. Elle reste cependant assez lourde et recouverte d'une surface façon peau de pêche assez agréable à l'usage. On y retrouve les traditionnels boutons de couleur (rouge, vert, jaune et bleu), le bouton « Free » et le bouton « Home ». Les habitués ne seront pas dépaysés.



Deux nouveautés en revanche : l'apparition d'un bouton d'association en façade du player, et surtout la présence d'un bouton affichant un micro sur la télécommande.

Lorsque vous appuyez sur ce dernier, un champ de recherche Google s'ouvre sur l'interface. Forcément, les différentes requêtes sollicitent principalement les services du géant du Net : Youtube, Google Play Store ou Google Play Films figurent la plupart du temps dans les réponses affichées.

Lorsque la grille des programmes accepte de fonctionner, elle prend également place dans les propositions : si vous vous souvenez qu'un film avec Liam Neeson passe ce soir à la télé (et c'est sûrement le cas), il suffit de demander « film avec Liam Neeson » pour voir apparaître le résultat escompté.

Quoi qu'il en soit, la recherche ne parcourt pas les différents services de VOD ou de rattrapage. Et si la commande vocale permet d'afficher la météo, impossible de profiter d'un quelconque contrôle de lecture, pas plus que la possibilité de lancer un enregistrement ou de zapper sur une chaîne, par exemple.

Voilà pour ce qui est des possibilités. Côté reconnaissance à proprement parler, le dispositif de Free est plutôt satisfaisant. Le micro semble performant, et si les couacs sont inévitables avec ce genre de technologies, globalement, les résultats sont probants. Pas besoin de coller la bouche à la télécommande, et même un bruit de fond modéré (des personnes qui parlent à vos côtés) ne gêne pas le bon déroulement des opérations.

En revanche, l'association de la télécommande peut être très lente, notamment lorsque le player démarre ou sort de veille. Il faut parfois attendre plusieurs dizaines de secondes avant de la voir se réveiller.

Android TV, une interface fluide et épurée

LA nouveauté chez Free apportée par cette nouvelle Freebox, c'est donc le choix de « faire entrer Google dans la maison. » Un choix que Free n'est pas le premier à faire : SFR, avec son boîtier Google TV, ou plus récemment Bouygues avec son Bbox Miami, s'y sont essayés avant le trublion du Net.

Free est toutefois le premier à bénéficier de la dernière version du système de Google dédié au téléviseur, puisqu'on parle bien sur cette Freebox mini 4K d'Android TV, sous Lollipop, et non de la Google TV sous KitKat.

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Et la différence n'est pas anodine, tant Android TV est plus fluide, plus agréable à utiliser que Google TV. L'interface de la Freebox mini 4K est très réactive, bénéficie d'un affichage épuré, propose un accès au menu, et autres informations secondaires très simple et intuitif, bref, c'est un vrai bonheur à utiliser.

La navigation dans les chaînes est très simple et rappelle ce qui existe sur l'interface de la Revolution, et l'accès à un enregistrement s'effectue tout aussi aisément : dans la grille des programmes ou dans le flux propre à une chaîne, si vous cliquez sur « OK » alors que le programme est à venir, l'interface vous propose alors l'enregistrement. Efficace.

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On apprécie également l'accès à la liste des dernières chaînes regardées par un simple appui sur la touche « OK », alors qu'une pression vers la flèche du bas ouvre une série de menus propres aux réglages de la chaîne, permettant de choisir, lorsque cela est possible, les sous-titres, le canal audio, la qualité vidéo, ou encore le mode d'affichage.

Une seconde pression vers le bas, et ce sont les options Freebox TV qui apparaissent, avec un accès aux programmes de la soirée, à une grille des programmes très claires (quand elle s'affiche), ou à la gestion du compte ou des chaînes.



Autre excellent apport d'Android TV dans cette Freebox, celui de Google Cast. Pas besoin de Chromecast ici, tout est inclus dans la box. A l'usage, c'est aussi simple qu'efficace et remplace avantageusement le pseudo AirPlay implémenté sur la Revolution. Si votre smartphone ou votre tablette est connecté au réseau de la Freebox en Wi-Fi, tout le contenu compatible avec la technologie de Google peut être envoyé sur votre téléviseur. Il suffit donc de voir apparaître le logo idoine sur votre appareil mobile pour l'afficher d'un geste sur l'écran du salon.

Cela fonctionne évidemment sous Youtube, Google Play Films et Google Play Musique, mais aussi sur CanalPlay, l'excellente application de musique à la demande Rdio, son concurrent Deezer ou le Pluzz de France Televisions. En revanche, Spotify n'est, pour l'heure, pas compatible.

A l'image de ce que l'on trouve sur un smartphone ou une tablette Android, les possibilités de réglages offertes par l'interface de cette Freebox mini 4K sont nombreuses : réseau, Google Cast, son, applications, écran de veille, stockage, date et heure, langue, clavier, recherche, voix, association d'un périphérique Bluetooth... Tout y est, et si le passage par ces réglages ne se fera sans doute qu'une fois pour toutes, on apprécie d'y avoir accès rapidement et simplement.

Les applications Free : Canal à l'honneur

En dehors de ces réglages propres à Android TV, Free a évidemment ajouté une série de paramètres destinés à gérer son boîtier player. On retrouve ici la gestion de l'énergie (qui semble un peu capricieuse), les réglages audio, ceux dédiés à l'HDMI CEC (qui ne sont pas toujours pris en compte).

La mise à jour de la télécommande s'effectue également au sein de ces menus, tout comme le scan des chaînes TNT. Si les options sont un peu moins nombreuses que sur la Revolution, l'essentiel y est et la plupart des gens se contenteront tout à fait des possibilités offertes dans ces réglages.

Sur l'écran d'accueil de la Freebox mini 4K, on retrouve donc ces réglages, mais aussi les sept applications Freebox. Freebox TV, que nous détaillions plus haut, mais aussi Freebox Replay, Vidéo-Club, l'Explorateur de médias, Canal+, CanalSat, et Enregistrements.

Passons rapidement sur Freebox Replay et Vidéo-Club, qui reprennent, jusqu'à leurs interfaces, ce qui existe sur... la Freebox v5. Autant dire que le passage de l'interface d'Android TV à ces univers est un choc. Ce choix permet en revanche à Free de proposer tout ce qui existe déjà sur les précédentes Freebox, et aucun service ne manque à l'appel.

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L'Explorateur de médias est, comme son nom l'indique, une application qui permet de naviguer parmi les contenus issus d'un support connecté au player ou au server, mais aussi sur les appareils disposés à partager leurs fichiers et présents sur le réseau domestique. Le tout via une interface simple et réactive. Malheureusement, les fichiers ne sont actuellement pas tous lus et il persiste quelques incompatibilités de format que l'on espère voir corrigées rapidement. Et si vous comptiez pallier le problème en installant un VLC via le Play Store, sachez que cette astuce ne sera pas toujours couronnée de succès.

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La dernière application permet quant à elle de gérer vos enregistrements (lecture, suppression), ou d'en prévoir de nouveaux. Là encore, c'est simple et efficace. L'application radio, qui existait pourtant sur la Revolution, disparaît, alors que Free n'a pas prévu, cette fois, de navigateur Web.

Notez enfin la présence très remarquée de Canal+ dans ces applications Freebox, puisque sur les sept entrées différentes, deux sont dédiées aux chaînes du groupe. Cela tranche avec le grand absent de ce menu : Netflix.

Un accès Play Store, mais pas de Netflix

En effet, si le service américain est désormais lancé en France et sur la plupart des box du marché, il ne figure pas sur cet écran d'accueil. En réalité, il ne figure nulle part. La recherche dans le Play Store ne donne rien, et si vous êtes un petit malin et que vous comptiez diffuser vos films et séries depuis votre smartphone ou votre tablette, oubliez : cela ne fonctionne pas non plus.


On sait que, pour le moment, Free et Netflix n'ont pas trouvé d'accord financier et que l'opérateur se prive des services de l'américain sur sa Revolution. Toutefois, l'absence d'une application Netflix sur la mini 4K n'a pas le fait de Free. En réalité, Google modère a priori le Google Play Store accessible depuis les appareils Android TV, de sorte à offrir aux utilisateurs des applications assurément compatibles. Ce qui n'est, pour le moment, pas le cas de Netflix. Il ne tient donc qu'à ce dernier de rendre son applications éligibles à la Freebox mini 4K. Gageons que cela se fasse rapidement.

Pour les plus valeureux d'entre vous, sachez toutefois qu'il existe un moyen détourné de profiter de Netflix, via l'installation du fichier apk de l'application. Dans la même veine, il est également possible de profiter de ses jeux Steam sur cette box. Une procédure que nous vous détaillerons dans un toturiel à venir.

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Cette incompatibilité n'est pas la seule, évidemment. Parmi les jeux disponibles sur le Play Store, peu sont jouables sur la Freebox mini 4K, du fait de ralentissements parfois très importants. Et ce, même pour des jeux en « 2D ». Il reste manifestement un gros travail d'optimisation à faire à ce niveau. Et malgré des menus pourtant explicites (jeux avec manettes, ou jeux avec télécommande), les résultats peuvent être trompeurs : un titre indiquant une manette obligatoire peut tout bien aussi fonctionner avec la télécommande de la box.

Tout n'est cependant pas à jeter, et au global, le Play Store dédié à Android TV offre bien plus que ne pourra sans doute jamais le faire Free sur sa Revolution : son store applicatif n'a jamais vraiment décollé, malgré le partenariat avec Gameloft. On peut ainsi trouver quelques bonnes applications, comme Airtight ou AirBuddy, qui rendront compatibles votre box avec le système AirPlay d'Apple.

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Pour le reste, nous n'avons rencontré aucun problème avec Youtube, Google Play Films et Google Play Music : pour les abonnés / habitués de ces services, l'expérience est similaire à celles que vous pouvez vivre sur smartphones et tablettes, c'est-à-dire sans souci. Ou presque.

Enfin, sachez que malgré un environnement qui semble quelque peu fermé et limité à la validation des applications par Google, il est tout à fait possible d'installer des applications (fichiers apk) qui sortent de ce cadre. Nous y reviendrons dans un petit article ultérieurement.Vous en savez plus désormais sur le potentiel de cette Freebox mini 4K, et celui de l'interface Android TV qu'elle propose. Étudions maintenant l'offre commerciale qui accompagne cette box.

Lors de la conférence de presse dédiée à cette nouvelle Freebox, Xavier Niel a déclaré vouloir « maintenir notre prix légendaire depuis 2002, le prix de 29,99 euros. » On laissera à l'intéressé la pérennité de ces propos, quand on sait que certains abonnés Revolution déboursent 37,98 euros par mois, tandis que ceux qui ne peuvent prétendre qu'à une Freebox Crystal en zone non dégroupée doivent s'acquitter de 35,98 euros mensuels.

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Quoi qu'il en soit, avec ce prix agressif, Free revient effectivement à ses premières amours. Et fait au passage quelques cadeaux, puisque fait grâce à l'abonné de l'option vidéo facturée 1,99 euros aux autres abonnés dégroupés depuis début 2011, au moment de l'uniformisation de la TVA à 19,6%. De même, l'accès à la boucle locale, répercutée sur les abonnés Revolution et augmentant l'abonnement de 5,99 euros, est ici inclus au forfait mini 4K.

Par rapport à l'offre Revolution, l'économie est donc substantielle et se monte à près de 8 euros. En ce sens, un forfait mini 4K pourrait faire de l'ombre à la Revolution. Car finalement, certains pourraient vouloir goûter à Android TV, particulièrement ceux qui n'ont que faire du lecteur Blu-ray et qui ne regretteront pas les appels illimités vers les mobiles (apanage du forfait Revolution), puisque leur forfait mobile leur assure déjà cette option.

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Pour éviter une migration trop importante des abonnés Revolution vers ce nouveau forfait, Free a trouvé une astuce : proposer le boitier player de la mini 4K contre 1,99 euro par mois, dans le cadre d'une offre multibox. Pour opérer une telle migration, il vous en coûtera 50 euros, soit le même tarif que celui d'une migration depuis les Freebox v5 ou Crystal.


Un bon moyen pour l'opérateur de conserver des clients à forte valeur ajoutée, le forfait Revolution rapportant plus à Free que celui de la mini 4K.

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Si Free peut se permettre d'abaisser légèrement le prix de son forfait d'entrée de gamme, c'est peut-être aussi parce que l'opérateur réalise des économies. L'absence de disque dur évite à Free de payer la coûteuse taxe sur la copie privée, qui lui imposait de reverser 14 euros à l'Etat pour chaque forfait Freebox Crystal.

L'opérateur compte peut-être aussi sur les marges générées par la vente d'accessoires fournis avec la Revolution, comme la manette de jeux, les freeplugs et bien sûr les disques durs, qui seront proposés par Free. Même si ces les revenus que tirera Free de ces ventes est difficilement quantifiable.

Quoi qu'il en soit, avec plus de 200 chaînes, dont 49 en HD, 106 destinations illimitées en fixe, un service de replay complet avec plus de 50 services, et au choix, la possibilité d'associer cet abonnement fixe à un forfait à 0 euro (2 heures de communication, SMS/MMS illimités et 50 Mo de data) ou 4 forfaits à 15,99 euros (voix, SMS/MMS illimités, 20 Go en 4G), le forfait Freebox mini 4K est une évolution évidente pour qui dispose d'un forfait Crystal ou v5.

Et par rapport à une Bbox Miami, certes proposée à 25,99 euros pour 12 millions de foyers (contre 28 millions potentiellement pour la mini 4K), la nouvelle Freebox se pose comme une alternative sérieuse, du fait d'un hardware plus avancé et d'une Android TV (presque) à jour.

Le seul point noir concerne les nouveaux frais d'envoi de 19 euros. Dommage également que les abonnés non dégroupés ne peuvent bénéficier de cette offre et reste bloqués à la case Crystal, avec un tarif à 35,98 euros.

Les lancements de Freebox se suivent et se ressemblent. A chaque nouveau boîtier son lot de bugs, de problèmes, d'imperfections. La mini 4K n'échappe pas à la règle et il faut avouer qu'il a fallu ne pas se décourager pour mener à bien nos différents tests.

Très clairement, la nouvelle box de Free est un produit qui n'est pas fini, à la limite de l'inutilisable, et les premiers abonnés / migrants vont essuyer quelques plâtres.

Mais on sait aussi que les équipes de développeurs de Free sont plutôt réactives, et qu'elles ont déjà pris à bras le corps les différents problèmes remontés par les premiers utilisateurs.

L'arrivée d'une interface que Free ne gère pas complètement crée toutefois une nouvelle incertitude concernant les mises à jour de cette Freebox : comment seront poussés les nouveaux firmwares, quel sera le rôle de Google dans ce processus ? Des questions auxquelles nous n'avons pour le moment pas de réponse.

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Toujours est-il que cette Freebox mini 4K amène un vent de fraîcheur sur l'offre d'entrée de gamme de l'opérateur, et c'est plaisant. Des boîtiers plus discrets, avec un hardware au goût du jour pour le player, et largement éprouvé pour le server. Lorsque Free corrigera les bugs de sa box et lorsque Google poussera la mise à jour 5.1 de son Android TV, le résultat sera alors à la hauteur de la longue attente qu'ont subie ceux qui ne sont pas passés à la Revolution.

D'autant plus que malgré sa jeunesse, Android TV est d'ores et déjà une interface très plaisante. La fluidité est au rendez-vous, et les possibilités offertes par le Play Store sont beaucoup plus larges que ce qui existe sur la Revolution. Tant et si bien qu'on se demande comment va faire Free pour proposer une alternative à ce système.

Le gros point noir de cette box est sans nul doute le support de stockage, bien trop étriqué, prévu par Free sur son player : avec seulement 5 Go de disponibles, on a le sentiment que l'opérateur a largement sous-estimé les besoins des utilisateurs. A moins que Free ne permette l'utilisation d'un support externe, cela restera très certainement la grosse lacune de cette mini 4K.

Finalement, cette Freebox est attrayante, et fait partie d'une offre séduisante qui, bien qu'elle ne soit pas la moins chère du marché, constitue en revanche l'une des meilleures, voire la meilleure proposition, si l'on met dans la balance les services, le matériel et l'interface proposés. Free se met ainsi un joli coup de pression pour sa v7.
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