Snow Leopard : le nouveau Mac OS X en test
Sommaire
- Introduction
- Snow Leopard : les améliorations du système (1/2)
- Snow Leopard : les améliorations du système (2/2)
- Snow Leopard : les changements dans les applications(1/2)
- Snow Leopard : les changements dans les applications(2/2)
- Snow Leopard : compatible Exchange
- Snow Leopard : prise en charge 64 bits
- Snow Leopard : Grand Central Dispatch et OpenCL
- Tests de performance
- Conclusion
Snow Leopard : du 64 bits pour tout le monde... ou presque
Les évolutions de Snow Leopard concernent de multiples optimisations apportées au système, mais également trois améliorations internes plus profondes. La première, abondamment mise en avant par Apple lors de la présentation du système, est la généralisation du 64 bits. Néanmoins, si cette prise en charge a tendance à être annoncée comme une solution miracle qui décuple la puissance de nos ordinateurs, il est important de s'y attarder, car les choses sont très loin d'être aussi simples qu'elles en ont l'air.Avec Snow Leopard, la prise en charge du 64 bits est généralisée, du moins en théorie. La majorité des applications, du Finder à Safari en passant par Aperçu, iCal, Mail, iSync ou iChat (mais pas iTunes !), ont été réécrites en Cocoa 64 bits. En théorie, ce passage est censé apporter des améliorations de performances. En pratique, mesurer les améliorations de performances de l'affichage d'icônes dans le Finder ou de mise à jour d'un compte mail nous semble quelque peu dérisoire. La seconde amélioration est le passage du noyau en 64 bits, et c'est là que le bât blesse. En effet, d'une part, le système ne démarre pas avec ce noyau par défaut, et d'autre part, la compatibilité des Mac disposant d'un processeur 64 bits (c'est-à-dire tous ceux équipés ,au moins, d'un Core 2 Duo) avec ce noyau est très réduite. Le processeur ne suffit pas: il vous faudra également un EFI 64 bits. Étrangement, certaines machines répondant à ces exigences (processeur et EFI 64 bits) ne parviennent pas pour autant à lancer le noyau. En pratique seules machines compatibles sont les iMac de génération 8,1 et 9,1 (c'est-à-dire les avant-derniers et derniers modèles), les MacBook Pro 15 et 17 pouces à partir de la génération Penryn, les Mac Pro (et encore, les tout premiers sont équipés d'un EFI 32 bits) et les XServe, ces derniers étant même les seuls à démarrer par défaut avec le noyau 64 bits. Cette limitation n'est pas clairement explicitée par Apple, même dans les spécifications techniques de Snow Leopard sur la page dédiée de leur site où l'on se contente d'un message évasif : « La prise en charge 64 bits nécessite un Mac équipé d'un processeur 64 bits ».

Que dire en pratique de cette limitation ? D'abord préciser qu'effectivement, il n'est pas nécessaire de démarrer le noyau 64 bits pour bénéficier d'applications 64 bits. La seconde nuance à apporter est le fait que ce fameux noyau 64 bits ne sera vraiment utile que pour gérer de très grandes quantités de mémoire vive, ce qui disqualifie de fait la plupart des Macs ne pouvant pas démarrer avec ce noyau : la plupart des MacBook et autres Mac Mini, ou les anciens MacBook Pro ne peuvent pas, de toute façon, gérer plus de 4 Go de mémoire vive. Même le meilleur MacBook Pro à l'heure actuelle ne gère pas plus de 8 Go.

Précisons également que si vous faites partie des heureux élus, le noyau 64 bits de Snow Leopard sera davantage une source de tracas dans l'immédiat. L'architecture de Mac OS X est telle que le noyau 64 bits nécessite des pilotes 64 bits. Ainsi, vous rencontrerez rapidement des incompatibilités matérielles. Par exemple, sur une machine lancée avec le noyau 64 bits, Snow Leopard ne reconnaît pas une carte son FireWire Solo de M-Audio. De même, VMWare Fusion refusera de se lancer en 64 bits.
En définitive, et comme nous allons le voir avec les autres innovations technologiques de Snow Leopard, la prise en charge 64 bits est une belle évolution en théorie, mais tellement limitée à l'heure actuelle qu'il est difficile d'en évaluer le bénéfice exact. Dans tous les cas, seuls les utilisateurs pros en bénéficieraient vraiment dans l'immédiat pour des applications lourdes comme Photoshop, Final Cut ou Logic. À ceci près qu'à l'heure actuelle, ces trois applications sont, sur Mac OS X, uniquement disponibles en 32 bits. De plus, le flou entretenu à ce sujet par Apple est encore plus énervant que cette prise en charge chimérique du 64 bits. En lisant le discours marketing autour de Snow Leopard, on pourrait penser qu'il suffit d'un processeur 64 bits pour en profiter. Or, ça n'est pas le cas et il faut le savoir.