Dungeon Siege

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
22 mai 2002 à 17h58
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Plagier Blizzard et son mémorable Warcraft II aura certainement été la meilleure idée de Chris Taylor. C'est en effet ce qui lui a permis de développer le célèbre Total Annihilation et d'obtenir la reconnaissance de milliers de joueurs. Le brave Chris tente de renouveler l'expérience avec un clone de l'autre référence de Blizzard : Diablo.

Après des titres comme Diablo, Diablo 2, Darkstone ou Nox et en attendant des softs au demeurant plus ambitieux comme Arx Fatalis ou Morrowind, on peut cependant se demander si le simple fait de passer à une vraie 3D sera suffisant pour intéresser des joueurs qui s'évertuent depuis plus d'un an maintenant à glaner des tonnes d'objets magiques dans les couloirs obscurs du titre de Blizzard.


"Un jeu de rôle réalisé par Chris Taylor" ?

J'en vois déjà lire la boîte du jeu et se demander qui est ce Chris Taylor... Il est vrai que le jeu vidéo n'a pas encore les même têtes d'affiche que le cinéma et bien peu de noms hantent les esprits des joueurs. En dehors des très médiatisés Sid Meier (Civilization), Peter Molyneux (Black & White), Hideo Kojima (Metal Gear Solid) ou encore Shigeru Miyamoto (Zelda), rares sont les noms qui restent en mémoire et permettent de juger de la qualité d'un jeu à la manière du réalisateur d'un film.

Pourtant Chris Taylor est loin d'être un petit nouveau et un coup d'oeil à son CV aurait de quoi impressionner plus d'un éditeur en mal de bons produits. Après avoir repris la suite de Hardball (un des meilleurs titre de Baseball de tous les temps) il y a onze ans, il a développé 4D Boxing et Triple Play Baseball avant de réaliser le jeu qui l'a fait connaître : Total Annihilation.

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Hardball, Total Annihilation et Dungeon Siege, trois étapes de la vie de Chris Taylor

Chris Taylor jouait alors beaucoup aux titres de stratégie temps réel et avait simplement décidé de faire le jeu dont il rêvait... Coup de chance ou coup de maître, toujours est-il que le soft du gars Taylor a comblé des dizaines de milliers de joueurs à travers le monde. Joueurs qui considèrent encore Total Annihilation comme le meilleur de sa catégorie !

Tombé sous le charme de Diablo, Chris Taylor s'est ensuite mis en tête de créer un jeu dans le même style mais avec là encore l'ambition de supplanter le maître. A la tête de sa toute jeune société, Gas Powered Games, et financé par le géant Microsoft, Chris Taylor s'est donc lancé en 1998 dans un projet de grande envergure qui devait lui prendre ses quatre prochaines années : Dungeon Siege...


Un jeu dont vous êtes le héros !

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Les premiers pas dans le Royaume de Ehb sont très classiques pour les habitués de jeux de rôles puisque tout commence par la sempiternelle phase de création de votre avatar. On devra donc déterminer quelques attributs physiques (sexe, vêtements, couleurs de peau et de cheveux) et lui donner un nom avant de pouvoir débuter l'aventure proprement dite. Cette première étape est très simple, très rapide et ceux qui aiment peaufiner leur héros avant de se lancer en seront pour leurs frais. Il n'y a pas de liste de compétences, pas plus que de profession ou classe d'aventurier à choisir. Qu'on se le dise, Dungeon Siege est un jeu d'action et l'appellation RPG est d'ailleurs grandement usurpée (même pour l'amateur de Final Fantasy).

Il s'agit évidemment d'un parti-pris décidé par Chris Taylor visant à simplifier au maximum la prise en main, au risque hélas de dérouter les rôlistes endurcis. La fiche personnage est d'une simplicité déconcertante : trois caractéristiques principales (force, dextérité, intelligence) et quatre aptitudes secondaires (combat au corps à corps, combat à distance, magie naturelle et magie de guerre). Le joueur n'aura jamais aucun point à répartir puisque ce sont ses actions qui détermineront l'évolution de son héros. Ainsi un avatar principalement employé à hacher menu les adversaires progressera évidemment bien davantage en force qu'en intelligence et en corps à corps qu'en magie naturelle... A vous de faire vos choix !


A la découverte de Ehb

L'aventure démarre par une introduction chargée de planter le décor. Le Royaume de Ehb est devenu un territoire indépendant suite à l'effondrement de l'Empire. Protégé par d'importantes fortifications et une tradition guerrière héritée de l'ancienne 10ème Légion à l'origine de sa création, le Royaume a pour le moment échappé aux invasions qui ont dévastées ses voisins... Pour le moment !

Vous débutez cette aventure en tant que simple fermier. Agé de 19 ans, vous ne demandez rien d'autre que de pouvoir cultiver votre terre. Il est clair pour tout le monde que ce destin somme toute honorable ne saurait constituer un jeu digne de ce nom... En quelques minutes le destin de votre avatar est scellé et l'on vous charge maintenant de trouver un dénommé Gyorn pour je ne sais quelle mission d'une importance cruciale !

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L'introduction est, comme toutes les cinématiques, intégrée au jeu

Si je ne détaille pas davantage le scénario, c'est qu'ici encore plus que dans Diablo, l'histoire n'a pas vraiment d'importance. Les quêtes proposées sont peu nombreuses et le jeu est un des plus linéaire qu'il m'ait été donné de voir. Un chapitre de l'histoire pour chacune des régions traversées, une mission pour chacun de ces régions et tout un tas de monstre à dessouder pour parvenir à vos fins... Difficile de faire plus simple !

Ces missions seront bien sûr agrémentées de quelques petites quêtes secondaires, ou de différents lieux où vous pourrez démontrer vos talents et en particulier votre faculté à éliminer toute vie de la surface du globe. Il faut toutefois reconnaître que ces missions annexes n'apportent pas grand chose à l'histoire. Ce qui motive en fait le joueur lors de ces intermèdes est la possibilité de découvrir de nouveaux objets magiques.


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Cupidité quand tu nous tiens !

En bon clone de Diablo, Dungeon Siege ne lorgne en effet pas du tout du côté des jeux d'aventure dans le style de Fallout et même pas du côté des Baldur's Gate qui pourtant offraient déjà un maximum de combats. Dungeon Siege fait partie de ce que les anglo-saxons appellent les Hack'n Slay. En gros, il s'agit d'un bon vieux "tuez les tous" à la sauce machine très puissante d'aujourd'hui.

Alors que c'est Blizzard qui a en quelque sorte créé ce genre avec Diablo et sa suite, Dungeon Siege propose de pousser le "concept" encore plus loin en limitant au maximum l'importance du scénario. Il y a pourtant de nombreuses cinématiques et il est à tout moment possible d'écouter chacun des dialogues. Cependant, le fait est que le joueur pourra très bien faire toute la campagne solo sans se soucier le moins du monde des objectifs proposés. Les missions sont limpides : tuez tout le monde et contemplez le résultat !

Peu importe le pourquoi du comment, l'important pour le joueur est de faire progresser son héros en éliminant le plus d'adversaires possible et surtout en récoltant les meilleurs objets qui soient. La fibre collectionneuse qui sommeille en chacun de nous a parfaitement été captée par les titres de Blizzard et aujourd'hui c'est Dungeon Siege qui reprend le flambeau. Une différence de taille cependant que les joueurs auront tôt fait de remarquer : Dungeon Siege semble beaucoup plus avare que son concurrent !
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De nombreuses petites innovations

Le principe de jeu étant strictement identique, il ne faut pas être Saint-Cyrien pour imaginer que l'interface des deux jeux sera assez proche. Les deux programmes distinguent ainsi l'énergie vitale (rouge), de la mana (bleue), proposent un inventaire en deux parties (magie et objet), utilisent les mêmes fonctions de la souris pour les déplacements et les actions et offrent la possibilité de redéfinir les touches de raccourcis pour plus de confort.

Les contrôles sont faciles à assimiler pour un débutant et leur ressemblance avec ceux de Diablo est évidemment destinée à ce qu'ils perdent le moins de temps possible ! En définitive la seule chose qui demandera un petit temps d'adaptation concerne les nouveautés apportées par Dungeon Siege : les rotations de caméra, le contrôle de plusieurs personnages, les tactiques de combat et le système de magie.

Un système de magie parfois déconcertant

Commençons pour changer par la fin et par le nouveau système de gestion des sorts introduit avec Dungeon Siege. La plupart des jeux propose son système personnel mais aucun ne ressemble vraiment à celui développé par l'équipe de Gas Powered Games. Ici, les sorts sont présentés sous forme d'objets similaires à un anneau ou une amulette. Les livres de sorts peuvent en contenir douze et les deux premiers sont directement accessibles à partir du panneau de contrôle du personnage.

Les sorts étant extrêmement nombreux (plus d'une centaine) il faudra choisir ceux qui vous intéressent le plus en les faisant glisser à l'intérieur du livre de sort. Pas besoin de les apprendre, de les écrire à l'intérieur du livre ou bien de se reposer pour les emmagasiner. Une fois le sortilège placé dans le bouquin, il est prêt à l'emploi sous réserve que votre personnage dispose d'assez de mana bien sûr ! Il est également possible de remplir plusieurs livres qui contiendront donc différentes combinaisons de sorts. Il sera très facile ensuite de permuter les différents ouvrages et ce même pendant un combat (grace à la touche pause). Sachez enfin que ces fameux livres peuvent avoir différentes propriétés magiques indépendantes des sorts qu'ils contiennent... De quoi en faire de véritables objets de collection !

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Les tenues les plus tendances de l'été 2002 sur Ehb

Ce système est plutôt sympa lors de l'aventure solo, mais il agacera certainement beaucoup de joueurs "réseau". En effet, il m'a semblé que les magiciens étaient les personnages les moins intéressants à pratiquer en multijoueurs pour plusieurs raisons. Tout d'abord ils doivent faire avec les sorts mis à leur disposition. Sorts qui sont beaucoup moins spectaculaires et efficaces que dans Diablo avec trop d'invocation de créature à mon goût. Ensuite, ils devront souvent se contenter de n'être que les soigneurs d'un groupe de guerriers et enfin, si jongler entre les douze sorts d'un bouquin est encore faisable quoique déjà pas très agréable, changer de livre pendant un combat est tout simplement impossible à haut niveau : les monstres vous tuent en un seul et unique coup !


Héros solitaire, cherche troupe de mercenaires...

Si jusque là nous avons fait comme si Dungeon Siege et Diablo offraient le même système de jeu, il faut toutefois préciser que dans le premier il est possible et même conseillé de contrôler plusieurs personnages. Alors que le titre de Blizzard offrait un personnage solitaire, il sera ici possible de se constituer une véritable petite escouade de héros sans peur et sans reproche. Vous pourrez enrôler différents mercenaires ou personnages de rencontre, vous séparer d'eux et même prendre dans votre équipe des mules capables de porter votre excédent de bagages ! Ces différents personnages permettront évidemment une équipe plus équilibrée et ainsi de toucher en une seule partie à davantage de compétences différentes. J'ai par exemple dans mon équipe choisi d'avoir trois archers, trois guerriers et un magicien de chaque catégorie (nature et combat), le maximum étant fixé à huit personnages, mules comprises !

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Avoir une équipe complète de héros implique évidemment un contrôle différent du groupe. Quelques commandes font ainsi leur apparition dans le coin inférieur droit de l'écran, commandes qui permettent de définir différentes attitudes pour chaque membre du groupe. Vous pourrez également préciser une disposition à adopter pour les déplacements. On regrettera au passage que cet aspect n'ait pas été davantage développé avec par exemple la création de formations personnalisées. Reconnaissons toutefois que même dans les passages les plus exigus, l'intelligence artificielle fait correctement son boulot et qu'il est bien rare de pester contre le comportement de ses personnages.

Notez enfin que l'on peut aussi bien finir le jeu avec huit aventuriers qu'avec simplement quatre valeureux héros. En effet, si l'aventure peut paraître plus dure avec moins de personnages, il faut savoir que ceux-ci gagneront beaucoup plus d'expérience et graviront les niveaux beaucoup plus rapidement. Avoir plusieurs héros permet tout de même d'avoir différentes compétences à disposition et pour ne pas l'avoir expérimenté, je ne saurais dire si l'aventure est faisable avec un seul et unique personnage.


Un moteur 3D renversant !

Malgré toutes les différences que nous avons pu présenter pour opposer les deux concurrents, la plus importante d'entre elles est aussi celle qui saute aux yeux. La traditionnelle représentation 2D mise au point par Blizzard laisse maintenant la place à un magnifique et tout simplement remarquable moteur 3D capable des plus ébouriffantes prouesses !

Ce passage à la 3D a évidemment permis aux développeurs plus de liberté en particulier dans l'utilisation d'effets maintenant devenus classiques comme les jeux de lumières et autres techniques de transparence. Dungeon Siege exploite évidemment ces artifices et c'est dans la réalisation de certains sortilèges qu'ils sont le plus perceptibles. Mais paradoxalement ce n'est pas cela qui impressionne le plus avec le moteur développé par Chris Taylor.

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Certains décors sont réellement fantastiques !

La représentation générale du monde de Ehb est de loin plus remarquable. Le jeu se charge au début de la partie et une fois pour toutes... Ensuite il ne vous restera plus qu'à partir à sa découverte sans avoir à être gêné par des accès disques. C'est sans doute un détail mais qui pourra en réjouir plus d'un ! Sachez également que le monde est représenté d'un seul tenant. Je m'explique : quoique vous fassiez la caméra continuera de vous suivre. Alors que vous explorez une forêt, vous décidez d'aller voir de plus près un temple abandonné... Tout se fera de la manière la plus fluide qui soit ! De la même manière, lorsque vous accéderez à une grande caverne à partir d'un plateau enneigé, l'entrée dans cette caverne se fera au moyen d'un fondu du plus bel effet, mais sans jamais que vous ayez à interrompre une seule seconde vos actions !

Autre avantage de l'utilisation d'un moteur entièrement 3D : il devient possible de voir les scènes sous tous les angles. Le joueur peut manipuler la caméra quand il le souhaite et procéder à différentes rotations ou zoom pour trouver la position qu'il préfère. Si au début cette possibilité pourra en déconcerter certains, il faut avouer qu'on s'y fait rapidement. Ne craignez pas d'être bloqué par un objet du décor, puisqu'en plus la caméra est manipulée automatiquement pour éviter ce genre de désagrément... Rien à redire !
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Ne nous fâchons pas...

... Pourtant quelques détails de ce Dungeon Siege auront de quoi énerver certains d'entre nous. Il ne s'agit bien sûr pas de renier tout ce que j'ai pu dire jusque là et je l'affirme donc dès maintenant : Dungeon Siege est un très bon jeu ! Il satisfera la plupart d'entre nous et trouvera sa place dans de nombreuses logithèques. Il ne faut pour autant pas devenir des béni-oui-oui prêt à avaler n'importe quoi. Voici donc quelques-unes des petites choses que j'ai à reprocher au titre de Chris Taylor.

Le moteur 3D, si remarquable et finalement peu gourmand compte tenu de ses possibilités (comptez tout de même sur un processeur à 600MHz épaulé par 128Mo et une bonne carte graphique), présente quelques petits défauts qui restent heureusement relativement anodins. Les bugs les plus importants concernent la gestion des ombres et certains effets de lumière, mais comme le montre la capture d'écran ci-contre, il n'y a rien de dramatique.

Plus délicate en revanche, la répétitivité du jeu risque sans doute d'en décevoir quelques uns. Diablo ne brillait déjà pas par sa faculté à se renouveler mais avec Dungeon Siege une nouvelle étape est franchie. En effet, Chris Taylor a voulu faire un jeu simple d'accès et a pour cela limité encore davantage l'importance du scénario. Aussi louable soit-elle, cette idée conduit immanquablement le joueur à se transformer en brute épaisse qui ne s'occupe finalement que de mettre six pieds sous terre le plus d'adversaires possibles. Alors que le titre de Blizzard variait quelques peu les situations grâce aux décor et aux missions confiées, avec Dungeon Siege il n'est plus question que de massacres, de massacres et encore de massacres. Quelque soit la région "visitée", la quête à remplir et les personnages composant votre groupe, on pourra toujours résumer votre progression par ces quatre mots : toujours plus de tueries !

Avoir limité à ce point le jeu pourra en décevoir certains et en particulier ceux qui ne jouent qu'en solo. Le mode multijoueurs est effectivement plus varié ne serait-ce que par la présence d'autres joueurs humains. Mais en solo, une fois l'aventure terminée, il me semble bien délicat de vouloir la refaire, tant il n'y a pas grand chose de nouveau à en attendre. Sachez enfin que contrairement à Diablo 2, il n'est pas possible de refaire la campagne solo avec les mêmes personnages mais à un niveau de difficulté plus élevé.

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Une aventure qui s'apparente un peu trop souvent à un jeu de massacre

En attendant que les fans commencent à créer des missions solo intéressantes, le mode multijoueur sera donc la seule solution pour vraiment dépasser les 30-40 heures de jeu. Ce mode est dans l'ensemble plutôt bien conçu et finalement assez amusant, mais là encore quelques défauts gâchent un peu notre plaisir. Ces défauts touchent principalement les héros magiciens car comme nous l'avons déjà signalé, ces derniers souffriront du manque de souplesse du système de magie. Passer d'un sort offensif à un sort de soin ou d'invocation ne se fait pas en un instant et du fait de la puissance des créatures adversaires, bien souvent les magiciens se retrouvent cantonnés au rôle peu gratifiant de soigneurs.

Ultime regret en liaison avec le mode multijoueur : l'impossibilité pour un joueur de contrôler plusieurs personnages. Chaque humain devra prendre un main un seul et unique héros, ce qui vous obligera pour diriger une équipe complète de huit héros de trouver sept amis prêt à se joindre à vous. Regret d'autant plus important que l'on aurait bien aimé pouvoir reprendre plus d'un personnage de la campagne solo dans nos aventures multijoueurs !


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Peut-on oublier Diablo ?

Alors que les premières images laissaient davantage penser à un clone de Baldur's Gate qu'à un Diablo-like, il convient de poser clairement les choses : Dungeon Siege n'est rien d'autre qu'une reprise intégrale du jeu de Blizzard, comme l'avait en quelque sorte déjà fait Delphine avec Darkstone ou Westwood avec Nox.

Il ne faut pour autant pas bouder notre plaisir et comme je me suis évertué à le faire comprendre dans ce test, il d'agit d'un excellent clone. Dungeon Siege n'innove certes pas beaucoup (plusieurs héros, moteur 3D moins directif), mais il utilise une recette qui fonctionne dès les premières secondes de jeu. Les amateurs du jeu de Blizzard devraient trouver leurs marques très rapidement et même s'ils pesteront sûrement contre le système de magie relativement bancal, le plaisir sera au rendez-vous.

J'ai en revanche été surpris de voir quelques personnes accrochées par ce jeu alors qu'elles n'avaient pas vraiment apprécié Diablo... Une conséquence de l'impressionnant moteur 3D ? Toujours est-il que si le charme de Dungeon Siege opère dès les premières secondes, il faut aussi reconnaître que la durée de vie solo semble nettement plus courte que pour Diablo II. Ce dernier paraissait moins répétitif et récompensait le joueur persévérant avec bien plus de trésors.

Ceux qui ne peuvent (ou ne veulent) jouer en multijoueurs devront donc bien avoir à l'esprit qu'après environ 30 heures de jeu, ils seront venu à bout de ce titre... En attendant les premières retombées de l'éditeur de niveau.


Graphismes : 15/20
Bande son : 16/20
Intérêt : 15/20
Durée de vie : 14/20 (solo), 17/20 (multi)
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