Apollo Pro133A et Cartes mère biprocesseurs

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
15 janvier 2001 à 14h25
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Le monde du biprocesseur s'est ouvert au grand public avec la sortie de la BP6 d'Abit. Alors que les prix rendaient une telle solution inaccessible au commun des mortels (pensez donc une carte mère à plus de 2500f et des Processeurs à 2000f pièce !), le constructeur taiwanais a eu la bonne idée d'utiliser deux Celerons d'Intel.

Le coût global était bien sûr nettement moins élevé (environ 700f par CPU), d'autant qu'une carte à base de Socket 370 revenait moins à cher à produire qu'un modèle Slot One. La BP6 est rapidement devenue très célèbre et fit le bonheur de nombreux utilisateurs.

Seulement voilà la carte n'accepte pas officiellement les Pentium III (de gros bidouilleurs auraient réussi la prouesse) et Intel a retiré toute option de SMP pour le Celeron II. Dès lors la BP6 est limitée au Celeron 533, ce qui limite singulièrement son intérêt.

Puisqu'Intel ne semble pas intéressé par de tels produits, VIA a eu tout loisir de développer un chipset abordable capable d'exploiter les possibilités multiprocesseurs des Pentium III. Bien sûr le surcoût est important (un Celeron est moins cher qu'un PIII) mais les performances sont, elles aussi, en hausse. Alors le jeu en vaut-il encore la chandelle ?

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Le VIA Apollo Pro133A

Ce chipset est une évolution de l'Apollo Pro133 (on s'en serait pas douté, tiens !). Il peut prendre en compte les nouvelles technologies que représentent l'AGP 4X ou l'UltraDMA 66. Il supporte lui aussi une fréquence de bus de 133MHz et accepte de gérer jusqu'à 4 connecteurs DIMM pour un total de 1.5Go de mémoire.

Comme tout chipset, l'Apollo Pro133A est composé de deux parties qui se répartissent les tâches. Voici le traditionnel schéma décrivant comment est-ce que cela fonctionne dans notre cas :

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Il faut toutefois savoir que le nouveau chipset de VIA peut être associé à plusieurs Southbridge (c'est le composant du bas) : le 686A ou le 686B (voire le 596B dans le cas du modèle d'Epox). La différence n'est pas énorme, mais mérite cependant d'être signalée, le 686B offrant une interface compatible UltraDMA 100 en lieu et place du traditionnel UDMA66 du précédent modèle.

Reste la principale des fonctions de ce nouveau chipset, à savoir le multi-processeurs. Du fait des spécificités du Celeron II, ce SMP ne fonctionne bien évidemment qu'avec des Pentium III. Ensuite il convient d'utiliser un système d'exploitation capable de le gérer. A titre de rappel voici actuellement les systèmes capables d'en tirer partie : BeOS, Linux, Windows NT et Windows 2000. Comme vous le savez peut-être déjà, pas de biprocesseur sous Windows 95/98 et pas plus avec Millenium.

Le chipset est vendu à un prix assez réduit aux fabricants, ce qui leur permet de distribuer des cartes plutôt bon marché. Le résultat immédiat est une offre plutôt conséquente, chacun y allant de son modèle "Dual CPU". Le test qui ne portait au départ que sur l'ABIT VP6, s'est aujourd'hui étendu aux modèles de chez Epox (EP-D3VA), Gigabyte (GA-6VXDC7) et MSI (694D Pro-A). Avec ces quatre constructeurs l'essentiel de l'offre hexagonale est représentée, sachez cependant que des constructeurs comme Tyan proposent également des produits similaires.
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De nombreux utilisateurs de la BP6 attendaient impatiemment l'arrivée de la relève chez ABIT. C'est maintenant chose faite avec la disponibilité depuis début décembre de la VP6. Cependant depuis la sortie de la BP6, d'autres constructeurs se sont lancés sur le terrain du biprocesseur et Abit a perdu la palme de l'innovation, la petite dernière pourra-t-elle la lui redonner ?

Fonctionnalités

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Abit a fournit très tardivement son modèle à base Via Apollo Pro133A. D'après les rumeurs, ils auraient eu beaucoup de problèmes pour obtenir une carte qui tienne le choc.

A l'ouverture de la boîte, il n'y a pas franchement de quoi s'extasier. La carte semble, en effet on ne peut plus classique.

En dehors des deux Sockets 370, et des classiques connections Ps/2 (2), Série (2), Parallèle (1) et USB (2) on trouve les 4 connecteurs DIMM, qui permettent donc de gérer jusqu'à 1.5Go de mémoire.

Le constructeur taiwanais a choisi de ne pas mettre de slot CNR. Il est regrettable qu'il n'en ait pas profité pour fournir un slot ISA ou PCI de plus et l'on devra se contenter du classique 1 AGP / 5 PCI.
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Les contrôleurs disques choisis par Abit sont radicalement différents de ceux choisis par la concurrence (MSI ou Tyan par exemple). Le Southbridge 686A laisse la place au 686B et le Promise est remplacé par un Highpoint HPT370. L'avantage est évident et la VP6 peut gérer des disques UDMA100 sur ses 4 ports IDE, tout en proposant une solution RAID pour deux d'entre eux.

Il n'y a, en revanche, pas de chip sonore sur la VP6... Etonnant, vu le coût d'une telle solution ! Enfin, Abit a pris soin de livrer l'ensemble des câbles nécessaires (2*ATA100, 1*Floppy), le câble pour exploiter l'extension USB nécessaire pour obtenir les 4 ports est désormais fournie avec la version boîte.

Remarques d'utilisation

Sur le modèle que j'ai testé une chose m'a frappée : la présence au dos de la carte d'une résistance supplémentaire. Il ne m'est pas possible de vous dire le pourquoi de cette résistance mais une chose est sûre : ça ne fait pas sérieux ! Il faut toutefois savoir que cette résistance n'est présente que sur la première série (500 pièces) de la carte. Abit nous a annoncé l'avoir retiré sur les séries suivantes et nous avons pu le vérifier.

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En revanche il faut reconnaître qu'Abit a fait preuve de beaucoup d'ingéniosité dans la conception de la carte. L'espace entre les Processeurs est assez large et les condensateurs ont été suffisamment écartés pour permettre la mise en place de ventilateurs plus gros que la moyenne.

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Plus généralement, c'est l'ensemble des composants qui sont placés intelligemment. Ainsi le connecteur ATX est à l'extrémité de la carte. Les emplacements mémoires sont assez éloignés et n'entravent en rien l'accès au second processeur ou au port AGP.

Enfin, pour ce qui est de la stabilité de la carte, je dois émettre quelques réserves. Il ne m'a pas été possible de déterminer précisément la cause des petits tracas que j'ai eu, mais il n'en reste pas moins que la VP6 ne s'est pas montrée parfaitement stable. Sous Windows 2000, j'ai eu quelques problèmes de reconnaissance de DVD-ROM et cela malgré l'utilisation des derniers Drivers VIA. Mais les plus gros problèmes c'est sous Quake 3 que je les ai rencontrés. Ce jeu a régulièrement bloquée la machine, obligeant à redémarrer. Le plus souvent ce plantage survenait au moment du changement de résolution.

Il ne faut toutefois pas dramatiser, et elle a révélé un comportement tout à fait correct à l'usage.
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Epox n'est pas le constructeur le plus réputé sur notre territoire. Ils ont cependant une offre complète de cartes mère, qui maintenant couvre également le domaine du biprocesseur avec ce modèle.

Fonctionnalités

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Le chipset est peu ou prou le même que sur le modèle signé Abit. On retrouve donc une carte très proche de la VP6.

L'Apollo Pro133A est ici composé des Northbridge 694X et Southbridge 596B. Ce dernier est assez ancien et la concurrence (Abit, Gigabyte) préfère employer les 686A ou 686B. Les différences ne sont pas très importantes mais on regrette tout de même le choix fait par Epox.

Pour être en mesure de proposer le support de l'UDMA100, le constructeur taïwanais a choisi de faire confiance à Highpoint et d'intégrer le HPT370. Cela lui permet de proposer, à la manière de Abit, une solution RAID fiable et peu coûteuse grâce à l'utilisation de disques IDE. De plus, cela offre 4 connecteurs IDE (2 en UDMA66 et 2 en UDMA100 RAID), là où d'autres constructeurs n'en proposent que 2.

En dehors de cela, la EP-D3VA est on ne peut plus classique. Il y a bien sûr les 2 supports processeur qui permettent de placer un / deux Pentium III ou, bien que je ne cerne pas l'intérêt, un Celeron. On trouve le traditionnel panneau de connecteurs avec l'ensemble des ports nécessaires au bon fonctionnement du PC : Ps/2 (2), Série (2), Parallèle (1) et USB (2). Se conformant aux recommandations de VIA, Epox offre, comme la concurrence, 4 connecteurs DIMM, pour un maximum de 2Go de mémoire (avec de la PC100, seulement 1.5Go avec de la PC133).

Se rapprochant encore une fois du design de l'Abit VP6, la D3VA offre une configuration de ports d'extension classique mais agréable. Ainsi au lieu de nous retrouver avec un port CNR quasi-inutile, nous disposons d'un ISA qui peut toujours servir (un plus par rapport au modèle d'Abit). Bien sûr nous avons toujours droit au couple 1 AGP/ 5 PCI.

Pour finir, 2 choses un peu surprenantes. Epox a pris le parti de ne pas intégrer de chip audio. Ce choix est étonnant si l'on réfléchi au marché d'une telle carte. Les serveurs n'ont effectivement pas besoin d'une Sound Blaster Live avec support du 5.1 mais un petit composant audio peut rendre bien des services et vu le faible surcoût engendré il aurait été judicieux de l'intégrer.

Le dernier point noir concerne l'absence de solution pour augmenter le nombre de ports USB. Alors que la plupart de ses concurrents proposent 4 ports USB, il est tout à fait regrettable qu'Epox continue à n'en fournir que 2.


Remarques d'utilisation

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La carte est plutôt bien conçue et ne m'a pas vraiment posé de problèmes particuliers que ce soit pendant le montage ou durant le test (pas de plante...). Les sockets sont suffisament espacés pour permettre un montage / démontage aisé. Il en va de même avec les connecteurs DIMM et s'il reste préférable de placer les Processeurs avant la mémoire, un effort a tout de même été fait.

La configuration des processeurs se fait automatiquement et l'utilisateur n'a rien à faire. Par défaut le BIOS est même réglé pour exploiter au mieux la mémoire de votre machine (66, 100 ou 133 MHz).

A moins d'avoir une carte AGP très longue (possesseurs de 5, bonjour...), il n'y aura pas non plus de problèmes pour rajouter de la mémoire une fois la carte graphique insérée.

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Cet espace disponible entre les différents éléments a bien évidemment sa contrepartie et la carte est plutôt grande. La D3VA n'est pas vraiement différente de ses concurrentes mais comparée au modèles monoprocesseur, la différence se fait sentir et un boîtier mini-tour trouvera vite ses limites.

Pour conclure, une petite remarque concernant les fournitures qui accompagnent la carte. Il n'y a rien d'extraordinaire mais les logiciels sont plutôt sympas puisque nous trouvons en plus d'un Antivirus, le très pratique Norton Ghost dans sa version 5.1. Enfin le manuel, hélas en anglais, est l'un des plus complets, des plus détaillés qu'il m'ait été donné de voir. Tout y est abondamment décrit avec de nombreux textes récapitulatifs et des schémas très précis.
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Gigabyte n'est pas tout à fait sur le même créneau que des constructeurs comme Abit ou Asus. Plutôt que de miser sur l'overclocking et des fonctions destinées aux fondus de la bidouille, le constructeur taïwanais privilégie la stabilité et les fonctions plus sécurisantes comme le Dual BIOS qui permet d'avoir un recours en cas de virus ou de mise à jour ratée.

Fonctionnalités

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Basé sur le même Northbridge que les VP6 et D3VA, la GA-6VXCD7 utilise un Southbridge encore différent (le 686A). Avec ces trois cartes nous disposons ainsi de toutes les combinaisons offertes par VIA pour intégrer son Apollo Pro133A. Les différences sur le papier sont relativement faibles. Elles ne peuvent en tout cas pas constituer à elles seules une raison pour prendre une carte au lieu des autres.

Dans le domaine de la gestion des disques, la Gigabyte ne peut cependant pas concurrencer les autres modèles. Elle n'offre pas de support pour l'UDMA100 (limitée au 66), pas de fonctions RAID et seulement 2 connecteurs IDE.

En revanche, elle est au niveau de ses concurrentes pour le reste de l'équipement. Il faut toutefois noter qu'aucune carte n'a vraiment brillé dans ce domaine. Elle offre donc le minimum syndical avec les connecteurs standarts (2 Ps/2, 2 Série, 1 Parallèle, 2 USB), les ports mémoires (4 DIMM pour un total de 1.5Go de RAM) et bien sûr les 2 sockets 370. A noter que Gigabyte offre la possibilité de brancher une extension pour disposer de 2 ports USB supplémentaires. Hélas, cette extension est à acheter séparément avec tout les problèmes de disponibilité que cela comprend.

Comme Epox, Gigabyte a choisi de conserver un port ISA en sus de l'AGP et des PCI (au nombre de 5). Ce genre de connecteur est, à mon avis, préférable aux CNR et autres AMR du fait de la plus grande disponibilité des cartes. Comme Epox, Gigabyte a également choisi de ne pas intégrer de chip audio. Cela me semble toujours aussi étrange puisque la vocation de ces cartes est d'être utilisées comme petits serveurs et qu'il est bien pratique (mais pas indispensable) d'avoir quelques bruitages...

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Pour finir, une remarque sur l'une des fonctions les plus innovantes de cette carte : le Dual Bios. Gigabyte est l'inventeur et le seul à utiliser cette technique qui offre une possibilité de recours lorsqu'un virus ou un flash raté a effacé le Bios de la carte mère. De part la présence d'une seconde puce (à côté de la première), la machine peut redémarrer et le Bios corrompu être revitalisé par le second Bios. Cependant sur le modèle testé la seconde puce n'est pas présente (l'emplacement est vide) réduisant à pas grand chose l'intérêt de cette fonction. Dommage !


Remarques d'utilisation

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La conception générale de la carte est plutôt bonne et la plupart des composants sont facilement repérables. Les sockets sont suffisament écartés pour permettre une installation aisée et les connecteurs DIMM n'empiètent pas sur le port AGP.

Ce dernier est d'ailleurs entouré d'un plastique qui sert à bloquer la carte graphique dans l'emplacement pour qu'elle ne bouge pas. Seul MSI prospose sur certains modèles un système de fixation similaire.

Les ports IDE sont plutôt bien placés et si les possesseurs de petits boîtiers me maudiront (le CD-ROM pourrait masqué ces connecteurs), les détenteurs de grandes tours seront heureux de voir qu'ils se trouvent assez haut sur la carte (les nappes ne sont pas toujours assez longues !).

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En revanche, Gigabyte a vraiment réussi un tour de force avec la configuration des Processeurs. Ils ont fait un bond de 3 ans... En arrière ! D'accord il n'y a pas de jumpers mais quand toute la configuration se fait à l'aide de dip-switchs (les blocs bleus sur la photo), que ces 2 blocs sont mal placés (admirez celui du haut, entre l'AGP et la mémoire !) et que le manuel n'explique même pas correctement toutes les possibilités, on se dit qu'il y a des ingénieurs qui ne se remettent pas vraiment en question !

Des trois cartes à base d'Apollo Pro 133A testées, le modèle de Gigabyte s'est révélé être le plus capricieux. La carte a tout simplement refusé de démarrer avec les 2 barrettes que j'avais utilisé pour les tests des modèles d'Abit et Epox. J'ai été obligé de prendre 2 barettes rigoureusement identiques pour que le PC daigne démarrer ! Même après cela, Windows Millenium s'est bloqué plusieurs fois et Sandra 2001 a carrément refusé de se lancer deux fois de suite corrompant du même coup mon Windows 2000.

Après ces quelques plantages je n'ai plus rencontré de réels problèmes mais c'est tout de même inquiétant pour un serveur censé tourner 24h/24h !
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Dernier arrivé dans notre comparatif, MSI a cependant été l'un des premiers à fournir une carte avec ce chipset. Les cartes MSI sont parmis les plus réputées et c'est donc avec beaucoup d'impatience que j'attendais de pouvoir tester ce modèle.

Fonctionnalités

En dehors de la présence immanquable des deux Sockets PGA370, il n'y a pas grand chose d'extraordinaire à signaler tant la carte est proche des autres modèles de la marque.

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On y retrouve tout ce qu'il est commun d'avoir aujourd'hui, à savoir : 1 AGP, 5 PCI et 1 CNR (hélas, c'est à la mode), mais aussi les ports Ps/2 (2), USB (2), Série (2) et Paralèlle (1). La carte dispose également de quatre connecteurs DIMM et de 4 ports IDE. Cependant, et comme la MSI est équipée du "Southbridge" 686A, seulement deux d'entre eux sont à la norme UDMA100 (les 2 autres restant en 66) grâce à l'ajout d'un composant contrôleur de marque Promise, permettant aussi d'offrir une solution RAID IDE identique à celle proposée par Abit.

A noter qu'MSI est le seul à proposer une puce son, pouvant émuler une Sound Blaster. Ce périphérique ne satisfera pas les joueurs mais sera bien suffisant pour une utilisation serveur. Cette puce entrainant la présence de tous les connecteurs sons classiques.

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MSI offre toujours son fameux système de LED de diagnostique. Il est un peu mieux placé qu'avant (sous le port paralèlle), mais ce n'est pas encore l'idéal. Sachez aussi que la carte est dotée d'un port pour ajouter deux connecteurs USB supplémentaires. A mon grand regret, le module d'extension USB n'est pas fournis en standard. Enfin selon le modèle choisi vous pourrez avoir en plus le support du FireWire (IEEE 1394), cela coûtera un peu plus cher mais peut s'avérer très intéressant.

Remarques d'utilisation

Lorsque l'on regarde la carte une chose saute aux yeux : le manque de place autour des Sockets. Il est donc inutile d'imaginer y coller d'énormes refroidisseurs... Ils ne passeront pas ! La position des condensateurs empêche l'utilisation de gros systèmes c'est une chose mais ils gênent même la pose du second processeur. Ce n'est pas insurmontable mais suffisament énervant pour être signalé. D'autant que l'écart entre les deux Sockets n'est pas très important.

Point au contraire tout à fait positif : la position du connecteur ATX. cela devient plus classique mais c'est tellement agréable !

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Par défaut la carte est prête à recevoir deux Processeurs et à les identifier automatiquement pour savoir quelle fréquence de bus ils nécessitent (66, 100 ou 133). Le manuel oubli cependant de préciser la présence de deux blocs de cavaliers (il ne parle que d'un seul) pour effectuer cette configuration manuellement. Ce n'est pas très grave mais reste gênant.

En revanche une fois ces (petits) soucis d'installation passés, la carte est un vrai bonheur d'utilisation. Elle ne m'a posé aucun problème, a accepté tout les périphériques que je lui ai connecté, et tout les logiciels que j'ai installé. Aucun plantage n'est à rapporter sauf les habituels blocages sous Quake 3, lors de l'activation du mode biprocesseur.

Au petit jeu de la stabilité, le modèle de MSI est donc au même niveau que celui d'Epox, c'est à dire une petit cran au dessus de la VP6 d'Abit.

Des performances correctes, mais parfois étonnantes...

Par le passé, les jeux de composants VIA ont souvent pêchés du côté des performances. Pour savoir si l'Apollo Pro133A est dans ce cas, nous avons soumis les trois cartes à quelques benchs : Quake 3 v1.11 et les CPU Bench du logiciel Sandra 2001 Standard.

Ces tests ont eu pour but de voir les performances brutes des différentes cartes. Mais aussi de tester l'apport du biprocesseur en prenant comme exemple le système d'exploitation Windows 2000 Professionnel.

Le matériel utilisé est le suivant :
- Abit VP6, Epox D3VA et Gigabyte 6VXDC7
- Pentium III 700 sur bus 100 MHz (x2)
- 256Mo RAM PC133 (CAS3)
- GeForce 2 GTS (Leadtek)
- Seagate 8.4Go 7200tr/mn
- Windows 2000 / Millenium (pour comparer les résultats monoprocesseur)
- VIA 4in1 v4.26

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Les CPU benchs de Sandra 2001 montrent une légère supériorité de Windows 2000 sur Millenium mais surtout le surcroît de puissance obtenu grâce à l'ajout d'un second processeur. On ne voit pas ici de différences notables entre les cartes bien que le modèle de chez Abit soit toujours un petit peu au-dessus.

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En revanche avec Quake 3, on voit des résultats pour le moins surprenants. En 640x480, pas de problème, le biprocesseur est nettement au-dessus. En revanche en 1024x768 la surprise est conséquente puisque sous Windows 2000, Quake 3 est plus véloce avec un seul Pentium III 700 et cela quelque soit la carte mère utilisée. Il ne m'a, hélas, pas été possible de trouver une explication à cet étrange résultat (problème de Drivers graphiques, de Quake 3 ?).

L'intérêt du biprocesseur est évident si l'on regarde les résultats de Sandra 2001. Il existe de nombreux programmes plus "pro" qui exploitent aussi cette réserve de puissance comme, par exemple, Photoshop, Premiere ou Bryce.

En revanche, il semble aussi évident que pour le commun des mortels ce genre de solution est d'un intérêt assez faible puisque même un titre comme Quake 3, censé être optimisé pour le SMP, n'en tire pas réellement de bénéfices.

Il ne faut, toutefois, pas négliger le confort d'utilisation que procure une machine biprocesseur. Pendant que l'un des Cpu est utilisé (même à 100%) par un programme (même monoprocesseur), Windows continue de fonctionner à merveille grâce à l'autre.

Enfin, les différences entre les cartes sont des plus faibles. Et si la VP6 semble l'emporter dans la majorité des cas, ce n'est assurément pas ce genre de différences qui peut jouer en faveur de l'un ou l'autre des modèles.


Overclocking

Au petit jeu de l'overclocking les modèles signés Abit ont souvent surpassé la concurrence, tant du point de vue des résultats, que du confort d'utilisation.

Dans la théorie la VP6 permet toutes sortes de fantaisies. Les options de réglages sont très riches et sans rentrer dans le détail, je dirais juste que la VP6 offre une très grande gamme de fréquences de FSB (de 66 à 178MHz par pas de 1MHz), la possibilité de changer le voltage des Processeurs (entre 1.30V et 2.05V par pas de 0.05V) et du VCC3 (3.3V, 3.4V, 3.5V ou 3.6V).

Seules ombres à cet idyllique tableau, l'impossibilité de faire fonctionner deux processeurs à des fréquences différentes et l'obligation d'avoir le même voltage par processeur.

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Les résultats parlent d'eux-mêmes et bien évidement Quake 3 (ici sous Windows 2000) profite de cette puissance supplémentaire. La carte n'est cependant pas la reine de l'overclocking que j'avais espérée. Il ne m'a pas été possible de dépasser le 770MHz sans changer le voltage en mode biprocesseur. Ce résultat très faible trouve sans doute son explication avec la présence d'un processeur peu doué pour l'overclocking. En effet sous Windows Millenium seul le processeur 1 était utilisé et j'ai alors pu le passer à 868MHz sans problème.

Pour le modèle de chez Epox, les possibilités d'overclocking se résument en un mot : nulles. Mais pas nulles comme mauvaises. Non, ici c'est nulles comme inexistantes ! On ne peut ni changer le coefficiant multiplicateur (de toute façon c'est de l'Intel), ni modifier le FSB. Une chose est sûre, la philosophie de cette carte ne se trouve pas dans la bidouille ! Une remarque cependant : le dernier BIOS permet de changer la fréquence de bus (FSB) jusqu'à 155MHz. N'ayant hélas pu tester cette mise à jour, je ne pourrais vous donner mon avis...

Le modèle de chez Gigabyte est le plus ambiguë. Il ne permet pas beaucoup de fantaisie dans l'overclocking mais offre tout de même un choix de 7 FSBs : 66, 100, 112, 124, 133, 142, 152. Comme en plus, on ne peut changer le voltage, les limites sont très vite atteintes. Dans mon cas précis, aucun overclocking n'a été possible puisque mes PIII 700 ne veulent pas passer à 112MHz (ils ne l'ont pas voulu non plus sur la VP6).

Attardons-nous pour finir sur le cas de la 694D Pro. Avec ce modèle MSI signe une carte pour le moins étrange. En offrant la possibilité de faire fonctionner des processeurs à des fréquences différentes et dôtée d'une option permettant de fixer le voltage pour chacun d'eux, la carte mère partait avec un avantage certain sur le modèle d'Abit. Mais quelle ne fut pas ma surprise de voir un nombre très faible de fréquences de bus. Pour des processeurs à 100MHz, il n'est ainsi pas possible de dépasser 114MHz, avec comme seul intermédiaire le 110MHz. Avouez que cela fait bien peu... Compte tenu des limitations de mes processeurs, je n'ai pu monter au-delà de 770MHz. A cette fréquence, la carte s'est très bien comportée et aucun plantage n'est à rapporter.


Conclusion

Le modèle signé Abit était le premier testé et, mis à part quelques réserves (instabilité pas dramatique mais gênante pour un serveur), il me semblait tout à fait convenable, même si pour beaucoup le multi processeur tient plus du gadget que d'autre chose.

Les produits proposés par Gigabyte et Epox ne me font pas changer d'avis. La VP6 se montrant supérieure ou équivalente à ses concurrentes dans tous les domaines. Le modèle de Gigabyte est plutôt contraignant (plantages plus nombreux, problèmes mémoire) et n'offre aucune contrepartie puisque sur mon modèle le Dual Bios n'était qu'en option. La carte signée Epox est plus intéressante et pourrait constituer une alternative à la VP6 si son prix était inférieur à 1200 francs (1500 pour la VP6). Il ne m'a hélas pas été possible de le vérifier.

La 694D Pro est à mettre au même niveau que la VP6. Dôtée d'un peu moins de fonctionnalités, elle m'a semblé légèrement plus stable et son prix est un peu inférieur à celui de la VP6. Le choix se fera donc en fonction de vos objectifs, si le prix est important la 694D est assurément une bonne solution (d'autant qu'elle contient un chip son intégré); en revanche si vous êtes un bidouilleur dans l'âme, prenez plutôt une VP6.

A l'avenir, on devrait voir arriver des modèles pour faire fonctionner les processeurs AMD en SMP. On espère que les applications supportant ce mode de fonctionnement se multiplieront alors, car pour le moment il ne m'est pas possible de conseiller cette solution à tout le monde. En plus du surcoût du système d'exploitation (sauf pour les utilisateurs de Linux), il faut bien avouer que les applications ne se sont pas vraiment multipliées depuis la BP6.
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