Comment débloquer un site bloqué ou censuré ?

Page web impossible à charger, blocage réseau, DNS inaccessibles, contenu non disponible dans le pays… Qui n’a jamais essuyé l’échec d’une connexion à un serveur web non aboutie ? Fort heureusement, il existe toujours des solutions permettant de lever ces restrictions courantes, quelle qu’en soit la cause.

Les raisons pouvant expliquer un refus d'accès à un site ou un service web sont variées. On peut, de manière générale, les regrouper en quatre catégories de restrictions liées à la censure gouvernementale, à l’exploitation des droits de diffusion, aux règles de pare-feu et au navigateur.

Site bloqué : les restrictions d'accès

La censure : le blocage gouvernemental

Lorsque l’on évoque le blocage de plateformes web, l’une des premières raisons qui nous viennent généralement à l’esprit concerne la censure d’État. Car si le web a été pensé comme un réseau libre et ouvert, la main mise des gouvernements sur Internet prouve que l’on est encore bien loin de l’utopie défendue par des organisations comme l’Internet Defense League ou l’Electronic Frontier Foundation.

Bien que l’on ait tendance à associer la censure gouvernementale en ligne à des régimes ouvertement autoritaires et répressifs comme la Russie, la Chine ou l’Iran, ce type de blocage peut également intervenir, dans une moindre mesure, dans des pays démocratiques, notamment par l’intermédiaire du FAI. C’est ce qui explique, par exemple, que l’on ne puisse accéder à certaines plateformes de téléchargement ou de streaming illégal depuis le territoire français si l’on ne prend pas soin de bypasser les DNS de son fournisseur d’accès à Internet en amont.

Les contenus géorestreints : le blocage des droits de diffusion

Autre forme de blocage web, la géorestriction des contenus touche cette fois-ci à la question des droits d’exploitation et de diffusion propres à chaque pays. À titre d’exemple, les services de streaming les plus importants, comme Netflix ou Amazon Prime Video, disposent de catalogues d’œuvres audiovisuelles variant d’un territoire à un autre. C’est la raison pour laquelle il n’est pas toujours possible de poursuivre la lecture d’un film, d’une série TV ou d’un documentaire lorsque l’on effectue un déplacement à l’étranger.

Depuis quelques années maintenant, l’Europe impose aux plateformes de VOD de fournir une offre de streaming identique dans tous les pays membres de l’UE. En revanche, cette offre varie de celles proposées ailleurs dans le monde, en fonction des lois nationales encadrant la chronologie des médias. Ainsi, en France, il faudra attendre au minimum 4 mois après sa sortie au cinéma pour qu’un film soit disponible sur Netflix. Ce délai légal peut tomber à 45 jours aux États-Unis.

Outre les services de streaming, les plateformes web de diffusion audio et vidéo, telles que Spotify ou YouTube, sont également soumises à des géorestrictions liées à l’acquisition territoriale des droits de diffusion des œuvres.

Le geofencing : le blocage réseau

Le géofencing s’applique, de manière générale, aux réseaux semi-privés, à l’image des réseaux universitaires ou d’entreprise. Blocage de type pare-feu, cette technique permet aux administrateurs réseau d’empêcher l’accès à certains contenus web jugés peu pertinents ou allant à l’encontre du règlement interne. Il peut s’agir de plateformes illégales (téléchargement, par exemple), de réseaux alternatifs accessibles via des navigateurs spécialisés (Tor), de sites légaux mais associés à la contreproductivité (réseaux sociaux, messageries privées, services de diffusion vidéo).

À plus grande échelle, le geofencing peut également servir d’adjuvant à la censure gouvernementale. C’est notamment le cas en Chine, où le Grand Firewall, pare-feu géant national, filtre, analyse et bloque les requêtes des résidents sur le territoire. Parmi les nombreux services et sites web inaccessibles depuis la Chine, on peut citer les produits Google (Chrome, Search, Gmail, Drive, YouTube, etc.) et Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp), les plateformes Wikipédia, Netflix, Spotify, les messageries Outlook, Telegram, Snapchat, mais également la plupart des médias internationaux et agences de presse comme la BBC, le New York Times ou Reuters.

La sécurité : le blocage du navigateur

Les navigateurs web traditionnels (Chrome, Edge, Firefox, Opera, Vivaldi) peuvent bloquer l’accès à des sites nécessitant des configurations ou des protocoles spécifiques. C’est ce qu’on appelle communément le dark web, ensemble de réseaux superposés et décentralisés. Parmi les exemples les plus connus, on peut citer Tor ou Freenet. De par leur nature, ces réseaux sont uniquement accessibles via des navigateurs spécialisés : Tor Browser pour Tor et Freenet pour Freenet. Depuis 2020, Brave permet, lui aussi, de se connecter au réseau Tor.

On rappelle que, contrairement aux idées reçues, le Dark Web n’est pas qu’un repaire de hackers, de dealers, de pédocriminels et de tueurs à gages. Aujourd’hui, de nombreuses plateformes grand public, accessible depuis le surface web, possèdent une adresse .onion en plus d’une URL classique. On pense à Facebook, DuckDuckGo ou encore Proton Mail. C’est également le cas pour certains médias à la renommée internationale comme BBC News, The Guardian ou le NYT. En déployant leur propre service onion, ces plateformes permettent aux internautes muselés par la censure gouvernementale et/ou en quête d’une navigation sécurisée de bénéficier d’un anonymat quasi inviolable.

Les navigateurs peuvent enfin opérer d’autres types de blocages en lien avec la sécurité (absence de mise à niveau HTTPS, URL strikées pour cause d’activités frauduleuses et malveillantes), ou une configuration DNS bridée. Concernant ce second point, le blocage vient en général du FAI (voir premier paragraphe sur la censure), et non du navigateur lui-même.

Comment accéder aux sites bloqués

Dans les cas les plus courants, des modifications de DNS, une reconfiguration du pare-feu ou le recours à des logiciels d’accès aux réseaux alternatifs peut suffire à débloquer la plupart des sites web bloqués, si tant est que l’on ait la main sur les paramètres du réseau.

En revanche, pour ce qui est de contourner censure gouvernementale, géorestrictions, et géofencing sur les réseaux semi-privés, la solution la plus rapide consiste à opter pour un bon VPN.

Qu'est-ce qu'un VPN ?

Un VPN, ou réseau privé virtuel, est un système permettant d’établir une connexion chiffrée et isolée du reste du trafic Internet public entre deux appareils. Pour le grand public, ce type de service, généralement distribué par des entreprises privées, met à la disposition des internautes une infrastructure de serveurs intermédiaires par lesquels transite leur connexion avant d’interroger les plateformes web qu’ils souhaitent consulter.

Concrètement, lorsque les utilisateurs et utilisatrices utilisent un réseau privé virtuel, leur connexion est chiffrée et circule via un tunnel sécurisé à l’aide d’un protocole VPN jusqu’au serveur VPN. Passé cette étape, le trafic est déchiffré puis réacheminé jusqu’au serveur web initialement interrogé via le réseau Internet public (HTTP/HTTPS).

En rebondissant sur le serveur VPN, la connexion emprunte également l’adresse IP dudit serveur. Par conséquent, les sites et services web visités accèdent non plus à l’IP réelle de l’internaute, mais à celle de l’équipement VPN intermédiaire.

La réponse donnée par les serveurs web effectue l’exact même chemin, en sens inverse : le trafic est renvoyé vers le serveur VPN via le réseau Internet public (HTTP/HTTPS) où il est chiffré et réacheminé par le tunnel VPN jusqu’à l’appareil de l’internaute.

De deux choses l’une : en passant par un VPN, l’internaute préserve la sécurité et la confidentialité de ses données personnelles entre son ordinateur, son smartphone ou sa tablette, et le serveur VPN aux yeux du FAI. Le fournisseur d’accès à Internet voit que l’utilisateur ou l’utilisatrice se connecte à un serveur VPN, mais il ne peut accéder aux données de connexion.

Second point important, passé le serveur VPN, le trafic n’est plus identifiable par les serveurs web interrogés puisque l’adresse IP communiquée appartient au service VPN. Cachés derrière une IP de substitution potentiellement utilisée par d’autres abonnés au service, les internautes se protègent des dispositifs de suivis en ligne. Ils simulent également leur position géographique, empruntant la localisation du serveur VPN auquel ils sont connectés.

Est-ce légal de débloquer un site ?

Vous l’aurez compris, en masquant ses données de connexion et en modifiant son adresse IP à l’aide d’un VPN, l’internaute peut faire croire à n’importe quelle plateforme web qu’il se connecte depuis un autre pays que le sien, et ainsi contourner tous types de blocages. Les gouvernements ne peuvent plus inspecter les paquets de données, les administrateurs réseau n’accèdent plus aux contenus des requêtes et les sites géorestreints n’ont plus connaissance de la géolocalisation réelle de l’utilisateur ou de l’utilisatrice.

Mais est-il légal de contourner les blocages instaurés par ces diverses instances ? Concernant la censure gouvernementale et le géofencing, la réponse est non.

Pour la première situation, les lois du pays prévalent sur la liberté en ligne de l’internaute. Utiliser un outil, quel qu’il soit, pour s’affranchir des règles en vigueur revient à commettre une infraction. Dans les territoires les plus répressifs comme la Chine, l’Iran ou la Russie, ce type de comportement peut même être passible de lourdes peines de prison… dans le meilleur des cas.

On rappelle néanmoins que la loi n’est pas forcément juste d’un point de vue éthique et moral et que l’utilisation de VPN dans ces régions régies par les totalitarismes permet aux contre-pouvoirs (militants, journalistes, défenseurs des droits des êtres humains, adversaires politiques) de continuer à exister et lutter contre la propagande nationale.

Concernant les blocages réseau, on rappelle que les internautes connectés à un Wi-Fi d’entreprise ou universitaire se doivent de respecter le règlement interne, et donc se soumettre aux restrictions d’accès sur le web. Ici, aucune excuse ne sera recevable si vous êtes pris à tenter de contourner le pare-feu.

Se pose enfin la question délicate relative aux contenus géorestreints et à l'utilisation d'un VPN pour débloquer les services de streaming. Il existe ici un flou juridique de taille. Dans les faits, en France, utiliser un VPN pour contourner les blocages géographiques n’est pas interdit par la loi. En revanche, bafouer les droits d’auteur est illégal. Moralement, on peut donc émettre de sérieuses objections au fait de chercher à contourner les géoblocages imposés par les plateformes de streaming, par exemple, bien que l’on puisse également prétexter qu’un abonnement souscrit sur le territoire français devrait permettre aux spectateurs d’accéder au catalogue FR depuis n’importe quelle région du monde.

Néanmoins, quelle que soit la manière dont l’internaute s’arrange avec sa conscience, les services web à l’origine de géorestrictions interdisent formellement l’usage de VPN et proxy pour contourner ces blocages et se réservent le droit de bannir les contrevenants aux conditions d’utilisation.

Site bloqué : quels VPN utiliser ?

Tous les VPN ne proposent pas le même niveau de sécurité ni d'excellence. Il convient donc de bien vérifier la réputation, la politique de confidentialité et les options intégrées au service choisi pour s'assurer d'avoir souscrit au meilleur VPN possible.

CyberGhost

Avec son infrastructure gigantesque composée de plus de 9 700 serveurs dans 91 pays, CyberGhost est le service VPN bénéficiant de la couverture la plus étendue. Basé en Roumanie, juridiction VPN relativement favorable au respect de la vie privée et de l’anonymat en ligne malgré son appartenance à l’UE, le fournisseur entend renforcer la sécurité des informations personnelles de ses abonnés avec des équipements 100% équipés en RAM (réinitialisation du stockage à chaque redémarrage), dont une partie est localisée dans les bâtiments de l’entreprise. Ces serveurs locaux, baptisés NoSpy, appartiennent à CyberGhost et sont intégralement administrés (gestion et maintenance) par le fournisseur.

Concernant la partie déblocage de sites abordée dans cet article, CyberGhost dispose de serveurs dédiés au streaming. Ces équipements spécialement configurés pour contourner les géorestrcitions imposées par les plateformes de streaming et les chaînes de télévision en ligne permettent d’accéder aux catalogues étrangers depuis la France, mais également aux catalogues français depuis n’importe quel autre pays. Les tests réalisés dans le cadre de notre avis sur CyberGhost ont, à plusieurs reprises, démontré l’efficacité du VPN pour leurrer les plus gros acteurs de la vidéo à la demande, Netflix et Amazon Prime Video compris. Une option d’IP dédiée offre par ailleurs aux abonnés la possibilité de contourner les listes d’IP VPN blacklistées par certains services web.

Côté configuration réseau technique, CyberGhost chiffre les connexions à l’aide de l’algorithme AES-256 et prend en charge les protocoles VPN les plus solides et les plus stables du moment (OpenVPN, WireGuard, IKEv2/L2TP). En revanche, il ne propose ni protocoles ni serveurs obfusqués, ce qui en fait une solution peu adaptée pour les internautes localisés en territoire soumis à une très forte censure d’État (en Chine, notamment).

NordVPN

Moins développé, mais tout de même à la tête d’une armée de près de 5 500 serveurs RAM, déployés dans une soixantaine de pays, NordVPN intègre des technos manquant à CyberGhost, à savoir des équipements obfusqués et des connexions Onion over VPN.

Utiles pour contourner les pare-feux et dissimuler l’activité VPN aux yeux des FAI et autres organismes de surveillance, les serveurs obfusqués dissimulent le trafic VPN dans le trafic HTTPS standard grâce à une surcouche de chiffrement SSL/SSH. Il devient alors difficile, pour ne pas dire impossible, de repérer et bloquer la connexion VPN, y compris dans les pays les plus restrictifs en matière de liberté en ligne.

L’option Onion over VPN, quant à elle, redirige la connexion VPN non pas sur le réseau Internet public, mais sur le réseau Tor. De cette manière, le nœud d’entrée ne connaît pas la véritable adresse IP de l’internaute. En cas de traçage de la connexion à partir du nœud de sortie, impossible, donc, d’identifier la source du trafic. Données personnelles et anonymat profitent ainsi d’une sécurité renforcée vis-à-vis des nœuds corrompus et de la surveillance du réseau décentralisé opérée par certaines instances gouvernementales.

Le service dispose de serveurs optimisés pour le streaming, parfaitement fonctionnels comme l’ont démontré nos tests effectués dans le cadre de notre avis sur NordVPN. La prise en charge des IP dédiées contourne les mesures anti-VPN mises en place par les plateformes tenant des registres d’IP proxy/VPN.

On termine sur les spécifications techniques du service relatives à la sécurité des connexions. NordVPN chiffre les données à l’aide de l’AES-256 et gère les protocoles OpenVPN (TCP/UDP), NordLynx (propriétaire, basé sur WireGuard) et IKEv2 (macOS/iOS). La domiciliation de l’entreprise au Panama (data haven) confirme la fiabilité du service zero-log.

ExpressVPN

Petit frère de CyberGhost depuis son rachat par Kape Technologies en 2021, basé aux Îles Vierges britanniques, pays réputé pour ses lois protectrices au regard de la vie privée en ligne, ExpressVPN contourne de nombreux types de blocages grâce à ses 3 000 serveurs RAM, répartis dans 94 pays.

Plus simple d’utilisation que ses concurrents, il optimise avec succès l’ensemble de ses équipements pour le streaming, comme nous avons pu l’expérimenter dans notre avis sur ExpressVPN. Le déploiement progressif de serveurs 10 Gb/s, propulsés par 20 à 32 cœurs contre 4 initialement, lui permet d’afficher des performances impressionnantes, quel que soit le lieu de connexion.

En revanche, on n’y trouve pas d'option d’adresse IP dédiée, ni de technologie d’obfuscation. Il n’est donc pas impossible d’éprouver des blocages pour cause d’IP blacklistées par certains services en ligne. Par là même, les régimes les plus autoritaires capables de surveiller le réseau Internet pourraient détecter l’utilisation du VPN.

À défaut de leurrer totalement les organismes de surveillance nationaux, ExpressVPN ne transige pas avec la sécurité des données personnelles et le respect de l’anonymat. Les connexions sont automatiquement chiffrées à l’aide de l’algorithme AES-256 (ChaCha20 disponible en configuration manuelle) et circulent via des tunnels OpenVPN (TCP/UP) ou Lightway (TCP/UDP, protocole propriétaire).

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