Starlink : où en est la constellation de SpaceX après neuf lancements ?

Eric Bottlaender
Spécialiste espace
17 juillet 2020 à 17h14
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Les coiffes de lancement Starlink n'ont même plus ce logo aujourd'hui. La peinture, c'est devenu trop cher ? Crédits SpaceX
Les coiffes de lancement Starlink n'ont même plus ce logo aujourd'hui. La peinture, c'est devenu trop cher ? Crédits SpaceX

Avec pratiquement deux décollages chaque mois au service de sa constellation de connectivité internet, SpaceX déploie ses satellites à une vitesse inédite. 

Attention, cet article n'a pas pour but d'expliquer ce qu'est Starlink (pour ça, c'est ici) !

Soyons précis : combien de satellites ?

Il n'est pas facile de toujours s'y retrouver, si on cherche des données exactes. Déjà parce que personne ne compte les deux satellites « Tintin » envoyés en orbite en 2018. Ils sont désactivés et rentreront prochainement dans l'atmosphère pour s'y consumer.

Ensuite, parce que SpaceX n'a commencé à numéroter ses vols Starlink qu'en novembre 2019… Alors qu'il y avait déjà un lot de 60 satellites en test en orbite ! Il apparaît depuis que ces satellites ont bel et bien servi à des tests, mais qu'en tant que prototypes ils ne feront pas partie de la constellation finale. Le dossier n'est donc pas si aisé à suivre, d'autant qu'une difficulté supplémentaire a fait son apparition ce mois de juin : pour rentabiliser un peu ses vols, SpaceX offre la possibilité à des satellites de partager le voyage avec Starlink vers l'orbite. Sauf que pour faire de la place (et gagner de la masse), les « grappes » Starlink ne sont plus des groupes de 60 unités. Alors quel est le bilan ?

En 2019, SpaceX a envoyé 120 satellites Starlink en orbite. Et dans les six premiers mois de 2020, 418 de plus, soit un total de presque 540 unités... 57 de plus attendent leur décollage début juillet.

C'est un record : ni Etat ni entreprise n'a jamais transporté autant de satellites en orbite dans un temps si court. Actuellement, SpaceX transporte ses Starlink au rythme d'environ deux décollages par mois, utilisant pour cela des étages de fusée réutilisés et parfois poussés jusqu'au bout de leurs ressources ! Lors du 7e vol, un moteur d'un étage réutilisé 5 fois s'est éteint quelques secondes trop tôt. Heureusement, ses 8 voisins ont pu compenser la performance.

Sur les 478 satellites Starlink hors prototypes, il faut noter que grâce à l'ouverture des données de SpaceX pour son catalogue orbital (fourni suite aux inquiétudes de la communauté de l'observation astronomique), il est assez facile de suivre leur évolution… et d'y repérer les unités qui ne sont pas actives ou ne servent plus, en panne depuis leur démarrage ou bien suite à une défaillance. Il y en a une petite dizaine à ce jour, dont la moitié est déjà rentrée dans l'atmosphère.

En orbite, mais en transit

Vous commencez à comprendre qu'il est difficile d'estimer le nombre complet de satellites Starlink actuellement actifs. Car aux données que l'on explique dans le paragraphe précédent, il faut ajouter que lorsque ces unités sont éjectées en orbite grâce à Falcon 9, elles sont à très basse altitude, à environ 280 km du sol, de façon à ce que les unités qui auraient des problèmes (mais aussi les « cordes » qui maintiennent les satellites sur le lanceur) puissent rentrer dans l'atmosphère rapidement. Il ne suffit pas ensuite d'allumer son moteur pour se rendre en orbite à 550 km d'altitude et de commencer à transmettre des signaux, ce serait trop simple. Les satellites Starlink allument donc leurs propulseurs pour « monter » une première fois à 380 km d'altitude environ. A cette altitude ils sont identifiés et testés, tandis que SpaceX utilise cette altitude pour les placer exactement comme elle le souhaite dans le maillage global de Starlink.

Vue d'artiste du grand panneau d'un satellite Starlink une fois déployé. Crédits SpaceX
Vue d'artiste du grand panneau d'un satellite Starlink une fois déployé. Crédits SpaceX

Ils quittent ensuite l'orbite à 380 km pour un trajet qui leur prend environ 20 jours pour se rendre à 550 km d'altitude, par groupes de 20 unités. L'ensemble du ballet de transfert, entre leur arrivée en orbite avec Falcon 9 et le déplacement es 57-60 unités en orbite à 550 km, prend environ 130 jours, soit plus de quatre mois. Et c'est finalement ce qu'il faut retenir sur Starlink aujourd'hui…

La raison pour laquelle la constellation n'est pas encore entrée dans une phase de test de son service initial est toute simple : une grande partie des satellites sont encore en essais à basse altitude ou en transit. Au 30 juin, en dehors des 60 premières unités de test, il y a environ 270 satellites en place sur leur orbite à 550 kilomètres d'altitude. 80 autres sont en cours de transfert.

Le maillage, avant les opérations

En orbite, les satellites ont donc un sacré trajet à faire avant d'être à leur place finale dans ce qu'on appelle le maillage orbital. Car ce n'est pas le tout de lancer un « train » de 60 satellites, il faut encore les suivre, les identifier, les tester, et s'assurer que quatre à cinq mois plus tard, ils passent exactement au bon moment, devant l'unité Starlink-L7-9 et derrière l'unité Starlink L7-11… le tout sans risque de collision avec les satellites d'un autre lancement.

Un empilement de satellites Starlink, juste avant leur mise sous coiffe. Crédits SpaceX
Un empilement de satellites Starlink, juste avant leur mise sous coiffe. Crédits SpaceX

C'est là qu'une infrastructure au sol importante devient nécessaire, car mettre en place un maillage n'est pas simple : cela représente des milliers de messages de positionnement, de télémesure et de corrections à envoyer aux presque 600 satellites en orbite. D'autant qu'il faut avoir les reins solides quand l'entreprise prévoit d'en envoyer 10 fois plus dans les années qui viennent. Gérer la plus grande constellation orbitale jamais mise en place, c'est aussi être capable de communiquer rapidement avec un satellite, de poser un diagnostic, de le manœuvrer ou de le remplacer par une autre unité en cas de problème… Tout ça nécessite du temps pour se mettre en place, et ne peut se simuler que jusqu'à un certain point.

Il faut ajouter, sur un sujet connexe, que SpaceX continue de faire débat et de s'attirer les foudres de la communauté astronomique. Un peu plus d'un an après le premier déploiement, ils reprochent à l'entreprise de ne pas faire assez d'efforts pour que ses satellites soient moins réflectifs, ainsi que de perturber plusieurs campagnes d'observations professionnelles ou non. SpaceX, par la voix de ses dirigeants (Elon Musk en tête), a annoncé plusieurs fois mettre en place de nouveaux procédés pour limiter l'impact sur le ciel de nuit. Les derniers efforts, au cours desquels un satellite de test a été recouvert d'un « pare-soleil », semblent donner de bons résultats, mais ne sont pas encore généralisés, et de nombreux scientifiques craignent que ce ne soit pas suffisant.

On branche, et ça marche ?

Dans son concept initial, l'utilisation de Starlink est simple : il suffit de brancher à une petite antenne légèrement incurvée, un peu plus grande qu'une assiette, et hop, via l'application dédiée votre portable est relié en Wi-Fi au réseau de SpaceX. Certes, mais… déjà, et il faut le dire malgré l'évidence, ça ne fonctionne que s'il y a un satellite quelque part dans le ciel au-dessus de vous. Ce genre de système marche en général beaucoup mieux si l'antenne est directionnelle, c'est-à-dire qu'elle peut repérer un satellite et le « suivre » dans le ciel. Toutefois le matériel de SpaceX, pour ce qu'on en sait, n'est pas motorisé (il y a donc une certaine perte de qualité signal).

Pour le reste, malgré quelques clichés volés des antennes en test et de quelques tweets de responsables de SpaceX qui ont accès à la bêta fermée, tout est encore très flou. Quel sera le prix du service ? A quelle date et dans quels pays Starlink sera distribué en premier (le Canada semble en tête de liste) ? Quelles seront ses limitations en débit et nombre d'utilisateurs ?

Une chose est sûre, SpaceX ne compte pas se limiter aux zones rurales et mal couvertes actuellement. Ni même exclure des partenariats lucratifs avec le gouvernement américain… Car bien entendu, la « plus puissante armée du monde » a entendu parler du projet, qu'elle observe d'un œil intéressé. A l'automne 2019, elle signait un premier contrat de 28 millions de dollars pour des tests initiaux du nouveau réseau. Le 20 mai 2020, SpaceX et l'US Army ont signé un agrément pour trois années d'essais de la part des militaires américains, qui vont pouvoir évaluer les performances de Starlink dans différentes situations, mais aussi sa résistance au brouillage ou aux écoutes.

Cette fois, le montant du contrat n'a pas été divulgué, néanmoins ils concernerait plusieurs milliers de terminaux, les débouchés étant potentiellement larges, même pour des essais. Au risque de voir le réseau « cannibalisé » par l'armée ? Pour l'instant non, pour SpaceX la question ne se pose pas : il faut un déploiement rapide et des clients pour pouvoir commencer à rentabiliser ce qui s'annonce comme l'une des plus larges infrastructures satellitaires de tous les temps.

Eric Bottlaender

Spécialiste espace

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser v...

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Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser vos questions !

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Commentaires (63)

Labarthe
Sauf erreur coiffe sans logo = coiffe d’occasion récupérée d’un vol précédent
GRITI
J’ai une petite question pour vous M. Eric Bottlaender. Avec autant de connaissances et cette façon de raconter/expliquer, vous n’avez jamais pensé à en faire votre métier?
ebottlaender
Ben c’est à dire c’est mon métier là, je suis pas champion de bilboquet…
GRITI
ebottlaender:<br /> Ben c’est à dire c’est mon métier là<br /> Vrai de vrai??? La vie est bien faite. Je devrai être conseiller d’orientation professionnelle moi !!<br /> Blague à part, ton article était une fois de plus très intéressant et instructif. Merci!
Fulmlmetal
https://www.amazon.fr/Eric-Bottlaender/e/B071WMYD91?ref=sr_ntt_srch_lnk_1&amp;qid=1593632406&amp;sr=1-1
ebottlaender
La célébrité assurée ^^
Fulmlmetal
Je savais que par modestie tu n’en parlerais pas donc il est bon de montrer que c’est ton métier en illustrant en partie ce que tu as fait.
Martin_Penwald
À propos de l’antenne : j’avais cru comprendre que ce serait un carré d’environ 30 à 40 cm de côté et de 5 à 10 cm d’épaisseur. Je pense même que l’expression « boîte à pizza » a été utilisée pour décrire sa forme et ses dimensions.<br /> D’où vient l’idée de l’assiette un peu incurvée ?<br /> Pour les esprits chagrins qui pourraient chouiner sur le fait que l’antenne est motorisée d’après les conférences de presse de SpaceX : il semblerait que, OUI, les antennes soient équipées de moteurs, mais ceux-ci ne devraient servir que lors de l’installation, pour incliner correctement l’antenne par rapport à la constellation. Ces moteurs ne seraient pas essentiels au fonctionnement, ils permettraient juste d’éviter d’avoir à faire appel à un installateur spécialisé.
Martin_Penwald
Votre clavier s’est blo<br /> Édit : ah, zut, c’est corrigé.
ebottlaender
En fait on a déjà les commentaires d’E. Musk qui les décrits comme de «&nbsp;petits ovnis&nbsp;». Mais surtout il y en a en test sur le site de BocaChica au Texas, et j’en ai déjà vu sur les photos de certains des photographes sur place, dont ceux qui partagent leur travail sur le forum NasaspaceFlight. Je ne pense pas avoir le droit d’utiliser leurs clichés (en tout cas pas sans autorisation explicite), mais ce sont visiblement des «&nbsp;assiettes&nbsp;» blanches.<br /> Après je ne suis pas 100% certain que le design soit définitif.
Martin_Penwald
Ce sont donc des quiches mal cuites qui feront office d’antenne. C’est dommage, je préfère la pizza.
GRITI
J’ai comme un doute là…Je plaisantais en lui conseillant d’en faire son métier…
Martin_Penwald
Donc, en effet, j’ai raté les mises-à-jour sur le dessin de l’antenne. Les prototypes ressemblent à une grosse meringue ronde et pas mangeable (aussi appelée une assiette).
ebottlaender
Rédacteur spécialisé sur le spatial, c’est mon métier. Maintenant si ça vous fait rire, vous pouvez vous en payer une bonne tranche !
Element_n90
Ils mettent donc 60 satellites par coiffe ? Pourquoi ce chiffre ? Par ce que il n’y a pas plus de place ? Que l’on a atteint la limite de poids (à 280km d’altitude, la fusée doit pouvoir satelliser une masse plus importante que d’habitude non ?) ? Ou par ce qu’ils ne veulent pas mettre plus d’oeufs dans leur panier au cas ou ?<br /> Au passage, la FH, elle a une coiffe plus volumineuse ? Vu qu’elle peut emporter une plus grande charge, ça devrait être logique… ou pas.
redosk
Ça occupe toute la place sous la coiffe :<br /> twitter.com<br /> Elon Musk (elonmusk)<br /> First 60 @SpaceX Starlink satellites loaded into Falcon fairing. Tight fit. https://t.co/gZq8gHg9uK<br /> 1:43 AM - 12 May 2019<br /> 82K<br /> 10K<br /> Récemment ils ont emmené d’autres petits satellites pour un client, ils n’ont mois que 58 des leurs.<br /> La coiffe du Heavy est la même.
redosk
ebottlaender:<br /> Maintenant si ça vous fait rire, vous pouvez vous en payer une bonne tranche !<br /> Je crois que @GRITI ne se moquait pas du job en lui-même, il disait simplement qu’il plaisantait en «&nbsp;donnant conseil d’en faire ton métier&nbsp;», car il savait bien évidemment que c’était déjà le cas !<br /> En tout cas c’est comme ça que je l’ai compris…
ebottlaender
On s’est expliqués Il n’y a pas de souci.
ebottlaender
Il faut ajouter qu’en plus du volume, ce sont les plus lourdes charges utiles que peut transporter SpaceX en orbite basse avec Falcon 9, avec 15.6 tonnes.<br /> Même s’ils avaient plus de place, ça coincerait un peu.
Phi01
Voici quelques photos complémentaires:<br /> [Album] Prototype Starlink terminals - Merrillan, WI<br />
Fulmlmetal
L’article fait quand meme l’impasse sur une chose importante, les sat lancés actuellement ne disposent pas de l’inter connexion laser entre satellite, ce qui pénalise fortement les capacités de transmission. Ce n’est que fin 2020/début 2021 que les sat en seront équipés.
ebottlaender
Oooh bien vu je ne les avais pas encore, celles-ci !
ebottlaender
C’est tout à fait vrai, mais c’est un pari pris. J’ai vraiment voulu que ça reflète une image qui s’arrête au 30 juin.<br /> On lit d’ailleurs beaucoup de sources contradictoires, certains expliquant en raison des dernières demandes à la FCC que les liens intersatellites seraient à priori totalement abandonnés en faveur du plus grand nombre de satellites (42000).
Niverolle
Sans trop y croire (j’ai pris l’habitude de me méfier des belles promesses dans ce domaine), j’espérais que les nouvelles méga-constellations pourraient combler les faiblesses actuelles de la téléphonie mobile par satellite (j’ai connu pas mal de galère avec Iridium, Inmarsat, Globalstar, Thuraya). Il suffit que le masque montagneux soit un peu trop resserré, que la canopée soit un peu trop dense, ou encore que la latitude soit un peu trop élevée pour que le téléphone se transforme en une brique inerte, précisément là où on a le plus besoin !!! Par exemple, avec «&nbsp;seulement&nbsp;» une soixantaine de satellites Iridium, il faut parfois attendre plusieurs minutes (voir plusieurs dizaines de minutes en position abyssale) avant de pouvoir déclencher un secours en montagne.<br /> Mais comme visiblement Starlink n’est pas prévu pour la téléphonie mobile, je vais devoir encore attendre…
ebottlaender
Une balise SAR de Galileo pourrait vous sauver beaucoup plus vite en montagne… Mais ça n’implique pas les communications.
Niverolle
Certaines balises SAR permettent quand même l’envoie de petits textos (généralement prédéfinis à l’avance). Ça ne remplace pas un téléphone mais c’est complémentaire (c’est plus robuste et l’autonomie est excellente - même en position abyssale l’alerte finira bien par passer).
Niverolle
«&nbsp;les liens intersatellites seraient à priori totalement abandonnés en faveur du plus grand nombre de satellites (42000)&nbsp;» ==&gt; Du coup c’est plus proche d’une constellation Globalstar que d’une constellation Iridium. C’est beaucoup plus restrictif, car pour que cela fonctionne, il faut qu’une station relais soient présente dans la même fauchée (l’utilisateur doit voir un satellite qui lui même doit voir une station). Ça marche bien avec des solutions géostationnaires (Inmarsat offre ainsi une couverture mondiale - pour les latitudes moyennes à basses), mais en orbite basse, la couverture ressemble à de l’emmental (c’est le point faible de Globalstar qui en pratique se limite aux zones civilisés - voir carte si dessous, sachant qu’à l’usage, les zones oranges sont casse bonbons).<br /> 2121×1575 237 KB
ebottlaender
Yes, ça implique d’avoir un réseau secondaire de stations au sol (qui elles sont fibrées). A voir si ces solutions sont mises en place ou non.
Martin_Penwald
D’un point de vue purement technique, les liaisons laser intersatellites sont très compliquées à mettre en œuvre. Tant que les satellites sont sur le même plan orbital, c’est assez simple, mais la gestion des sauts entre plans est complexe.<br /> Il faut que les lasers puissent suivre un autre satellite rapidement et en changer dès que celui-ci est trop éloigné.<br /> Juste d’un point de vue mécanique, ça risque d’alourdir fortement les satellites et diminuer leur fiabilité.
vVD
Et ici on s’époumonne sur la 5G à 3,4 GHz alors que cette constellation va nous inonder en ka ou ku.<br /> Qui nous dira si c’est bien ou mal, et qui ira dire à Elon de couper quand ses satellites passeront sur un bout de France ?<br /> On a des lumières… Enfin de la basse conso !
Martin_Penwald
J’imagine que le projet de Lynk vous intéresserait, non ?<br /> https://lynk.world<br /> Ça ne s’intéresse en pratique qu’aux opérateurs de téléphonie mobile pour étendre leur réseau à moindre coût, mais c’est un début.
Niverolle
Le principe d’étendre les réseaux terrestres est dans l’air depuis pas mal d’année, mais c’est typiquement le genre d’idée facile a énoncer mais affreusement difficile à mettre en œuvre puisque la téléphonie par satellite pose de nombreux problèmes, à commencer par la puissance des signaux (l’orbite géostationnaire c’est loin pour un téléphone portable) ou la gestion des effets relativistes en temps réels (l’orbite basse c’est beaucoup plus près mais ça bouge beaucoup plus). Et une fois ce cauchemar technologique plus ou moins bien surmonté, il reste encore de nombreux impondérables (Globalstar n’a vraiment pas eu de bol avec le lanceur Proton, boom et re-boom), et pour finir le plus difficile reste la rentabilisation de tout ce bazar dans un domaine ultra-concurrentiel (ce n’est pas pour rien que Starlink va être subventionné pour la bagatelle de 19 milliards de dollars) et ultra-réglementé (l’extraterritorialité du droit américain s’exprime en plein avec de nombreuses conséquences indésirables, comme par exemple se balader dans la foret équatoriale, trouver une trouée suffisante pour se connecter avec 5 barres au satellite géostationnaire situé pile au dessus de ta tête, mais pas suffisante pour réussir la géolocalisation qui est malheureusement la condition sine qua non avant de pouvoir utiliser le réseau - il faut croire que l’oncle Sam veut d’abord te pister avant de t’espionner).<br /> Bref, comme je l’ai dit plus haut, j’ai pris l’habitude de me méfier des belles promesses dans ce domaine…
machinchosebidule
Ne peuvent ils pas mettre deux lasers dans chaque satellite ?
machinchosebidule
Je découvre le bouzin depuis 5 minutes et je ne comprends pas tout.<br /> C’est un réseau wi-fi si j’ai bien compris. Quel en sera le débit (la fourchette quoi) ?<br /> Qui en sera l’opérateur ? un «&nbsp;FAI&nbsp;» internationale créé par Elon ou vendra t’il son débit aux FAI nationaux ?<br /> Quel cout peut on en attendre pour l’utilisateur finale ?<br /> J’ai lu qu’il comptait déployer environs 40 000 satellites. Est ce vrais ?
ebottlaender
C’est un réseau internet par satellite. L’idée c’est d’avoir une antenne (fixe) qui communique avec le satellite d’un côté, et en Wifi avec votre portable.<br /> On manque un peu de données côté débit, mais ce devrait être un bon équivalent de l’ADSL/4G.<br /> SpaceX semble pour l’instant vouloir assurer le rôle d’opérateur, mais ça dépendra des pays en fait, dans de nombreuses nations il n’est pas possible de passer outre un opérateur national.<br /> Pas non plus d’informations côté coût, mais le système sera en concurrence avec ses équivalents terrestres, donc il faut s’attendre à ce que ce ne soit pas beaucoup plus cher. Enfin, côté satellites, c’est vrai oui, mais on manque encore un peu de lisibilité dans la façon dont la constellation va être déployée après le maillage initial.
machinchosebidule
Ok merci pour les infos. C’est plus clair. J’imagine qu’ils vont dans un premier temps couvrir les zones peu couvertes des USA. J’imagine aussi qu’ils couvrirons les autres zones à l’internationale que si le marché leur est accessible.<br /> Car bien que cela soit techniquement possible je ne les imagine pas vendre un service sans l’aval du pays concerné.<br /> Quand je dis techniquement possible c’est en imaginant que les satellites ne sont pas concerné par le droit d’un pays a disposer de son espace aérien mais, pour tout dire, je n’en sait rien. D’un autre côté «&nbsp;l’espace aérien&nbsp;» doit bien s’arrêter quelque part. Il ne peut être tel un «&nbsp;cône&nbsp;» qui partirait du centre de la terre vers l’infini.
Niverolle
«&nbsp;ils couvrirons les autres zones à l’internationale que si le marché leur est accessible&nbsp;» ==&gt; Évidement, d’ailleurs dans certains coins les terminaux satellitaires sont purement et simplement interdit (si tu te fais prendre avec un GPS ou un téléphone satellitaire, tu plonges direct pour espionnage).
machinchosebidule
Surement. Ce que je voulais dire c’est que je n’ai aucune idée quand au droit à la couverture satellite d’un territoire sans autorisation. C’était donc plus le droit de celui qui implémente qui m’interrogeait que de celui qui utilise.
Martin_Penwald
Oui, en effet. Là, ils s’excitent parce qu’ils ont réussi à transmettre un SMS, mais les protocoles voix sont bien plus complexes à établir qu’un bête message de 160 caractères.<br /> Je ne suis pas convaincu qu’il en sortira quelque chose d’utilisable, mais leur site pointent sur les solutions qu’ils vont apporter aux problématiques que vous mentionnez. En particulier, le terminal utilisateur serait un simple téléphone standard.<br /> Je dois reconnaître que je doute qu’il en sorte quelque chose de rentable même si ils arrivaient à créer un système fonctionnel.
Martin_Penwald
Sur youtube, chercher Real Engineering : why SpaceX is making Starlink.<br /> C’est en anglais, mais il y a des animations qui montrent comment les lasers doivent servir aux communications entre satellites. Il y aurait 5 lasers par satellite.<br /> Ça donne une idée de la difficulté du bidule.
rexxie
Martin_Penwald:<br /> Je dois reconnaître que je doute qu’il en sorte quelque chose de rentable même si ils arrivaient à créer un système fonctionnel.<br /> Ne jamais parier contre Elon Musk!
rexxie
Dans le lien de Martin_Penwald…<br /> …il est expliqué que quelques millisecondes de moins pour les transactions boursières signifie de gros millions de dollars de différence. Ce signifie que toute les grosses boîtes boursières vont se bousculer pour avoir la liaison Starlink, et payer cher.<br /> La la fibre ne peut actuellement pas concurrencer parce que la lumière voyage plus vite dans le vide que dans le verre.<br /> Nous avons plein de zones mal desservies au Canada comme aux USA. Et nous payons très cher nos abonnements mensuels pour des quantités de données limitées.<br /> @Martin_Penwald J’ai trouvé un truc lorsque le système dit qu’on ne peut mettre un lien : on enlève un point de l’URL, on publie puis on édite.
Niverolle
On ne parlait pas de Starlink là. Mais puisque tu en parles, je ne me suis jamais inquiété pour le subventionnement et, à fortiori, pour la rentabilité de Starlink.
rexxie
Ah bon, on parlait de quoi? Je ne parlais pas à toi non plus.<br /> Le subventionnement est un bonus, Musk peut très bien faire sans.
Niverolle
«&nbsp;Ah bon, on parlait de quoi ?&nbsp;» ==&gt; De Lynk …<br /> «&nbsp;Je ne parlais pas à toi non plus.&nbsp;» ==&gt; Martin_Penwald me répondait, mais comme tu t’ai invité dans la conversation, je t’ai signalé ton hors-sujet …<br /> «&nbsp;un bonus&nbsp;» de combien ?
Blackalf
rexxie:<br /> Je ne parlais pas à toi non plus.<br /> Tout le monde a le droit de poster et d’émettre ses avis et opinions et personne n’a besoin de ta permission
Martin_Penwald
Qu’est-ce qu’il vient faire là-dedans ? Lynk.world n’a pas de lien avec SpaceX ou Musk, excepté qu’ils pourraient être clients pour leur lancement de satellites.<br /> Et puis, SI, je parie contre Musk et les liens laser intraconstellation. Je dis que ça ne se fera pas. C’est pas parce qu’un guignol dit « on va faire ça » que ça peut se faire. Hyperloop, quelqu’un ?
Martin_Penwald
Ah ben quand même.<br /> Certes j’aurais pu repréciser que l’on parlait de lynk.world, mais bon, un téléphone portable standard qui se connecte à Starlink, il n’en a jamais été question nulle part. C’était un peu évident que je ne parlais pas de Starlink, non ?
rexxie
Je répondais à MisterGTO, Je me suis gouré mais les 2 fils étaient entre-croisés.
Niverolle
Le fil de la discussion est pourtant clair :<br /> ScreenShot784×802 157 KB
rexxie
Oui oui, mon erreur. DSL.
rexxie
Martin_Penwald:<br /> Hyperloop, quelqu’un ?<br /> Musk n’a jamais dit qu’il réaliserait l’Hyperloop. Il a lancé l’idée en 2013 et a bien spécifié ne pas avoir le temps de s’en occuper… et à la longue, il s’en est quand même occupé un peu avec les concours d’étudiants sur la piste test qu’il a mis à leur disposition.<br /> Il y a plein de projets et procédures qu’il a tentés puis abandonnés, pour le laser, j’ignore ce qu’il en adviendra. Il l’a bien dit : Si tu n’échoues pas c’est tu n’as pas essayé assez fort.
redosk
Martin_Penwald:<br /> je parie contre Musk et les liens laser intraconstellation<br /> Ne parie pas trop hein, y en a qu’ont essayé… ©
Martin_Penwald
Donc, l’hyperloop, il ne s’en occupe pas, et ce n’est pas une idée originale : il y a eu des schémas de projets de tunnel sous atmosphère réduite dans les années 1930. Donc c’est juste la preuve que Musk est un gros naze tout juste bon à faire parler de lui.
Martin_Penwald
Ben ouais. On en reparle dans 5 ans.
grover
Un prédateur qui va inonder l’altitude basse de la terre avec des milliers de satellites et ruiner le travail de milliers d’astronomes dans le monde. Et pourquoi ? quand les besoins seront largement couvert par les infrastructures terrestres comme la fibre ou la 4g. Il est hallucinant qu’une société privée s’arroge le droit de polluer notre vision des étoiles ? À quel prix seront facturé les services starlink qui devra se confronter à un cout bien moindre des autres fournisseurs d’accès. Elon Muslk agit avant de réfléchir (sa société de voitures électriques est déficitaires)… Des pétitions contre ce projet dément de starlink sont sur la toile… Il faut réglementer notre espace proche car c’est un vrai farwest pour le moment.
Blackalf
Pour autant qu’on te l’autorise, vu ce que tu dis
nirgal76
Journal du Geek – 19 Jul 20<br /> Accès internet par l'espace : le routeur et l'antenne de StarLink se dévoilent...<br /> StarLink a mis au point un routeur et une antenne pour accéder à internet depuis ses satellites.<br />
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